J’ai décidé de vous livrer un de mes petits secrets : je suis très distrait et j’ai une très mauvaise mémoire, une mémoire de poisson rouge*, et pour ne rien arranger, je suis étourdi.
Pour remédier aux conséquences et fonctionner normalement dans ma vie de tous les jours, je suis devenu extrêmement organisé. Je compense mon manque de mémoire par des petits trucs et des réflexes conditionnés : je pose toujours mes clefs à un seul endroit, toujours le même, ainsi que mes lunettes. Mes cartes de crédit sont toujours dans la même poche. J’utilise des trackers Bluetooth Tile pour mes clefs, parce que lorsque je ne suis pas chez moi, il m’arrive souvent de les laisser sur le tableau de bord et de partir. Le calendrier de mon iPhone, où je note absolument tous mes rendez-vous et mes choses à faire, a des dizaines de notes et rappels.
Mais ça ne suffit pas…
Voici quelques-uns des tours que me joue mon cerveau distrait :
Episode 17 : la carte de presse
Chaque année au mois de décembre, je suis invité à renouveler ma carte de presse et à payer ma cotisation annuelle. Ma femme m’ayant fait remarquer que la photo est affreuse, je leur ai demandé s’ils pouvaient la changer, ce qu’ils m’ont confirmé. Aujourd’hui, je reçois la nouvelle carte, et que vois-je, la même photo.
Etonné, je recherche mon échange d’emails où le secrétariat me confirmait que je pouvais bien entendu changer la photo et me demandait de lui en envoyer une autre.
Je retrouve l’email, et m’apprête à réclamer et que vois-je : je leur ai envoyé la même photo que celle que je voulais supprimer. Je suis irrécupérable…
Épisode 16 : où est mon iPhone ?
Je suis au téléphone avec un ami, et je dois partir à un rendez-vous.
Pendant que je lui parle, je réunis mes affaires : mes clefs, mon chapeau, ma veste, mon ordinateur, mon iPhone. Mais je ne trouve pas mon iPhone.
Je commence à chercher partout, je suis toujours au téléphone. Je ne le trouve pas. Je commence la pénible épreuve de retracer ce que j’ai fait ce matin, pour me souvenir où j’ai pu l’oublier.
Je suis toujours au téléphone avec mon ami, l’oreille collée à cet iPhone que je cherche partout. Au bout d’un moment, je songe même à interrompre la conversation pour me concentrer sur mes recherches.
Il m’aura bien fallu 3 minutes et des sueurs froides pour me rendre compte que je téléphonais avec l’iPhone que je cherchais partout.
Épisode 15 : désolé, je n’arrive pas à m’en souvenir.
Épisode 14 : Encore la machine à café
Ma machine à café a deux boutons : café long et café court. Un qui montre une tasse pleine, l’autre une tasse à moitié pleine.
Ca tombe bien, je bois mon café serré, mais femme le boit long.
Mais depuis plusieurs jours, je peste contre cette machine, elle est déréglée. Quand je fais un café pour ma femme, je suis obligé d’appuyer deux fois sur le bouton car son café est trop court. Quant au mien, je suis obligé d’arrêter avant la fin, ça n’arrête pas de couler.
Je suis en train de me préparer un café. Ma femme passe à côté de moi et me dit (elle me parle en anglais mais je vous traduis) : « tiens, pourquoi tu appuies sur long, tu bois plus ton café serré ? »
Cela fait une semaine que j’appuies sur le bouton café court pour lui faire un café long, et sur le bouton café long pour me faire un café court. Et que je peste parce que la machine est déréglée.
Épisode 13 : La moustache de mon père
Je suis en train de me raser – je porte une barbe de trois jours que je taille avec une tondeuse électrique – et pourquoi, je ne sais pas, je repense en rigolant à ce jour où mon père est rentré à la maison sans sa moustache.
Mon père portait une moustache comme Brassens, mais très grosse. Elle était si proéminente que c’était devenu son surnom. Tout le monde l’appelait « Moustache ».
