Publié par Pierre Lurçat le 23 janvier 2019

Professeur à Sciences-Po et auteur d’un récent brûlot anti-israélien, celui que les médias français présentent comme un “politologue” arabisant et “islamologue” est aussi un propagandiste anti-israélien, comme le rappelait il y a quelques années Jean-Pierre Bensimon, dans un article -reproduit ci-dessous- paru à l’occasion de la diffusion d’un clip de rap sur Gaza, dont les paroles avaient été écrites par… Jean-Pierre Filiu.

Sciences-Po, on le sait, s’est ouverte aux banlieues depuis plusieurs années, dans le cadre d’une politique de “discrimination positive”. On ne doit donc pas s’étonner outre-mesure qu’un prof à Sciences Po soit aussi auteur de rap anti-israélien…

Jean-Pierre Filiu serait-il un voyou ? Jean-Pierre Bensimon

Pour un autre regard sur le Proche-Orient n°8, Octobre 2012

Jean-Pierre Filiu vient d’écrire une chanson assassine, “Une vie de moins” interprétée par le groupe Zebda. C’est le cri d’un enfant de Gaza mort sous les balles d’un soldat israélien. Qui raconte sa vie dans un clip, sous un emballage graphique ciselé. (1) “Je suis né sur une terre qui n’est plus à moi, une terre piétinée, une terre occupée…pour oublier le blocus et la misère, j’ai grandi bercé au son des récits de l’exil.” Et pour finir. “Je suis mort à ce qu’on m’a dit d’une balle perdue, je suis mort assassiné par un homme inconnu qui croyait faire son devoir en tirant dans le brouillard sur des ombres d’ennemis aux armes dérisoires…”

Traduisons: Israël l’occupant qui se repait de piétiner le peuple arabe de gaza, est un tueur d’enfants. L’accusation des Juifs d’assassiner les enfants trouve ses racines pluriséculaires dans le vieux discours antisémite chrétien, avant de faire les beaux jours du nazisme et d’imprégner aujourd’hui le tsunami islamiste. Le martyr Merah, saisissant par les cheveux la petite Myriam Monsonégo, 8 ans, et lui collant le canon de son arme sur le front, rétablit enfin l’injustice faite aux enfants palestiniens.

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Israël et les enfants palestiniens, une longue histoire. Aux nouvelles de ce jour, des habitants d’un village palestinien amènent leur enfant de 6 ans qui s’est électrocuté aux portes de la localité juive la plus proche, Neveh Tsouf (Rive Occidentale). Il est immédiatement pris en charge et transféré à l’hôpital de Tel-Hashomer. Remarque d’un résident: “ce genre d’entraide est fréquent, pourtant cela n’aide pas à développer une bonne amitié.” Un souvenir revient. Le 11 mars 2011, la famille Fogel, les parents et trois de leurs enfants, sont horriblement assassinée au couteau à Itamar près de Naplouse. La tête du bébé est même détachée du corps. Quelques jours après, le chef d’état major de l’époque, Benny Ganz, rend une visite de condoléances aux restes de cette famille. Dans ce moment funèbre, un taxi palestinien déboule à toute vitesse à l’entrée de l’implantation. A son bord une mère palestinienne en train d’accoucher, en danger de mort, l’enfant ayant le cordon ombilical enroulé autour du cou. Un soldat de 19 ans qui accompagne le chef d’état-major, le caporal Haïm Levin, se précipite, donne les premiers soins, et assisté des paramédicaux présents, il sauve la mère et l’enfant. Les corps des trois petits Fogel égorgés étaient encore chauds. Les Palestiniens confient leurs enfants en grande détresse aux Israéliens. M. Filiu n’a pas écrit de chanson en la circonstance.

Jean-Pierre Filiu, universitaire, historien et arabisant français.
Paris,FRANCE-le 15/10/09/0911041528

Pourquoi ? Parce qu’il s’agit là d’épisodes ponctuels et marginaux qui disent le contraire de la réalité ? Bien. Mais alors quand Israël développe les seules banques de données de moelle au monde permettant de traiter des maladies congénitales des jeunes palestiniens, ou quand il crée à Hadassah un service dédié aux opérations des malformations cardiaques spécifiques des enfants palestiniens, s’agit-il toujours d’actions marginales ou de “communication”? Oui? Donnons alors la parole à l’UNICEF. Sa grande étude de 2009 porte sur les retards de croissance des enfants de moins de 5 ans, marqueurs idéals des situations de grande misère. L’étude conclut que ce sont les enfants palestiniens qui présentent le moins de retards, donc de misère, de tout le monde arabe, y compris les plus riches pays pétroliers. (2)

