Publié par Guy Millière le 4 décembre 2018

Inutile de redire que Macron est arrogant. Il n’a cessé de le montrer, et son arrogance a atteint le niveau de l’insupportable depuis très longtemps.

Inutile de redire qu’il est méprisant vis-à-vis des gens du peuple : il les a traités d’alcooliques, d’analphabètes, de feignants, et j’en passe. Il va continuer. Il continue déjà. Avoir refusé de répondre au mouvement de colère et de désespoir d’une part importante de la population française en parlant d’écologie quand on lui parlait de dénuement, de pauvreté et de taxes écrasantes a été une façon de cracher au visage de millions de gens et a eu quelque chose d’obscène. Avoir parlé de dialogue tout en disant que toutes les décisions étaient d’ores et déjà irrévocablement prises a été une façon de traiter ceux qui lui faisaient face comme un amassis d’imbéciles.

Inutile de redire que Macron est un imposteur et un psychopathe. Je l’ai déjà fait dans un précédent article, explications à l’appui. Inutile aussi de redire qu’il s’est entouré d’un ramassis de crétins, de goujats et de vils manipulateurs et que ce ramassis constitue l’intégralité de son gouvernement : pour l’ignorer il faut être sourd et aveugle.

Inutile de souligner que Macron et le ramassis susdit devraient être renvoyés chez eux et être sommés de cesser de nuire : les clameurs qui montent du mouvement des gilets jaunes ne cessent de le dire, comme elles ne cessent de dire que la quasi-totalité des journalistes sont complices de Macron et du ramassis susdit, ou ne comprennent rien, tant leurs neurones sont essorés depuis longtemps. Ivan Rioufol, pour qui j’ai estime et amitié depuis deux décennies au moins est l’un des seuls à tenir un discours audible.

Ce qui est très grave est que l’arrogance, le mépris, l’imposture et la dimension psychopathologique de Macron sont en train d’accélérer la destruction du pays, et que le ramassis susdit contribue à l’accélération.

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Ce qui est très grave aussi est que les journalistes, à de très rares exceptions près, mentent délibérément, ne comprennent rien, et dès lors n’expliquent rien.

Ce qui est très grave enfin est que Macron se conduit avec un cynisme sans précédent, persiste à vouloir éteindre la colère et le désespoir en comptant sur la lassitude, sur la montée d’un désespoir plus profond encore, sur l’intimidation, et sur la division (il espère en ce moment dialoguer pour rien avec des gilets jaunes “modérés” en les séparant d’autres gilets jaunes qu’il est prêt à définir comme des gens trop excédés pour être fréquentables et qu’il entend renvoyer à la niche en les assimilant à des incendiaires et à des pilleurs).

Ce qui est très grave est que Macron, pour persister dans cette trajectoire, a laissé délibérément des émeutes se produire à Paris deux samedis de suite (il suffisait d’avoir un minimum d’intelligence et un minimum d’informations pour savoir que des émeutes auraient lieu le 24 novembre et que des émeutes plus graves encore auraient lieu le 1er décembre).

Ce qui est très grave est que Macron a dès lors laissé survenir les saccages insurrectionnels concrets qui se sont produits à Paris et qu’il a contribué à désinformer sur le sujet en assimilant l’action d’anarchistes, de fascistes d’extrême gauche et de membres de bandes ethniques venues de zones de non droit à celles de gilets jaunes définis comme infréquentables et en accusant mensongèrement l’extrême droite. Son cynisme m’a fait penser à la façon dont les nazis ont utilisé l’incendie du Reichstag en février 1933 en Allemagne. Des gilets jaunes ont dit que le véritable incendiaire, c’est lui et que s’il veut savoir qui a ravagé l’Arc de Triomphe à Paris, il lui suffit de se regarder dans un miroir. C’est la première fois dans l’histoire moderne qu’un Président livre la capitale à des émeutiers par calcul politique sordide et par vanité personnelle.

Je ne sais au moment où j’écris ces lignes ce que seront les décisions de Macron dans les jours à venir.

Je sais que s’il n’était pas l’être sordide qu’il est, il aurait déjà démissionné, par simple dignité et par simple respect du pays et de la population. Et je sais qu’étant l’être sordide qu’il est, il ne démissionnera pas.

Je sais qu’au minimum, il devrait dissoudre l’assemblée nationale où il dispose d’une majorité élue sur un malentendu, suite à un holdup électoral, et dans un moment où la population française semblait tétanisée par une dose d’anesthésie médiatique massive.

Je ne pense pas, étant l’être sordide qu’il est, qu’il le fera et que, regardant en face la situation profondément malsaine qui est celle de la France où un parti politique qui reçoit les suffrages d’un Français sur quatre n’a que deux ou trois députés, il introduira une dose de proportionnelle, désormais indispensable.

Je ne pense pas que Macron est capable de regarder quoi que ce soit en face.

On prête à Macron l’intention de changer de premier ministre. Ce serait, le cas échéant, ridiculement insuffisant.

S’il retirait les taxes supplémentaires sur les carburants cela aurait été suffisant le 17 novembre, ce serait très nettement insuffisant désormais. C’est un rejet total de la fiscalité telle qu’elle fonctionne en France qui s’exprime, et un rejet presque total de la classe politique en place dans le pays.

Si Macron déclarait l’état d’urgence ou s’en prenait à des mouvements dits d’”ultra droite” (?), il se tirerait des balles dans les pieds et renforcerait l’impression “incendie du Reichstag”.

Si le calme revenait provisoirement pendant la fin d’année, la colère et le désespoir subsisteront. La répulsion envers Macron, désormais très installée et, à juste titre, subsistera aussi. Et tout ressurgira très vite. En janvier sans doute, avec les multiples hausses programmées et le commencement du prélèvement à la source.