Un jour, je dois avoir 11 ou 12 ans, mon père arrive à la maison, et gros choc : il n’a plus de moustache. Son visage n’était plus le même. Sans sa moustache, il ne ressemblait presque plus à mon père. Il m’expliqua qu’en se rasant, il fit un geste malheureux, et coupa une partie de sa moustache, l’obligeant à la raser complètement.
Et pendant que ma mémoire revient sur ce jour-là, je réalise soudain que je viens de me raser la moitié du crâne avec la tondeuse…
Épisode 12 : Le réveil
En se couchant, comme elle travaille sur un dossier compliqué qui va l’emmener jusqu’à tard dans la nuit, ma femme me demande de la réveiller le lendemain « vers 8h30 – pas plus tard que 9h ».
Le lendemain matin, je me réveille vers 6h45, je me tourne vers ma femme, je l’embrasse et la réveille tout doucement. Elle ouvre un œil, me demande l’heure et me dit à moitié endormie : « je t’ai dit vers 8h30-9h ! »
Je m’excuse, me lève, et je me prépare un expresso. Il est 7h00.
Je retourne dans la chambre, je m’approche de ma femme et je lui dis : « chérie, réveille-toi c’est l’heure ! »
Elle ouvre un œil et me dit : « eight-thirty, nine!!! I told you eight-thirty, nine!!! » (8h30-9h !!!! Je t’ai dit 8h30-9h !)
Épisode 11 : Le Vélo
Habituellement, j’attache mon vélo sur le rack à vélo de la copropriété, à l’extérieur, devant lequel je passe pour rentrer chez moi. Mais comme la météo annonçait de la pluie, j’ai décidé de le mettre dans le garage, à l’abri.
Je détache mon vélo, je l’emmène dans le garage, je l’attache à un poteau, puis je pars faire des courses, à pied. Lorsque je rentre à la maison, je passe devant le rack à vélo, et là, j’ai un coup au cœur : mon vélo a disparu, on m’a volé mon vélo !
J’ai oublié que 15 minutes plus tôt, je l’ai mis dans le garage. Il m’a fallu une bonne minute angoissée pour refaire l’historique dans ma tête et me souvenir qu’il était dans le garage.
Épisode 10 : Le parcmètre
Vendredi soir. Je vais récupérer un manteau en cuir que ma femme a donné à réparer, avant de me rendre chez des amis pour dîner. Il est tard, il y a beaucoup de circulation, ils habitent à Tarzana, c’est 1h10 de voiture depuis Beverly Hills où se trouve l’atelier du retoucheur.
Coup de chance, je trouve une place pour me garer. Je mets de l’argent dans le parcmètre et je marche vers son atelier, qui est en étage. Je sors ma carte bleue pour payer. Le propriétaire, un vrai artiste qui fait des miracles, me dit qu’il ne prend pas la carte – il me l’avait dit. C’est vrai, il me l’avait dit, mais j’ai oublié. Il m’indique le distributeur de billets le plus proche.
Je descends, je tourne à gauche, je passe devant ma voiture, je vois que je n’ai plus que 3 minutes sur le parcmètre, et me dis qu’en revenant, je dois remettre de l’argent. J’arrive à la banque, je sors 150 dollars, et je retourne à sa boutique. Je passe devant ma voiture, et je m’apprête à recharger le parcmètre.
Machinalement, je regarde l’écran, il reste 2 heures de stationnement. Bizarre, j’avais lu 3 minutes.
Je regarde mieux parce que les voitures sont garées en épi : je regardais la voiture à côté. Je mets de l’argent dans le bon parcmètre, et je retourne chez le réparateur. Je sors les dollars, et là je m’aperçois qu’en fait, j’avais assez d’argent sur moi, mais je n’avais même pas pensé à fouiller dans ma poche.
