Le philosophe dénonce “la violence libérale” (Onfray ne comprend pas le sens du mot libéral puisque le concept repose sur la liberté, et non sur la violence) et l’écologie des “bobos urbain”. La colère populaire est légitime mais le “système” ne rendra pas le pouvoir au peuple.
À l’heure où la France n’en finit plus de tenter de s’extraire de la crise des Gilets jaunes qui cristallise un profond mécontentement social, c’est un Michel Onfray combatif et particulièrement mordant qui monte au créneau pour dénoncer “la violence libérale” et l’écologie “des bobos urbains”. Prenant la défense d’une colère populaire, selon lui, légitime, le philosophe normand, passé maître dans l’art de la polémique, stigmatise la confiscation du pouvoir par un système qui l’a volé au peuple.
Comment définissez-vous le mouvement des gilets jaunes?
C’est le retour du refoulé de la violence libérale que l’État maastrichien impose aux populations les plus fragiles depuis le Traité de 1992. Ajoutons à cela le mépris de la parole populaire exprimée lors du référendum de 2005 car les acteurs de la démocratie représentative se sont empressés de jeter cette parole souveraine aux orties avec le Traité de Lisbonne de 2008.
Ce mouvement demande de la démocratie directe contre la confiscation du pouvoir par le dispositif qui se dit représentatif. Il demande également du pouvoir d’achat afin de faire face à la cherté de la vie organisée par le capital [NDLR : non, la cherté de la vie n’est pas organisée par le capital, mais par l’excès d’impôts. Dans les pays capitalistes moins taxés, la vie n’est pas chère]. Il souhaite aussi de la dignité car on l’en prive depuis plus d’un quart de siècle. Il veut ce que la déclaration de droits de l’homme lui a promis: le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple et la décision de l’assiette, de l’étendue et des affectations de l’impôt.
Voyez-vous des similitudes avec d’autres mouvements sociaux à travers l’histoire?
Je relis ces temps-ci les pages des histoires de la Révolution française qui concernent ses prémices. C’est très intéressant. On y voit bien que ce sont de petites choses qui mettent en branle de grosses choses: le peuple ne fait pas la Révolution pour appliquer la république de Rousseau plutôt que celle de Montesquieu, mais pour du pain, du lait et du savon… L’enclenchement de la violence se fait avec le refus du Roi de répondre politiquement aux revendications et par la récupération de la parole populaire par les Jacobins, puis Robespierre. Nous ne savons pas vers quoi nous allons, mais la rigidité autiste du très jeune président de la république laisse craindre le pire.
L’indignation et la colère sont-elles des moteurs politiques suffisants?
Quoi d’autre sinon? L’Histoire a pour moteur essentiel les passions et non la raison. C’est ensuite, quand les historiens ou les philosophes l’écrivent, que l’Histoire donne l’impression d’obéir à des lois. En fait, elle obéit à des passions: colère et ressentiment, haine et envie, jalousie et convoitise. “L’homme est un animal frappeur” écrivait Schopenhauer. Il a raison, il ne faut jamais l’oublier…
En France, le Grand Débat National vient de se mettre en place. Le pouvoir politique a-t-il la volonté et la capacité d’entendre le peuple?
Il ne veut pas l’écouter. Macron l’a dit: il prétend organiser “un Grand Débat” mais précise en amont que la ligne politique ne changera pas… À quoi bon dialoguer alors? Il répond aux revendications légitimes par une débauche de répression et de violences qui stupéfie et sidère bien au-delà des sympathisants des Gilets jaunes.
Macron est le VRP de la politique libérale de l’État maastrichien [NDLR : encore cette obsession anti-libérale. Le principe libéral est “moins d’Etat”, donc l’opposé de l’Etat maastrichien, Onfray ne le comprend pas] : il a été placé là par un système médiatico-politique afin d’imposer son ordre, il effectue le job.
Les médias doivent-ils faire leur auto-critique? Comment la réaliser?
Jamais les coupables n’effectuent d’autocritique de leur plein gré: de l’Inquisition chrétienne médiévale aux retropédalages médiatiques de ceux qui avouent un prétendu “langage inapproprié” après une attaque médiatique du politiquement correct, en passant par les procès staliniens ou maoïstes, ceux qui avouent s’être trompés ne le font jamais que sous la contrainte. N’attendez jamais d’un journaliste qu’il vous dise qu’il s’est trompé: il serait professionnellement mort…
Croyez-vous à une internationalisation croissante du mouvement des Gilets jaunes?
Elle existe, il faut se reporter à l’article wikipédia qui établit la liste des pays de la planète dans lesquels des Gilets Jaunes se sont manifestés. C’est très impressionnant.
Est-ce la fin de la démocratie représentative? Comment mettre en place une démocratie plus directe?
L’avenir le dira mais les tenants du système pseudo-représentatif ont des ressources: l’argent, le pouvoir, les médias, donc les moyens d’acheter, de réprimer, d’endoctriner. En face, les Gilets Jaunes n’ont rien d’autre qu’une parole éclatée, des figures hétérogènes, des débats d’egos entre “représentants” autoproclamés, fractionnement entre une ligne prête à collaborer avec le pouvoir et une autre prête à lui résister, une ligne pacifique et une autre qui est violente. Le système ne se laissera pas confisquer le pouvoir qu’il a réussi à voler au peuple.
Le référundum est souvent brandi comme une solution. En Grande Bretagne, c’est un référendum qui a mené au Brexit. Quelle est votre interprétation de ce choix?