Pour aller plus loin encore, citons le journaliste saoudien Abdulateef Al-Mulhim, qui s’échine à ouvrir les yeux de ses frères arabes: ” Beaucoup d’Arabes ne savent pas que l’espérance de vie des Palestiniens qui vivent en Israël est beaucoup plus grande que celle de nombreux États arabes, et qu’ils jouissent de plus de libertés politiques et sociales que la plupart de leurs frères arabes. Même les Palestiniens qui vivent sous occupation israélienne sur la rive occidentale du Jourdain et dans la bande de Gaza bénéficient de plus de droits politiques et sociaux que ceux qui existent dans de nombreux endroits du monde arabe. ” (3)

Tout cela Jean-Pierre Filiu le sait parfaitement. Il sait qu’il retourne délibérément la réalité, tête en bas, qu’il intervertit l’assaillant et la victime, le porteur de civilisation en porteur de barbarie, et qu’il active des mythes meurtriers. Car si les Israéliens, plus ordinairement les Juifs, sont des oppresseurs cruels et des tueurs d’enfants, il n’y a pas d’exactions à leur encontre qui ne soient pas justifiées. Merah l’a déjà dit. Filiu sait aussi qu’il y a dans la France en crise profonde d’aujourd’hui, une masse de jeunes gens, généralement de sensibilité arabo-musulmane, qui sont la cible facile des prêches salafistes et jihadistes. Il sait que le point d’entrée de leur endoctrinement est la criminalisation d’Israël et des Juifs, le second temps étant celui de la stigmatisation de la France et de l’Occident. En s’associant à Zebda pour diffuser une version modernisée du crime rituel, clip soigné à l’appui, il trouve un vecteur idéal de transmission du virus qu’il héberge à la jeunesse arabo-musulmane. Il jette essence et allumettes sur le baril ethno-communautaire français. D’autant que l’ennemi jihadiste intérieur de la nation France a vite fait de trouver une jonction avec les rejets innombrables d’Al Qaïda et en particulier, avec l’Aqmi qui nous menace à nos portes.

Son motif ? Ne pas laisser s’effacer passivement la “Palestine” de l’actualité qu’elle occupe depuis des décennies dans la sphère des média et des intellectuels, cette réserve des bataillons supplétifs et bornés de la propalestine. On avait remarqué, alors que le Printemps arabe en était à ses débuts et qu’ils n’avait pas encore été colonisé par les phalanges islamistes, que le thème d’Israël, l’ennemi indispensable des dictatures, avait disparu du discours arabe. C’était un excellent signe, les Arabes allaient se poser les bonnes questions sur leurs sociétés, et peut-être élaborer un véritable avenir. Le mouvement de réaction islamiste, qu’il ait pris le visage du tunisien Ghannouchi ou de l’égyptien Morsi, a très vite fait de remettre la haine d’Israël en tête des priorités. Et en France, il y a depuis la rentrée une véritable entreprise collective de retour au bon vieux “narratif” antisioniste. Alain Frachon du Monde du 4 octobre “Le conflit Israël-Palestine a disparu”, Enderlin sur son blog, Mme Carole Gaessler avec son brûlot minable “Les cinq caméras cassées” du 9 octobre sur France 5. A présent M. Filiu, sa chanson, et sa grosse caisse, Zebda. Appuyé sur ses innombrable relais médiatiques, la baleine antisioniste reprend son éternel numéro d’exécration.

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Qui est M. Filiu? C’est un ancien fonctionnaire, un diplomate, un universitaire polyglotte. Il croule sous les diplômes, les reconnaissances universitaires, les publications scientifiques et grand public. Il fait partie de l’aristocratie nationale bureaucratique et universitaire. Sa chanson porte à l’incandescence les secteurs les plus sensibles et les plus pathologiques de la nation. Ceux qui ont donné le jour à un Merah ou un Jeremy Bailly, des tueurs. Combien de nouveaux tueurs va-t-on devoir à M. Filiu, à sa chanson et à son clip ? En fait, M. Filiu est un diffamateur, un voyou. Son aristocratie n’est qu’une voyoucratie. Et l’on entend des cris. Entend-les Filiu. Ils s’appellent Imad Ibn-Ziaten 30 ans, Abel Chennouf 26 ans, Mohamed Legouad 24 ans, Jonathan Sandler 30 ans, Gabriel Sandler 3 ans, et Aryeh Sandler 6 ans, Myriam Monsonégo 8 ans, et ils te regardent au fond des yeux.

Jean-Pierre Bensimon

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Pierre Lurçat pour Dreuz.info.

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