Publié par Abbé Alain René Arbez le 8 décembre 2018

On est parfois surpris des extrapolations faites à partir du récit de la Nativité. L’amalgame anachronique de concepts idéologiques modernes avec les événements liés à la naissance d’un petit enfant de Judée, nommé Yehoshua, déformera la réalité historique et le sens spirituel de l’événement.

On ne parle pas ici de certaines récupérations hasardeuses d’un enfant Jésus subitement privé de sa judéité et de son époque, pour être transformé en réfugié du Moyen Orient. Arafat avait abondamment procédé à cette captation d’héritage spirituel en faisant de Jésus le premier feddayin palestinien !

Mais on trouve parfois des commentaires de presse qui intronisent l’enfant de Bethléem comme le premier nouveau-né « sans papiers ». Retournement de situation plutôt paradoxal lorsque l’on peut lire dans les évangiles que Joseph et son épouse Marie se sont rendus à Bethléem, à la demande des autorités romaines, précisément pour y décliner leur identité et se faire enregistrer officiellement avec leur fils!

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C’est dans le même ordre d’idées que le 19ème siècle n’a pas hésité à mythologiser Joseph, père adoptif de Jésus : du simple fait qu’il était charpentier, il s’est retrouvé promu figure emblématique des prolétaires. A tort, car s’il est vrai que tout travailleur, même au bas de l’échelle sociale est digne de reconnaissance et de respect, on sait aujourd’hui que le statut de charpentier dans la Judée du 1er siècle est plutôt celui d’un homme instruit et aisé, qui gagne bien sa vie, car sa compétence artisanale est polyvalente : il est performant dans la construction de poutraisons comme dans la fabrication de meubles et d’objets d’art, parfois même dans la taille de pierres.

Quoi qu’il en soit, Jésus est effectivement porteur d’espérance, mais il ne le sera sûrement pas en étant récupéré au service d’une idéologie partisane. Cela veut dire que l’utilisation biaisée du récit de la Nativité confirme toute la fragilité de cet événement survenu dans la plus grande humilité.

Mais cette vulnérabilité fait partie, avec tout le réalisme possible, de l’identité de Jésus et de la mission qu’il a assumée. Nous savons que cet enfant instruit dans la Torah est devenu le maître d’un nouvel art de vivre au sein d’un peuple témoin environné de nations païennes hostiles.

Jésus a clairement choisi de dépasser tous les clivages, anciens et modernes, pour offrir à tous un chemin d’humanité solidaire, libéré des manipulations politiciennes et axé sur la réalité à venir appelée Royaume de Dieu.

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Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

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