Jésus vient souvent au Temple de Jérusalem pour prier, et pour partager son enseignement spirituel, comme le font la plupart des rabbis, avec les croyants, très nombreux, qui vont et viennent en participant à des débats sur la foi à la lumière des Saintes Ecritures hébraïques. Le Temple est un lieu de prières, de sacrifices, d’enseignements, et de rencontres.
Un jour, des Sadducéens, adversaires de Jésus, viennent avec une question piège. Ils ont pour but de ridiculiser en même temps Jésus et les Pharisiens, puisqu’ils croient à la résurrection des morts. Cette foi ne se base pas sur le désir humain d’immortalité, comme chez les Grecs, mais sur la confiance en un Dieu de vie qui n’abandonne pas à la tombe ceux qu’il aime, ce qui est tout différent.
Cette foi au Dieu de l’alliance fidèle à ses engagements, elle s’exprime chez Osée, 6.2, avec « le troisième jour », ou encore chez Job (Jb 19, 25) : « Je sais que mon rédempteur est vivant ! C’est moi qui le contemplerai, oui moi ! de mes yeux je le verrai… ».
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La foi en la résurrection s’exprime surtout lors de la période de la révolte juive des Maccabîm, telle qu’on la découvre dans le Livre des Martyrs d’Israël, lorsque Antiochus Epiphane, un roi syrien, impose aux populations de Judée le modèle grec. C’est un choc frontal avec les convictions du judaïsme, et une forte résistance s’organise aussitôt chez les jeunes avec Mattatias, dont la plupart vont être torturés et massacrés. Les seuls survivants trouveront le salut en se cachant dans les cavernes du Mont Arbel, devenu en Israël haut-lieu de résistance au paganisme. Le Livre des Martyrs d’Israël, (2 Macc. 12,44) rappelle que ceux qui tuent le corps ne peuvent tuer l’âme du croyant : « Judas Maccabée, s’il n’avait pas cru que ceux qui avaient été tués ressusciteraient, aurait trouvé superflu de prier pour les morts ».
Pour les croyants, le seul roi du monde, c’est Adonaï, le Dieu fidèle, qui est juste et qui rendra la vie à ceux qui ont témoigné de sa vérité jusqu’à la mort. Les Sadduccéens, collaborateurs avec l’occupant romain, ne croient pas, eux, à cette fidélité de Dieu qui ressusciterait ses enfants victimes de la violence ou des injustices. Dans l’évangile de Marc, Jésus les remet directement en question : « vous, Sadducéens, vous êtes dans l’errance, vous ne prenez pas en compte la totalité des Ecritures, vous n’acceptez pas la toute-puissance de Dieu ! ».
Jésus leur répond donc très clairement. Pour lui, notre vie après la mort n’est pas une simple prolongation de notre vie terrestre, selon les cycles naturels de ce monde. Et il précise même que le Dieu d’Abraham, d’Isaac, de Jacob n’est pas le Dieu de personnages morts, bien mais celui de vivants! Ces ancêtres dans la foi ne sont pas des morts engloutis par le passé, mails sont vivants aujourd’hui auprès de Dieu !
Impossible de parler de la résurrection comme d’une simple transposition de ce monde spatio-temporel dans l’autre. Par conséquent, la résurrection n’est pas la réanimation d’un cadavre retrouvant les mêmes fonctions qu’auparavant, mais c’est la transformation finement personnalisée en lumière et en pure communion de notre existence par un Dieu d’amour. Mais ce n’est pas non plus une histoire d’âmes évanescentes et immortelles à la manière des Grecs. C’est d’ailleurs à leur intention que l’évangéliste Jean insiste sur le fait que c’est tout l’homme : corps, âme et esprit – qui est appelé à la vie nouvelle de la résurrection. C’est dans ce but qu’il affirme que le Verbe s‘est fait chair, pour se distinguer du platonisme. Celui ou celle qui est unit au Christ ressuscité ne mourra jamais. Le credo reprend : je crois à la résurrection de la chair, c’est à dire de tout ce qui fait le concret d’un être personnel. A l’inverse du bouddhisme qui voit le stade final de l’individu après la mort comme une goutte d’eau qui se dilue et se perd dans l’immense océan, la destinée biblique est quant à elle hautement personnalisée, dans un corps glorieux, qui ne subit plus les limitations de ce monde spatio-temporel.