Je récupère le manteau, je retourne à ma voiture, je prends l’autoroute. Je m’arrête pour acheter une bouteille de vin. Et là je m’aperçois que j’ai oublié ma carte de crédit à Beverly Hills dans le distributeur de billets…
Épisode 9 : Le café
Manquant de café, je décide d’aller rendre visite à un petit magasin Segafredo de Tel-Aviv que j’ai repéré depuis longtemps.
Manque de chance, c’était une veille de fête, le magasin est fermé. Deux jours plus tard, j’y retourne, nouveau manque de chance, il n’ouvre qu’à 13 heures — étrange, mais en Israël, ils sont fantaisistes avec les horaires.
Le lendemain après midi, certain de mon coup, je refais le trajet. J’arrive devant le magasin : youpi il est ouvert !
Je descends de ma Vespa, j’enlève mon casque, je range mon casque dans le coffre sous la selle, je ferme le scooter à clef, je n’oublie pas mes clefs, et je marche vers le magasin…
Là je m’arrête brusquement et je fais demi-tour : je viens de me souvenir que j’ai une machine à café Lavazza qui n’accepte que les capsules de la marque.
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Épisode 8 : L’aéroport
Cela se passe il y a une trentaine d’années. À ce moment, je vivais en France, et ma mère, qui vivait en Israël, nous rendait visite. J’allais la chercher à l’aéroport de Roissy.
Je suis en voiture, et je me dirige vers Roissy Charles de Gaulle. Bd des Maréchaux — dans ma tête, je répète : « Roissy » —porte de Paris — »Roissy » —Bd Périphérique — »Roissy » —Autoroute — « Roissy » : je répète Roissy dans ma tête et je fais attention à mon chemin, car je suis étourdi et je le sais.
Sortie de l’autoroute — « Roissy » — bretelle de sortie — terminal. Terminal ?
J’arrive devant le bâtiment : je le regarde, je suis à Orly.
J’ai tout ce temps suivi la route et les panneaux pour aller à Orly, tout en pensant Roissy. Je ne m’en suis rendu compte que devant le bâtiment tout plat, dont je ne reconnaissais pas la rondeur de celui de Roissy.
Ma mère m’appelle d’une cabine, je lui explique, elle grogne un peu, mais elle me connaît : j’ai commencé tôt…
Épisode 7 : Le citron
J’ai 6 ans. Ma mère me confie une lourde responsabilité, une forte marque de confiance : aller acheter un citron. C’est la première fois que je vais seul faire des courses. Elle me donne des sous, et je descends. L’épicier est sur le même trottoir.
4e étage — dans ma tête, je me répète : « acheter un citron » — 2e étage – « acheter un citron » – rez-de-chaussée, je sors de l’immeuble, je tourne à droite — « acheter un citron » — je longe le trottoir, je marche dans la rue et je me répète encore « acheter un citron ». J’arrive au magasin. J’ai sans doute répété 20 fois « acheter un citron » pour ne pas oublier.
« Bonjour monsieur, je voudrais une pomme s’il vous plaît »
Je paye la pomme, il me rend la monnaie, je prends la pomme, je rebrousse chemin, je rentre dans l’immeuble, 1er étage, 2e, 4e… ma tête est vide, je suis content.
J’arrive à la maison, je tends la pomme à ma mère. Elle regarde la pomme, elle me regarde en souriant, et reste muette, impuissante…
Épisode 6 : La pharmacie
Ma femme me demande de l’arrêter à la pharmacie CVS, au coin de la 3rd Avenue et Fairfax, à West Hollywood. Je me gare, elle descend.
Le temps passe, mais je suis dans mes pensées, je ne fais pas trop attention.
Tout de même, le temps me semble un peu long, « qu’est-ce qu’elle fait ? » me traverse l’esprit, mais je suis tellement absorbé dans mes pensées que je n’ai pas le temps de m’arrêter pour répondre à la question.
Coup de fil. C’est ma femme : « où tu es, qu’est ce que tu fais ? »
« Ben je t’attends ! Tu m’as dit que tu allais à la pharmacie, alors j’attends que tu reviennes ».
