L’enfer est pavé de bonnes intentions. En France, les députés sont passés maîtres en matière de pavage et déploient tous les jours des trésors d’ingéniosité pour des dalles colorées, des carreaux chatoyants et plus souvent encore des tuiles finement ouvragées. Avec la Loi Alimentation, nous en avons un nouvel exemple brillant.
On s’en doute : l’histoire n’a bien sûr pas commencé en octobre de l’année dernière, mois pendant lequel cette Loi Alimentation était examinée puis votée par nos carreleurs hystériques. En fait, cela fait des années que différents lobbies, syndicats professionnels et courants d’opinions travaillent au corps la députation nationale afin de faire passer l’idée qu’il faut absolument que l’Etat, dans sa grande sagesse, intervienne dans l’ensemble de la chaîne de production alimentaire, depuis l’exploitant agricole jusqu’à la grande surface en passant par les distributeurs et autres grossistes, pour « développer une alimentation plus saine et recréer de la valeur pour mieux la répartir entre tous les maillons » de cette chaîne.
En somme, à l’orée du débat, tout est clair : le législateur doit intervenir pour stopper la guerre des prix et redonner du pouvoir d’achat aux agriculteurs, tout simplement parce que l’État a toujours été efficace lorsqu’il s’agit d’intervenir, qu’il a toujours mis en place des lois pertinentes lorsqu’il s’agit de réguler les prix, qu’il a toujours montré du discernement lorsqu’il s’agit de donner du pouvoir d’achat à l’un ou à l’autre.
Et c’est donc sans surprise que, lors des discussions de cette Loi Alimentation, les débats furent houleux, au point que le Sénat avait refusé d’en examiner la deuxième mouture qui lui avait été présentée. À la fin, la loi fut bel et bien votée, sans pour autant satisfaire personne. Il est entendu qu’une loi ne peut jamais satisfaire tout le monde mais il est moins fréquent que, même lorsqu’elle ne contente personne, elle parvienne tout de même à être votée. Mais nous ne sommes qu’en octobre, quelques semaines avant le début des gilet-jauneries, et la République en Marche est encore fringante dans ses petits souliers vernis : elle peut donc trottiner sans souci sur les remarques des uns et des autres, à commencer par les lettres pourtant remontées de certains distributeurs à son sujet. Les mises-en-gardes y sont pourtant claires : avec une telle loi et selon Michel-Edouard Leclerc, plusieurs milliers d’articles verront leur prix augmenter de 1 à 10%.
Bah. Qu’à cela ne tienne ! Après tout, si l’on veut que nos agriculteurs soient mieux rémunérés, il faut que leurs productions soient vendues plus cher, n’est-ce pas. Le peuple s’adaptera, voilà tout.
C’est en tout cas la logique qui se cache derrière certains des articles de la Loi : puisque les producteurs ne gagnent pas assez, c’est que les prix pratiqués ne sont pas assez élevés. Il est donc à présent inscrit dans la loi que les distributeurs (typiquement, les grandes enseignes de supermarchés) n’ont plus le droit de vendre des produits alimentaires à prix coûtant ou avec une trop faible marge. Pour l’esprit manifestement nimbé de vapeurs éthyliques d’une majeure partie de nos députés et de nos ministres, si on impose une marge minimale et donc un prix plus élevé, cela se traduira par un achat à coût plus élevé chez le producteur.
Ce vendredi premier février, la loi entre donc en vigueur et, d’ores et déjà, les choses sont claires : des produits vont effectivement voir leurs prix augmenter de façon sensible, exactement comme l’avait d’ailleurs envisagé Michel-Edouard Leclerc ainsi que tous les observateurs attentifs de cette histoire. Conformément au texte de loi, les marges vont donc augmenter sur des produits d’appel, et… C’est tout.
Il faut se pincer pour le croire, mais les explications vasouillardes des thuriféraires de la Loi en question ne font guère assaut de clarté pour expliquer par quel mécanisme tortueux le fait de relever les prix du Nutella permettront à un producteur laitier de Normandie de mieux s’en sortir, ni en quoi l’augmentation du prix du Coca-Cola va permettre à l’exploitant agricole de la Beauce de mieux finir ses fins de mois. La lecture, même très attentive, des arguments déployés dans la presse ne permet en rien de répondre à la question du lien entre ce que la loi recherchait et les effets réellement observés.
Même si on ne peut bien sûr pas écarter l’habituelle pignouferie de presse tant nos amis journalistes sont rarement coupables d’expliquer clairement et correctement des phénomènes simples, surnage malgré tout l’hypothèse qu’une fois encore, une loi mal torchée a été écrite avec les pieds par une brochette d’incompétents suite à des pressions de lobbies ridicules pour aboutir à des effets aussi prévisibles qu’indésirables et particulièrement contre-productifs dans cette période plutôt tendue concernant le pouvoir d’achat des uns et des autres.
Il serait cependant naïf d’imaginer que ces effets sont indésirables pour tout le monde.