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Ce qui signifie que nous pourrons pleinement vivre en fils et filles de Dieu dans cette lumière céleste, pour autant que nous aurons auparavant commencé à renaître dès ici-bas, malgré les ténèbres de toutes sortes qui obscurcissent notre chemin d’humanité. La Parole de Dieu sera notre guide.
A la suite du Christ, il s’agit de réhabiliter l’image de Dieu présente en tout être humain, une dignité bafouée chez tant d’hommes et de femmes qui attendent la manifestation des réalités à venir, auxquelles nous croyons, mais que – humblement- nous ne pouvons pas décrire à partir de nos concepts terrestres.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.
Bonjour
Tous les Juifs, Rabbis ou pas sont amenés à aller à la Synagogue et à écouter et prier. Pas seulement les Rabbis (ou Rabbins, Rabbi voulant dire Mon Rabbin).
D’autre part en Hébreu, le cimeterre se dit de 2 manières : Soit Beth Krovim (la Maison de ceux qui sont près de D.ieu), soit Beth AHaim, (la La Maison de ceux qui sont Vivants).
C’etai Juste une petite précision qui confirment les dire de Monsieur l’Abbé !
Merci l’abb, c’est du bon!
@ Abbé ARBEZ. J’ai longtemps cru la même chose que vous mais au regard de l’enseignement de la Parole concernant l’au-delà, j’ai fini par changer d’avis.
Vous dites, je cite:
« Ces ancêtres dans la foi ne sont pas des morts engloutis par le passé, mails sont vivants aujourd’hui auprès de Dieu ! »
Ou voyez-vous cette idée dans la Bible ?
La bible parle des morts comme de « ceux qui dorment »
1 Thessaloniciens 4
13Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous affligiez pas comme les autres qui n’ont point d’espérance. 14Car, si nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont morts.…
Et l’Apôtre Paul en 1 Corinthiens 15 précise aussi ceci :
51 Voici, je vous dis un mystère: nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés,
52 en un instant, en un clin d’oeil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés.
Il s’agit clairement d’un moment précis « à la dernière trompette » et encore à venir puisque il se produira du vivant des derniers hommes.
Concernant les grands hommes de foi, Abraham, Jacob, Joseph, Moïse … que le chapitre 11 de l’Epitre aux Hébreux passe en revue, ce chapitre se termine ainsi :
Hébreux 11:39-40 Louis Segond (LSG)
39 Tous ceux-là, à la foi desquels il a été rendu témoignage, n’ont pas obtenu ce qui leur était promis,
40 Dieu ayant en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu’ils ne parvinssent pas sans nous à la perfection.
Je comprends ici que la perfection concerne notre statut de futurs ressuscités autrement ce passage n’a aucun sens. Par contre il trouve tout son sens si l’on considère qu’il y aura un jour, celui de la résurrection des morts. Et « ceux qui dorment » n’ont pas (encore) obtenu ce qui leur était promis.
Il y a aussi Apocalypse 20 : 12-15 ou nous lisons ceci :
12 Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs oeuvres, d’après ce qui était écrit dans ces livres.
13 La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux; et chacun fut jugé selon ses oeuvres.
14 Et la mort et le séjour des morts furent jetés dans l’étang de feu. C’est la seconde mort, l’étang de feu.
15 Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l’étang de feu.
Le verset 13 indique même que la mer rendra les morts qui sont en elle ainsi que le séjour des morts en vue du jugement dernier, lui aussi encore à venir.
Oui mais, vous allez me dire que Jésus a promis au brigand sur la croix : « aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » Luc 23 : 43.
On comprend facilement que ce n’était pas le moment d’un cours de théologie ou Jésus aurait dit : dans environ 2500 ans, au jour de la résurrection des morts, tu seras avec moi … Cela aurait été cruel et incompréhensible au travers des souffrances de la crucifixion.
Jésus n’a pas menti et ici nous pourrions nous rejoindre. Pour ceux qui sont morts et qui dorment, le temps est suspendu et leur prochain aujourd’hui sera le jour de leur résurrection. Et la même perspective nous attend aussi, à moins que nous ne fassions encore partie des vivants au jour ou notre Seigneur reviendra. Ce n’est quand-même pas Jésus qui irait à l’encontre de l’enseignement général de Sa Parole !
