Publié par Magali Marc le 9 février 2019

Dans un article publié le 6 février dernier dans The Federalist, *Todd Bensman dénonce les médias anti-Trump qui ne disent pas la vérité sur la menace que représentent les terroristes islamiques qui parviennent à franchir la frontière sud des États-Unis.


Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit son article que j’ai trouvé sur le site du Middle East Forum.

***************
Contre toute attente, les médias continuent de prétendre qu’aucun terroriste ne franchit la frontière sud.

Une grande partie du brouhaha qui accompagne la justification partielle d’un mur par le président Trump concerne la véracité d’une menace générale à l’effet que les terroristes islamistes s’insérant parmi les étrangers du type «special interest aliens» (SIA) peuvent plus facilement franchir la frontière sud en l’absence d’un tel mur.

Les critiques dans les médias soutiennent avec véhémence que l’Administration Trump émet des propos alarmistes ridicules et sans fondement dans le but d’alimenter une campagne de peur.

Après que le président Trump eut déclaré que des tapis de prière musulmans avaient été interceptés à la frontière, un article de Vox déclarait que la migration en provenance de pays à majorité musulmane n’avait lieu qu’à des «taux extrêmement faibles». Un autre, dans le Washington Post, a qualifié de «théorie du complot» l’idée qu’il y a une migration en provenance des pays musulmans à la frontière sud.

Mais c’est peut-être le New York Times qui a publié l’article le plus trompeur à ce sujet.

Le 18 janvier, le Times a publié une chronique de Linda Qiu intitulée «Trump’s Baseless Claim About Prayer Rugs Found at the Border» (NdT: Affirmation sans fondement de Trump concernant des tapis de prière trouvés à la frontière).

Linda Qiu conclut, pour l’essentiel, que la migration en provenance de pays à majorité musulmane est une théorie de la conspiration sans fondement et que, même si elle était avérée, personne ne pourrait la considérer comme une menace pour la sécurité.

La chronique de Mme Qiu contenait de nombreuses erreurs et citait de façon inexacte deux rapports du gouvernement pour appuyer ses faibles affirmations. Il est grand temps de dénoncer ce genre de problème récurrent dans les médias.

Des milliers de migrants en provenance de pays atteints par le terrorisme atteignent la frontière sud chaque année ; qu’ils laissent ou non des tapis de prière derrière eux n’a pas d’importance.

Depuis de nombreuses années, les professionnels du Département américain de la sécurité intérieure (Homeland Security) considèrent ce trafic migratoire comme une grave menace, à tel point que des fonds publics sont depuis longtemps réservés à des activités spéciales de filtrage, d’enquête et de renseignement.

La première erreur de Qiu vient quand elle écrit : «Nulle part dans le document de politique antiterroriste de 25 pages de la Maison-Blanche, publié en octobre, la menace d’infiltration de terroristes à la frontière sud-ouest du pays n’est évoquée

En fait, le document intitulé «Stratégie nationale de lutte contre le terrorisme» de la Maison-Blanche contient des informations précises sur la menace d’infiltration de terroristes à la frontière.

Le document qui selon Mme Qiu, ne fait aucune mention de nos frontières dit, en fait que : «La lutte de l’Europe pour contrôler les personnes qui traversent ses frontières souligne l’importance d’assurer des frontières américaines fortes afin que les terroristes ne puissent pas entrer aux États-Unis».

Il énumère ensuite des «mesures prioritaires» visant à empêcher les déplacements des terroristes et à protéger la frontière contre les menaces terroristes.

L’une de ces mesures consiste à partager des renseignements avec nos partenaires et à aider les organismes d’application de la loi des autres pays à les arrêter et à les poursuivre.

Est-ce que Mme Qiu a réellement lu ce document ?

Induire en erreur par omission

Mme Qiu cite ensuite de manière trompeuse un autre rapport gouvernemental que beaucoup d’autres ont déjà cité, le rapport annuel du département d’État sur le terrorisme en 2017, intitulé «Country Reports on Terrorism 2017».

Elle cite ce rapport afin de prouver la théorie selon laquelle personne ne croit qu’il y a une menace terroriste inhérente à ce flux migratoire : «… le département d’État, dans son rapport de septembre, déclare qu’il n’y a “aucune preuve crédible” que des groupes terroristes ont envoyé des agents aux États-Unis via le Mexique», a-t-elle écrit.

En réalité, le Rapport affirme clairement et accrédite l’idée que la frontière demeure vulnérable aux infiltrations terroristes, même si, en 2017, aucun groupe organisé ne s’y est déployé.

Cette nuance est toujours occultée (notamment par Chris Wallace de Fox News et beaucoup d’autres) afin d’appuyer un récit très différent. Ils préfèrent dire que «la frontière sud des États-Unis demeure vulnérable à un éventuel transit terroriste, bien que les groupes terroristes cherchent probablement d’autres moyens d’entrer aux États-Unis».

