Publié par Guy Millière le 12 décembre 2018

Je ne savais pas à l’avance ce que Macron dirait lundi, mais c’était tellement prévisible que je n’ai eu aucun mal à le prévoir dans un précédent article.

Après avoir menacé les fauteurs de troubles dans un amalgame permettant de mêler les gilets jaunes non “modérés”, les casseurs de banlieue et les partis politiques susceptibles de se révéler indociles, et après avoir procédé à un acte de contrition minimaliste et qui sonnait faux parce qu’il n’y avait derrière les mots aucune contrition réelle, Macron a distribué les miettes qu’il entendait distribuer aux fins que la plèbe rentre chez elle.

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Il a parlé ensuite du grand débat qu’il dit vouloir pour que le pays se retrouve, et qui est destiné seulement à lui permettre de gagner du temps, de diviser, et d’anesthésier. Il a évoqué en vrac divers sujets, en les nommant sans les aborder.

Il n’a pas proposé de baisse drastique des impôts et des dépenses publiques, et aucune réforme profonde en ces domaines. Bien sûr.

Il n’a pas parlé de déréglementation, et de la liberté économique qui serait nécessaire pour que croissance et esprit d’entreprise redonnent du dynamisme au pays. Bien sûr encore.

Il n’a pas parlé de changement de ligne parce qu’il n’a dessiné aucun changement de ligne et qu’il ne changera pas de ligne tant qu’il sera là.

Il n’a pas proposé de référendum, et moins encore de référendum d’initiative populaire, car il n’a aucune intention de consulter la population.

Il ne dissoudra pas l’assemblée nationale.

Il ne changera pas de gouvernement.

Il continuera la “transition énergétique” et la taxation du carbone dont il ne suspend qu’une partie infime et il reste donc un écologiste fondamentaliste (ou tout au moins un homme qui utilise l’écologisme fondamentaliste pour parvenir à ses fins et à celles de ses commanditaires).

Il maintient le racket des automobilistes, les radars, le 80 km/h. Il reste un ennemi de la liberté de circulation. Il continue à vouloir ajouter à une ponction fiscale écrasante des taxes exorbitantes sur les carburants et des contraventions pour excès de vitesse elles-mêmes exorbitantes.

Il a parlé d’immigration sans dire quoi que ce soit de ses intentions : il ne pouvait dire qu’il avait fait signer le pacte de Marrakech quelques heures plus tôt et que ses intentions y étaient inscrites.

Il n’a pas parlé de ses décisions les plus honteuses en politique étrangère. Elles sont visibles : un prix des droits de l’homme vient d’être remis par un membre de son gouvernement à une organisation de soutien au terrorisme islamique anti-juif. Il continue à courtiser le régime antisémite des mollahs.

La destruction de la France qu’il poursuit et accentue va donc sans doute continuer, quasiment inchangée.

Les médias unanimes (ou presque) ont dit qu’il avait satisfait nombre de revendications, et nombre de gens en France vont sans doute le penser, même s’il ne reste que 18 pour cent de Français pour lui faire confiance.

L’opinion va se faire moins favorable au mouvement des gilets jaunes. La division et l’anesthésie vont sans doute fonctionner.

La quasi-totalité des partis politiques rentrent dans le rang, les Républicains en tête.

La période des fêtes de fin d’année venant, les gilets jaunes risquent fort de se trouver peu à peu rangés dans les placards.

Les pauvres resteront pauvres et continueront à se faire plus nombreux.

Les chômeurs resteront au chômage. Les petites entreprises continueront à faire face aux mêmes difficultés.

La France gardera les prélèvements obligatoires et les dépenses publiques les plus élevés du monde occidental.

La croissance restera nulle. (Bruno Le Maire, se livrant à un exercice comique, a dit que le mouvement des gilets jaunes allait faire fléchir la croissance : dès lors que celle-ci peine à s’élever au-dessus de zéro, le fléchissement sera microscopique).

La nomenklatura française restera en place et pourra continuer à regarder la plèbe de haut.

