Publié par Gaia - Dreuz le 22 janvier 2019

Les agents de la police de l’Environnement de Toulon, l’ONCFS, ont fait une saisie record de 1.903 pièges ainsi que 75 oiseaux morts, essentiellement des rouges-gorges, revendus pour leur chair délicate.

Au pays de Marcel Pagnol où chantent les cigales, il était d’usage de manger des petits oiseaux comme les grives, les rouges-gorges ou les fauvettes à tête noire. Voire de les piéger vivants à la glu pour les entendre chanter dans une cage tels les chardonnerets. Or, depuis 1976, ces espèces regroupées sous le terme générique de passereaux sont protégées. Mais il faut un certain temps pour que les mauvaises habitudes cessent et que les gens se défassent de cette activité assimilable à du braconnage.

«Nous faisons quelques procédures dans l’année pour éradiquer ce type de comportement, heureusement il devient rare», reconnaît au Figaro Éric Hansen, délégué général de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) pour la région Provence Alpes Côtes d’Azur et la Corse. Il s’agit de l’autorité administrative qui protège et régule la faune sauvage. Aussi la surprise a-t-elle été grande lorsque, le 13 janvier, les agents de l’ONCFS ont saisi au domicile d’un habitant de la Crau, dans le Var, pas moins de 1.903 pièges destinés à la capture de petits passereaux ainsi que 75 dépouilles de ces petits oiseaux, majoritairement des rouges-gorges. Ils avaient été plumés et déposés dans un congélateur.

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«La vente de chardonneret vivant est un commerce international très important et lucratif»

«Je n’avais jamais vu cela de ma vie, commente Éric Hansen. Nous avons été très surpris de voir autant de pièges. Les inspecteurs de l’ONCFS, qui agissaient sous l’autorité du procureur de la République de Toulon, ont par ailleurs découvert 12 chardonnerets tarins des aulnes, vivants. Il s’agit de migrateurs très appréciés pour leur chant, qui peuvent se négocier sous le manteau plusieurs milliers d’euros. «Ils étaient détenus dans une cage et ont aussitôt été relâchés dans la nature. De l’aveu même du contrevenant, ces oiseaux avaient été capturés avec de la glu», précise Éric Hansen.

Enfin, 17 armes de chasse ont été retrouvées chez cet individu, lequel faisait l’objet d’une suspension de permis de chasser. «Cet homme devait certainement revendre ces oiseaux, suppose Éric Hansen, et nous allons remonter la filière pour voir quels étaient ses clients. La vente de chardonneret vivant est un commerce international très important et lucratif: c’est une espèce dont les effectifs sont en forte diminution, très recherchée par les collectionneurs, et dont un seul spécimen peut se négocier plusieurs milliers d’euros s’il est bon chanteur. Quant aux passereaux mangés pour leur chair, il faut 30 à 40 euros pour un rouge-gorge qui se «déguste» généralement en brochette. Ramené au gramme, le prix de ces oiseaux protégés est plus cher que le cannabis. C’est un commerce très lucratif».

Selon le Code de l’Environnement, le braconnier, mais aussi ses clients ainsi que tous les maillons de la filière (transporteurs ou revendeurs), sont passibles de deux années d’emprisonnement et jusqu’à 150 000 euros d’amende.

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Source : Lefigaro

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