Publié par Jean-Patrick Grumberg le 7 février 2019
La tête de Bernie Sanders lorsque Trump a déclaré, pendant son discours de l’union : “l’Amérique ne sera jamais un pays socialiste. Nous sommes nés libres, et nous resterons libres”

2 chiffres : 46,8 millions d’Américains ont regardé le discours de Donald Trump (50 % de plus qu’Obama), et une écrasante majorité de 76 % de spectateurs l’ont apprécié (1).

Côté journalistes, le tableau est très différent. Preuve que les journalistes se situent résolument aux extrêmes, et qu’ils ne reflètent absolument pas l’opinion publique mais les plus radicaux, leurs réactions valent le détour.

Petit florilège de la folie furieuse des médias

  • Journaliste Van Jones, sur CNN : c’était “un discours psychologiquement incohérent, où étaient mélangés les biscuits et les crottes de chien ”.
  • Nicolle Wallace, sur MSNBC, a expliqué que Trump est politiquement si faible, qu’il devrait “faire son discours à genoux”. [son taux de popularité, malgré 90 % de couverture négative des médias, est à 48 %]
  • Analyste politique d’ABC News Cokie Roberts : “Concernant l’hymne national, de nombreux membres afro-américains du Congrès portaient des tissus africains. Le Président n’a jamais parlé de l’Afrique, n’a jamais rien dit sur l’Afrique, donc il n’y avait rien pour qu’ils se sentent concernés.” [Roberts affirme ici que les élus afro-américains sont moins concernés par l’Amérique que par l’Afrique – alors qu’aucun n’est africain, aucun n’a été esclave, et la plupart n’y ont jamais mis les pieds]
  • Joy Reid sur MSNBC : “L”église, la famille, la police, l’armée, l’hymne national… Trump fait appel à tous les tropes du nationalisme de l’époque des années 1950. Le but de ce discours semble être de forcer la normalisation de Trump selon les termes de l’époque révolue dont ses partisans sont nostalgiques.” [c’est l’argument progressiste classique qui consiste à faire table rase de tout ce qui est propre à l’organisation humaine de la société].
  • Ron Reagan Jr sur MSNBC :” J’ai un sentiment étrange de voir ce discours… Je ne me souviens pas d’une époque où vous regardiez un discours sur l’état de l’Union prononcé par un président qui a trahi son pays. [Reagan fait allusion aux accusations de collusion avec la Russie pour lesquelles, après 2 ans d’enquête de Mueller qui va bientôt s’achever bredouille, aucune preuve n’a été découverte]
  • Martha Raddatz (ABC News) : “C’était un discours particulièrement sombre. Il [Trump] n’a pas mentionné le mot carnage, mais il a beaucoup parlé de carnage. C’était un discours triste, et il n’a pas unifié”. [Trump a essentiellement, et superbement appelé à l’unité, mais il peut difficilement faire plus et forcer les Démocrates]
  • Chris Matthews, la star d’MSNBC : le discours “est devenu moche. C’est très dur de dire que les immigrants sont essentiellement des tueurs de MS-13”. [si vous avez lu le discours, dont j’ai publié le texte intégral (2), vous savez que Trump n’a jamais dit cela, et ne l’a même pas sous-entendu]
  • ” Je jette le gant MAINTENANT : Si quelqu’un passe à la télé demain soir après et dit que le discours de Trump donne l’impression que son discours était bon/présidentiel/unifiant, j’éteins cette chaîne et je ne l’écoute plus jamais.” Chroniqueur du New York Times Charles Blow.
  • Bradley Whitford, sur MSNBC : “J’ai l’impression qu’on flotte dans un fleuve de diarrhées civiques.”
  • Je termine avec cette déclaration de l’acteur et réalisateur Rob Reiner, qui sur MSNBC résume assez bien le Trump dérangement syndrome :

” C’était l’une des performances les plus plates de l’État de l’Union que j’aie jamais vues…. Je me sens mal pour vous, des journalistes intelligents comme vous [Chris Matthews] et Rachel [Maddow] et Brian Williams et Nicolle Wallace et Lawrence O’Donnell et Gene Robinson, vous devez tous rester là et parler de ce type comme s’il était un président… ce gars est un raciste. C’est un misogyne et un menteur pathologique.