S’il semble assez évident que les principaux destinataires de la mesure, les exploitants agricoles et les producteurs français, ne verront jamais la couleur de ces augmentations, et si les distributeurs verront probablement le bénéfice de ces marges supplémentaires largement érodé par la perte de clientèle induite, l’augmentation des prix payés en caisse bénéficiera certainement à l’acteur principal de cette loi : l’État ne perdra pas une miette de l’augmentation de TVA qui lui sera reversée.
Et lorsque les caisses sont archi-vides, que la distribution de pognon tous azimuts continue en mode ventilateur et que les impôts directs ne peuvent plus être augmentés à cause d’une petite grogne passagère assez irritante, voilà une excellente affaire, ne trouvez-vous pas ?
De façon assez claire, cette Loi Alimentation va se traduire par un renchérissement des denrées de base que le Français moyen achète régulièrement. Coïncidence intéressante : la même loi entend protéger le prix de certains produits comme les légumes frais et la viande, qui ne sont justement pas achetés en volume par ce Français moyen. Coïncidence encore plus troublante : c’est aussi ce même Français qu’on retrouve sur les ronds-points, et qui a récemment endossé son gilet de sécurité pour protester contre cette taxation sans fin et la diminution de plus en plus douloureuse de son pouvoir d’achat.
Bref, la mise en coupe réglée du tiers-État, celui qui supporte les deux autres, continue sans relâche. Cela va forcément très bien se terminer.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © H16. Publié avec l’aimable autorisation de l’auteur (son site)
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Bon je vais vous résumer la loi alimentation :
Tout le monde mérite de mieux gagner sa vie … le problème c’est que ce n’est plus les patrons qui paient mais nous!!
Aussi simple que ça , mon cher joseph .
oupss …
Bon je vais vous résumer la loi alimentation :
Tout le monde mérite de mieux gagner sa vie … le problème c’est que ce ne sont plus les patrons qui paient mais nous!!
Et dès que vous ouvrez la télé, les coprolithes chantent qu’ils ont augmenté le pouvoir d’achat… . le leur???
Ce gouvernement LREM héritier de plusieurs décennies d’autres gouvernements énarquoïdo-socialistes réussit à marier Ubu, Kafka et Orwell en une seule loi : c’est très, très, très fort !
Si on voulait démontrer par l’absurde que la social-bureaucratie ne peut qu’aboutir à la catastrophe, il suffirait d’imaginer une loi de ce genre. Et le gouvernement Macron l’a faite !
Comment peut-on être aussi crétin, et aussi irresponsable en même temps ? Si quelqu’un a la réponse, je suis preneur.
Coluche a dit:
Donner c’est donner… reprendre c’est reprendre
J’y ajoute
Marger c’est marger.
Je ne vois pas vraiment comment le fait de faire 10% de marge fait naturellement augmenter le prix d’achat des denrées (donc le revenu des producteurs) qui étaient vendues jusqu’alors a prix coutant ou a très faible marge.
Il faut tout de même signaler l’absurdité de cette loi.
Les distributeurs se voient imposer une marge minimum, mais pas les producteurs qui eux ont toujours le droit (en fait l’obligation par les distributeurs) de vendre avec une très faible marge voire à perte.
Parce que là est le problème. Les producteurs pourraient s’entendre pour vendre à un prix correct. Mais alors quelle serait la réaction des distributeurs ? ils iraient se fournir en totalité dans des pays où les salaires sont encore plus bas que chez nous, où les conditions sanitaires et écologiques sont très faibles et où il n’y a pas les mêmes contraintes administratives.
Et ça on ne peut pas l’empêcher actuellement. Imposer aux distributeurs de se fournir en France c’est contre l’idéologie mondialiste actuelle. Seule solution : changer de politique, et pour cela il n’y a que les électeurs qui peuvent le faire. A eux de prendre leurs responsabilités.
Je suis d’accord avec vous pour décourager (par des barrières douanières) les distributeurs d’acheter dans des pays où on fait travailler les enfants, ou autres conditions faussant la concurrence.
Une fois cela fait, il faut libéraliser l’économie, y compris en agriculture.
Les associations et regroupements d’agriculteurs pour imposer un prix à la distribution, cela n’a jamais marché et c’est tant mieux ; sans quoi vous remplacez un diktat par un autre diktat.
Et en matière de libéralisation, je crois que les distributeurs en France sont trop concentrés : la surface moyenne des magasins y est nettement plus élevée que dans nombre d’autres pays. Résultat : des oligopoles, qui peuvent dicter leurs conditions à la fois aux producteurs, mais surtout aux consommateurs.
D’une manière générale, l’agriculture est beaucoup trop encadrée en France ; les agriculteurs, dans certaines productions (lait, viande…) sont devenus des semi-fonctionnaires, avec les inconvénients du fonctionnariat, mais sans ses avantages.