Ailleurs, le Rapport (p.194 pour ceux que cela intéresse) fait à nouveau état de la vulnérabilité de la frontière : «En outre, de nombreux pays d’Amérique latine ont des frontières poreuses, des capacités limitées d’application de la loi et des routes de contrebande établies. Ces vulnérabilités offrent des opportunités aux groupes terroristes étrangers, mais il n’y a pas eu de cas de groupes terroristes exploitant ces lacunes pour faire avancer les opérations dans la région.»

Citer ce rapport comme disant seulement qu’aucun terroriste n’a quitté le Mexique en 2017 – et ne jamais mentionner qu’il dit aussi que la frontière sud demeure vulnérable à l’infiltration terroriste en dépit de cela – induit en erreur par omission substantielle.

Il convient également de noter que le Rapport du Département d’État ne mentionne que les groupes terroristes organisés, et non pas les délinquants isolés et les petites cellules terroristes qu’aucun groupe ne peut déployer, et ne concerne que l’année 2017.

D’autres organes de presse ont signalé que des migrants figurant sur des listes de surveillance terroristes ont été appréhendés à la frontière au premier semestre de 2018, et des sources de la communauté du renseignement m’ont dit que plus de 100 d’entre eux avaient franchi la frontière ou étaient en voie de la franchir entre 2012 et 2017. Rien de tout cela n’est mentionné dans l’article du Times.

De plus, la chronique de Mme Qiu, dans son titre, qualifie la migration islamique vers la frontière de «rumeur non avérée», alors que c’est le contraire qui est vrai. Ces affirmations sont semblables à celles des commentateurs de Vox, MSNBC et CNN et du Washington Post.

En fait, j’ai rencontré d’authentiques migrants en provenance de pays islamiques qui ont fait le voyage. En ma qualité d’ancien journaliste et de praticien du renseignement, je les ai photographiés et filmés à la frontière après leur passage ou alors qu’ils s’y rendaient en passant par l’Amérique latine.

Je les ai interviewés lorsqu’ils étaient en détention au centre d’Immigration et d’Application des douanes (ICE) et alors qu’ils étaient encore sur les routes vers les USA. Des milliers de dossiers judiciaires de deux douzaines de poursuites pour contrebande sont disponibles, dans lesquels des agents fédéraux assermentés discutent de la façon dont les migrants et leurs passeurs s’y prennent pour franchir la frontière.

Pas de menace pour la sécurité ?

De manière à créer encore plus de confusion, Mme Qiu affirme que cette migration islamique, même si elle existait, ne présenterait aucune menace pour la sécurité.

Pourtant, des témoignages devant le Congrès, facilement accessibles, montrent que de nombreux hauts responsables du DHS ont, au fil des ans, discuté de la migration terrestre en provenance de pays islamiques comme d’une menace unique pour la patrie, et cela bien avant Donald Trump.

Les Démocrates comme le Secrétaire du DHS, Jeh Johnson, considéraient cette migration totalement incontestée comme une menace si grave pour la sécurité intérieure en 2016 que ce dernier a demandé que soit mis en œuvre un programme pangouvernemental pour y faire face.

La plupart des lois sur la sécurité intérieure qui ont été adoptées à la suite des attentats du 11 septembre font explicitement référence à l’infiltration des frontières comme une menace terroriste à contrer, comme le font encore aujourd’hui les plans stratégiques annuels des agences composantes du DHS.

Tel que ce plan de patrouille frontalière – datant des années Obama – qui établit comme priorité absolue le fait d’empêcher la pénétration des terroristes et de leurs armes entre les points d’entrée.

Ce serait une chose si la chronique de Mme Qiu était exceptionnelle, mais en réalité, les journalistes continuent de rejeter ces préoccupations terroristes en se basant sur des recherches incomplètes, des erreurs d’interprétation (ou aucune lecture) de documents de source primaire, et des omissions mensongères de vastes preuves publiquement accessibles.

Pendant ce temps, les professionnels bien formés et expérimentés de la sécurité intérieure, comme Johnson et ceux qui rédigent les plans stratégiques de sécurité intérieure du pays qui citent l’infiltration des frontières terroristes en tant que menace majeure, ne sont jamais cités.

Les chroniqueurs doivent surmonter leur mépris personnel pour le Président et chercher les autres voix et les autres faits qui sont à leur disposition. Ils doivent aussi travailler plus dur.

Je n’ai aucun espoir d’amélioration sur ces deux points.

*Todd Bensman est chercheur principal en sécurité nationale basé au Texas pour le Center for Immigration Studies. Pendant près d’une décennie, Bensman a dirigé les activités de renseignement antiterroriste de la Texas Intelligence and Counterterrorism Division. Il est également membre du Middle East Forum.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Source:
https://www.meforum.org/57743/media-insisting-terrorists-arent-crossing-border

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading