En tournée en France, le maire de Québec a tenté de séduire les immigrants. Le but ? Pallier le manque de main d’oeuvre.
Une tournée de plus d’une semaine – qui l’a mené de Nantes à Paris, en passant par Rennes et Saint-Nazaire – une succession de rencontres, d’allocutions et de visites (notamment à Station F et aux Journées Québec) : le maire de Québec, Régis Labeaume, n’a pas ménagé ses efforts pendant sa mission en France. Car celui qui dirige la ville depuis 2007 le sait bien : malgré son économie florissante, la capitale de la Belle province reste encore dans l’ombre de Montréal et peine toujours à attirer les immigrants francophones. Ainsi, si la métropole comptait, fin 2016, quasiment 68 000 Français inscrits au registre consulaire, Québec n’en rassemblait que 12 000 (1). Mais face au “danger économique” que représente la pénurie de main d’oeuvre, “faire découvrir la ville” devient quasi impératif…
Quel était l’enjeu de votre venue en France ?
Québec est une ville très prospère : nous affichons le taux de chômage le plus bas au pays et un PIB en augmentation depuis 20-25 ans, ce qui est du jamais vu. Mais nous manquons de ressources humaines. Je suis venu dire aux jeunes Français qui ne travaillent pas qu’ils peuvent venir vivre une première expérience à Québec, se spécialiser, se faire un réseau de contacts, peut-être apprendre l’anglais et revenir chez eux encore plus compétents. Les maires sont assez favorables à des partenariats, car le chômage des jeunes est très élevé en France. Lors de ma visite à Nantes, nous avons ainsi commencé à discuter avec la maire, Johanna Rolland, de la possibilité de faire venir des jeunes Nantais à Québec. Nous reviendrons voir les équipes de la municipalité dans le courant du premier trimestre 2019 afin de monter un tel programme. En échange, nous pouvons faire la promotion touristique de cette région : je suis convaincu que nous pouvons aider la Bretagne et l’ouest de la France à augmenter significativement leur nombre de touristes québécois.
Lors de votre visite dans l’Hexagone, vous vous êtes aussi adressé aux entrepreneurs français…
Nous sommes en contact constant avec des entreprises françaises, particulièrement dans le domaine de l’innovation technologique. Le message que je veux faire passer aux chefs d’entreprise, c’est : si vous voulez percer le marché nord-américain, commencez par Québec ! Ça coûte moins cher – nous avons des incitatifs fiscaux formidables – culturellement c’est beaucoup plus facile et nous avons un réseau d’établissements d’enseignement très performant (celui-ci forme ainsi chaque année 20 000 nouveaux diplômés). J’invite aussi les sociétés françaises à s’allier à nos propres entreprises.
Quels profils d’immigrants recherchez-vous ?
Le spectre est très large, il va du soudeur à l’ingénieur-physicien en passant par le serveur ou le cuisinier – nos besoins dans l’hôtellerie-restauration sont importants, nous venons en effet de vivre deux années record dans le tourisme. Mais les personnes sans qualification sont aussi les bienvenues : les emplois les plus en demande actuellement se trouvent en usine et les industriels sont prêts à former leurs futurs employés.
Montréal reste la destination favorite des immigrants français et Québec arrive loin derrière. La faute à son image de ville administrative ?
Certes, Québec est un lieu de pouvoir : le Parlement, le bureau du Premier ministre et les services gouvernementaux s’y trouvent – soit dit en passant, pour stabiliser l’économie, c’est extraordinaire. Mais ces dix dernières années, la croissance des emplois à Québec s’est faite dans le domaine du savoir. Derrière nos vieux murs, notre économie est très diversifiée et très vivante. Il est indéniable que les gens qui immigrent choisissent naturellement les métropoles ou les grandes villes, que ce soit Montréal, Toronto ou Vancouver. Mais quand les gens découvrent Québec, ils adorent – d’ailleurs, notre taux de rétention est très élevé. Il n’y a pas aujourd’hui un café ou un restaurant à Québec où on ne trouve pas un Français ! Mais c’est à nous de vendre la ville.
Justement, quels atouts la ville de Québec peut-elle mettre en avant ?
Nous avons la langue et nous avons l’emploi : un Français qui vient à Québec n’a aucune raison de ne pas travailler. Le taux de chômage chez les immigrants est ainsi de 6 à 7%, contre 15% à Montréal. Les jobs sont disponibles, les bons salaires sont disponibles – dans les entreprises qui recherchent du personnel, la moyenne des salaires proposés est 40% supérieure au salaire minimum.
Mais surtout, Québec est une ville qui propose une qualité de vie exceptionnelle et la vie de famille y est plus facile qu’à Montréal. Nous avons rencontré en France des anciens Parisiens qui ont choisi de quitter la capitale. Il y a partout cette tendance à délaisser les grandes métropoles et Québec est précisément une ville à taille humaine. Vous pouvez partir du centre-ville et être à la montagne en trente minutes ou embarquer dans votre canot en quarante minutes ! Nous tâchons d’organiser les loisirs en fonction de ce que veulent les jeunes et les familles, de privilégier les parcs, la verdure. Ainsi, nous allons prolonger la promenade Samuel de Champlain, le long du fleuve Saint-Laurent, sur 24 km : celle-ci reliera à terme le pont de Québec à celui de l’île d’Orléans.
