Publié par Ftouh Souhail le 24 janvier 2019

Des conditions sévères pour les réfugiés syriens au Liban, selon des organisations internationales

Des conditions sévères pour les réfugiés syriens au Liban, selon des organisations internationales

Une militante sociale libanaise Maryam Magdolin Laham a publié sur sa page Facebook un clip intitulé “Un nouveau scandale peint par le ministre de l’Intérieur” au Liban.

Lahad a déclaré que les proches d’un garçon syrien âgé de 14 ans, Ahmad al-Zoubi, l’avaient contactée pour qu’elle diffuse au public une vidéo, montrant comment leur enfant avait été tué.

L’enfant s’était plaint à sa famille que des membres de la police de la municipalité de Beyrouth l’avaient battu plusieurs fois et cassé sa boîte en bois. Une fois, ils l’avaient arrêté 24 heures et il était sorti sous caution.

Elle a ajouté qu’Ahmed travaillait comme cireur de chaussures dans la rue Khayat Hill, à Beyrouth pour aider ses parents qui sont des réfugiés dans la capitale libanaise.

Ahmed aidait son père, travaillant comme porteur, pour subvenir aux besoins de la famille de six filles et de trois garçons.

La militante libanaise a expliqué que depuis trois jours, Ahmed n’était pas retourné chez lui, sa famille a alors commencé à le chercher dans des hôpitaux et dans des camps des réfugiés syriens.

Cette semaine, les membres de la famille avaient pu se procurer un enregistrement des caméras de surveillance de la mosquée de la Paix et ils ont pu y voir une patrouille de la municipalité poursuivant l’enfant devant une résidence qui porte le nom de “Verdun Gate“. Après une demi-heure, les policiers sont retournés patrouiller dans le quartier.


Une caméra de surveillance révèle l’implication de la municipalité de Beyrouth dans le meurtre de l’enfant syrien, Ahmad al-Zoubi
17 janv. 2019

Maryam Magdolin a souligné que les parents de l’enfant sont allés dans un bâtiment voisin et ont retrouvé leur fils mort dans une cave. Ils ont alors contacté la police qui a refusé d’enquêter ou de collaborer car, selon la famille de la victime, “le sujet est syrien”.

Le corps de l’enfant était déjà en état de décomposition avancée.

La jeune militante libanaise pour les droits humains a confirmé que la vidéo montre des policiers libanais qui traquent l’enfant syrien et que la patrouille voulait le pourchasser, puis le faire sortir du bâtiment où il s’est réfugié.

Elle a demandé une enquête sur les éléments de la sécurité impliqués.

Suite à la révélation de cette affaire par la jeune militante libanaise, une vague de colère envahit actuellement les réseaux sociaux au Liban. Certains internautes mentionnent que c’est la guerre qui a obligé cet enfant à se rendre au Liban et que c’est l’asile qui l’a forcé à travailler comme cireur.

Il semble aussi qu’un avocat, Wassef El Harakeh, s’est porté volontaire pour revoir le cas du mineur syrien Ahmed Zoubi.

Les proches d’Ahmed ont amené le corps de leur enfant dans sa ville natale, dans le village d’Al Muleiha, dans l’est de la province de Daraa, en Syrie pour y être enterré.

Des mesures ségrégationnistes ont été prises contre les Syriens

La pauvreté frappe la plupart des réfugiés syriens au Liban. Les mineurs sont les premières victimes. Les enfants des réfugiés syriens sont interdits dans les écoles publiques libanaises. Les enfants de la rue sont partout et les mariages de mineurs augmentent en raison de la pauvreté.

Les réfugiés syriens au Liban sont sans protection ni droits, selon un rapport récent du Réseau syrien des droits de l’homme.

Les mesures prises par les autorités libanaises ont privé la plupart des réfugiés syriens de leur statut juridique au Liban, les rendant vulnérables à la marginalisation sociale, à l’exploitation, aux abus, au harcèlement sexuel dans certains cas et à leur incapacité à recourir à la police et à la sécurité et ils sont soumis à toute agression ” rapporte cette ONG syrienne de défense des droits de l’homme fondée en juin 2011.

Au Liban, les réfugiés syriens représentent 25 % de la population.

Les Syriens vivent désormais dans la peur au Liban. Le réfugié est devenu, aux yeux des responsables libanais, la cause de tous leurs maux depuis 2011.

Par exemple parmi les abus envers les réfugiés, la chaine libanaise MTV avait publié en septembre dernier un reportage intitulée : Les Syriens à l’origine de la propagation du cancer au Liban !

Dans plusieurs villes, villages et faubourgs du Liban, les Syriens subissent l’hostilité et ils sont transformés en boucs-émissaires.

Dans un environnement aussi hostile et oppressant, certaines municipalités libanaises interdisent aux réfugiés de circuler librement à partir d’une heure précise. Le ministère du Travail a dressé aussi une liste de professions libérales et d’emplois où seuls les Libanais sont éligibles à l’exercice.

D’autres mesures drastiques sont aussi appliquées contre les réfugiés qui sont aujourd’hui soumis à une double pression, économique et morale.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Ftouh Souhail pour Dreuz.info.

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