C’est la volonté du peuple et ce qui m’étonne est moins que le peuple ait fait savoir qu’il voulait se désengager de cet État maastrichien — c’est son droit le plus strict puisque, comme tous les peuples en démocratie, il est souverain — que les contorsions faites par les eurocrates qui, nonobstant une fois de plus l’expression populaire, font tout pour que ce Brexit n’ait pas lieu: de la création du concept de “Brexit light”, qui dit tout, au refus pur et simple d’organiser cette sortie voulue par le peuple sous prétexte que, pour se séparer de l‘Europe, il faudrait qu’on obtienne son autorisation de l’Europe, en passant par le matraquage médiatique des scénarios catastrophes en cas de sortie. On ne peut mieux signifier qu’il s’agit d’un mariage forcé.
Dans ce contexte, l’Europe apparaît de plus en plus fragilisée et incapable de se renouveler. Un autre projet européen est-il possible?
Je persiste à croire que personne n’est anti-européen en Europe mais que c’est une performance de propagande que d’avoir réussi à établir l’équation: “pour l’Europe libérale = pour l’Europe”, “contre l’Europe libérale, parce qu’elle est libérale, et non pas parce qu’elle est Europe = contre toute Europe, donc pour le nationalisme, donc pour la guerre!”. L’idéal européen, c’est une Europe des Nations avec une monnaie commune, et non unique, avec une conservation de la souveraineté par les États. Un contrat de mariage, autrement dit: le contraire du mariage forcé…
Le populisme gagne du terrain un peu partout dans le monde. Un passage obligé et inévitable pour les démocraties contemporaines?
Je ne souscris pas à ce mot “populisme” parce qu’il procède des éléments de langage de l’État maastrichien qui s’en sert pour enfermer le débat politique dans un manichéisme qui opposerait “populisme” à “progressisme” comme le camp du mal au camp du bien. Que ceux qui se proclament eux-mêmes “progressistes” estiment qu’on peut louer le ventre des femmes afin de mieux pouvoir acheter des enfants en dit long sur la nature des progrès invoqués! Pour ma part, j’oppose plutôt les “populistes”, qui ont le souci des peuples, aux “populicides”, qui veulent s’en débarrasser. Par ailleurs, que le populisme, qui est souci des peuples, revienne au-devant de la scène internationale n’est pas étonnant: il est la réponse des victimes malheureuses de la mondialisation dite “heureuse” par les prétendus progressistes.
De nombreuses “Marches pour le climat” mobilisent actuellement les citoyens. La crise écologique peut-elle être résolue autrement que par une remise en question profonde du système capitaliste?
L’écologie est récupérée par les bobos urbains libéraux en mal de religion civique: “sauver la planète” est leur mantra. Si tel était vraiment leur souhait, pourquoi alors s’acharner sur les individus modestes que l’on culpabilise de polluer avec leurs vieilles voitures, de dégrader la planète avec leurs déchets, de la détruire avec leurs nourritures, tout en épargnant la classe supérieure avec ses voyages en avion, sa consommation excessive de métaux rares et très polluants à laquelle oblige la multiplication de leurs ordinateurs, de leurs portables, de leurs instruments domotiques, de leurs écrans et de leurs maisons multiples? Ou même avec le moteur électrique de leurs voitures hybrides qui pollue plus qu’un diesel si l’on prend en compte le coût écologique des métaux rares qui le composent et qui s’avèrent impossibles à recycler. À quoi il faut ajouter que ces moteurs obligent à pérenniser le nucléaire sans lequel ces écologistes ne pourraient pas recharger leurs batteries, les énergies renouvelables ne le permettant pas…
L’écologie mondaine qui fait la loi politique de nos démocraties maastrichiennes ne concerne que les bobos diplômés qui vivent dans les villes et qui ignorent ce qui distingue un veau, une vache, un taureau, un bœuf, une amouillante, un taurillon…
Si vraiment on voulait une écologie qui ne soit pas de surface ou qui serve de variable d’ajustement électoral pour faire basculer la droite libérale ou la gauche libérale dans le camp des vainqueurs, alors il faudrait effectivement un véritable programme de décroissance anti-libérale.
Reproduction interdite, publié avec l’aimable autorisation de michelonfray.com
Notre tartufe pense qu’en lésant (une fois de plus) les serfs, il va conserver son titre d’Empereur à vie.
Sur la mappemonde ce territoire représente un pou sur la tête d’un chauve, donc notre incapable pense qu’il va, à lui tout seul, sauver la planète….
Quitte à ce que nos véhicules qu’il veut voir disparaître partent vers d’autres horizons…
Car il est bien connu que les pollutions ne franchissent jamais les frontières. Ca valait le coup de faire l’A.N.E.
“Drain the swamp” ? Trump n’y arrive déjà pas, et pourtant il essaye…
L’arrogant King du Perlimpinpin est le capitaine d’un vieux rafiot à la dérive.
Alors qui sait… il pourrait finalement être, sans le savoir lui-
même, le premier clou du cercueil de la V° République ?
M. Onfray qui écrit pour Dreuz… pourquoi pas, après tout, Dreuz est un espace démocratique.
Si M. Onfray dit des choses justes quant au décalage inacceptable entre le traitement réservé au “populo” et celui que se réservent les élites autoproclamées, il est impossible de ne pas tiquer que l’emploi qu’il fait du terme “libéral”.
