Publié par Magali Marc le 30 décembre 2018

Les Démocrates qui menacent de destituer Trump en 2019 et leurs alliés dans les médias aimeraient bien que tous oublient l’Affaire Whitewater qui a failli mener à l’impeachment de Bill Clinton. À la mi-décembre, certains médias ont repris la sempiternelle antienne, entonnée depuis deux ans, selon laquelle l’étau se resserre sur Trump et son entourage.

The Gardian et le politologue gauchiste, Pierre Martin, avec sa chronique dans Le Journal de Montréal, continuent de nous bassiner sur les preuves de collusion de Trump avec la Russie que le Procureur spécial, Mueller, va (enfin) sortir de son chapeau.

Le prof Martin écrivait dans sa chronique du 14 décembre que « l’enquête Mueller continue son travail et s’approche de plus en plus du cercle rapproché de Donald Trump. Déjà, l’enquête sur l’affaire russe a produit un total de 192 accusations criminelles ; 36 personnes et entités ont été mises en cause, sept personnes ont déposé des plaidoyers de culpabilité (…) Si c’est une chasse aux sorcières, ça fait pas mal de sorcières… » M. Martin oublie seulement de mentionner que les accusations portés contre les collaborateurs de Trump n’ont rien à voir avec la campagne présidentielle de 2016 !

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit un article de Larry Elder* paru dans le Toronto Sun, le 16 décembre, qui rappelle comment s’est déroulée l’enquête du procureur Kenneth Starr en 1994, concernant le rôle joué par Bill et Hillary Clinton dans l’Affaire Whitewater et établi un parallèle avec l’enquête de Mueller.

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L’enquête de Mueller : si le fait d’obtenir des condamnations est synonyme de succès, l’enquête sur l’Affaire Whitewater a été une belle victoire

Ceux qui détestent le président Donald Trump ont salivé quand ils ont entendu les récentes déclarations du conseiller spécial Robert Mueller concernant l’ancien directeur de campagne de Trump, Paul Manafort, et Michael Cohen, l’ancien avocat et «redresseur de tort » de Trump.

Dans les deux cas, Mueller a recommandé de longues peines, les accusant d’avoir commis des actes illégaux, y compris, dans le cas de Cohen, le fait que Trump lui a ordonné de violer les lois sur le financement des campagnes électorales en payant la star du porno, Stormy Daniels et la Playmate de Playboy, Karen McDougal.

Si ces fait sont avérés, constituent-ils des infractions suffisantes pour provoquer la destitution du président ?

La Commission électorale fédérale a imposé une amende de 375 000 $ au président Barack Obama pour avoir omis de déclarer près de 2 millions de dollars de contributions électorales en 2008, entre autres violations. Il n’y a eu aucune poursuite pénale. Personne n’est allé en prison.

Dans le cas de l’ancien conseiller à la sécurité nationale du président Trump, Michael Flynn, qui a plaidé coupable d’avoir menti au FBI, l’avocat spécial recommande de ne pas imposer de peine de prison. Flynn, d’après le dossier, a donné à l’enquête “une aide substantielle“.

Le dossier décrit Flynn comme « l’une des rares personnes ayant une vision à long terme et de première main » dans l’enquête de M. Mueller. Mais Flynn a-t-il donné la preuve d’une “collusion” ou d’une conspiration avec la Russie pour gagner les élections – qui est ce que recherche l’enquête de Mueller ?

Jusqu’à présent, l’enquête a abouti à la condamnation de plusieurs associés de Trump. Cependant, aucune de ces condamnations n’a eu quoi que ce soit à voir avec une quelconque “collusion” entre Trump et les Russes.

L’enquête sur l’Affaire Whitewater

Si la définition du succès pour un avocat spécial ou un procureur spécial est le nombre de condamnations qu’il obtient, alors l’enquête sur l’Affaire Whitewater concernant une affaire immobilière prétendument véreuse en Arkansas et une banque véreuse de Little Rock a été un succès sans contredit.

Certes, les principales cibles de cette enquête, Bill et Hillary Clinton, n’ont pas été inculpées, mais l’enquête a abouti à 14 condamnations, dont celle du gouverneur de l’Arkansas.

Webster Hubbell, l’ancien associé d’Hillary Clinton au cabinet Rose Law de Little Rock, a été condamné.

