Publié par Gaia - Dreuz le 27 janvier 2019

Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, qui prône un pouvoir moins vertical et une politique plus sociale, pointe la “responsabilité” d’Emmanuel Macron dans la crise des Gilets jaunes.

Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger estime dans cette interview au Journal du Dimanche que la pratique du pouvoir d’Emmanuel Macron “a accéléré” la colère sociale, dans un pays “en pleine hystérisation”. “Si cette sortie [de crise] se fait de façon unilatérale ou personnelle, ce sera très dangereux”, assure-t-il, ajoutant que “la CFDT est prête à jouer son rôle” dans le grand débat national notamment. Selon Laurent Berger, “il faut partager le pouvoir et ­associer davantage les corps intermédiaires ainsi que les citoyens”.

La pratique du pouvoir d’Emmanuel Macron est-elle à l’origine de la colère sociale actuelle?
Elle l’a accélérée. Ce sentiment que rien n’existe entre le pouvoir et le peuple a provoqué un retour de balle. Le président porte une responsabilité, il y a eu défaillance.

Comment sortir de la crise?
Il faut partager le pouvoir et ­associer davantage les corps intermédiaires ainsi que les citoyens. Il y a donc une question de méthode et de priorités : justice fiscale, transition écologique, répartition des richesses, démocratie participative. Je ne fais pas de l’ISF un totem, mais il faut que les plus hauts revenus soient davantage mis à contribution. Nous devons éteindre collectivement l’incendie. On ne peut pas vivre dans une société hystérisée. Portons des discours responsables. J’assume d’avoir dit que l’extrême droite manipulait les Gilets jaunes, qu’imposer le port d’un Gilet était totalitaire. Chacun doit arrêter de jouer sa partition. Si le gouvernement est capable d’entendre, tant mieux. Sinon la crise s’aggravera.

C’est à rebours de ce qui a été fait?
Le président de la République n’a plus le choix. Il faut une inflexion avec des politiques sociales qui réduisent les inégalités, redonnent du pouvoir d’intervention aux citoyens. Je ne veux pas que la France ressemble à l’Italie ou la Hongrie. Et il y a un risque. On ne peut plus se parler sans s’agresser. La première chose que je ferai quand je ne serai plus secrétaire général, c’est de quitter Twitter! Quand la nuance disparaît, l’intelligence recule, la violence essaime et devient légitime. J’en appelle à l’apaisement. Je ne serai pas de ceux qui prônent le durcissement pour mieux se parer dans des certitudes. Je veux participer à ce que notre pays soit plus juste et fraternel.

Source : Lejdd

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