Publié par Sidney Touati le 13 janvier 2019

Chaque jour apporte son lot de menaces proférées par le pouvoir. On organise un spectacle. On transforme rituellement l’espace public en un théâtre où combattent les gladiateurs.

Mais à Paris, dans la France de 2019, Rome est dépassée. Par la médiation du petit écran et des smartphones, les Sénateurs sont descendus dans l’arène. Cesar est devenu un gladiateur qui combat d’autres gladiateurs. Le pouvoir est une partie du conflit. Il ne peut plus jouer son rôle d’arbitre impartial.

En devenant une faction, il met le doigt, la main, le bras, dans l’engrenage fatal qui entraîne la société toute entière dans la spirale de la violence.

D’ores et déjà et quelle que soit l’issue de ce conflit, ce qui constitue le ciment de la société, l’ethos de confiance, est détruit.

Lorsque le premier ministre déclare que tous ceux qui participeront aux manifestations sont les complices des casseurs, il considère que tous ceux qui soutiennent les Gilets Jaunes sont des ennemis. Que le peuple est son ennemi car 60% des Français soutiennent les Gilets Jaunes.

De même que les casseurs sont coupés des Gilets Jaunes, de même le pouvoir est coupé du peuple. A la violence des bandes, répond symétriquement la violence des extrémistes qui sont au pouvoir.

L’immense malaise social dont la crise des Gilets Jaunes est le symptôme est réduit par le pouvoir et ceux qui le servent, à une sorte de duel entre des bandes rivales: celles qui pillent le pays légalement (le pouvoir) et celles qui pillent les magasins illégalement, les casseurs.

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Symétrie parfaite et dérisoire. Ultime fuite d’une caste aux aboies car démasquée.

Pour les casseurs et le pouvoir, tout se joue dans l’affrontement espéré, attendu, provoqué, dans cette mini guérilla urbaine.

L’appel au dialogue du « grand débat national » est perçu comme la ruse du chasseur qui imite le chant de sa proie pour l’attirer dans ses filets et l’abattre.

On ne peut d’un côté matraquer, gazer et de l’autre appeler au dialogue. Les deux démarches sont antinomiques.

A ce jeu, quoiqu’il arrive, le pouvoir ou plutôt ses actuels titulaires ont perdu, se sont perdus.

Ce qui est en jeu maintenant, c’est le système lui-même, c’est l’Europe elle-même.

De Gaulle avait eu en 1968, la sagesse de dissoudre l’Assemblée Nationale. Par ce geste il a sauvé la Veme République, mais intervenu tardivement cet acte symbolique ne pouvait sauver l’équipe en place qui tombera l’année suivante.De surcroît, de Gaulle a compris que pour sauver le pays, il fallait qu’il parte. D’où l’organisation d’un référendum qu’il savait perdu d’avance et sa démission. On ne peut gouverner contre le peuple.Il est vrai que de Gaulle mettait la France au-dessus de lui.Ce qui hélas, n’est pas le cas d’E. Macron, qui méprise les Français et déteste la France, qui est le dernier rejeton d’une lignée de présidents qui ont sacrifié le pays sur l’autel de l’Union Européenne. Nombre de ses déclarations l’atteste.

Après deux mois de tension, aujourd’hui le ressentiment contre le corps politique dans son ensemble est immense.Si la classe politique ne se démarque pas de l’équipe Macron, elle sera emportée dans la tourmente et avec elle, tout l’édifice. Le dernier sondage le prouve: l’immense majorité des Français, 90%!, éprouve un sentiment de rejet à l’égard des responsables politiques.Macron est entré dans la logique de Hafez el Assad le Syrien. Mais il existe une différence de taille entre les deux pays: Macron pourra-t-il aller jusqu’à procéder au massacre méthodique de son peuple et jeter des millions de Français sur les routes de l’exil ?

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Le gouvernement par ses réactions tardives, incohérentes, absurdes, est entré dans un processus destructeur. Il ne maîtrise plus l’engrenage qu’il a initié.Une Révolution est en marche. Les soubassements d’une République finissante sont profondément délabrés. La France est-elle à l’image de ces immeubles qui à Marseille, se sont effondrés d’un coup ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Sidney Touati pour Dreuz.info.

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