Et voici la réaction des Américains (3)

76 % ont approuvé son discours, 24 % ont désapprouvé
  • 46,8 millions d’Américains ont regardé le discours de Donald Trump, soit 3 % de plus que l’an dernier. C’est un record, et le signe que les Américains s’intéressent à ce président non politicien. (C’est un chiffre humiliant pour Obama, que les journalistes tentent de faire passer pour le plus formidable président, puisque son discours n’avait attiré que 30,9 millions de spectateurs). (4)
  • Une majorité de 56 % des gens qui ont regardé considère que le discours du président va plus unir le pays que le diviser (seulement 15 % des spectateurs démocrates partagent cette opinion)
  • 72 % ont eu une opinion positive de ce que le président a déclaré sur l’immigration.
  • 74 % sont d’accord avec ce que le président a proposé concernant les troupes américaines au Moyen-Orient.
  • 71 % sont d’accord avec le président qu’il y a une crise à la frontière sud (les démocrates qui regardaient pensent l’inverse).
  • Concernant la Corée du Nord, 78 % des spectateurs pensent qu’une seconde rencontre avec le dictateur Kim Jong un est une bonne idée (57 % des démocrates pensent également que c’est une bonne idée. Tous les journalistes affirment que c’est une scandaleuse).
  • Et globalement, 76 % des Américains qui ont regardé le discours du président l’ont approuvé.
Taux d’approbation par affiliation politique – notez le chiffre écrasant de 82 % pour les Indépendants, car ils font élire le président.

Les médias ont “vérifié” ce que disait le président – en fait ils se sont ridiculisés

Le New York Times, Politico, NPR et le Washington Post ont procédé au fact checking des déclarations de Trump. Ce qu’ils ont trouvé est assez pathétique…

1 La radio nationale NPR (très à gauche) : “Le président Trump a fait l’éloge du nombre record de femmes au Congrès, mais c’est presque entièrement grâce aux démocrates et non au parti de Trump”. (5)

Donald Trump Jr a rapidement fait remarquer à NPR que s’ils ne savent pas faire la différence entre la vérification des faits et leur opinion, ils devraient s’abstenir de Fact checker, et il les a traités “d’abrutis”.

En effet, le président n’a pas affirmé que les femmes au congrès sont républicaines. Il a au contraire, salué les femmes américaines en général, signifiant qu’il ne veut pas regarder l’Amérique divisée sous l’angle partisan, et il aurait dû être salué par NPR pour cela. NPR a donc confirmé que ce qu’a dit Trump est exact, tout en prétendant que ce qu’il a dit est faux.

2 Le New York Times corrige Trump qui affirme que 5,3 millions d’emplois ont été créés depuis qu’il est nommé président. C’est faux dit le NYT, car selon le bureau de la statistique du travail, l’économie a ajouté 4,9 millions d’emplois depuis janvier 2017.

Forbes précise que Trump a compté les emplois créés en décembre 2016 et janvier 2017, c’est-à-dire depuis qu’il a été élu, et non depuis qu’il est entré en fonction. Pourquoi ? Parce que dès sa victoire, et avant même de prendre les commandes du pays, il est intervenu pour empêcher des entreprises qui étaient en train de se délocaliser de le faire, et il a fait des promesses à ceux qui avaient annoncé vouloir le faire d’y renoncer car il allait réduire les taxes et alléger les réglementations – ce qu’il a fait.

3 Le plus ridicule de tous est sans doute Politico. Trump a déclaré, à propos des migrants illégaux : “une femme sur trois est agressée sexuellement pendant le long voyage vers le nord.”

Ce à quoi Politico répond : “Whoa, whoa, whoa. C’est seulement 31 % des femmes qui sont agressées sexuellement, ce qui est bien loin des 33 % requis pour atteindre votre “un sur trois”.”

Les politiciens – encore pire

Vous avez vu la tête de Bernie Sanders en haut de cet article ? C’est l’expression qui a été captée par les caméras lorsque Trump a déclaré que l’Amérique ne deviendrait jamais socialiste car les citoyens y sont nés libres et qu’ils entendent le rester.

J’ai beaucoup aimé aussi la réaction mafieuse de la sénatrice démocrate Jacky Rosen, lorsque la célèbre élue Kyrsten Sinema s’est levée et a applaudi la loi humanitaire du “droit à l’essai” votée par Trump, (qui donne le droit aux patients entre la vie et la mort d’essayer des méthodes et médicaments prometteurs mais qui n’ont pas encore reçu d’accréditation officielle.)

Sinema est debout, elle applaudit Trump. Rosen se lève, furieuse de voir un démocrate applaudir Trump, elle la menace et lui dit : “Fais gaffe à ton cul.”

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

  1. CBS
  2. Dreuz
  3. Sondage CBS YouGov
  4. Western Journal
  5. Washington Times

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