Non, l’Union européenne n’est pas libérale, elle est anti-libérale ; non, il n’y a pas de “violence libérale” sur les populations : la violence dont font preuve les élites autoproclamées sont tout sauf fondées sur la liberté des citoyens.
Je sais qu’il existe un certain nombre de gens se prétendant “libéraux” qui militent pour l’abolition des Nations en tant que soit-disant collectivités inconciliables avec le primat de l’individu dans l’idéologie libérale ; mais ce n’est pas parce que ces gens font fausse route par dogmatisme imbécile que le libéralisme, le vrai, celui issu de notre tradition judéo-chrétienne, serait à taxer de tous les vices, y compris la grave déviation du libéralisme économique que l’on appelle capitalisme de connivence.
Je crois que M. Onfray devrait d’urgence sortir du paradigme éculé selon lequel le monde est régi par la lutte des classes, entre méchants libéraux d’un côté, surtout du côté des gouvernants, et gentil peuple, même très marxisé, de l’autre.
Bien des entrepreneurs, notamment patrons de PME, qui sont de vrais libéraux, eux – car sans liberté d’entreprendre pas d’entreprise ni de salariés – sont aujourd’hui aussi maltraités que les salariés, voire davantage, par les dirigeants prétendument libéraux actuellement aux manettes.
Le paradigme a changé : nous sommes aujourd’hui à l’ère du capitalisme d’accointances, qui n’a rien à voir avec le vrai libéralisme et de plus en plus à voir avec le totalitarisme.
La vraie liberté ne peut être oppressive, ni user de violence illégitime.
Oh la… deux fautes de français :
* de ne pas tiquer SUR l’emploi qu’il fait
* la violence dont font preuve les élites autoproclamées EST tout sauf fondée
Tiens, je constate que Dreuz a introduit un commentaire dans l’intro, disant en substance ce que je disais dans mon commentaire… M. Onfray prévoit-il d’intervenir dans les commentaires pour répondre à cette critique ?
@ Jacques Ady
Je vous rejoins sur le libéralisme comme moteur de prospérité, liberté et croissance. Toutefois, je me dis que le libéralisme, s’il n’est pas accompagné de conservatisme sociétal, aboutit à ce qu’on voit: la marchandisation de tout (PMA, GPA) , l’invasion du lucratif en tous domaines (santé, vieillesse…), le relativisme (tout se vend même un voile islamique pour fillette) etc.
Vous avez raison sur le fond : le vrai libéralisme étant issu de nos principes judéo-chrétiens, le conservatisme social est, implicitement, de mise.
Cela dit, sur la forme je trouve que nous faisons parfois fausse route : par exemple, le voile pour les fillettes. On se focalise sur ce point précis, comme pour mieux éluder la question de fond : l’islam n’est pas compatible avec la démocratie ; l’islam dans son ensemble devrait être considéré comme ce qu’il est : une secte liberticide et dangereuse.
je suis réservé aussi sur des expressions comme “l’invasion du lucratif en tous domaines (santé, vieillesse…)” : ça veut dire quoi, concrètement : socialisation de ces questions ? L’argent considéré comme un péché ?
@ Jacques Ady
Laissons de côté l’islam, c’est effectivement biaisé car non compatible avec notre civilisation.
Je veux parler de la nécessaire articulation entre liberté individuelle et liberté collective. J’ai pris l’exemple de la santé et de la vieillesse car l’accès aux soins et la fin de vie sont des enjeux importants. Beaucoup de personnes travaillent dur pour des salaires qui ne leur permettent même plus d’accéder à l’essentiel: la révolte des GJ en est une des illustrations les plus criantes. Le travail ne rémunère donc pas suffisamment ( y compris dans des pays qui, à l’opposé du nôtre, sont moins étatistes et plus libéraux) S’ajoute à cela le fait que la misère sociale ne peut être réduite à une question de paresse ou de bon vouloir: il y a des accidents de la vie, des aléas, des handicaps qui vous condamnent socialement. On se doit donc d’apporter une réponse collective qui n’est certes pas simple car l’écueil à éviter est l’assistanat. Le conservatisme sociétal ne doit donc pas s’entendre uniquement comme ordre moral et normé (sur la famille, la nation, les questions éthiques…) mais aussi comme garant de la dignité humaine indépendamment des ressources financières des uns et des autres. Je pense que c’est au prix d’un tel équilibre que les inégalités de richesse apparaissent socialement justes.
J’aurais pu aussi prendre l’exemple de l’école où contournement de la carte scolaire par ceux qui ont des appuis et inscription dans le privé mettent à mal la méritocratie, abandonnant une masse d’enfants (avec des potentiels parmi eux) à la médiocrité.
Beaucoup de généralités et de bonnes intentions ici…
Ne le prenez pas mal, mais les socialistes aussi sont pleins de bonnes intentions.
Concrètement ?…
Les GJ sont, au départ, un mouvement contre l’hyper-fiscalité et les atteintes aux libertés des automobilistes, via le 80 km/h, les contrôles techniques de plus en plus tatillons, etc.
Je ne suis pas sûr que la solution soit “une réponse collective”, mais plutôt une dérégulation et un dégraissage de la fonction publique conséquents.
