Publié par Jean-Patrick Grumberg le 12 décembre 2018

Les dons à la Fondation Clinton ont fait un bond gigantesque lorsqu’Hillary Clinton est devenue secrétaire d’Etat. Puis ils ont chuté de 90% lorsqu’elle a quitté ses fonctions.

Ils ont de nouveau explosé lorsqu’elle est devenue candidate à la présidentielle, pour de nouveau s’écrouler lorsqu’elle a perdu les élections. A partir de ce moment, pourtant, Clinton disposait tout son temps pour s’occuper de la fondation et lever des fonds pour ses œuvres caritatives.

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Tout cela sent la corruption à plein nez, l’argent contre des avantages que le pouvoir confère, et, cela m’attriste de le dire, également l’absence de justice de mon pays, ou plutôt, une justice à deux vitesses : une pour les personnalités Démocrates, une pour les autres Américains.

  • Le 24 août 2016, Associated Press livrait les conclusions de ses enquêtes sur la Fondation Clinton (1) :

“Plus de la moitié des personnes extérieures au gouvernement qui ont rencontré Hillary Clinton alors qu’elle était secrétaire d’État ont donné de l’argent – personnellement ou par l’intermédiaire de sociétés ou de groupes – à la Fondation Clinton.”

  • Le 8 septembre de la même année, Associated Press supprimait son article, puis, face aux protestations, le republiait (2) et tentait de se justifier (3).
  • Le 22 août, Judicial Watch publiait (4) des emails échangés entre Hillary Clinton et sa collaboratrice et confidente Huma Abedin, qui montraient qu’Abedin “a fourni aux donateurs influents de la Fondation Clinton un accès spécial et accéléré à la secrétaire d’État. Dans de nombreux cas, le traitement préférentiel accordé aux donateurs l’a été à la demande expresse de l’exécutif de la Fondation Clinton, Douglas Band.”

Je n’ai pas le moindre doute, et je suis loin d’être seul dans cette position, que si Clinton était au parti Républicain, elle serait déjà en prison pour corruption.

Trois lanceurs d’alerte, cependant, dont l’ex-directeur financier de la fondation, ont transmis des documents explosifs non seulement au FBI, que l’on sait être corrompu par la politique, mais aussi au fisc.

Examinons les faits nouveaux

  • Le 6 janvier 2018, Associated Press indiquait que le FBI enquêtait afin de savoir si la Fondation Clinton avait accepté des dons en échange de faveurs politiques pendant qu’Hillary Clinton était secrétaire d’Etat. L’enquête, cela ne surprendra pas, a semble-t-il stagné.

Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que le moindre hoquet du président Trump est publié dans la presse francophone, tandis que la corruption des Clinton est passée sous silence.

Je continue…

  • Début décembre, trois personnes ont présenté des milliers de pages de la Fondation Clinton prouvant des actes potentiellement répréhensibles, y compris des allégations de détournement de fonds et de promesses de contrepartie faites aux donateurs pendant le mandat d’Hillary Clinton comme secrétaire d’État, a déclaré le député Républicain Mark Meadows à Fox News la semaine dernière (6).

M. Meadows, le chef du caucus conservateur à la Chambre des représentants, est également président du sous-comité de surveillance des opérations gouvernementales de la Chambre. Son comité s’apprête à tenir une audience d’investigation sur l’état d’avancement de l’enquête sur la Fondation.