La colère et le désespoir qui ont dessiné un sursaut vont vraisemblablement s’éteindre peu à peu.

Je ne suis pas même certain aujourd’hui que colère et désespoir conduiront à infliger un désaveu à Macron lors des élections européennes.

Il est tout à fait possible que Macron puisse se représenter dans trois ans et demi et être réélu. Il sera aussi abominable et nul qu’il l’est aujourd’hui. Mais, la démographie aidant, il aura davantage d’électeurs du nouveau peuple qui vient peu à peu remplacer l’ancien peuple. Il aura l’appui intact de la nomenklatura française, de la nomenklatura européenne et de la nomenklatura mondiale. Il aura la base qui l’a élu en 2017 (18 pour cent des électeurs inscrits). Il lui suffira de se retrouver à nouveau face à Marine Le Pen et de parler de fascisme pour que l’affaire soit dans le sac.

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Le déclin de la France est catastrophique.

La France perd sa souveraineté à un rythme accéléré. La population qui n’appartient pas à la nomenklatura et qui n’appartient pas non plus au nouveau peuple (largement musulman et subventionné par la nomenklatura) avance inexorablement en direction de l’euthanasie vers laquelle on la conduit.

J’aimerais penser que le sursaut va se prolonger, s’intensifier, chasser Macron de son bunker. Je ne vois guère de raisons de le penser.

Samedi dernier, le déploiement de la police et des blindés, les arrestations préventives, les brutalités envers les gilets jaunes ont montré que Macron était prêt à placer le pays en état de siège et à se comporter comme un Wojciech Jaruzelski sans uniforme si cela lui semblait nécessaire. La police n’a pas empêché les actes prédateurs des bandes ethniques, parce qu’elles n’étaient pas la cible visée, parce qu’il fallait montrer le désordre et parce qu’il ne fallait pas froisser le nouveau peuple.

Depuis des jours et bien avant samedi dernier ou le discours du dictateur lundi soir, les médias avaient montré qu’ils étaient au service de l’étouffement du sursaut. Ils continueront à être au service.

Il m’a été dit par un ami ces derniers jours que je ne critiquais pas assez le peuple français et que je ne disais pas que les Français avaient une lourde responsabilité dans son propre malheur.

Je n’ai aucune envie de critiquer les Français, car je vois la colère et le désespoir, mais aussi la souffrance. J’entends chez de nombreux Français des discours absurdes qui se trompent de cible : mais je n’oublie pas que la grande majorité des Français ne sont pas informés, et plongés dans un bain de désinformation continue. Je sais que même ceux qui passent par l’université ne font qu’y recevoir des doses de désinformation supplémentaire.

Le travail des idées a été détruit en France. La connaissance a été laminée. C’est ce que j’ai appelé l’avancée de la gauche vers l’hégémonie.

Les repères, dès lors, manquent, et ce qui résulte est ce que j’ai appelé l’anomie.

Il m’a été dit aussi que je ne proposais pas d’alternative et de solutions.

Je ne propose pas d’alternative et de solutions dans le contexte actuel parce qu’il n’y en a pas.

Je préférerais la victoire d’un parti “populiste” à celle de tout autre parti, non pas parce que j’adhère au programme d’un parti “populiste”, mais parce que cela aurait l’effet d’une secousse sismique sur le système en place.

J’aimerais trouver un Trump français. Je dois constater qu’il n’y en a pas.

Si je devais proposer un programme, il serait libéral économiquement et conservateur au sens américain du terme, Il reposerait sur une baisse massive des impôts et des taxes, sur une déréglementation très vaste, sur une réorientation de l’Etat vers ses fonctions régaliennes, sur un renforcement des alliances avec les démocraties occidentales, et en premier lieu les Etats-Unis et Israël, et cela va de soi, sur une immigration zéro, sur la tolérance zéro vis-à-vis de la délinquance et sur la sortie de la France des Accords de Paris sur le climat. Le maintien de la France dans l’Union Européenne ne serait pas en ce contexte une nécessité absolue.

Ce programme ne sera jamais appliqué, c’est pourquoi je ne le détaille pas.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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