Les vieux et les malades ou accidentés, cela a toujours existé. La question est de savoir si on conserve le système ubuesque actuel, qui appauvrit tout le monde, ou si on décide courageusement de dire la vérité aux gens (i.e. le socialisme et l’État-providence tuent la société à petit feu) et d’agir en conséquence – à cet égard, le système de retraites démentiel en vigueur dans ce pays soit être revu de fond en comble, mais aussi la Sécu – ou si on continue avec un système qui se targue de valoir infiniment mieux que le “libéralisme”, cet épouvantail agité par Onfray et d’autres à tout bout de champ…
On ne résoudra pas tous les problèmes, à commencer par celui de la maladie et de la mort, inéluctable. Mais si on veut éviter une explosion, qui fera beaucoup plus de mal que le “libéralisme”, il faut revenir à un système beaucoup plus simple, qui laisse plus de liberté, donc plus de responsabilité, aux gens.
Concrètement ?
Suppression de la Sécu (ou de son monopole, ce qui revient au même).
Passage à la retraite par capitalisation, gérée individuellement. Ou alors, refonte de tous les régimes de retraite en un seul, et indexation automatique – comme cela se fait dans certains pays – du montant des retraites en fonction de l’âge de départ à la retraite et du nombre d’actifs, de sorte que l’équilibre soit obligatoire, car mathématique.
Un seul impôt au lieu des centaines existant aujourd’hui (donc réduction drastique du nombre de fonctionnaires en charge) : une flat tax sur le revenu.
Plus d’école publique – donc plus de problèmes de carte scolaire, car elle serait supprimée avec. Le privé doit suffire.
Plus d’hôpital public. idem.
Je peux continuer… les seules choses qui relèvent du “collectif” (terme peu éloigné du collectivisme, en passant) autrement dit de l’État sont ses missions régaliennes (armée, justice, police) et quelques rares biens communs par définition, comme les routes, l’eau, l’air.
Le reste, cela doit relever de l’individuel.
Même pour les maladies graves comme un cancer, ou les accidents, les assurances privées peuvent très bien faire l’affaire ; d’ailleurs, elles le font déjà en partie.
@ Jacques Ady
Non, je ne le prends pas mal…et je ne suis pas convaincue par la totalité de votre argumentation.
Sur l’aspect liberté individuelle, responsabilisation, initiative privée, baisse drastique des impôts, taxes et normes, rien à dire, c’est ce qu’il faut faire…
Mais pour le reste (fin de l’hôpital public, de l’école publique comme vous dites), je ne crois pas à ces solutions (Avez vous en tête un pays ayant opté sur ces solutions radicales ?) Une nation se doit de maintenir un socle commun. Disons que ma notion du régalien est un peu plus large que la votre.
Un socle commun ?
La langue (française en l’occurrence), c’est le socle de base et c’est déjà beaucoup – si déjà nos gouvernants exigeaient des candidats à la naturalisation qu’ils maîtrisent un minimum la langue de Molière, ou la même chose des candidats au brevet des collèges… hum.
À part ça, le socle commun, à l’école, c’est le programme, dont la connaissance est régulièrement sanctionnée par des diplômes, en principe.
Des pays ayant adopté ces solutions “radicales” ? Mais nous, en partie, et de plus en plus, à en juger par le succès croissant de l’école privée et le désintérêt concomitant pour l’école publique de la part de nombre de parents…
Quel est donc l’intérêt de l’école publique ? Qu’apporte-t-elle que l’école privée n’apporte pas ?
Dès lors qu’il y a obligation d’instruction pour tous les enfants au-dessous de (14-15-16, à préciser) ans, en quoi l’école publique est-elle nécessaire ?
N’êtes-vous pas scandalisée par le sans-gêne avec lequel un certain nombre d’enseignants du public influencent les enfants/ados/étudiants dans le sens de leur idéologie (gauchiste, il va de soi) ? Ou, pour certains, s’essaient à des méthodes d’enseignement expérimentales aussi désastreuses que loufoques ? Refusent pratiquement de noter les élèves, s’opposent à la sélection ? etc. Voit-on cela dans le privé ?
Idem pour l’hôpital : quels services les cliniques privées n’apportent-elles pas que l’hôpital public apporte ?
À la limite, je serais moins sévère que pour l’école, parce qu’un certain nombre de soignants font encore leur métier par “vocation” et se dévouent pour leurs patients, mais quand même : l’hôpital public est en déficit permanent (parce que les bureaucrates fonctionnaires et la gestion, ça fait deux) et rien que cela est un vrai problème. Quand j’ai dû subir une opération délicate, il y a une dizaine d’années, j’ai choisi de faire des kilomètres et de faire intervenir un chirurgien réputé pour sa compétence, dans une clinique privée ; bien m’en a pris : il a réussi, là où son confrère de l’hôpital public avait échoué, quelques années avant.
@ Jacques Ady
Je mets mes enfants de la maternelle au collège dans le privé pour les raisons que vous évoquez, mais aussi pour l’instruction religieuse et le l’exigence scolaire. Mais sachez que le privé catho reste perméable aux offensives doctrinales du Mammouth, quand il ne s’auto contraint pas de lui même à se censurer, tant la pression morale de la gauche est forte.
Ce qui m’amène à vous dire que ce n’est pas l’école publique le problème mais ce que les pedagogistes de la rue de Grenelle en ont fait depuis 40 ans. Il y eut un temps où l’école publique formait des patriotes cultivés capables d’être responsables. Je me souviens encore de l’écriture magnifique et sans faute de mes grands parents, avec une syntaxe parfaite et un raisonnement clair. Ils étaient aussi très cultivés sans avoir fait d’études supérieures. On très loin de ce niveau aujourd’hui.