« Je t’ai dit que je vais à la pharmacie et ensuite que je prends ma voiture que j’avais laissé devant et que je rentre à la maison. Ca fait quatre heures que je suis rentrée ! »
« Quatre heures ? Incrédule je regarde l’heure au tableau de bord, et en effet, je suis là depuis quatre heures à attendre (il faut dire que j’ai une énorme patience)
« Ah c’est pour ça que ça m’a paru long !», lui dis-je.
Épisode 5 : Les lunettes, le casque, les lunettes, les clefs..
Je sors d’un rendez-vous. J’arrive à mon scooter. Je retire mes lunettes de vision de près, j’ouvre le coffre arrière de la Vespa, je range les lunettes, je monte sur le scooter, je démarre. Je fais 300 mètres, je m’arrête, j’ai oublié quelque chose, je le sens, mais je ne sais pas quoi.
Ah si, j’ai oublié de mettre mes lunettes pour voir de loin !
Je cherche dans ma poche, elles n’y sont pas. Je descends du scooter, je soulève le siège, elles n’y sont pas. Je cherche mes clefs pour ouvrir le coffre arrière, je ne trouve pas mes clefs.
Je fais le tour : les clefs pendent dans la serrure du coffre. Je les ai oublié dessus quand j’ai rangé mes lunettes — un miracle qu’elles ne soient pas tombées. J’ouvre, je trouve les lunettes pour voir de loin. Je les mets, je ferme le coffre, je reprends les clefs, je les range dans ma poche, je monte sur le scooter, et je m’apprête à démarrer.
Non, je ne démarre pas : j’ai encore oublié quelque chose, je le sens, mais je ne sais pas quoi.
J’ai mes lunettes, j’ai mes clefs… je trouve : mon casque. J’ai oublié de mettre mon casque, j’ai roulé jusque là sans casque ! Je soulève le siège, je sors mon casque, je remets mes lunettes.
Mais je ne démarre pas : il me faut encore 2 minutes pour me souvenir où je dois aller…
Épisode 4 : L’imprimante
Hier, je devais acheter une cartouche d’encre noire pour mon imprimante HP. Le modèle est 655.
Je me rends au magasin de fournitures, je cherche la bonne référence, et prends deux cartouches sur le présentoir. Je paye, je rentre à la maison, je sors les cartouches.
Ma femme, habituée, me dit sur un ton neutre : « tu as pris des 652, il fallait des 655. »
Je retourne au magasin, je rends les mauvaises cartouches en expliquant qu’il me faut des cartouches modèle 655. Je retourne vers le présentoir, je fais attention, je prends deux cartouches 655, je retourne à la caisse pour faire l’échange.
La vendeuse : « vous avez pris rose au lieu de noir »…
Épisode 3 : Le dîner familial
Avant hier, nous étions invités à dîner chez ma belle famille. Vers 16h, ma femme qui connaît bien ma mémoire de poisson rouge, m’appelle pour que je n’oublie pas.
Vers 18h, ma femme qui connaît bien ma mémoire de poisson rouge, me passe un nouveau coup de fil pour me rappeler que nous allons dîner chez sa mère.
Quand ma femme rentre à la maison vers 18h30, elle commence à se préparer pour partir. Je fais de même…
Et ensuite, je suis allé dans la cuisine et j’ai commencé à préparer le dîner.
Épisode 2 : La housse de l’ordinateur
Le matin, j’installe mes bureaux au café. Si je suis à Los Angeles, je vais à Coffee Bean & Tea Leaf dont l’espresso est bien meilleur que celui de Starbucks. À Tel Aviv, c’est ArCaffé. Bref.
Hier matin. Je sors mon MacBook de sa housse, et je pose mes clefs, mon casque audio Koss et mon téléphone sur une table, et je vais au comptoir passer ma commande (à Los Angeles comme à Tel Aviv, les gens laissent leurs iPhone sur les tables, les vols sont plutôt rares).
Je reviens m’asseoir, je commence à travailler, et je regarde machinalement autour de moi : la housse de mon MacBook a disparu.
