Publié par Abbé Alain René Arbez le 21 décembre 2018

Paix à toute l’humanité …

Il y a deux mille ans, c’est Noël. Jésus naît à Bethléem, non loin de Jérusalem, la cité sainte d’Israël. Jésus vient au monde, non pas en Palestine, mais en Judée (pays des Juifs), dans une contrée marquée par la mémoire de David, un ancêtre spirituel providentiel pour son peuple. A cette époque, sous l’occupation romaine, mais quelques siècles avant la présence byzantine, puis l’invasion islamique, Bethléem est encore une bourgade juive où l’antijudaïsme n’a pas encore décimé ou expulsé ses habitants.
La mère de cet enfant juif né en marge de l’histoire officielle s’appelle Myriam. On l’a dite à juste titre pleine de grâce, véritable fille de l’Alliance, elle donne pour prénom à son fils Yehoshoua…c’est à dire : “Yahvé sauve”. Quelle foi enracinée dans la spiritualité visionnaire des Ecritures hébraïques! Les seuls témoins de l’événement sont des bergers qui veillent dans la nuit. Le Gloria qui éclate n’est pas un doucereux décor de crèche, c’est une alerte pour que cessent les massacres et que triomphe une vie communautaire inspirée par la Loi de Dieu:
“Gloire à Dieu et paix sur terre!”

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La gloire de Dieu est obscurcie tant que la paix ne progresse pas sur terre…Si seulement tous les bergers modernes, les guides des peuples étaient eux aussi éveillés au message de paix, dans la nuit des injustices, des mensonges médiatiques, des obscurantismes et des puissances néfastes…Impossible de rendre gloire à Dieu sans prendre part à l’établissement de la paix, ce qui suppose une vision de l’humanité à venir, le respect de l’histoire, et l’emploi de méthodes loyales. Quelle exigence pour les habitants actuels du Moyen-Orient, tous concernés par cette paix, quelle exigence aussi pour nous qui participons de près ou de loin à la construction ou à l’impossibilité de cette paix.

Lors de l’année du jubilé, le Pape Jean-Paul II avait voulu poser des gestes forts en Terre sainte pour dire aux frères aînés juifs toute l’estime de l’Eglise et rappeler aux catholiques que leur foi se structure dans l’histoire sainte d’Israël et pas ailleurs ! Cet enseignement est vital pour l’avenir d’un christianisme actuellement affaibli en Europe et sérieusement menacé en Afrique et en Asie. Peu avant “Dominus Jesus“, le cardinal Joseph Ratzinger avait écrit un remarquable traité de spiritualité où il montrait comment l’unique Alliance de Dieu avec son peuple Israël est toujours actuelle, jamais révoquée; elle est voie de salut à part entière pour les Juifs, et, sur son autre versant, elle dévoile son ouverture universelle aux païens devenant disciples du Messie-sauveur, à travers la personne de Jésus, sans rien dévaloriser de son étape première au cœur d’Israël.

Juifs et Chrétiens seront irrévocablement partenaires dans l’attente du monde à venir, et un chemin nouveau doit chaque jour se concrétiser, surtout dans un monde où les valeurs du décalogue sont continuellement à traduire dans les situations sociales et politiques.

C’est Noël, et “Jésus” signifie toujours “Le Dieu d’Israël sauve“! Pour les croyants d’aujourd’hui, le Dieu d’Abraham, de Moïse, des prophètes et des sages exprime – par la mort-résurrection de Jésus – à la fois une forme de réalisation radicale de la Thora et un don gratuit définitif et déterminant pour l’avenir de l’humanité.

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Après cette révélation charnellement et spirituellement judéo-chrétienne, aucune autre bonne nouvelle ne viendra ajouter quoi que ce soit d’essentiel pour notre salut : ni l’islam, malgré sa combativité et ses prétentions, ni les nouveaux mouvements religieux, malgré leur multiplicité et leur puissance de séduction, ni les messianismes terrestres porteurs d’illusions et de désillusions.

L’incarnation de l’amour de Dieu, pour les Chrétiens, ce n’est pas un homme qui se proclamerait Dieu pour conquérir le monde – à la manière prométhéenne des héros mythiques – c’est Dieu qui vient humblement à notre rencontre et qui épouse notre humanité, avec le visage d’un enfant, afin de la délivrer de ses démons mortifères et lui transmettre sa propre vie.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

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