Publié par Magali Marc le 15 janvier 2019

La PM Theresa May a lancé un dernier appel aux députés britanniques afin qu’ils appuient, lors du vote de mardi le 15 janvier, le mauvais accord qu’elle a concocté avec l’UE. Delingpole accuse les Conservateurs de trahir la volonté populaire quand ils argumentent contre la tenue d’un Brexit sans accord.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit cet article de James Delingpole, paru le 13 janvier sur le site de Breitbart.com.

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Grande Bretagne : Les conservateurs qui trahissent le Brexit sont des Walking Dead*

Lors d’un dîner, l’autre soir, un ami à moi qui est QC (Conseiller de la Reine) – j’ai oublié ce que signifie le Q, mais je sais exactement pourquoi ils s’appellent tous des C – a essayé de m’expliquer pourquoi l’accord sur le Brexit de Theresa May est en fait une bonne affaire pour la Grande-Bretagne.

Je lui ai donc demandé de m’expliquer ce qu’il y avait de bon là-dedans.

Il a commencé par admettre que l’accord n’était pas parfait, puis il a prétendu que les deux côtés (les Remainers et les Brexiters) devaient faire des concessions. Ensuite, il a admis que, bien sûr, une absence d’accord aurait pu être préférable, mais le gouvernement s’était tellement mal préparé à cette éventualité au cours des deux dernières années et demie que…

« Attends, je t’arrête tout de suite, espèce d’ignoble, gros lard de l’establishment...» ai-je répondu.

C’est le problème de tous les arguments des « Remainers » que j’ai entendus. Aucun d’entre eux ne peut en fait expliquer pourquoi le « deal » de Theresa May – ou l’un des quelconques autres embrouilles, dérobades et abandons organisés par les Remainers – respecte en quoi que ce soit le souhait des 17,4 millions de personnes qui ont voté pour Brexit en 2016.

C’est ce qui fait que tous ceux d’entre nous qui ont voté en faveur du Brexit – et nous sommes, après tout, la majorité – sommes de plus en plus frustrés et en colère. Nous avons voté pour le Brexit de bonne foi. On nous a dit que notre décision serait respectée. Et tout ce que nous avons entendu depuis de la part de la classe politique, ce sont des excuses fantaisistes sans fin pour expliquer pourquoi elle ne peut pas livrer la marchandise.

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Et oui, quels que soient le nombre d’avocats à la langue perverse comme mon ami snobinard, c’est vraiment aussi simple que cela.

Nous avons voté pour le Brexit. Et maintenant, la classe politique s’entend pour nous empêcher de l’obtenir.

Ils croient , comme mon amis, le gros tas, Conseiller de la Reine, qu’une fois qu’ils nous auront expliqué – en utilisant des phrases vulgaires comme « c’est une question de chiffres » et « nous devons trouver un terrain d’entente entre les Remainers et les Brexiters » et « à la manière de John Bercow », nous allons comprendre pourquoi nous ne pouvons pas obtenir ce que nous voulons et renoncer dans le genre : « Ah oui ! C’était stupide de notre part. Nous pensions que nous pouvions avoir le Brexit, mais nous nous rendons maintenant compte que la réponse était déjà donnée. Nous ne pouvons pas avoir le Brexit pour la simple raison que… »

Mais nous ne réagirons pas de cette façon.

Au contraire, nous nous mettrons en colère et nous chercherons à nous venger. Les cibles les plus évidentes de cette vengeance seront le gouvernement conservateur – ou les gouvernements si l’on considère ceux de David Cameron et de Theresa May comme des entités distinctes plutôt que les deux bouts de la même merde – qui a promis d’honorer notre vote référendaire, mais qui a ensuite manqué à cette promesse.

Cela n’augure rien de bon pour les Conservateurs. En fait, ce sera certainement la décision la plus dommageable et la plus autodestructrice qu’ils aient prise depuis 1846, lorsque le gouvernement conservateur de sir Robert Peel a abrogé les lois sur le maïs.

La différence entre cette époque et aujourd’hui, c’est que l’abrogation des lois sur le maïs était la chose juste et morale à faire. Elle a brisé l’hégémonie d’une élite retranchée et égoïste (les propriétaires terriens dont le mode de vie confortable était soutenu par des barrières commerciales qui maintenaient le prix de leurs produits artificiellement élevé), stimulé l’économie (en réduisant la mauvaise allocation de rares ressources) et fait baisser les prix alimentaires (de bonnes nouvelles pour ceux qui faisaient la queue pour avoir du pain).