Je regarde partout. Pas de housse. Je vais au comptoir, demande à la serveuse, on ne lui a rien rapporté. Deux serveurs commencent à s’agiter, je ne sais pas pourquoi, mais ils prennent la chose très au sérieux. La directrice du restaurant prend même l’initiative d’appeler son patron. Elle vient vers moi et me tend le téléphone : il va examiner les caméras de surveillance.
Je me répète en pensée : « Comment quelqu’un a-t-il pu voler la housse d’un ordinateur et laisser l’ordinateur, les clefs, le casque et même mon iPhone ? »
Et puis je suis pris d’un doute. Je vais à la voiture : ma housse est sur le siège.
Je l’ai enlevée sans m’en rendre compte. C’est la première fois que j’enlève la housse de mon ordinateur dans ma voiture. Je n’ai pas le moindre souvenir de l’avoir fait. Je ne sais même pas pourquoi je l’ai fait. Zéro souvenir. Je m’arrête là : c’est le syndrome Grumberg.
Épisode 1 : Le cocktail
Je suis invité à un cocktail pour une inauguration. Je parle avec les gens, je dis bonjour, on me présente untel et untel. Une dame s’approche et me dit :
– j’ai entendu que vous êtes monsieur Grumberg, j’aime beaucoup ce que vous écrivez.
– Merci, c’est très aimable à vous.
– Et je vous lis presque tous les jours. J’aime beaucoup Dreuz. Je n’ai pas encore regardé, de quoi avez-vous parlé aujourd’hui ?
Grand blanc… un ange passe… « madame, je ne me souviens plus »
– Vous ne vous souvenez pas ce que vous avez écrit aujourd’hui ?
– Non.
Elle a tourné sèchement les talons et elle est partie. Elle a dû se dire que je la prenais pour une imbécile, ou que j’étais un imposteur.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
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* L’expression « mémoire de poisson rouge » vient de cette petite histoire, où un poisson rouge tourne dans son bocal. Il faut un tour, s’arrête et se dit : tiens c’est pas mal par ici, je reviendrais. Puis il fait un autre tour, s’arrête et se dit : tiens c’est pas mal par ici, je reviendrais … et ainsi de suite toute sa vie.
Bonjour Jean-Patrick,
Je voulais vous laisser un commentaire mais je ne sais plus ce que je voulais écrire.
Tans pis!
Grave ! surtout que cela a démarré à six ans si j’ai bien lu. A contrario j’avais une mémoire d’éléphant, très utile dans mon travail. J’ai pris ma retraite et, pour continuer à cultiver cette mémoire je me suis inscrit à l’université pour un diplôme de troisième cycle. C’est là que j’ai commencé à sentir des défaillances. Aujourd’hui à quatre vingts ans je suis arrivé au même point que vous et c’est la pire expérience de ma vie et selon mon médecin il n’y a plus rien à faire. Mon dieu ! vivement la retraite définitive !
« …Que Dieu me frappe d’aphasie,
D’influenza,
Mais qu’il m’épargne l’amnésie,
Tout mais pas ça…
Brassens
Jean-Patrick, ma solidarité tout entière vous accompagne dans ces épreuves du quotidien.
Ceux qui sont épargnés ne peuvent pas comprendre !
Moi je suis de mauvais poil chaque fois que je pars de chez moi, car il me faut toujours revenir sur mes pas lorsque j’ouvre la porte de la voiture. J’ai toujours oublié quelque chose et je dois retourner le chercher. Je suis incapable de partir de chez moi d’une seule et même fois. Il me faut le faire en deux ou trois allers-retours entre la maison et la voiture, Et ça me rend furieux contre moi-même ! C’est pathologique.
Une fois dans la voiture, la clef de contact tournée, ma pochette sur le siège passager, mes lunettes de conduite sur le nez, mes clefs de maison où elles doivent être, mes dossiers, mon PC, mes classeurs, mon bloc note, etc, dans la samsonite sur la banquette arrière, je peux enfin partir… et, m…, j’ai laissé le chien dehors !
