Publié par Gilles William Goldnadel le 14 janvier 2019

Décidément le clergé médiatique français est indécrottable. Son catéchisme est incapable de réviser ses dogmes impénétrables.

Parmi ceux-ci, il doit être acquis aux débats que la violence issue de l’extrême gauche n’est pas tout à fait condamnable. Le second dogme d’essence religieuse assez voisine est qu’un intellectuel de gauche ou qui prétend l’être ne peut pas être un salaud intégral et ne saurait être donc être traité qu’avec des égards particuliers. C’est dans ce cadre liturgique immuable que l’on doit comprendre le traitement particulier qui a toujours été réservé en France à Cesare Battisti. Et qui se poursuit.

Je rappelle pour mémoire que le précité est un petit délinquant italien de droit commun qui a rejoint en 1978 une organisation d’extrême gauche : « Les Prolétaires Armés pour le Communisme » (PAC), dont les actions criminelles varient entre hold-up armés et assassinats à caractère politique aveugles.

Arrêté en 1979, jugé et emprisonné en Italie, il s’évade en 1981 et se réfugie à Paris, puis au Mexique pendant sept ans, avant de revenir en 1990 en France ou le président socialiste François Mitterrand, pour complaire à sa gauche soi-disant humaniste et morale, s’était engagé à n’extrader aucun militant d’extrême gauche se disant renoncer à la violence armée. L’assassin devint un auteur de romans policiers à succès d’autant plus aisément qu’il bénéficiait d’une coterie dans les milieux influents de la gauche intellectuelle et artistique.

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Mais Battisti, qui après avoir reconnu implicitement ses exactions se met soudainement à clamer son innocence, est condamné par contumace en Italie en 1993 à la réclusion à perpétuité pour quatre assassinats et complicités d’assassinat. L’Italie, dont il est essentiel de rappeler qu’elle est, toutes tendances politiques confondues, acharnée à espérer voir Battisti expier ses crimes en prison, multiplie les demandes d’extradition.

Alors que la France s’apprête à l’extrader en 2004, l’assassin en fuite rejoint le Brésil. Après des années d’atermoiements judiciaires, le président de gauche Lula- lui aussi aujourd’hui en prison, pour corruption-décide en 2010 de ne pas le livrer aux autorités italiennes et de lui accorder, à l’instar de Mitterrand, sa haute et bienveillante protection. En 2015, une juge fédérale tente vainement d’obtenir son expulsion. Il est arrêté à la frontière bolivienne en octobre 2017 pour des soupçons de délits financiers avant d’être libéré. Mais la roue de la fortune idéologique tourne soudainement lorsqu’en 2018 le président très à droite Jair Bolsonaro – bête noire de la gauche si morale-, qui avait promis à l’Italie de lui livrer le terroriste que Rome réclame depuis 30 ans, arrive au pouvoir.

Fidèle à son habitude Battisti prend les jambes à son cou et s’enfuit en Bolivie. C’est là où il vient d’être capturé.

En conformité avec sa tradition idéologique, la presse conformiste française est, jusqu’à aujourd’hui ,restée bonne fille envers l’assassin condamné par la justice démocratique de l’Italie amie .

Il suffit pour s’en convaincre de lire le titre du Monde : « l’ancien militant d’extrême gauche Cesare Battisti arrêté en Bolivie » et c’est le même titre laconique autant qu’euphémique qu’a choisi la radio de service public France Info pour annoncer la nouvelle.

Il n’y a pas de quoi s’en étonner, seulement de s’en affliger avec une philosophie qui ne sera jamais résignée.

Le même traitement de faveur, pour des raisons identiques, aura été réservé à l’espion allemand au profit de l’Union Soviétique gauchisant Klaus Croissant en faveur duquel toute la gauche médiatique et intellectuelle française aura pris la défense de son innocence revendiquée, avec hauteur, avant que de regarder ailleurs et de se faire discrète lorsque les archives du KGB eurent parlé et qu’on puisse vérifier que « l’innocent » béatifié émargeait au budget de ce dernier.

Même chose pour le truand Pierre Goldman qui bénéficia d’une exceptionnelle mais prévisible sympathie en tant qu’intellectuel juif polonais d’extrême gauche. Convaincu de hold-up, son innocence reconnue judiciairement au bénéfice du doute dans l’assassinat des deux malheureuses pharmaciennes du boulevard Richard-Lenoir demeure rien moins que convaincante à la suite de nouveaux témoignages…

Selon que vous serez bleu ou rouge, les jugements de cours médiatiques vous rendront noir ou blanc.

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Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation de Valeurs actuelles.

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