Hubbell, au début de l’enquête, occupait le troisième rang au ministère de la Justice. Il a admis avoir volé des clients et des associés de son cabinet d’avocats et s’est reconnu coupable de fraude postale et d’évasion fiscale. Il a été condamné à 21 mois de prison. Il a par la suite été inculpé de 18 autres chefs d’accusation après avoir démissionné du ministère de la Justice.

Selon un reportage du New York Times, « Hubbell a été payé en 1994 (…) afin de le décourager de parler franchement avec les enquêteurs. … La plupart des revenus qu’Hubbell a reçus en 1994 provenaient de contrats conclus par des amis proches et des partisans des Clinton, ce qui donne à penser aux enquêteurs que Hubbell pourrait avoir reçu de l’argent pour le décourager de coopérer avec le bureau de l’avocat indépendant de l’affaire Whitewater. »

James McDougal, ami de Clinton et partenaire commercial de Whitewater, a dirigé la Madison Guaranty Savings and Loan, la banque qui faisait l’objet de l’enquête. Madison a fait faillite en 1989, ce qui a coûté 60 millions de dollars aux contribuables.

McDougal a été reconnu coupable de 18 chefs d’accusation liés à des prêts irrécupérables consentis par sa banque. Après sa condamnation, McDougal a accepté de coopérer avec le procureur spécial.

Susan McDougal, l’ex-épouse de James McDougal, était son associée dans le cadre de l’opération immobilière Whitewater et de Madison Guaranty. Elle a été reconnue coupable de quatre chefs d’accusation de fraude mais a refusé de coopérer avec les procureurs de l’enquête sur Whitewater. Mme McDougal a été condamnée à 18 mois de prison pour outrage au tribunal mais elle a toujours refusé de répondre aux questions d’un grand jury. Elle a par la suite été accusée d’outrage criminel et d’entrave à la justice.

Le président Clinton lui a accordé une grâce totale dans les dernières heures de sa présidence.

Hillary Clinton a qualifié son mari de victime d’une « vaste conspiration de la droite ».

Le conseiller de Bill Clinton, Paul Begala, a traité l’avocat indépendant Ken Starr de « corrompu » et a qualifié son enquête de « chasse aux sorcières » et d’« enquête sinistre » fondée sur des « fuites et mensonges et des preuves fabriquées ». Le stratège en chef de Clinton, Rahm Emanuel, s’est plaint de la « poursuite partisane contre le président ».

La différence, c’est que les condamnations pour infraction dans l’affaire Whitewater, par opposition aux condamnations de l’enquête de Mueller à l’heure actuelle, étaient spécifiquement liées à l’objet de l’enquête.

Il est clair que certains associés de Trump ont enfreint les lois, et le promoteur immobilier Trump a peut-être fait des déclarations trompeuses au sujet d’un accord proposé pour un projet immobilier en Russie. Mais puisque pratiquement tous les experts politiques prédisait une défaite écrasante de Trump en 2016, qu’y a -t-il de surprenant au fait que Trump préparait simultanément sa prochaine affaire ?

Quant à l’accusation selon laquelle Trump aurait ordonné à Cohen d’effectuer des paiements pour empêcher ses relations avec Daniels et McDougal d’être révélées pendant la campagne présidentielle, que doit-on penser de la défense de Bill Clinton selon laquelle – « Tout le monde ment quand il s’agit de sexe » ?

Les critiques de Trump l’ont traité à la fois d’idiot et de chef d’orchestre d’un stratagème visant à enfreindre les lois sur le financement des campagnes électorales en utilisant son propre argent pour payer ses maîtresses.

En 2000, le Bureau du conseiller juridique du ministère de la Justice a écrit : « La mise en accusation ou les poursuites criminelles d’un président en exercice mineraient de façon inconstitutionnelle la capacité du pouvoir exécutif d’exercer les fonctions qui lui sont attribuées par la Constitution ».

Le seul recours est la destitution (impeachment), puis la démission du président à l’issue d’un procès au Sénat. À moins que le rapport Mueller ne contienne beaucoup plus que ce que nous savons, ni l’un ni l’autre n’est probable jusqu’à présent.

* Larry Elder est un auteur à succès américain et un animateur radio au niveau national.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Source : Toronto Sun

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