Merci barakat, mais cela ne me met jamais de mauvaise humeur. Sans doute parce que je ne suis jamais de mauvaise humeur, sans doute parce que je suis un homme épanoui et heureux. En tous cas, toutes ces mésaventures me font surtout éclater de rire…
J’essaierai de retenir votre leçon de vie, Jean-Patrick !
Bien à vous.
La dame a pensé que Mr. Grumberg se moquait d’elle. Et elle a été très vexée.
Mais peut-être qu’elle n’avait pas tort, au fond, d’être vexée.
Certains oublis sont des Actes manqués qui parlent d’eux-mêmes.
Celui-ci semble dire : Mr. Grumberg n’a pas envie de se creuser la tête et de livrer ses pensées à cette gueule enfarinée…
Loco !!!!
Justement, je me demandais où vous étiez passé. J’étais soucieuse. Toujours aussi caustique ! Pourquoi pas, après tout.
En votre absence, une sorte de « copycat » est arrivé sur le site.
Par discrétion, je ne vous dévoilerai pas son nom.
de tout coeur avec vous
Une bonne lecon de la vie de chaque jour. Merci M. Grumberg. L’assortiment a une grande amplitude et la chance d’une déjà vue du lecteur est donnée. Absolument…
Heu, le nombre de fois que j’ai cherché mes lunettes alors qu’elles étaient sur mon nez…
C’est un peu comme ce mot que j’ai sur le bout de la langue, mais qui me revient seulement après que j’ai arrêté de le chercher…
Comment gérer l’accessoire lorsque l’on pense à l’essentiel ?
Merci pour m’avoir fait rire de bon coeur.
J’ajoute que pour un poisson rouge, vous devez avoir une sacrée mémoire pour vous souvenir de tout ça ! Bien à vous J-P. Grumberg
Je rédige immédiatement après.
Très marrant!
Malheureusement, j’ai les problèmes.
BTW, quel âge avez-vous?
Cher Monsieur Grumberg , la solution a votre probléme existe depuis le 11eme siécle , elle tient dans les 684 pages du » Guide des Egarés » de notre maitre Moise Maimonide
🙂 bonne lecture
Lors des dîners en famille ou de réunions entre amis, après avoir épuisé tous les autres sujets, la politique, la famille , les potins mondains, commence l’évocation de mes « exploits » les plus mémorables , mais que j’ai généralement oubliés :
L’Oscar du long florilège : lorsque , poussant le landeau de ma fille de 6 mois, je croise une amie de mon épouse, qui veut faire risette à la petite et découvre en rabattant la capotte … une poussette vide: j’avais oublié ma fille à la maison !
Pour le reste , je me retrouve dans la longue litanie de JP Grumberg.
PS: j’ai oublié de faire un don: je répare immédiatement !
Bonjour Jean-Patrick. Cette curieuse maladie, je la connais bien, c’est celle des hyper-actifs intello. Il n’ont pas fini de poser une virgule, qu’ils en sont déjà à rédiger dans leur tête la sixième phrase du paragraphe suivant, voir du livre qu’ils vont écrire l’année suivante. Ça bouillonne sans arrêt. Etonnez-vous qu’ils oublient le lait sur le feu ou le trousseau de clés. ILS SONT AILLEURS, tout le temps AILLEURS. Et cet ailleurs, il est devant …
Vous avez raison de prendre cela en riant. Car ce n’est pas une maladie, cela ne se soigne pas. C’est juste un bouillonnement permanent. Perso, quand je veux me reposer de sept ou huit heures d’écriture ou d’études, je fais du scrabble en ligne avec des compétiteurs qui vous obligent à vous prendre la tête pour rester au top. Ouf! Qu’est ce que c’est reposant !
Mais je commence tout de même à faire des siestes: le temps de m’allonger, et de commencer à récapituler tout ce que j’ai encore à faire. C’est franchement fatigant, la sieste !