Enfin, c’est vrai que nous devons rester prudents concernant ces sujets. L’Apôtre Paul parle bien d’un mystère en 1 Corinthiens 15.
J’exprime ici mon opinion sans vouloir nécessairement polémiquer sur ce sujet. J’ai pleine confiance en Dieu. J’ai fait du travail d’aumônerie et d’assistance aux personnes en fin de vie et j’ai remarqué que la lecture du Psaume 23 leur apportait de l’apaisement. Il y est question de traverser la vallée de l’ombre de la mort. Si la mort fait peur, il ne s’agit pourtant que d’une ombre et c’est profondément rassurant. Une ombre est totalement inoffensive. Si je meurs avant le retour du Seigneur, mon aujourd’hui sera le jour de ma résurrection. C’est mon espérance et ma foi. Et tout mon respect bien entendu à ceux qui ont d’autres convictions sur ce sujet délicat.
Aujourd’hui, tu seras avec moi en paradis….le problème que vous soulevez est celui de la temporalité.
De l’autre côté du miroir, une fois franchi le seuil de l’éternité, parler de temps, d’attente, est un concept terrestre, anthropomorphique dépassé par la réalité nouvelle. Seuls les terriens peuvent attendre, les personnes touchées par la mort se retrouvent devant Dieu, et la suite n’appartient qu’à lui.
Deux siècles avant JC, des juifs (Livre des Martyrs) priaient pour leurs victimes, jeunes hommes injustement envoyés dans l’au-delà par la violence des païens. Ils pressentaient donc que la résurrection n’est pas reléguée à une date inatteignable, on n’est plus dans le registre du calendrier annuel, ni même séculaire ou millénaire! L’essentiel est la confiance en Dieu qui appelle à la vie.
@ Alain-René ARBEZ. Nous sommes d’accord, l’éternité n’a rien à voir avec la temporalité. Je viens à l’instant de remarquer une chose qui ne m’avait jamais frappé auparavant. Dans le texte de l’Apocalypse que j’ai cité, il est seulement question du jugement des morts, pas de la résurrection. Celle-ci serait-elle seulement réservée ensuite uniquement à ceux qui serons sauvés? Si la résurrection rend incorruptible selon 1 Corinthiens 15 il semble bien que oui?
Bon, j’arrête ici et, comme vous dites justement, restons humbles. Intéressante discussion en tout cas.
OUI …. MAIS nous, nous sommes en 2000 et vivons là ! maintenant, pas lors des écritures c’est bien beau, mais ne faisons pas comme beaucoup d’autres!!! religieux “”vivre QUE selon les écrits”” qui ont un certains nombre d’années.. et de traductions.
Sauf que la Bible est Parole vivante et non une lettre morte …
Quelqu’un a dit que la Bible est le livre des morts qui sont vivants qui s’adresse aux vivants qui sont morts … A méditer.
A lire les missels journaliers, pour ma part Le dom gaspar Lefèbvre imprimé en 1933, le dom albert Bergès, imprimé en 1950, le j. Féder imprimé en 1957 il est annoncé que le monde des vivants est celui de la chrétienté qui est issue du Nouveau testament et que c’est le seul monde des vivants et libre aux autres, gentils ou pas.
On dirait que Jésus fait savoir que c’est lui seul le maitre du monde des vivants et que la seule façon d’y accéder c’est à partir du respect de son enseignement avec pour première règle d’appartenir à son église. Il a l’air de faire comprendre que son père qui l’a engendré lui a donné en totalité, la totalité de la suite et que ce monde là, celui des vivants, c’est la volonté de Jésus.
On comprend même que le monde des vivants a toujours existé, tout étant inconnu, puisque le péché originel le rendait inaccessible et oublié, mais qu’il y eu quelques chanceux de l’Esprit Saint. Il dit aussi que parmi les intellectuels du passé les plus intelligents n’étaient pas ceux qui promotionnaient la chiromancie, la magie et que pour eux il n’y a pas de monde des vivants. Ils sont vraiment morts, ils sont du monde des morts, personne ne leur remettra leurs péchés. Ils ont choisi un camp d’où l’on ne part pas. Celui de l’immonde. Celui d’un lointain parent , exilé sur terre avec son armée qui quoique il ait plus de quatre dimension à sa disposition va disparaître. Parce que quand St Paul inspiré par l’Esprit Saint dit ” en un instant”, il parle d’un pouvoir bien plus puissant que cinq ou six dimensions.
