Publié par Jean-Patrick Grumberg le 14 janvier 2019


“Si l’on veut être sûr d’irriter un Israélien, écrit Thomas Cantaloube sur Mediapart (1), il suffit de prononcer les trois lettres BDS.”

“Peu de choses sont susceptibles de provoquer une réaction aussi épidermique que l’acronyme du mouvement international promouvant le boycott, le désinvestissement et les sanctions à l’égard de leur pays…”, poursuit le journaliste qui incarne cette morale empoisonnée au sein humaniste de l’extrême gauche haineuse.

Cantaloupe se moquerait-il ainsi de l’irritation des Afro-Américains aux trois lettres KKK du Klu Klux Klan ? Certainement non. Mais nous les victimes épidermiques avons maintenant l’épiderme trop blanc. Aujourd’hui trop occidentaux pour les orientaux, jadis trop métèques pour les Européens, nous valons toujours qu’on tolère l’intolérance du juif sans réagir.

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Je ne suis pas certain que tous les juifs savoureront les diableries de Cantaloube mais j’adoube : nous les juifs, que nous soyons israéliens, américains ou italiens, nous n’aimons pas les antisémites. L’Histoire, il faut dire, nous a appris que lorsqu’on nous menace d’extermination, nous devons prendre la menace au sérieux.

Dois-je être étonné que Cantaloube s’en étonne, et nous recycle la cantate du youde ? Pas vraiment. J’ai déjà tout vu, venant de cette extrême gauche multi-moraliste qui réclame pour les minorités un droit illimité à tous les pays, et nie sans répit son vieux pays minuscule à la plus vieille du monde.

BDS, c’est dire le vrai, est une organisation un peu partout classée antisémite

  • En juillet 2018, BDS a été qualifiée “d’organisation antisémite” par le Bureau d’Etat allemand pour la protection de la Constitution (Bundesamt für Verfassungsschutz) (2). Il décrit les campagnes de propagande de BDS comme un mouvement dont certains segments «remettent en question le droit d’Israël à exister, et accusent Israël dans sa totalité de racisme» et évoque «la ligne rouge» entre «la critique légitime de la politique israélienne» et «l’antisémitisme antisioniste».

De toute évidence, une ligne rouge dont ne s’embarrasse pas le rouge Cantaloube.

  • En décembre 2017, le conseil municipal de Munich a adopté une loi interdisant les manifestations de BDS dans les établissements publics en raison de la nature antisémite de ses campagnes contre l’Etat juif (3).

Cantaloube a loupé ça ? Soit il feint de ne pas voir qu’il connaît bien le BDS antisémite, soit il louvoie et n’y connaît rien.

ADL (5) : “trop souvent, les partisans de BDS emploient une rhétorique et des récits antisémites pour isoler et diaboliser Israël”

  • Le Huffington Post, que Cantaloube n’osera pas qualifier de torchon d’extrême droite, affirme aussi, dans un article publié le 1er juillet 2017, que “BDS continue à répandre la haine et l’antisémitisme à travers les États-Unis” (4).
  • L’American Defense League, une sorte d’ SOS Racisme américain, dénonce ainsi l’antisémitisme de BDS (5) :
    • Un bon nombre des stratégies employées dans les campagnes de BDS sont antisémites.
    • De nombreuses personnes impliquées dans les campagnes de BDS sont poussées par l’opposition à l’existence même d’Israël en tant qu’Etat juif.
    • Souvent, les campagnes de BDS suscitent des tensions dans les communautés – en particulier sur les campus universitaires – qui peuvent entraîner le harcèlement ou l’intimidation des Juifs et des partisans d’Israël, y compris des actes ouvertement antisémites.
    • La dynamique de BDS peut créer un environnement dans lequel l’antisémitisme peut s’exprimer plus librement.
    • Et, trop souvent, les partisans de BDS emploient une rhétorique et des récits antisémites pour isoler et diaboliser Israël.
  • Dans un rapport de 248 pages des services de renseignements de la ville-Etat de Berlin, sous le chapitre “Antisémitisme”, il est écrit que “la campagne de boycott, de désinvestissement et de sanctions visant l’Etat juif [s’inscrit] dans le cadre de l’éruption antisémite dans la capitale allemande.” (6)
  • Klaus Lederer, sénateur culturel du Parti de la Gauche de Berlin, a pour sa part qualifié BDS d’ “antisémitisme structurel”. (6)

Mais aucun de ces constats ne doit étonner. Omar Barghouti, fondateur de BDS, le dit lui-même sans s’embarrasser :

“Nous nous opposons à un Etat juif dans n’importe quelle partie de la Palestine. Aucun Palestinien n’acceptera jamais un Etat juif”.

Ah je m’égare !

Pourquoi citer mes solides sources qui toutes attestent que BDS est une organisation antisémite, hostile à toute négociation de paix entre Israël et les colons Arabes palestiniens, une organisation nourrie de sa haine anti-juive, qui milite pour la destruction de l’Etat d’Israël ?

Depuis quand les militants d’extrême gauche de Mediapart s’embarrassent-ils de faits qui pourraient contredire le dogme ? Quant à Cantaloube, il ne fait pas exception.

Je vais donc laisser à Adam Hummel (7), avocat d’immigration et militant pour les réfugiés d’Afrique, le mot de la fin qui décrit finement l’homminus cantaloubus :

“Ignorer l’antisémitisme dans le mouvement BDS est intellectuellement malhonnête”.

La marque de fabrique si particulière à Mediapart.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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(1) Mediapart
(2) verfassungsschutz.de
(3) Jerusalem Post
(4) Huffington Post
(5) ADL
(6) Jpost
(7) Forward

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