Publié par Manuel Gomez le 31 décembre 2018

L’armée française s’est déshonorée le 5 juillet 1962 à Oran (Algérie) lorsqu’elle a obéi aux ordres du général Katz «de rester l’arme au pied» alors que des civils innocents y compris des enfants et des femmes, européens, se faisaient enlever et égorger.

Plus tard, lors d’une biographie, Katz tentera d’expliquer sa lâcheté par obéissance aux ordres du chef de l’Etat, De Gaulle.

Un officier, un soldat, quelque soit son grade, n’a pas pour devoir l’obéissance à un gouvernement ou à un chef d’Etat quand il doit perdre son honneur.

La «petite histoire» nous révèle uniquement la décision du lieutenant Rabah Kheliff, du 30e BPC, qui, refusant justement de «rester l’arme au pied», selon les ordres de sa hiérarchie, s’était précipité, avec se soldats, jusqu’à la préfecture d’Oran, ce 5 juillet, et avait obligé les responsables du FLN à libérer plus d’une centaine de civils européens promis à une mort certaine.

Tous les Pieds-Noirs ont rendu un vibrant hommage à son action héroïque.

Fort heureusement le lieutenant Kheliff ne fut pas le seul à enfreindre les ordres.

Quelques rares officiers, considérant que leur honneur passait avant l’obéissance, ont eu le courage de se porter au secours de la population, livrée aux assassins.

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  • Capitaine Croguennec, commandant la 2e compagnie du 2e zouaves, à Oran, s’est dirigé avec ses hommes vers le commissariat central et a fait libérer environ 400 civils retenus par l’ALN, les sauvant du massacre organisé.
  • Sous-lieutenant Doly-Linaudière, de la 12e compagnie du 43e RI. Malgré les ordres reçus, est intervenu pour sauver quelques Européens, capturés par le FLN en centre-ville d’Oran.
  • Capitaine Bernard Gilles, à la tête des blindés du 5e RI est intervenu Boulevard Clemenceau, à Oran, pour sauver quelques dizaines d’européens qui allaient être enlevés et dirigés vers le «Petit lac» pour être assassinés.

C’est vrai qu’ils ne furent pas nombreux à se montrer dignes, bien plus nombreux furent les couards.

Dans un entretien dans le magazine Le Point en février 2002, Jean-Pierre Chevènement en apporte le témoignage :

«A l’époque sous-lieutenant en Algérie, j’ai vécu un drame affreux en mars 1962. Plusieurs de mes moghaznis (supplétifs musulmans) ainsi que le chef du village de Saint-Denis-du-Sig, ont été tués dans des conditions atroces par un commando du FLN. J’ai retrouvé Miloud, mon aide de camp, égorgé.

J’ai appris que près de 20.000 personnes ont été torturées et égorgées dans le village Nègre (Quartier d’Otan).”

Par la suite, il rectifiera à environ 3000 morts et 800 disparus.

3000 Européens massacrés sous les yeux du général Katz et sur ordre du chef de l’Etat français de l’époque, de Gaulle.

Ce chiffre de plus de 3000 morts et disparus a été enregistré par Mme Sallaberry, militaire de carrière en poste au bureau des exactions.

  • Le colonel Fourcade a témoigné sous la foi du serment, déclarant avoir assisté en début de matinée, ce 5 juillet 1962, à l’entretien téléphonique entre le général Katz et de Gaulle. Katz informait le chef de l’Etat que dans toute la ville se perpétrait un massacre au «faciès blanc» et de Gaulle lui a donné l’ordre criminel le plus formel : «Surtout ne bougez pas !».

Le général Katz a décidé dans la matinée de survoler la ville en hélicoptère.

Voici le témoignage du pilote :

«Nous survolons la ville, partout des gens qui fuyaient et des cortèges de bras en l’air, escortés par des ATO (auxiliaires de l’Armée Nationale populaire) ou des civils en armes. Nous avons survolé le Petit Lac, là aussi une foule compacte bras en l’air, des gens qu’on faisait entrer dans l’eau et qu’on abattait froidement. J’ai hurlé : mon général on abat des gens, je vois l’eau qui devient rouge de sang».

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Le général m’a répondu : «Retour à la base».

Je ne sais pas qui est le plus à mépriser, celui qui donne les ordres ou celui qui les exécute sans état d’âme ? Mais les deux sont à honnir !

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

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