Luc 20
…37Que les morts ressuscitent, c’est ce que Moïse a fait connaître quand, à propos du buisson, il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob. 38Or, Dieu n’est pas Dieu des morts, mais des vivants; car pour lui tous sont vivants. 39Quelques-uns des scribes, prenant la parole, dirent: Maître, tu as bien parlé.…
C’est pratiquement l’homélie faite par l’Abbé Froment le jour de la fête de la Toussaint.
qui est l’abbé Froment?
C’est un curé de paroisse de la Drôme, félibre, géologue, archéologue, historien, maintenant décédé. Collectionneur rigoureux et passionné, il a récolté plus de 4500 fossiles tout au long de sa vie. Sa collection est visible dans un musée à Grenoble , me semble-t-il.
voir https://lesches-en-diois.fr/l-histoire/personnages/le-pere-froment/
Je ne sais pas ce qu’il en sera de la résurrection des morts. Même si de nombreux textes nous amènent à croire en cette hypothèse, je pense que l’essentiel du message biblique réside dans les règles que Dieu a offert à l’homme pour lui permettre de vivre moralement en société. Règles sociales, juridiques et morales voilà l’essentiel de ce à quoi nous devons nous attacher. Lorsque nous aurons reussi à faire régner en ce bas monde justice et amour, et à les faire subsister harmonieusement, alors nous serons en droit de nous poser la question de la résurrection et peut être obtiendrons nous à ce moment là des réponses.
Une histoire du Talmud qui reflète bien les conditions de notre mission ici sur terre:
10 rabbins réunis pour discuter des modalités d’application d’une loi se retrouvent en désaccord. En fait 9 d’entre eux ont un avis opposé à celui du dixième. Ce dernier refuse ainsi d’adopter les conclusions de la majorité comme la tradition l’impose et maintient sa position. Plus, il invoque l’Eternel en disant:
Dieu pour montrer que j’ai raison, déplace ce caroubier.
Et le caroubier se mut tout seul. Les autres rabbins n’étant toujours pas convaincus par ce miracle, il ajoute:
Dieu, si j’ai raison, fait remonter l’eau de cette rivière dans le sens opposé à la pente.
Et le courant de la rivière s’inversa.. Mais rien n’y fait . Les neuf autres rabbins maintiennent leur avis. Alors il s’adresse à nouveau à Dieu et lui demande de faire pencher le mur de la bâtisse dans lequel dans laquelle se tient cette réunion. Le mur s’inclina. Et là un des neuf rabbins se dressa et tenant le mur dit à Dieu: Dieu tu nous as donné cette Torah, elle ne t’appartient plus. À nous de l’interpréter et de l’utiliser en respectant tes commandments. Elle appartient désormais au monde des vivants. À la suite de cette déclamation, le mur c’est redressa et l’avis majoritaire fut adopté.
En fait ce récit est un enseignement sur la nature de notre tâche pour achever la création. Laissons la résurrection des morts à Dieu et préoccupons nous de notre mission sur terre.
la question de la résurrection s’est exprimée lors du massacre des jeunes sous Antiochus Epiphanos en Israël. Elle a ressurgi avec force après la mort violente de Jésus, qui n’est pas resté prisonnier de la mort. C’est une facette de la justice de Dieu qui prend fait et cause – en tant que Dieu des vivants – pour ceux qui ont subi des horreurs par fidélité envers lui. Cela concerne donc aussi les hommes qui cheminent sur terre en attendant la réalité à venir. Olam hazè et olam haba.
C’est comme pour la Très Sainte Vierge Marie, montée au ciel, corps et âme, auprès de Dieu, et qui maintenant intercède pour nous selon cette magnifique prière biblique :
Je vous salue, Marie pleine de grâce ;
Le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes
Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
Priez pour nous pauvres pécheurs,
Maintenant et à l’heure de notre mort.
Amen