Publié par Jean-Patrick Grumberg le 17 janvier 2019

Le statut de réfugié héréditaire de l’UNRWA pour les Palestiniens est unique. Il n’existe pas d’équivalent ni de précédent ailleurs, même dans des situations de conflit prolongé.

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L’UNRWA, l’organisme dédié aux réfugiés palestiniens a plusieurs particularités uniques qui posent des questions sérieuses sur leurs raisons d’être :

  1. Tous les groupes réfugiés du monde sont gérés par un organisme de l’ONU, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, également connu sous le nom d’Agence des Nations unies pour les réfugiés et HCR. Sa mission, son mandat, est :
    1. Protéger les réfugiés, les communautés déplacées de force et les apatrides,
    2. Les aider à leur rapatriement volontaire, leur intégration là où ils se trouvent, ou leur réinstallation dans un pays tiers afin qu’ils ne soient plus des réfugiés, mais des citoyens ordinaires.
  2. Un autre organisme, l’UNRWA, a été créé pour s’occuper uniquement des Arabes qui vivent en Palestine, et sa mission est exactement l’inverse de celle du HCR :
    1. Au lieu de permettre aux réfugiés de devenir des citoyens ordinaires, il transfère automatiquement le statut de “réfugié” à travers les générations.
    2. Il finance l’existence et le maintien de camps de réfugiés dans plusieurs Etats arabes, y compris dans la bande de Gaza, au lieu de chercher à supprimer ces camps et œuvrer pour que ces réfugiés soient intégrés là où ils se trouvent, ou réinstallés dans un pays tiers.
    3. Il refuse de prendre toute mesure qui mettrait fin au statut de réfugié de ces pauvres victimes apatrides, et au contraire multiplie leur nombre. Il reste à peine quelques dizaines de milliers de vrais réfugiés, mais la transmission du statut fait qu’ils sont maintenant des millions, et comprend des “Palestiniens” nés partout dans le monde, et dont les parents sont également nés à l’étranger, et n’ont jamais vécu, voire même mis un pied, dans la Palestine géographique.

Perpétuer le statut de réfugié et exiger d’Israël qu’il le règle

Toutes ces différences sont conçues par l’UNRWA pour maximiser la population considérée comme “réfugiés de Palestine”, perpétuer leur statut, et exiger d’Israël qu’il le règle.

Il n’existe pas de parallèle ni de précédent pour la manière dont l’UNRWA transfère automatiquement le statut de “réfugié” d’une génération à l’autre, tout en refusant de prendre toute mesure qui mettrait fin à ce statut. Le HCR, par exemple, fournit certains services au cas par cas aux enfants de réfugiés, mais il ne rend certainement pas le statut de réfugié héréditaire.

Dans le détail

  • Depuis près de 70 ans, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a créé une catégorie unique de statut de “réfugié automatique”, qui est donc automatiquement transmise aux descendants des réfugiés, même s’ils sont citoyens d’un pays et ne sont réfugiés nulle part.
  • Selon les règles uniques de l’UNRWA, les enfants et petits-enfants d’un réfugié palestinien, et tous leurs descendants, sont automatiquement considérés comme des “réfugiés de Palestine”.

Face aux critiques qui continuent d’être adressées au rôle étrange de l’UNRWA dans la fabrication puis la perpétuation délibérée du problème des “réfugiés” palestiniens, puis de la demande faite à Israël de régler le “problème des réfugiés” que l’ONU a créé, l’agence a tenté d’obscurcir sa politique et de brouiller les cartes.

L’UNRWA a affirmé que sa pratique en matière de réfugiés n’est pas unique et qu’elle est également pratiquée par la principale agence internationale pour les réfugiés, le HCR. Ce n’est pas la vérité.

Deux agences distinctes des Nations Unies chargées d’aider les réfugiés

  • Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA).
  • L’UNRWA a été créé en décembre 1949 et le HCR en décembre 1950.
  • Le HCR est responsable de tous les réfugiés, à l’exception de ceux de Palestine.
  • Obligatoirement, ceux de Palestine relèvent de la juridiction exclusive de l’UNRWA.

1 – Le HCR

  • Le HCR détermine le statut de réfugié sur la base de critères tirés du droit international, en particulier de la Convention sur les réfugiés de 1951, qui définit un réfugié comme “une personne qui, craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui, en conséquence, n’est ni en mesure de bénéficier de la protection du pays dont elle a peur, ni désire y faire représenter sa cause ; ou qui, n’ayant pas de nationalité et se trouvant hors du pays dans lequel il avait sa résidence habituelle à la suite de tels événements, ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut y retourner.
  • Dans certains cas, le HCR offre des services aux réfugiés – mais pas le statut de réfugié – à la famille immédiate d’un réfugié, mais il le fait d’une manière qui diffère sensiblement de la politique de l’UNRWA :
    • Elle n’est pas automatique – elle est fondée sur un examen au cas par cas pour déterminer si la situation réelle le justifie.
    • Lorsqu’il le fait, le HCR fournit certains services aux enfants de réfugiés.
    • Le HCR n’ajoute pas automatiquement les enfants et petits-enfants des réfugiés au nombre de réfugiés et ne les définit pas automatiquement comme réfugiés.
    • Même si un enfant de réfugiés reçoit des services pour les réfugiés, son enfant ne sera pas admissible à ce même statut ou à ces services.