  • L’an dernier, le procureur américain John Huber a été chargé d’enquêter sur la fondation Clinton par le procureur général de l’époque, Jeff Sessions.
  • The Hill a rapporté (7) la semaine dernière que les procureurs travaillant pour Huber ont récemment demandé des documents à un cabinet d’enquête privé qui s’est également penché sur la fondation. Le cabinet, MDA Analytics LLC, aurait contacté l’IRS [NDT Fisc américain], le ministère de la Justice et le bureau du FBI à Little Rock avec des preuves issues de sa propre enquête.
  • The Hill a également rapporté qu’un lanceur d’alerte a remis en août 2017 au FBI et à l’IRS plus de 6000 pages de documents, dont des contrôles juridiques internes que la Fondation Clinton a effectués entre 2008 et 2011. Ces examens ont soulevé des préoccupations au sujet de la conformité à la loi et du mélange inapproprié d’affaires personnelles et d’affaires de bienfaisance.
  • Les documents de MDA indiquent pour leur part que la Fondation Clinton s’était livrée à des activités illégales et qu’elle pourrait être tenue responsable de millions de dollars en impôts et pénalités impayés.
  • L’examen interne effectué en 2011 par le cabinet d’avocats Simpson Thacher a soulevé des préoccupations similaires au sujet de la conformité juridique des activités de la fondation, et a noté que les vérificateurs en 2009 et 2010 avaient relevé des “faiblesses importantes”, comme l’absence de réunions du conseil d’administration et des procès-verbaux non signés.

Selon ce rapport, certains employés de la fondation auraient “abusé de leurs privilèges en matière de dépenses” et d’autres auraient été en conflit d’intérêts, d’autant plus que la fondation avait sollicité des dons importants de pays ayant des intérêts commerciaux avant Hillary Clinton au département d’État. “Il semble que les conflits ne soient pas divulgués en temps opportun” et “lorsque le personnel prend conscience des conflits, il n’est pas certain de la façon de les soulever et de les régler”, met en garde le rapport.

Le rapport évoquait même la possibilité que les donateurs s’attendaient à des faveurs de l’État ou des relations gouvernementales de l’ancien président en échange d’argent.

Andrew Kessel, directeur financier de la fondation

“Je sais où sont enterrés tous les cadavres”

Le directeur financier de la Fondation Clinton, croyant “rencontrer une vieille connaissance professionnelle”, a admis aux enquêteurs de MDA que l’organisation caritative avait de nombreux problèmes de gouvernance, de comptabilité et de conflits d’intérêts, et que Bill Clinton mélange depuis longtemps ses dépenses professionnelles et personnelles, rapporte John Solomon, dans un article publié sur le site de gauche The Hill.

John Solomon a longuement enquêté sur la fondation. Dans un article très détaillé publié pour The Hill (8), il cite une entrevue que MDA a menée avec Andrew Kessel, le directeur financier de la fondation, comme ayant déclaré qu’il était incapable d’empêcher l’ancien président Clinton de “mélanger” les affaires personnelles et les activités de bienfaisance au sein de la fondation et qu’il “sait où sont enterrés tous les cadavres”.

“Il est probable que la Fondation Clinton ait enfreint les règles de l’IRS concernant les organismes de bienfaisance exonérés d’impôt, et qu’elle ait agi de façon incompatible avec son objectif déclaré. La Fondation devrait faire l’objet d’une enquête pour toutes les irrégularités susmentionnées. Les règles fiscales, les codes, les lois et la primauté du droit devraient et doivent être appliqués dans ce cas.”

Des sources actuelles et anciennes de la Fondation Clinton confirment que le directeur financier Kessel a rencontré les enquêteurs de MDA à la fin de 2016, et a ensuite été interviewé par des agents du FBI en 2017. Mais ils insistent sur le fait qu’il n’a impliqué ni l’ancien président Clinton ni la fondation dans aucune illégalité.

Ils reconnaissent que les examens internes cités [par MDA] sont authentiques et qu’ils ont en fait mis en évidence les problèmes que la Fondation a tenté de régler, y compris les principaux changements de gouvernance rendus publics en 2013.

Kessel a déclaré à ces enquêteurs que “l’un des plus gros problèmes était le fait que M. Clinton ait mélangé et utilisé les affaires et ses dépenses personnelles”, selon le rapport du lanceur d’alerte.

“Il n’y a pas moyen de contrôler Bill Clinton. Il fait tout ce qu’il veut et engage des dépenses incroyables avec les fonds de la Fondation”, peut-on lire dans une note d’entretiens.