Idem pour l’hôpital: la question est pourquoi des individus qui ont fait 15 ans d’études ne sont pas rémunérés à leur juste valeur et partent offrir leurs services à l’étranger ou dans le privé ? On en revient à cette politique délirante qui dépense de manière irrationnelle, ponctionne les méritants et entrave la liberté individuelle.
Il faut absolument tourner la page à des décennies d’assistanat et d’appauvrissement généralisé mais tout en garantissant la dignité des plus vulnérables. Même avec le meilleur sens des responsabilités, tout individu peut être confronté à une maladie grave et coûteuse, à une invalidité brutale, à l’autisme d’un enfant, et ne pas pouvoir faire face aux coûts exhorbitants. Un libéralisme imprégné de judeo christianisme doit répondre à ces questions. Il ne s’agit pas d’assistanat ni d’etatisme. Il s’agit de trouver le point d’équilibre entre responsabilité individuelle et fraternité collective, ce qui est le fondement d’une nation. Encore une fois, je ne dis pas que ce soit simple mais cela fait partie pour moi des idées politiques qui méritent d’être portées, car totalement inédites (alliance du libéralisme et du conservatisme judeo chrétien).
Vous n’avez pas vraiment répondu à ma question concernant l’école publique : qu’apporte-t-elle que l’école privée (catho ou autre, rien n’oblige qu’elle soit confessionnelle) n’apporte pas ?
Je vais vous répondre : la possibilité à tous les foyers d’envoyer leurs enfants à l’école pour y recevoir l’instruction obligatoire, en particuliers aux foyers pauvres. C’est une mesure “sociale” avant tout. C’est du socialisme. La collectivité aide les pauvres, grâce à l’impôt. Et je crois qu’il faut casser cette logique et cette mentalité socialistes. Si on en arrive à un système libéral, les pauvres paieront moins d’impôts (la flat tax remplaçant la TVA, les taxes sur les carburants, la CSG et tout le reste) donc auront les moyens de payer l’école de leurs enfants. Peut-être, dans les cas extrêmes (quelques % maximum), la collectivité pourra-t-elle aider ces enfants, mais cela devrait être l’exception, non la règle comme c’est le cas aujourd’hui.
Pour les gens accidentés, idem : les assurances privées peuvent parfaitement prévoir ce genre de cas, d’ailleurs sauf erreur aux USA cela existe. Et dans les cas extrêmes (et précis), même règle que pour l’école : l’exception, et non la règle.
Je ne crois pas que les principes du judéo-christianisme soient bafoués avec de telles dispositions.
Une chose qu’on oublie aussi, c’est l’aide privée (aux gens vraiment dans le besoin, sans que ce soit leur faute) : aux USA, les dons aux œuvres sont plus de deux fois plus élevés qu’en France par habitant ; comme quoi, un pays “ultra-libéral” selon les critères socialistes français sait être beaucoup plus généreux qu’un “paradis social” comme le nôtre.
Car le problème, quand on commence à mettre le doigt dans l’engrenage de l’assistanat, est que le bras puis le corps y passent intégralement, on le voit bien aujourd’hui.
Je sais, dire des choses comme ça en France, pays des “acquis sociaux”, des “droits” innombrables (sans devoirs correspondants), ça peut choquer.
@ Jacques Ady
Sur le papier, votre logique est imparable. Mais dans quel pays, même libéral comme les USA, voyez vous que le système permet à tous les travailleurs d’avoir les moyens de payer l’école privée de leur choix ? D’avoir accès à tous les soins coûteux en cas de maladie grave ou de handicap ?
Certains, bien que travaillant dur, ne disposeront jamais des largesses financière leur permettant de dépenser plus que le nécessaire pour vivre. Bien sûr, par des mesures intelligentes comme celles que vous citez, on peut rendre les gens de moins en moins pauvres et faire en sorte que le travail rémunère davantage. Et demander à chacun d’être plus responsable. C’est le principe d’une vraie politique libérale. Mais ce que vous leur donnerez d’un côté sera repris de l’autre s’ils doivent par la suite payer une école privée et faire face à des soins de santé coûteux ( je parle uniquement de handicap, invalidité, maladie grave, de problématique de fin de vie, situations pour lesquelles l’argent ne doit pas être être un obstacle à la prise en charge).
Car il y aura toujours des emplois à faible valeur ajoutée, qui ne sont pas moins utiles à la société, mais qui resteront faiblement payés. Et cela, parce que les inégalités de talent et de richesse sont normales et ne devraient pas susciter jalousie, ressentiment etc. comme c’est le cas chez nous. Mais si vous ne permettez pas aux enfants de travailleurs pauvres de bénéficier d’une éducation scolaire de qualité et, à tous, de bénéficier des soins de santé indispensables en cas de problème grave ou durable, alors vous laissez se perpétuer un système injuste qui ne garantit pas l’égalité des chances qui est pourtant le fondement indispensable qui permet d’accepter les inégalités comme justes et normales.
Je n’ai pas choisi mes deux exemples (école et santé) par hasard. Ce sont les deux piliers d’une société qui permettent de déceler des potentiels (surtout chez les plus pauvres) et de garantir la dignité humaine, quelle que soit la richesse de chacun (mais aujourd’hui, l’école publique n’est effectivement qu’une garderie où l’on offre à une masse un socle de connaissances toujours plus médiocres pour en faire une population docile et malléable).
@ Jacques Ady
Je réponds à votre question sur ce que l’école publique a de plus que l’école privée ne saurait apporter: absolument rien…aujourd’hui. Mais ce ne fut pas toujours le cas, j’en suis un exemple vivant.
