Publié par Manuel Gomez le 26 décembre 2018

Suite à la vive polémique suscitée par le choix de l’architecte français Jean Nouvel afin de tenter de « revitaliser » la Casbah d’Alger, qui n’a jamais été un lieu ni très fréquentable, ni très touristique, n’en déplaise à ceux qui ne l’ont jamais traversé, ni aux cinéastes et à certains écrivains et historiens qui l’ont imaginé, le préfet de la ville d’Alger (le Wali) Abdelkader Zoukh a rappelé que la restructuration de la vieille ville (la Casbah) faisait partie d’un tout et qu’elle était entreprise dans un plan stratégique général qui devrait métamorphoser la capitale et redorer le « blason d’Or » de cette perle méditerranéenne qu’était Alger (Il n’a pas précisé à quelle époque !)

Notons qu’il indique « avoir remis en lumière » notamment Notre-Dame d’Afrique et voulu poursuivre avec la rénovation de tous les bâtiments emblématiques de la capitale de l’Algérie, tels la Place des Martyrs (Notre Place du Gouvernement, dominée par la statue équestre du Duc d’Orléans), le Square Port Saïd (Notre Square Brésson, construit vers le milieu du 19e siècle, où les ânes [nos bourricots] ont été remplacés par une multitude d’échangeurs de devises au marché noir [toutes les devises, mais plus particulièrement l’Euro, la plus prisée, échangées à plusieurs fois leur valeur officielle].

Il voudrait que la Casbah devienne un véritable endroit touristique, à l’instar du Jardin d’Essai, au quartier du Hamma, qui a enregistré cette année 1,8 million de visiteurs [en très grande majorité algériens].

Jardin d’Essai qui, rappelons-le, fut construit, après assèchement des marais, à dater de 1832 et a trouvé sa forme actuelle vers 1867, sous le nom de « Jardin d’acclimatation », considéré comme le plus beau parc zoologique d’Afrique-du-Nord.

Partiellement détruit par les bombardements aériens allemands, durant la dernière guerre et, surtout, par l’occupation des troupes alliées après le débarquement de 1942, il fut restauré et ouvert de nouveau au public en 1947.

Le préfet d’Alger a tenu à préciser tout de même que l’architecte Jean Nouvel devait donner, à la centaine d’architectes algériens penchés sur ce projet, des idées sur la manière de « revitaliser » la Casbah : « Nous voulons que la vie retrouve la Casbah. Nous avons une convention de coopération avec le Conseil d’Ile-de-France, qui se charge de payer l’architecte et son équipe. La wilaya d’Alger ne donnera pas un sou à Jean Nouvel. Il se chargera des études et de la réflexion. Les Algériens ne doivent pas se tromper, il ne fera aucun travaux. C’est une chance pour nous d’être accompagnés par un architecte mondialement connu. Il va nous conseiller pendant deux ans, installer une équipe pour réfléchir et proposer une conception [il ne coûtera pas un sou aux Algériens certes mais nous coûtera une fortune, à nous Français, puisque c’est nous qui réglerons la note, et elle sera salée !)

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Abdelkader Zough, leWali, remercie Houria Bouhired [présidente de l’Association « Sauvons la casbah d’Alger »] d’avoir offert un tableau à Jean Nouvel et une tenue algérienne à Valérie Pécresse [présidente de la région Ile-de-France].

Cependant, Abdelkader Zoukh, se trouve devant l’obligation d’admettre que son Alger la belle, la blanche, se couche à 18 h.

En effet, il admet ne pouvoir obliger les gens à sortir de chez eux le soir, dès la nuit tombée. Il ne peut obliger les commerçants, les restaurants, etc. à rester ouverts après les 18 h.

« Alger ne vit pas la nuit et notre rôle est d’améliorer l’éclairage public, la sécurité, la prise en charge des SDF et organiser davantage de patrouilles de police ».

Pour lui il s’agit d’une question de mentalité.

Non, M. le préfet d’Alger, il ne s’agit pas de mentalité mais de peur. Les gens ne sont pas en sécurité dès que la nuit tombe. Les rues sont sombres, mal éclairées, c’est vrai, mais même la lumière n’empêcherait pas les agressions, les vols. La police est impuissante et les commerçants subissent bien malgré eux l’obligation de baisser les rideaux à 18 h.

C’est le triste constat actuel. Elles sont bien loin les années bénies de la colonisation, n’est-ce pas ?

Nous les comprenons car nous connaissons de plus en plus une situation identique dans plusieurs villes de France et dans certains arrondissements de la capitale.

Et ce n’est pas prêt de changer car l’invasion se poursuit, inexorablement, c’est bien ce que vient de rendre public le rapport de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme [Source : ObservAlgérie] :

Entre le 01 janvier et le 30 octobre 2018, 12700 clandestins algériens ont été interceptés aux frontières de l’Europe.

8217 algériens migrant clandestinement ont été interpellés par les gardes-côtes à la limite des eaux territoriales.

Plus de 3000 ont disparus ou sont morts en mer.

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Plus de 5000 clandestins algériens, sans papier, sont expulsés chaque année [mais il en arrive bien davantage].

Nous espérons très sincèrement qu’Alger, que l’Algérie, réussisse sa métamorphose afin qu’elle puisse conserver chez elle toutes « ses » chances qui s’enfuient !

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

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