Est ce que cette loi garantie que les sociétés de transformation agroalimentaires achèteront bien les produits agricoles en France et n’iront pas se fournir ailleurs dans le marché commun.
Je me souviens d’une société qui transformait le porc (société jambons Predault rachetée par un groupe), elle se situait juste en face de mon bureau et je pouvais voir tous les jours, des camions frigos allemands, hollandais, scandinaves etc… livrer des chargements complet de carcasses de porc, jamais vu de camion Français.
J’ai l’impression que seuls vont s’enrichir l’état, les sociétés de transformation et les distributeurs et nous toujours le cochon de payeur, nous allons voir notre pouvoir d’achat baisser et pour les producteurs comme pour la vignette auto à une certaine époque dont la somme devait revenir aux vieux qui n’ont n’en jamais vu la couleur.
Pour s’en sortir (ou gagner plus) les fabricants achèteront forcément où la matière première est la moins coûteuse … Quelques soient les rêgles se sera toujours ainsi tant qu’il y aura mondialisation
Anecdote :
J’achète une barquette de tranches de poulet dans une grande surface belge
En Belgique, les fabricants sont tenus d’indiquer sur l’emballage d’où proviennent les poulets dans ce cas
je regarde le texte au dos de la barquette et je vois que le produit a été fabriqué en Allemagne … je me dis c’est bon, fier d’avoir évité la mondialisation
En plus petit je lis aussi “pour connaitre la provenance, servez-vous du code QR” .. (pour ceux qui ne saurait pas c’est un dessin abstrait qui scanné avec un GSM se transforme en texte lisible)
Je le fais et qu’est-ce que je lis? : poulets élevés au Brésil et abattus au Chili !!
Démonstration, s’il le fallait encore, que quelques soient les lois que vous sortirez, les fabricants les contourneront dans la plus stricte légalité
Dans ce cas ils sont inattaquables vu que toute la tracibilité du produit s’y trouve mais le législateur n’avait sans doute pas pensé à cette astuce
Nutella, Ricard et Coca…
Les Français qui mangent sainement et ne fréquentent pas les hypermarchés ne sont donc pas concernés par cette augmentation.
Moi je suis concerné et je trouve que cela pourrait être raisonnable de payer un peu plus pour que les producteurs soient mieux rémunérés, mais quels producteurs :
coca, nutella, etc…..
c’est se foutre de la gueule du monde….
Azoi ..
Le problème n’est pas là …
Sachant que ce sont les intermédiaires qui fixent le prix à payer aux producteurs et déterminent eux-même la marge bénéficiaire qu’ils s’octroient au passage, c’est à eux que l’état auraient dû forcer de réduire leurs marges bénéficiaires pour payer ce supplément de rémunération aux producteurs … mais encore une fois il est bien plus facile de forcer les CONSommateurs, éternels cochons payeurs, à le faire à leur place! … résultat garanti car plus personne ne rouspète sur rien
NON ! L’enfer n’est pas et n’a jamais été pavé de bonnes intentions. Ce qui ne veut rien dire en terme de maxime éducative et préventive, le propre de nos proverbes.
C’est seulement LE CHEMIN QUI MÈNE À L’ENFER qui est pavé de bonnes intentions.
quand j’ai entendu cette info, deux produits seulement ont fait tilt!
le pastis va augmenter; m’en fout! tant mieux les alcooliques payeront
le nutella va augmenter; m’en fout ! tant mieux, l’huile de palme, les orang-outang etc.
mais les autres prix… les députés qui ont voté cette loi n’étaient qu’une cinquantaine, les autres trop intelligents et subtils étant restés dans leurs circonscription à animer des grands débats!
Bon les gars … sérieux voici la liste complète des produits dont l’augmentation va améliorer le revenu des producteurs francais parait-il
https://www.linternaute.com/actualite/societe/1764846-ces-produits-de-tous-les-jours-qui-vont-couter-plus-cher/1764848-camembert-president
Dès le départ il faut être clair … c’est pour améliorer le revenu des producteurs, des fabricants, des grossistes ou des commerçants que la loi a été envisagée?
Parce que si j’ai bien compris (ou mal) ce serait dans le but d’aider les producteurs … FRANCAIS!
Alors il faudrait m’expliquer en quoi les cacahuetes turques du Nutella, le grain de café brésilien du Café carte noire etc.. ont un quelconque rapport avec nos producteurs français?
Si vous venez me dire “qu’importe, ce sera les producteurs turcs, brésiliens etc.. qui en bénéficieront” , je me permettrai de vous répondre qu’il y a longtemps que je ne crois plus au messie marchant sur l’eau
Bon encore une loi qu’il faudra détricoter.
J’essaie de m’approvisionner sur les marchés, de préférence auprès de producteurs, mais il y en a de moins en moins.
que des grandes marque
notre banquier Macron doit arrosé les copains du 4/40 ,,,,,,,,,,,,,??????????????????
pour moi il y a du très louche sous le tapis ( ou est Bernard ???????????? )