Publié par Magali Marc le 27 janvier 2019

Selon la journaliste turque Uzay Bulut, il n’y a pas que les menaces proférées en Turquie envers ceux qui critiquent l’Islam qui posent problème. Il y a aussi la liberté d’expression en Occident qui est mise à mal. En effet, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a confirmé en novembre 2018 la décision d’un tribunal viennois concernant l’Autrichienne Elisabeth Sabbadisch-Wolff, la condamnant pour offense à la mémoire du prophète Mahomet.

Les propos d’Elisabeth Sabaditsch-Wolff avaient été rapportés à la Justice à la suite de l’infiltration, au sein d’un séminaire consacré à l’islam, d’un journaliste qui a réalisé des enregistrements à l’insu des organisateurs.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit cet article d’Uzay Bulut* paru le 23 janvier sur le site du Gatestone Institute.

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Turquie : le prix de la dissidence

Un mufti qui travaille pour l’autorité religieuse turque, le Diyanet, a récemment insinué qu’un massacre des employés du site d’information de l’opposition, OdaTV – sur le modèle du massacre en 2015 du personnel du magazine satirique français Charlie Hebdo – serait justifié.

Ahmet Altiok, mufti de la province de Siirt, a fait cette menace voilée d’assassinat collectif lors d’une interview à l’agence de presse İLKHA.

L’ILKHA a des liens avec le Hezbollah turc (le « parti d’Allah » en arabe, non lié au Hezbollah au Liban), une organisation terroriste sunnite responsable de nombreux meurtres horribles dans ce pays.

Lors de l’interview, Altiok a dit, notamment, « Que ce soit Charlie Hebdo ou Ka’b ibn al-Ashraf [un ancien poète juif assassiné pour avoir critiqué Mahomet]… des gens qui ridiculisaient, se moquaient et insultaient continuellement les musulmans… seront à nouveau condamnés dans la conscience de la société. Je demande à ces messieurs de s’excuser. Car vous savez que le repentir avant la mort est acceptée

Selon Bariş Pehlivan, rédacteur en chef d’OdaTV, l’avertissement de Altiok a été déclenché par un article sur le site web d’OdaTV intitulé « C’est ainsi que le djihad est enseigné dans les écoles ». Pehlivan a cependant déclaré que l’article n’était « qu’un prétexte » :

« Nous sommes un site d’information sur Internet qui attire l’attention sur les nouvelles organisations [islamiques] dont les membres sont recrutés dans les institutions publiques… Nous rappelons que des structures illégales se forment à nouveau au sein de l’État…. Mais comment se fait-il qu’un mufti dont le salaire est payé par l’État évoque le massacre de Charlie Hebdo et cible odaTV ? »

« Cette déclaration comprend à la fois de la propagande terroriste et un appel au massacre. Pourquoi le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Justice et la Direction des Affaires religieuses gardent-ils le silence ? »

La réponse réside peut-être dans le fait que, depuis le VIIe siècle, le meurtre brutal de toute personne critiquant publiquement Mahomet a été largement répandu dans le monde musulman – une pratique qui persiste : le silence imposé violemment aux critiques est sanctionné par les écritures islamiques. Selon le Coran et les paroles (hadith) et biographies (sira) du fondateur de l’Islam, « Quitter l’Islam, insulter Mahomet ou Allah, nier l’existence d’Allah, être sarcastique à propos du nom d’Allah, nier tout verset du Coran » ou commettre d’autres actes blasphématoires sont tous passibles de mort.

De tels enseignements sont non seulement ancrés dans la culture de nombreuses communautés musulmanes, mais de plus en plus de tentatives sont faites pour les exporter vers l’Occident.

Le dernier exemple en date est la capitulation de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) à Strasbourg, en France, face aux lois islamiques sur le blasphème, quand elle a confirmé la condamnation d’une Autrichienne, Elisabeth Sabaditsch-Wolff, pour avoir correctement fait remarqué à un petit groupe, en privé, que Mohammad avait épousé Aisha quand elle avait six ans (Sahih-Bukhari, volume 5, livre 58, n° 234-236), même s’il a attendu qu’elle ait 9 ans pour consommer le mariage.

Comme l’a noté l’auteur Bruce Bawer, « Le problème n’est pas que ces choses soient inscrites dans les textes islamiques, mais que des gens vivent encore selon ces textes ».

Prenons le cas récent d’une Saoudienne de 18 ans, Rahaf Mohammed Alqunun, qui a fui son pays natal et s’est barricadée dans une chambre d’hôtel d’aéroport en Thaïlande pour ne pas être expulsée. Elle a déclaré qu’elle avait renoncé à l’islam et qu’elle craignait les représailles de son père. « Ils vont me tuer » a t-elle dit.

Comme l’a noté le site Web La Religion de la Paix, « Tandis que le reste du monde croit généralement que si Dieu voulait que les gens meurent à cause de leurs croyances religieuses, il les ferait mourir lui-même, l’apostasie est tellement prise au sérieux par les musulmans qu’elle a donné lieu à la première de nombreuses guerres internes graves. »

« En 1400 ans, il n’y a jamais eu un système de loi islamique qui ne prescrivait pas la peine de mort pour les musulmans choisissant de quitter l’Islam. Même dans les pays islamiques modernes, ostensiblement laïques et dotés de constitutions «garantissant» la liberté de religion, cette loi est appliquée de facto par l’intimidation et le meurtre des apostats par des miliciens dévots.»

« Une saine philosophie n’a jamais besoin de violence ou de menaces pour retenir les croyants

De nombreux dissidents musulmans, ex-musulmans et non musulmans qui ont exprimé publiquement leurs désaccords l’ont payé de leur vie.

Bien qu’OdaTV n’ait pas dénoncé ou critiqué l’Islam, elle s’oppose à l’endoctrinement djihadiste des écoliers. Apparemment, même cela suffisait pour que le mufti turc menace de mort les journalistes de la chaîne.

Est-ce que c’est cela qui attend l’Occident ?

*Uzay Bulut est une journaliste turque, membre distinguée de l’Institut Gatestone. Elle est actuellement basée à Washington D.C.

Note : En toute transparence, nous devons dire aussi qu’OdaTV a également ciblé des journalistes turcs dissidents, y compris le présent auteur.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Sources:

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