2 – L’UNRWA

  • L’UNRWA, en revanche, accorde automatiquement le statut de réfugié à ces enfants, ce qui entraîne une croissance exponentielle du nombre de réfugiés.

une personne cesse d’être réfugiée si elle acquiert une nouvelle citoyenneté

  • Le HCR ne définit pas comme réfugiés les personnes qui ont acquis une nouvelle citoyenneté.
  • La Convention relative au statut des réfugiés de 1951 comporte une clause de cessation, qui stipule clairement qu’une personne cesse d’être réfugiée si elle acquiert une nouvelle citoyenneté.
  • L’UNRWA agit différemment :
    • Plus de 2 millions de “réfugiés palestiniens” ont la citoyenneté jordanienne, dont la plupart sont nés en Jordanie et y ont vécu toute leur vie et sont encore appelés “réfugiés”.
    • En outre, d’après un récent recensement officiel, sur le million de réfugiés enregistrés par l’UNRWA au Liban et en Syrie, les deux tiers (¾) ont probablement quitté ces pays au fil des décennies, et beaucoup d’entre eux ont acquis la nationalité de pays occidentaux.
    • Mais l’UNRWA refuse de vérifier leur situation et de les rayer de ses listes d’inscription.
  • Le HCR suit les réfugiés individuels et les retire de ses listes dès qu’ils ont acquis un statut, comme la citoyenneté d’un pays tiers, qui met fin à leur statut de réfugié.
  • C’est une autre raison pour laquelle les effectifs de l’UNRWA ne diminuent jamais.

Réfugiés… chez eux

  • Le HCR ne définit pas comme personnes réfugiées ceux qui sont déplacés à l’intérieur de leur propre pays, c’est-à-dire qui se sont déplacés sur le même territoire.
  • Les “réfugiés palestiniens” vivant en Judée Samarie ou dans la bande de Gaza étaient en fait des déplacés internes, puisqu’ils n’ont jamais franchi la frontière internationalement reconnue de la Palestine obligataire.
  • L’UNRWA considère ces personnes comme des réfugiés, ainsi que leurs enfants et petits-enfants et tous leurs descendants.
  • Le HCR s’efforce de veiller à ce que les réfugiés soient réinstallés ou intégrés localement là où ils séjournent, mettant ainsi fin à leur statut de réfugié.
  • Le HCR ne promeut pas une solution unique et exclusive, qui est le rapatriement, comme le fait l’UNRWA, il envisage toutes les solutions possibles comme la réinsertion dans le pays de refuge ou dans des pays tiers.

L’objectif du HCR : mettre fin au statut de réfugié. L’objectif de l’UNRWA : augmenter le nombre de réfugiés

  • Le rapatriement, la réadaptation et la réinstallation sont considérés comme des moyens légitimes de mettre fin au statut de réfugié. Ils sont envisagés en fonction de l’opportunité dans le but d’atteindre l’objectif de mettre fin au statut de réfugié le plus rapidement possible.
  • L’UNRWA refuse de promouvoir la réhabilitation et la réinstallation au niveau local et ne fait aucun effort pour mettre fin au statut de réfugié individuel des Palestiniens, arguant que “ce n’est pas dans son mandat”.
  • C’est la raison pour laquelle les réfugiés gérés par l’UNRWA augmentent de façon exponentielle alors que le nombre de réfugiés dans d’autres situations de réfugiés, de courte durée et de longue durée, diminue avec le temps.

Des “réfugiés” dont les grands-parents sont allés se réfugier … sur place

  • Le plus grand nombre de réfugiés enregistrés par le HCR est originaire d’Afghanistan – depuis le début des années 1980.
  • Le HCR n’a aucun réfugié qui ont été définis comme tels depuis 70 ans.
  • L’UNRWA oui. Cette persistance du statut de réfugié n’a pas d’équivalent.
  • L’UNRWA fait état de 5,5 millions de réfugiés. Ce sont les descendants d’environ 700 000 réfugiés palestiniens enregistrés de la guerre de 1948.
  • Ces chiffres incluent plus de 2 millions de “réfugiés” qui détiennent la citoyenneté jordanienne.
  • Ils comprennent également un plus grand nombre de “réfugiés” qui vivent en Judée Samarie et dans la bande de Gaza, soit là d’où leurs parents ou grands-parents sont supposés être partis se réfugier ailleurs ! : Ils sont citoyens de l’ “Autorité palestinienne” ou de l’ “État de Palestine” et prétendent en même temps être des “réfugiés de Palestine”.
  • Selon les règles appliquées par le HCR à tous les réfugiés du monde, ces personnes ne sont pas des réfugiés.

Conclusion

La bonne question qu’il convient de se poser est la suivante et elle est courte : pourquoi l’ONU maintient-il depuis les années 50 ce statut unique qui n’a d’effet que contre les juifs, et exige que les juifs, et non l’ONU, apporte les solutions pour changer le statut de ces réfugiés multipliés ?

J’ai ma petite idée de réponse. Elle n’est pas belle à énoncer. J’invite les antisémites et antisionistes qui nous lisent à me donner leur réponse – je demande aux modérateurs de Dreuz la faveur exceptionnelle qu’ils les publient tous…

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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