“Bill Clinton mélange ses affaires personnelles avec celles de la fondation. Beaucoup de gens au sein de la fondation ont essayé de le mettre en garde à ce sujet, mais il ne les écoute pas, et il n’y a vraiment pas moyen de lui parler,” ajoute le mémo.

Le mémo confirme que Kessel a dit aux enquêteurs privés que des avocats du secteur privé ont examiné les pratiques de la fondation – une fois en 2008 et l’autre en 2011 – et qu’ils ont tous constaté des problèmes généralisés de gouvernance, de comptabilité et de conflits d’intérêts.

“J’en ai déjà parlé et, laissez-moi vous dire, je sais où tous les cadavres sont enterrés”, a affirmé Kessel à celui qu’il croyait être une ancienne relation professionnelle.

Dennis Nathan Cain

Le 19 novembre 2018, des agents du FBI ont fait une descente au domicile de Dennis Cain, un autre lanceur d’alerte qui a remis au département de la Justice des documents concernant la Fondation Clinton et ce qui est pour beaucoup considéré comme le scandale Uranium One, où Les Etats-Unis d’Obama ont vendu 20% de l’uranium américain à la Russie dans des conditions douteuses. Cain a été reconnu et protégé par la loi sur la protection des lanceurs d’alertes. Il a remis au ministère de la Justice des documents concernant la Fondation Clinton et Uranium One, selon son avocat.

L’inspecteur général du ministère de la Justice a été informé que les documents montrent que les fonctionnaires fédéraux n’ont pas enquêté sur des activités criminelles potentielles concernant l’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton, la Fondation Clinton et Rosatom, la société russe qui a acheté Uranium One.

Les documents remis montrent également que Robert Mueller, alors directeur du FBI, n’a pas enquêté sur les allégations de comportement criminel concernant Rosatom et d’autres entités du gouvernement russe liées à Uranium One. Il s’agit du même Mueller qui est maintenant le conseiller spécial chargé d’enquêter pour savoir si la campagne de Trump a été menée de concert avec la Russie lors des élections de 2016.

L’avocat de Cain, Michael Socarras, a déclaré qu’il considérait le raid du FBI comme un “mépris scandaleux” de la protection des lanceurs d’alertes.

Seize agents sont arrivés chez Dennis Nathan Cain, un ancien du FBI, le matin du 19 novembre et ont fait une descente à son domicile d’Union Bridge, dans le Maryland, a déclaré M. Socarras au Daily Caller (9). Un agent spécial de la division de Baltimore du FBI, qui a mené le raid, a accusé Cain de posséder des biens fédéraux volés et a exigé l’entrée dans sa résidence privée.

M. Cain a alors informé l’agent qu’il était un lanceur d’alertes protégé et reconnu en vertu de la Loi sur la protection des dénonciateurs de la communauté du renseignement, et que l’inspecteur général du ministère de la Justice, Michael Horowitz, avait reconnu son statut, selon M. Socarras.

“Le fait que le FBI se présente au domicile de M. Cain pour suggérer que les mêmes documents que ceux contenus sur la clef USB qu’il a remise au département de la Justice et au Congrès sont des biens fédéraux volés, puis qu’il saisisse des copies de ces mêmes documents après qu’on lui ait dit à la porte de la maison qu’il est un lanceur d’alertes légalement protégé, constitue une violation scandaleuse de la loi”, a ajouté l’avocat.

M. Cain avait découvert les informations potentiellement explosives alors qu’il travaillait pour un entrepreneur du FBI.

La loi sur les lanceurs d’alertes vise à les protéger au sein de la communauté du renseignement, y compris le FBI.

“La [communauté du renseignement] s’est engagée à fournir à son personnel les moyens de signaler les violations de la loi”, selon une directive de 2016 de la communauté du renseignement. “La [loi sur la dénonciation] autorise les employés des entrepreneurs à prendre les biens du gouvernement et à les remettre aux deux comités de renseignement en toute confidentialité”, a rappelé Socarras au Daily Caller.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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