J’ai fait ma scolarité intégralement dans le public, dans une banlieue aujourd’hui islamisée. Je suis ensuite allée à Paris pour enchaîner classe prepa et grande école et j’ai rencontré des jeunes issus de très bons collèges publics (Henri IV, Louis Le Grand…) ou privés. Je n’avais alors strictement rien à leur envier en termes de savoir et de culture. Nos seules différences étaient liées aux origines sociales de nos parents, petite classe moyenne pour moi, grande bourgeoisie pour eux (je fais partie de ceux qui devaient prendre un emprunt en entrant en grande école, emprunt intégralement remboursé dès mon premier emploi). Mais pour le reste, l’Etat avait fait ce qu’il faut pour me permettre d’accéder aux mêmes livres, aux mêmes enseignements de qualité , aux voyages et visites culturels que mes camarades fortunés. Et pour me “repérer” aussi, puisque j’ai bénéficié de professionnels investis qui ont su me conseiller. Pas sûre aujourd’hui que l’on puisse encore parler d’égalité dans l’accès à la culture sur tous les territoires de France. Pas sûre aussi que mes parents auraient eu les moyens de me payer une école privée si l’école publique que j’ai connue était dans le même état qu’aujourd’hui.
@ Fleur de Lys :
Je ne comprends pas que vous ne compreniez pas… j’ai pourtant tout dit.
Un système sans école publique, c’est beaucoup moins de gaspillages divers, les écoles privées ne pouvant se permettre ce que se permet l’EN.
Donc globalement, cela reviendra moins cher (comme dans tous les domaines économiques, le privé est plus efficace que le public).
Beaucoup moins d’impôts, taxes et cotisations, y compris et même d’abord pour les classes laborieuses, grâce à la flat tax, cela doit permettre aussi aux “pauvres” de payer l’école à leurs enfants ; pourquoi cela serait-il différent de l’alimentaire (agriculture privée), ou des moyens de transport (fabricants de voitures privés), du chauffage, des vêtements, etc etc etc. ? Pourquoi l’école serait-elle à part ? L’instruction n’est-elle pas un service comme les autres ? Si on libéralise et dérégule, l’argent économisé reviendra aux familles, qui en feront un meilleur usage ; et dans les cas extrêmes – j’en ai parlé – on peut prévoir un “filet de sécurité” où la collectivité prend le relais, mais cela reste l’exception, et non la règle.
Bien sûr ce que je dis peut paraître théorique, mais nous faisons tous de la théorie, ici. Et ce que j’avance existe plus ou moins (ou a existé) dans un certain nombre de pays.
Le problème, c’est que le mieux est l’ennemi du bien – je l’ai constaté souvent, notamment dans mon travail : on veut améliorer les choses en les encadrant, en pondant des règles pour que le système soit “plus juste”, et à la fin on arrive à une usine à gaz, aussi dépensière qu’elle est remplie de failles, allègrement exploitées par les gens ingénieux.
J’ai vu le système socialiste à l’œuvre dans mon travail : c’est terrifiant, et toujours dans le but de plus de “justice sociale” et autres grandes envolées.
Il faut simplifier. Drastiquement. En revenir aux fondamentaux : liberté et responsabilité, et ne jamais, jamais ériger en règle ce qui doit rester l’exception.
Pour votre cas personnel, merci d’avoir répondu : l’école publique ne vous a rien apporté de plus que l’école privée (à moi non plus, d’ailleurs – je pense même qu’elle a apporté moins, sur certains plans). Elle vous a apporté autant, certes. mais ce n’est pas suffisant pour la justifier.
@ Jacques Ady
Est-ce que les vases communicantes que vous décrivez (baisse d’impôts d’un côté et école privée à payer de l’autre) fonctionnent aux USA pour n’importe quel travailleur ? J’en doute pour les travailleurs pauvres. Pour que cela fonctionne, les baisses de taxes et impôts ne suffisent pas: il faut une hausse drastique des salaires ce qui n’est pas envisageable pour des emplois à faible valeur ajoutée qui sont ceux occupés par les plus pauvres (à moins d’être dans un Etat dirigiste qui fixerait lui-même la rémunération !)
La question n’est donc pas pour moi de supprimer l’école publique gratuite mais de savoir la gérer avec efficacité au lieu du gâchis actuel. On pourrait dépenser bien moins (on a le budget quasi le plus élevé de l’OCDE en % du PIB avec les résultats quasi les plus médiocres), c’est là qu’il faut commencer.
@ Fleur de Lys :
“La question n’est donc pas pour moi de supprimer l’école publique gratuite mais de savoir la gérer avec efficacité au lieu du gâchis actuel. On pourrait dépenser bien moins”
Forcément, c’est du public… avec le statut de fonctionnaire qui va avec… les syndicats tout-puissants… la déresponsabilisation… bon courage si vous voulez vous y attaquer, vous en aurez besoin…
Pour votre premier § , je n’ai pas de chiffre à vous donner, mais je suis persuadé qu’une flat tax au lieu des myriades de taxes et impôts en tous genres qui frappent indistinctement riches et pauvres (sans oublier la suppression des cotisations sociales*, ou du moins leur réduction drastique**) aboutirait à une augmentation très substantielle à la fois du salaire net des classes laborieuses, et de leur pouvoir d’achat, telle que payer l’école ne devrait pas être un problème, sauf peut-être pour une petite minorité desdites classes laborieuses, lesquelles relèveraient des mesures exceptionnels dont je parlais plus haut.
