Publié par Jean-Patrick Grumberg le 7 janvier 2019
Prémonitoire, la campagne pour les Gilets jaunes : “c’est jaune, c’est moche, ça va avec rien, mais ça peut vous sauver la vie”

Après ce nouveau week-end de protestations dont les médias avaient garanti l’épuisement, et le président Macron espéré l’essoufflement, les Gilets jaunes viennent de s’imposer comme la nouvelle force politique du pays.

Il s’agit d’une force politique dont la solidité contraste avec l’élection du président Macron, sorti des cartons de services marketing, avait été soutenue par quelques médias incontournables, et était encouragée et formée par le groupe de réflexion Les Gracques (1), composé de hauts fonctionnaires, éditeurs, journalistes, dirigeants de la finance et de l’industrie tous déconnectés de la réalité et de la vie réelle (Source : Nouvel Obs).

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Les Gilets jaunes sont une menace durable contre les objectifs anti-français du Président Emmanuel Macron.

Ce week-end, les médias affirment qu’ils étaient 50 000 dans les rues à travers le pays. La réalité est qu’ils étaient probablement cinq ou dix fois cela. Et à près de 55%, le soutien des Français est majeur. De plus, les médias ont montré des vidéos d’émeutes et de violence pour les discréditer, et les images ont créé l’effet inverse, donnant l’impression que les autorités étaient impuissantes et dépassées.

  • A Paris, ils ont enfoncé la porte du ministère où se cachait le porte-parole du gouvernement qui les a insultés. Piteux, il a été exfiltré par la porte de derrière par le personnel de sécurité.
  • Un boxeur professionnel, ex-champion de France des poids légers, a frappé des policiers antiémeutes sur un pont parisien.
  • Dans une autre vidéo, un policier est surpris s’acharnant sur le visage d’un manifestant.
  • Des voitures et des scooters ont été incendiés – c’est une tradition, mais cela se passe à St-Germain des Près, un quartier où vivent les élites, et épargné depuis des années.

Les manifestations de ce samedi – et la saison ne s’y prête pas – ont montré que les Gilets jaunes sont là pour rester, et le président va devoir non seulement faire avec, mais faire attention à ce qu’il dit, et à ce qu’il fait. Mon impression est qu’il est perdu. Qu’il cherche éperdument des réponses, mais qu’il pose les mauvaises questions. Ses conseillers sont dans le même piteux état. Les hauts-fonctionnaires et le gouvernement ne comprennent pas mieux.

A ce point, l’ENA et les énarques ont rencontré le principe de Peter et atteint leur niveau d’incompétence. Parce qu’à l’ENA, on ne leur a pas appris à gérer ça, des Français qui prennent leur destin en mains.

Une preuve ? La déclaration hallucinante et hallucinée, hier dimanche, du ministre des Finances Bruno Le Maire, qui appelle le peuple à dénoncer le peuple au nom de la démocratie (interdit de rire) :

“J’aimerais que tous ceux qui croient en la démocratie, en la représentation souveraine du peuple français se rassemblent et disent assez”.

Souvenons-nous que tout a commencé en novembre contre les taxes écologiques sur les carburants. Souvenons-nous que c’est une taxe inventée par des élites qui vous expliquent qu’il y a urgence absolue à protéger la terre du chaos du réchauffement climatique, et brûlent des quantités indécentes de CO2 en avions privé et voitures avec escortes de motards. Une taxe qui a un impact énorme sur les plus modestes, et représente une plume dans le budget des revenus supérieurs – comme toujours. De là, le mouvement a morphé en une vaste contestation du programme bureaucratique de Macron, qui a morflé.

Car les Gilets jaunes sont partis de rien. Sans aide. Sans le soutien des médias. Sans les syndicats. Ils ont été insultés, minimisés, gazés, ridiculisés, infiltrés par des antisémites, des casseurs et des activistes qui ont tenté et tentent encore de les diviser et des les discréditer, mais les Gilets jaunes ont tenu. Là est leur force : ils existent envers et contre tout.

Un exemple :

Quand BFM TV affirmait en direct qu’ils étaient à peine 20 à manifester devant leurs bureaux, les vidéos montrant des centaines de Gilets jaunes devant le siège de BFM jaillirent de partout, renforçant la grogne du mouvement et le soutien des Français qui n’aiment pas être pris pour des cons, discréditant un peu plus les journalistes, et détournant le public au profit des réseaux sociaux, là où se mélange le vrai et le faux, contrairement aux grands médias où cohabitent les Fake News, la propagande de gauche et la désinformation, mais où la vérité et les faits ont perdu le droit d’exister.

Les Gilets jaunes sont-ils parfaits ? Surement pas. Font-ils des erreurs ? Absolument. Savent-ils exactement où ils vont ? Pas sûr du tout. Ont-ils une stratégie ? Encore faudrait-il qu’ils aient un comité directeur, des dirigeants, et leur force vient de cette absence de direction qui les rend insaisissables par les prédateurs habituels qui ne parviennent pas à les récupérer : les politiciens, les syndicats, les journalistes et les “élites”, tous à la retape.

Vu de loin, il y a tant à réformer en France, que je ne suis pas surpris de la multitude des demandes des Gilets jaunes : il y a l’embarras du choix, la tâche est herculéenne, et l’establishment fera tout pour préserver chaque millimètre de ses privilèges.

Le soutien aux Gilets jaunes est très fort dans la classe ouvrière et dans la France rurale, les plus durement atteints par l’arrogance d’un gouvernent qui se goinfre sur leur dos. Plus des deux tiers de ces Français-là soutiennent les manifestations.

Le gouvernement de M. Macron a organisé une série de consultations nationales avec le public français. Mais il a immédiatement trahi la France en reniant ses engagements, escamotant le sujet de l’immigration. Et il espère que les Gilets jaunes vont laisser passer ?

Souvenez-vous : François Hollande a méprisé le peuple français et fait passer en force la loi sur le mariage pour tous, alors que des millions de Français étaient descendus dans la rue – les manifestations les plus importantes de l’histoire avait-on entendu à l’époque.

Devinez-quoi ? Les Français n’ont pas oublié et n’ont pas pardonné : l’annulation de cette loi est la première réclamation des Français (2), alors que les experts des médias en sont encore à se demander si les Gilets jaunes veulent revenir sur l’impôt sur la fortune, et Mélenchon à tirer la couverture à lui.

S’il veut arriver quelque part, Macron devra commencer par remettre à l’ordre du jour sa promesse de débat du sujet numéro 1 des Français, le plus difficile et douloureux aussi : l’immigration, mot bien poli pour une réalité qui n’était pas inéluctable il y a 30 ans : la présence d’une idéologie politico-religieuse suprémaciste et conquérante : l’islam, que les musulmans auraient dû laisser derrière eux dans leurs pays d’origine rongés par ses ravages.

Quand les Gilets jaunes sont aux ronds-points, Macron est à la rue.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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(1) Nouvel Obs : les Gracques fêtent leurs 10 ans et l’élection de Macron
(2) BFM TV

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