Le premier ministre en place a reçu ce lundi les dirigeants des partis politiques. C’est une décision inutile. Le fait est (et c’est un constat) que seuls Marine Le Pen et Nicolas Dupont Aignan ont vraiment pris d’emblée la mesure de ce qui se passe (ce qui ne signifie pas, pour l’heure, qu’ils ont les réponses). Jean-Luc Mélenchon s’est raccroché aux événements après avoir énoncé des réserves à leur sujet et tente de les tirer vers le gauchisme. Laurent Wauquiez propose un référendum sur les questions d’environnement, et montre ainsi à quel point il n’est pas à la hauteur des circonstances.

Des cahiers de doléances s’écrivent à la base, hors des partis politiques.

Pour l’heure, ce qui s’écrit dans ces cahiers est formulé de manière confuse et parfois contradictoire. Et des intellectuels distingués s’autorisent à dire que le peuple ignore les principes de l’économie. Ces intellectuels me font penser à une noblesse d’ancien régime sur le point d’être balayée.

C’est une évidence que les principes de l’économie sont mal compris.

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Cela fait des décennies que l’ignorance des principes les plus élémentaires de l’économie règne en France, et jusque dans les universités où on enseigne l’économie. Quand je vois qu’on place ici ou là des gens tels que l’anti-capitaliste Jean-Claude Michéa parmi les penseurs qui ont tout compris, je suis consterné et je me dis que décidément, l’intelligence en France est tout au bord de l’anéantissement.

Pour l’heure, et c’est ce qu’expriment les cahiers de doléances, nous sommes dans un moment d’effondrement et de tourmente.

Nous sommes aussi dans un moment de confusion intellectuelle résultant de ce que la connaissance a été exclue et remplacée par des dogmes délétères dans quasiment tous les domaines sous l’effet d’une montée de la gauche marxiste et marxisante vers l’hégémonie, montée enclenchée il y a des décennies.

J’ai écrit que cette montée vers l’hégémonie en excluant la connaissance, en la remplaçant par des dogmes délétères, et en brisant ainsi la plupart des repères qui permettent à une société de fonctionner produirait l’anomie, chaos et absence de repères permettant à une société de fonctionner.

La colère et le désespoir montrent que rien ne va plus.

Ceux qui sont imprégnés de colère et de désespoir cherchent des repères.

Ils sont victimes de l’hégémonie, et de l’anomie qui pointe.

Ils doivent être regardés avec un respect fraternel.

Tant de choses vont mal en France que, de toute façon, tout serait à reconstruire, car tout est gangrené. Tout.

J’ai expliqué l’hégémonie et l’anomie qui vient dans un livre appelé Voici revenu le temps des imposteurs. J’ai expliqué la gangrène dans un livre appelé Comment meurt une civilisation. J’ai fait ce que j’ai pu.

J’ai l’humilité de dire que je ne sais pas ce qui va survenir.

Je sais juste que la situation est extrêmement grave, que si la gangrène n’est pas arrêtée, la France mourra dans des convulsions bien plus intenses que celles qui sont en train de se produire.

La vague populiste qui balaie le monde touche la France. Elle se heurte, en France comme ailleurs, à une nomenklatura prête à tout pour rester au pouvoir et qui ne comprend pas. En France, cette nomenklatura a le visage hideux du pire Président à avoir jamais occupé l’Elysée. Arrogance, mépris, imposture et dimension psychopathologique, ai-je noté.

Un dernier mot, puisque la désinformation et la confusion règnent. Macron est défini souvent comme un libéral (j’y reviendrai) : Macron n’a rien de libéral. Strictement rien. Un libéral baisse les impôts et les taxes et défend la libre entreprise. Quiconque regarde en France le niveau des prélèvements obligatoires (plus de 45 pour cent) et le niveau des dépenses publiques (57 pour cent) voit que la France est un pays profondément socialiste, et que Macron est un gestionnaire technocratique du socialisme français. Macron, d’une même façon, n’adapte pas la France à la mondialisation, mais conduit la France vers l’euthanasie : le capital intellectuel, qui est le capital essentiel aujourd’hui, est essentiellement asphyxié en France. Macron, en bon socialiste moderne, récompense les adeptes du capitalisme d’accointances (crony capitalism) qui ont financé sa campagne et attendent ses faveurs, ce tout en multipliant les assistés dont il achète les suffrages, et en faisant payer pour cela les classes moyennes paupérisées. Il entend faire grandir encore la couche d’assistés (ce pour quoi il va bientôt signer le pacte international sur les migrations).

Un autre dernier mot : Macron est, en bon socialiste moderne là encore, un adepte du fondamentalisme écologique et utilise l’idée du réchauffement global anthropique qui n’existe pas (j’y reviendrai aussi) comme un prétexte pour faire payer les classes moyennes paupérisées et les paupériser davantage. Le fondamentalisme écologique est un anti-humanisme ignoble qui utilise le prétexte climatique pour asservir. Macron se conduit en anti-humaniste ignoble. Il mérite amplement de finir comme nombre d’anti-humanistes ignobles ont fini.

L’arrogance et le mépris de Macron, son comportement d’être sordide, les saccages dont il est responsable, son attitude vomitive devant la souffrance de millions de gens, son recours au crony capitalism, font amplement qu’il mérite de finir et de partir. Loin. Très loin.

Il faudra ensuite, mais ensuite seulement, penser à la refondation.

Il se peut, hélas, que l’anomie triomphe, que Macron, après avoir brulé Paris comme, dit-on, Néron a brulé Rome en 64, se bunkerise dans le palais où il est installé, et qu’il n’y ait jamais de refondation

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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