* JPG donnait l’autre jour l’exemple de son déménagement à LA en 1990, et la différence entre les cotisations sociales qu’il (et/ou son employeur) payait en France : 8400 $/an et l’assurance privée qu’il a souscrite une fois à LA, pour couvrir les mêmes risques : 3500$/an. Ce qu’on appelle une augmentation du pouvoir d’achat, non ?
** Charles Gave parle, dans une vidéo assez récente je crois, de ces salariés de grandes entreprises (de l’informatique je crois) qui avaient le choix entre être déclarés (et peut-être domiciliés) en France, avec des cotisations patronales+salariales proches de 50% du salaire brut – donc un ratio revenu net / revenu brut d’environ 50% – et être déclaré à Londres, avec un total de cotisations voisin de 15% – donc un ratio de 85% de revenu net. Que croyez-vous que les salariés aient choisi ?
PS : j’arrête là, le suivi des commentaires devient trop difficile.
@Fleur de lys,
Tout à fait d’accord. Le mot libéralisme a un sens politique = système qui laisse vivre les libertés individuelles, considerant qu’elles sont inhérentes à la nature humaine- et libéralisme économique, qui a bien sûr a voir avec le libéralisme politique mais qui demande une régulation etatique pour ne pas tourner à l’injustice sociale en raison de tout ce qu’a énuméré Fleur de lys. Et en parlant de Justice sociale dans le cadre de judéo-christianisme souvenez vous que le Deuteronome prévoit explicitement des correctifs pour que la dignité de chaque être humain, quelles que soient ses origines et ses handicaps, soit préservés : pas de mendicité, pas de prostitution, pas d’exposition des veuves, des orphelins, des étrangers et des pauvres à la misère. Il en va ici de protection juridique et pas de charité. On ne pense pas que la richesse des plus riches ruissellera automatiquement sur les pauvres. Souvenez-vous d’Amos et des avertissements de tous les prophètes hébreux aux rois qui désobéissaient à la Loi de Justice envers les plus vulnérables par avidité: ils se voyaient prophétiser leur chute.
@ Nadia Lamn
Merci pour votre réponse. Oui, c’est effectivement ce que je pense aussi. Jacques Ady n’a pas tort non plus de mettre en garde contre les dérives potentielles, la difficulté est de repenser une politique sociale qui n’aurait plus rien à voir avec l’assistanat sans pour autant perdre de vue des questions essentielles d’inégalité face aux aléas de la vie.
La recherche absolue de la rentabilité des hôpitaux, vous en avez entendu parler ? Le nombre phénoménal de patients qu’un médecin généraliste voit tous les jours, vous connaissez ? Les deux cas, pour engraisser les actionnaires des hôpitaux, maisons de retraite et autres, les actionnaires de bigpharma, etc. La liberté absolue est à mettre dans la même catégorie d’hérésie que le totalitarisme. L’un et l’autre portent les germes de leur déchéance. Tout comme toutes les religions ont de tous temps été les moteurs premiers de toutes les guerres que se sont livrés les peuples. Car comme la cupidité dans le domaine économique, on trouvera les germes de l’intolérance dans les religions. TOUTES les religions….
“La recherche absolue de la rentabilité des hôpitaux, vous en avez entendu parler ?” : la bonne blague… ces structures qui n’auraient jamais dû exister, rattrapées par leur non rentabilité… que voulez-vous que ça me fasse ?
“Le nombre phénoménal de patients qu’un médecin généraliste voit tous les jours, vous connaissez ?” : oui, et pas qu’un peu, habitant en zone de “désert médical”… et alors, le rapport avec le schmilblick ?
Quant à votre logorrhée mélenchonesque sur les “actionnaires” qui seraient “engraissés” par les médecins, franchement… comme raisonnement marxiste pavlovien, le vôtre se pose, là.
Si les docs sont si chargés en taf, c’est à cause surtout du numerus clausus, mesure socialiste s’il en fut.
“La liberté absolue est à mettre dans la même catégorie d’hérésie que le totalitarisme.” : ha ha, non seulement je ne milite pas en faveur de la “liberté absolue” (encore un qui par a priori marxiste me fait dire ce que je ne dis pas…) mais franchement, sortir ce genre d’affirmations outrancières… ça vous fait du bien, vous vous sentez moralement supérieur maintenant ?
Pour le reste, que viennent faire les religions ici ? Vous avez oublié de prendre votre médoc ?
Cela dit, merci pour la marrade !…
Il est clair que Macron a un cahier des charges bien défini par ceux qui l’on placé là et qu’il n’en dérogera pas… A moins que…
Et il obtient ce dont ils ne rêvaient même pas : le chaos si propice aux répressions populaires…
Bientôt, peut-être aujourd’hui, il va prétendre sauver la France en l’achevant comme un cheval blessé.
Tout le monde a bien compris que ceux qui ont le pouvoir ne le lâcherons pas sans qu’il leur soit arraché.
Les tactiques se mettent en place pour un combat qui sera long et dangereux.
“Le principe libéral” ne peut nullement fonctionner – et c’est exactement ce qui se passe – dans une soi-disant “globalisation” ouverte à tous les vents où il n’existe ABSOLUMENT PAS les règles communément acceptés et loyalement mise en pratique. On le voit bien avec la guerre de tarifs douaniers déclenchée par Trump (soit pour les harmoniser équitablement, soit pour les faire disparaître – salut le défi).