C’est aussi une ville extrêmement sécuritaire. Ces derniers jours, nous avons connu un drame puisque nous avons doublé notre nombre d’homicides : nous avons en effet recensé un deuxième meurtre depuis le début de l’année…
Enfin, la vie est moins chère : il est plus facile d’acheter une maison ou un appartement à Québec qu’à Montréal et les taxes foncières sont très raisonnables. Ces dix dernières années, l’augmentation des taxes n’a pas dépassé l’inflation. D’ailleurs, c’est dans la région de la Capitale-Nationale que le revenu disponible par habitant est le plus élevé au Québec (28 848 dollars en 2016, contre 28 631 à Montréal, ndlr).
La ville a longtemps été réputée moins accueillante que Montréal pour les immigrants. Existe-t-il des dispositifs spécifiques d’accompagnement ?
Nous avons, dans chaque arrondissement de Québec, des services dédiés à l’intégration. Québec International, l’agence de développement économique locale, propose aussi tout un panel d’aides, que ce soit pour les conjoints accompagnants ou pour les étudiants. Nécessité fait loi, les entreprises font également tout pour que leurs futurs employés se sentent le mieux possible dans la ville, en les aidant pour le logement par exemple.
Enfin, une fois par an, la mairie organise une journée d’accueil à l’amphithéâtre de Québec pour les nouveaux arrivants. Nous leur faisons goûter des spécialités, nous les informons sur ce qui se passe dans la ville, nous leur présentons les différents services (police, transports, etc.) et nous les invitons même à patiner ! C’est une façon de leur dire “bienvenue chez vous”.
(1) L’inscription au Registre des Français établis hors de France n’étant pas obligatoire, ces chiffres ne reflètent pas la totalité des communautés françaises vivant dans chaque ville
Source : Lexpress
le Maire Labeaume a appris que d’accepter les migrants peux nous surprendre car il y a 2 ans la ville de Québec avait accueilli 600 syriens …. aujourd’hui les 600 ont quittez Québec pour Toronto donc si 600 nouveau arrivant sont de France alors cela sera un succès
ah s’ils accueillaient toutes les “chances pour la france”, ce serait pain béni!
patphil
C’est pas gentil de souhaiter aux cousins québécois la lie de l’humanité et je vous suggère de les remettre a l’eau.
et les vieux retraités encore valide ??????????????????
Evidemment…et vous devriez tenter mon vieux..C ce que j’ai fait il y a 4 ans et je ne retournerai jamais en France..même si l’hivers est dur ici pour un Frenchy de bord de mer normand..la vie ici est fantastique et sûre..les gens sont chaleureux et la nature extraordinaire est imediatement presente presente à une demi heure de voiture sans embouteillages..bref j’ai retrouvé ici tout ce que j’avais perdu en France des années 70..le respect, la politesse, la securité et le confort de vie…l’Amerique quoi..!!! Mais en Francais et les bons petits restaus…. Allez faites le saut et en plus la vie y est moins chére…j’y gagne presque 1,5 sur ma retraite Cnav et cadre….yeh…!!!!
On a pléthore de prix Nobel dans nos banlieues , qu’il les prennent !
prenne ..! c’est par souci du nombre !
“Je suis venu dire aux jeunes Français qui ne travaillent pas qu’ils peuvent venir vivre une première expérience à Québec.”
Il a bien dit les jeunes. Et les trentenaires et les quadras avec des compétences et une expérience solide, il n’en veut pas ?
Les plus âgés ont leur petites manies et habitudes. Ils ne comprennent pas les expressions du genre: «j’ai mon voyage!» ou «Awoye, embarque dans mon char, je vais te donner un lift!». Ils lèvent le nez sur la (piètre) qualité du français au Québec.
Les plus jeunes sont plus adaptables. Ils apprécient la liberté de la jeunesse en Amérique du Nord, le peu de sévérité face à l’indiscipline («il faut bien que jeunesse se passe»), la quasi- absence de hiérarchie au travail et à l’école, le fait qu’on appelle le directeur ou le prof par son prénom et qu’on les tutoie.
En général, on apprécie la ponctualité mais on tolère les retards. Jamais un patron ne va engueuler un employé. Influence des anglo-saxons oblige: il est bien vue de garder son calme même dans le trafic. Il est très mal vu de perdre son sang-froid et de crier après quelqu’un même et surtout un enfant.
D’ailleurs au Québec, les enfants font un peu ce qu’ils veulent. Même moi je trouve que les parents devraient les discipliner un peu plus. Si on reprend un gosse qui bouscule les gens dans l’autobus, on se fait regarder de travers. Pour reprendre un enfant effronté on se contente de pincer les lèvres et de froncer les sourcils.
L’entraide est courante. L’hiver, les Québécois trouvent normal d’aider les automobilistes pris dans un banc de neige. Dans ma rue, certains sortent de chez eux pour aller pousser les voitures qui n’arrivent pas à grimper la côte à cause du sol glacé (ma rue est à flanc de montagne). On jase amicalement avec les SDF qui ne sont pas considérés comme des parias mais plutôt comme des malchanceux.
Magali tu as très bien décrit la réalité québecoise avec ses bons et mauvais coté
Pas de profs gauchistes s.v.p.
On en as déja pas mal a l’Uquam qui est devenu un centre de recrutement pour le parti marxiste d’extrême gauche Québec solidaire