Aucun argument de ce genre ne pourrait être avancé – ou n’a été avancé – afin de contrecarrer le Brexit. Pourtant, chose étonnante, une partie importante du Parti conservateur parlementaire participe à cette trahison de la démocratie, de ses circonscriptions (en majeure partie pro-Brexit) et de son pays.

Comment un si grand nombre de députés conservateurs peuvent-ils être aussi stupides et suicidaires ? Comment peuvent-ils ne pas se rendre compte qu’un grand nombre d’entre eux vont être chassés du pouvoir ou qu’ils vont perdre leur siège aux prochaines élections générales qui seront peut-être remportées par le parti travailliste le plus à gauche jamais vu ?

En outre, pourquoi ont-ils adhéré au Parti conservateur, et mieux encore pourquoi sont-ils devenus des députés conservateurs, s’ils sont tellement entichés de l’entité socialiste, antidémocratique, anti-libre-marché , corrompue, bureaucratique, anti-liberté et manifestement anti-conservatrice qu’est l’Union européenne ?

Pour la meilleure réponse à ce mystère insondable, je vous recommande un excellent article du Sunday Telegraph de Dan Hannan**.

Il en parle comme d’un pouvoir étrange que possède l’Union européenne, qu’il nomme «la Hideuse Puissance». C’est, explique Hannan, « le nom du roman pour adultes de CS Lewis de 1945 concernant un complot diabolique pour conquérir la Grande-Bretagne en utilisant une bureaucratie en apparence inoffensive ». Mais, ajoute-t-il, l’expression s’applique tout aussi bien au pouvoir extraordinaire que l’UE exerce sur ses États vassaux – et sur la classe politique au sein de ces États vassaux.

Hannan écrit :

« Le fait que les nations démocratiques soient prêtes à adopter des positions contre nature pour satisfaire aux exigences de l’adhésion à l’UE est un phénomène impressionnant, voire effrayant. »

Il cite les manigances récentes par lesquelles le Président John Bercow a pris l’initiative de faire fi de la tradition et de la procédure parlementaire ; et la manière dont en Irlande, les Taoiseachs Bertie Ahern et Brian Cowen étaient tous deux prêts à se détruire et à détruire leur parti plutôt que de nuire au projet européen ; et la manière dont Bruxelles a pu organiser en 2011 des coups d’État en douceur, alors que l’Italie et la Grèce ont été contraintes de destituer leurs dirigeants nationaux élus et de les remplacer par des apparatchiks eurocrates.

En Grande-Bretagne, nous, les Britanniques, avions l’habitude de croire que nous étions meilleurs que ces fous du Continent. Les événements récents nous ont prouvé le contraire.

J’essayais de trouver une analogie appropriée pour décrire ce phénomène curieux où des centaines de députés conservateurs s’apprêtent à renoncer à leur salaire annuel de 77 000 livres sterling, à leur logement subventionné, à leurs dépenses généreuses, à leur pouvoir et à leur prestige non pas pour une question de principe ou pour une grande cause mais simplement pour maintenir la Grande-Bretagne enchaînée à un super État socialiste dont les intérêts sont presque totalement opposés à la cause du conservatisme.

Et la comparaison qui m’est venu à l’esprit, c’est les Walking Dead.

Vous aimez vos amis, vous aimez votre famille, vous aimez votre pays, vous aimez votre vie. Qu’est-ce qui pourrait vous empêcher de vous battre au nom de toutes ces bonnes choses désirables, à l’exception d’un terrible virus destructeur du cerveau qui vous a transformé en une coquille vide, qui vous a fait trébucher, devenir l’ombre de ce que vous étiez autrefois, sans aucune autre utilité que de vous faire couper la tête – (je parle ici, métaphoriquement, bien sûr) – afin que vous n’infligiez plus aucun mal ?

Anna Soubry (évidemment) ; Nick Boles ; Oliver Wetwin ; Dominic Grieve ; et les autres. Tous sont devenus des zombies qui veulent faire de la Grande-Bretagne un pays de morts-vivants.

Zut et c’est à moi que revient le rôle de Negan***.

* Walking Dead est une série de comic books américains en noir et blanc qui narre les péripéties d’un groupe de personnes essayant de survivre face à une invasion de morts vivants aux États-Unis, avec comme personnage principal Rick Grimes, un ancien policier.

** https://www.telegraph.co.uk/politics/2019/01/13/eu-offers-members-terrible-choice-integration-democracy/

*** Negan est un personnage de fiction dans la série de comics The Walking Dead. Il est le chef d’un groupe d’environ une centaine de survivants (principalement des hommes) établi à Washington, DC et appelé les Sauveurs (The Saviors en VO).

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Source : https://www.breitbart.com/europe/2019/01/13/delingpole-britains-brexit-betrayal-conservatives-are-the-walking-dead/

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