Je pense qu’Onfray parle du “libéralisme” eurunioniste au sens d’exposer l’Europe à tout ce qui est déloyal tout en prônant et appliquant un certain libéralisme ouvert, mais sans obtenir la réciprocité nécessaire.
Comme avec le socialisme, concernant le libéralisme il peut y exister un fossé conséquent entre les principes et la réalité. Non “il peut y exister”. Il existe bel et bien et bien trop souvent.
On peut parler hardiment du “libéralisme,” mais avoir dans les faits un capitalisme de connivence, d’arnaques et de magouilles, comme par exemple en République Tchèque. Et ne me contredisez pas, j’en suis originaire.
Oui, comme avec le socialisme, concernant le libéralisme il peut y exister un fossé conséquent entre les principes et la réalité.
Mais il y a une différence de taille : le principe du libéralisme est bon, tandis que celui du socialisme (qui n’est jamais que du communisme ‘soft’) est mauvais.
Un gouvernement ne devrait pas avoir d’autre tâche (en dehors de ses missions régaliennes) que d’assurer à chacun la liberté.
Dans un système libéral corrompu, on aboutit au capitalisme de connivence, donc un système anti-libéral, anti-libertés.
Le système socialiste, quant à lui, est vicié et corrompu dès le départ, en tant qu’il prétend substituer l’État à l’individu, la responsabilité collective (qui est une hérésie) à la responsabilité personnelle (la seule valable).
Les systèmes politiques qui ont le mieux, ou le moins mal, fonctionné dans l’Histoire sont les systèmes fondés sur la liberté, la démocratie, le libéralisme économique.
les systèmes socialistes (ou communistes) n’ont JAMAIS fonctionné, ils ont tous abouti à la catastrophe.
Il y a un vrai problème dans l’utilisation du terme “libéralisme”, autant chez les gens de gauche comme M. Onfray que chez les adeptes du capitalisme de connivence, et il faut le dénoncer.
“Mal nommer les choses ajoute aux malheurs du monde” aurait dit Camus.
PS : il est bien dommage que vous terminiez votre commentaire par une phrase comme “ne me contredisez pas”.
“il est bien dommage que vous terminiez votre commentaire par une phrase comme ne me contredisez pas”
N’étant d’aucune chapelle, j’ai trop d’expériences, même ici, d’être immédiatement traité d’énervé (au mieux) en guise de réponse, parce que je ne suis aucune ligne de parti, quel qu’il soit ce dernier. C’est donc un réflex. Oui, sans doute, dommage.
Pour beaucoup, en raison du taux du chômage bas, la Tchéquie est un mirâkle économique. La Chine d’ailleurs aussi.
Dommage que vous ne souhaitiez pas échanger sur la Tchéquie : ça m’aurait intéressé.
Je n’y suis jamais allé mais j’ai des a priori favorables sur ce pays… pas à cause de son taux de chômage (que je ne connaissais pas), mais parce que ce pays est régulièrement cité comme soutien d’Israël, ce qui est rare par les temps qui courent, et aussi à cause de ce que je sais de son histoire : bien peu certes comparé à vous, mais assez pour être intéressé. Pays englouti par les nazis en 1938, (j’ai lu, entre autres, l’épisode du président tchèque convoqué par Hitler à Berlin à cette époque et qui se prit une telle soufflante par ce dernier ainsi que par Keitel qu’il s’évanouit sur place), écrasé par l’URSS ensuite, pays de Dvorak (pardon pour l’orthographe)…
Effectivement, je constate que le taux de chômage en Rép; tchèque est très bas : 2,4% ( https://en.wikipedia.org/wiki/Czech_Republic#Economy )
Pour revenir au libéralisme, il est regrettable que beaucoup confondent globalisation sauvage et unilatérale, telle celle pratiquée par l’UE, et libéralisme.
Je vois mal comment on peut parler de libéralisme à ce sujet quand l’acteur politique pratiquant cette globalisation sauvage ne maîtrise pas tous les facteurs, toutes les règles du jeu. Il y a là un problème de définition. On ne peut parler, à mon sens, de libéralisme, ou de socialisme, que dans le cadre d’un État, à l’intérieur de celui-ci, parce qu’on maîtrise tous les paramètres et qu’on peut imposer sa volonté à tous les acteurs économiques. Le libéralisme ne peut pas s’appliquer à l’échelle du monde, par définition ; il ne pourrait s’y appliquer que si le monde était une entité politique gérée par un seul et unique gouvernement ; donc si les Nations avaient cessé d’être. Ce qui est évidemment hors de question.
Quand donc l’UE laisse entrer en Europe toutes sortes de produits venant du monde entier, sans barrière douanière, par idéologie mondialiste, sans vérifier si lesdits produits ont été obtenus grâce au travail des enfants ou autres conditions faussant totalement la concurrence, elle ne fait pas du libéralisme, elle fait du mondialisme dogmatique, cela n’a rien à voir, fondamentalement.
PS : je ne suis moi-même encarté nulle part.
onfray me plait de plus en plus
pourtant je continue à me considérer fièrement comme populiste
“L’idéal européen, c’est une Europe des Nations avec une monnaie commune, et non unique,”
Faut-il comprendre : l’euro + la monnaie nationale de chaque pays ???
Michel Onfray parle du Libéralisme politique comme pratiqué par les démocrates aux États-Unis. Alors « violence libérale » a un sens.
j’adore ONFRAY
essayez donc de demander à BHL ce qu’est une amouillante
@ Patito
D’ailleurs moi. Je suis allée chercher dans le dictionnaire !