En tout cas, j’ai du aussi me domestiquer. Quand je mets un plat à mijoter, je mets des minuteurs en route, car si je me mets sur mon ordi, en particulier sur Dreuz.Info, sans le minuteur, je devrais aller chez le traiteur.
Bravo à la maman et à votre épouse qui ont compris que vous n’étiez pas distrait, pas dans la lune, mais seulement déjà dans l’heure qui suit.
Chère Michelle,
Une amie journaliste m’a fait la même suggestion, elle pense que je suis un hyper-actif. Comme je ne sais pas ce que c’est, j’ai vérifié sur ce site, le premier que j’ai trouvé : https://tdahadulte.com/deficit-d-attention-adulte/symptomes-tdah-adulte/
Les symptômes mentionnés sont les suivants et non seulement je ne coche aucune des cases, mais je suis en réalité tout l’inverse de ce qui est énoncé.
– être et se sentir désorganisé; –> je suis très organisé, et je me sens très bien organisé.
– avoir de la difficulté à prêter attention (surtout envers des situations qui ne stimulent pas leur intérêt); –> Je n’ai aucune difficulté à prêter attention. Je dirais même que c’est tout l’inverse : j’ai une excellente faculté d’attention.
– avoir la bougeotte ou une agitation interne; –> Je suis quelqu’un d’extrêmement calme, je n’ai pas du tout la bougeotte, ce serait même sérieusement l’inverse, et je ne suis jamais agité.
– avoir beaucoup de difficulté à démarrer un projet ou à rester concentré à la tâche; –> Ma capacité de concentration est très bonne : je mets quelques fractions de seconde à être très concentré, et je n’ai jamais aucune difficulté à démarrer un projet, bien au contraire.
– avoir de la difficulté à gérer son temps au point d’être toujours en retard; –> J’ai une très bonne gestion de mon temps : je visualise le temps qu’il me faut pour arriver à l’heure, je fais du reverse engineering en partant de l’heure d’arrivée, des différentes étapes, et ainsi je suis très rarement en retard.
– être incapable de maintenir sa concentration pour une longue période de temps; –> J’ai une énorme capacité de concentration, et ce pendant de très longues heures s’il le faut. Je peux rester 4 ou 5 heures concentré sur un projet sans ressentir aucune fatigue.
– perdre des objets régulièrement;. –> Il est très rare que je perde des objets. Cela doit m’arriver une fois tous les 4 ou 5 ans, de perdre quelque chose.
– oublier des détails ou des engagements; –> J’oublie tout.
– être impulsif, menant à une mauvaise prise de décision; –> Je suis tout sauf impulsif. Je réfléchis plusieurs coups à l’avance, j’ai un cerveau stratégique qui part de la finalité, évalue les différentes pistes, les moyens à mettre en œuvre et leur faisabilité, tout cela très très vite. J’ai rarement pris de mauvaises décisions dans ma vie, en revanche j’ai généralement pris d’excellentes décisions, et c’est pour cela que ma vie est une totale réussite au regard de mes critères.
– souffrir de procrastination et de perfectionnisme chronique; –> Je ne suis pas perfectionniste. J’aime les choses bien faites avec modération, pas à l’extrême. Je suis plutôt du genre “le mieux est l’ennemi du bien”.
– prendre des risques, et plus encore. –> Je prends des risques, oui, mais parce que j’ai soigneusement évalué les possibilités et joué plusieurs coups d’échec à l’avance.
Pour vous aider pour votre carte de presse de l’année prochaine, je vous ai préparé votre nouvelle photo: aller sur le net, taper Roger Hargreaves Monsieur Étourdi et faites un copié collé de la photo !😉
Bonjour M. Grunberg
Effectivement, ces anecdotes sur votre mémoire sont très drôles. Mais j’en ai une autre pour vous.
Vous ne vous souvenez pas que vous les avez déjà fait paraître sur Dreuz il y a trois mois ?
Désolé M. Grumberg pour la faute de frappe commise sur votre nom.
Je pense qu’il s’agit d’un phénomène normal et naturel du a une bonne activité cérébrale multiple.
il existe une plante citée 5 dans la Bible (mal traduite ne français) entrant dans la composition des 11 plantes de l’encense sacré de Sanctuaire qui produit le même genre d’effet, parce qu’elle produit une suractivité cérébrale, la mémoire faisant ainsi l’impasse sur des choses simples, aujourd’hui Israël exploite cette plante a des fins thérapeutiques multiples, les militaires en permission on le droit de se récréer avec, reconnu d’utilité publique après les travaux du professeur Raphael Mechoulam et d’autres découvertes faites par d’autres personnes.
Je ne pense pas que cela soit un problème de mémoire, juste de concentration sur de nombreux sujets, la fatigue, et un peu de blanc de temps en temps cela fait du bien pour faire fuir les personnes pas gentilles.
J ai le même problème et cela m a posé beaucoup d ennuis.
Bien : je vois que je ne suis pas le seul….
Bonne année, JPG !
J’adore votre description de vous-même, trop drôle, vous ressemblez à mon père!
Ce qui est triste dans notre société, c’est que les imbéciles, trop nombreux qui ont le pouvoir et à cause à la nouvelle psychanalyse du comportement, les gens cultivés et créatifs sont traités débilement, par les névrosés qui ont comme seule perspective le tri de leurs poubelles, la couleur de leurs rideaux ou le vie sexuelle de x ou y.
Dans le film de Clint Eastwood, 15:17 pour Paris, cette problématique est représentée au début à l’école, avec la maîtresse qui veut donner de la ritaline aux élèves distraits alors que jamais le système de l’éducation ne remettra en cause son fonctionnement médiocre, tel que d’avoir engagé des gens violents comme les Ramadan&Co. Vous êtes encore la génération qui n’ont pas été catalogué mais la mienne, oui et c’est violent. D’ailleurs quand je parle d’histoire avec mon père, ce qu’il a appris et mille fois plus vastes et fins que ce que j’ai appris dans le même pays, 30 ans plus tard, en particulier sur Israël.
Bonjour Jean Patrick, Vous etes un créatif pas un rond de cuir comme macron. Ce genre de choses ne risquent pas de lui arriver à lui! En tous cas vous etes formidable et vous m’avez appris pas mal de choses sur la politique en particulier du P.O.
Vos problèmes de machine à café sont exactement les miens.
Au début, j’enrageais.
Maintenant, ayant bien étudié les différents boutons, j’agis en douceur, l’index prêt à intervenir selon que je veux bloquer le flux ou le relancer.
Un bon café, ça se mérite.
Je me souvenais d’une précédente lecture, moi aussi, mais relire tes anecdotes m’a fait plaisir. Merci, Jean-Patrick ! Et bonne année 2019
Était-ce vraiment les mêmes anecdotes ? Je n’en suis pas certaine.
À l’auteur de préciser.
En fait, j’ajoute dans un nouvel épisode mes aventures aux anciennes car nous avons constamment de nouveaux lecteurs.
Bien sûr comme vous n’avez pas de mémoire on ne peut vous reprocher de nous servir les mêmes anecdotes à quelque temps d’intervalle.
Ni même d’en modifier légèrement certaines puisque vous ne pouvez pas vous en souvenir…
A tout pécheur Miséricorde !
Sauf que quand on est aveugle, il n’y a plus de péché, mot qui en Grec dans le texte source est écrit; « Anomos », l’homme sans Torah. Anomos a donné en français, Anarchie.
Dommage que le traducteur n’a pas conservé le mot original, c’est plus parlant, pas étonnant que Rome est interdit la lecture de la Bible aux gentils jusqu’en 1950, après avoir inventé la rouelle jaune.
Ne vous inquiétez pas, votre mémoire est excellente contre les ploucs qui sont à vomir en tout genre et là d’un seul coup je n’ai plus du tout l’impression de lire un étourdis mais un esprit brillant par l’intelligence de ce qui sort de vos lettres, oui.
Episode 9 : votre machine……..c’est une Illy…….