Publié par Guy Millière le 9 février 2019

J’aurais pu appeler cet article «l’honneur perdu d’Emmanuel Macron».

Cela aurait impliqué que je pense qu’Emmanuel Macron a le sens de l’honneur. Or, je pense, au contraire, que Macron n’a aucun sens de l’honneur et l’a prouvé depuis longtemps.

La presse conformiste ne cesse de répéter que Macron a été élu légalement.

Ce n’est que partiellement vrai : Macron a été élu dans le cadre d’une campagne pas du tout honorable qui avait toutes les allures d’un coup monté.

L’élection de députés de La République en marche à l’Assemblée nationale a suivi et, au vu de la façon dont elle s’est déroulée, n’a pas été plus honorable.

Macron aurait pu ensuite se doter de la légitimité que les élections ne lui avaient pas donnée en se comportant dignement et en tentant de rassembler.

Mais, élu et doté d’une majorité de manière non honorable, il ne pouvait sans doute que se comporter une fois au pouvoir de manière non honorable, en persistant à traiter le peuple français comme un ramassis de gens sans lucidité ni intelligence.

Quasiment toutes les décisions prises par lui et son gouvernement, depuis le commencement et jusqu’à ce jour, sont désastreuses.

Quasiment toutes sont imprégnées d’un mépris du peuple.

Aucune n’a été prise en songeant qu’il fallait libérer l’économie française aux fins de lui redonner le souffle requis pour que la croissance reparte et que le chômage baisse.

Aucune n’était libérale, et Macron est, à mes yeux, aussi libéral que je suis léniniste.

Qu’on le qualifie de «libéral» montre que la désinformation a de beaux jours devant elle dans ce pays.

J’ai douté que le peuple français puisse connaître un sursaut, et je l’ai écrit souvent.

J’ai vu dans le soulèvement des gilets jaunes ce sursaut que je n’attendais plus, et j’y ai vu la version française du cri des «peuples qui ne veulent pas mourir», évoqué souvent par Éric Zemmour.

J’ai constaté que ce sursaut était imprégné de colère et de désespoir, mais aussi de l’outrage ressenti par des gens qui ont été trompés et qui discernent un imposteur en celui qui les a trompés.

J’ai vu d’emblée que les revendications exprimées n’avaient pas de cohérence, mais je ne me suis pas arrêté à ce détail.

La colère, le désespoir et le sentiment d’outrage ne conduisent pas nécessairement à la cohérence, tout particulièrement dans un pays où le travail des idées a été soigneusement laminé par l’hégémonie d’une gauche à l’encéphalogramme plat.

Je m’attendais à ce que Macron réagisse en en rajoutant dans le mépris et en montrant qu’il considère le peuple comme une vile plèbe.

Je m’attendais aussi à ce que, pour détourner l’attention et noyer le sursaut, il use de subterfuges dignes des pires démagogues et c’est ce qu’il a fait en lançant un grotesque «grand débat» qui ne va rien changer et qui lui permet de mener campagne pour les élections européennes en utilisant cyniquement les moyens de l’État.

J’ai vu d’emblée qu’il avait choisi de laisser la violence de bandes ethniques et d’anarchistes venir saccager, piller et incendier, afin de ne répondre que par la répression et de tout à la fois disqualifier le sursaut et l’écraser.

Je ne pensais pas, je dois le dire, qu’il irait aussi loin dans cette direction.

La répression extrême exercée par la police depuis plus de deux mois est indigne.

La police française est la seule en Europe à utiliser des «lanceurs de balle de défense» et des grenades explosives.

Elle est la seule en Europe à utiliser un système de nasse destiné à prendre au piège des manifestants sans leur laisser d’issue pour pouvoir ensuite leur cogner dessus.

Les blessés sont très nombreux, les mutilés aussi.

Jamais depuis la guerre d’Algérie, on n’a rien vu de tel, même pendant les émeutes de 2005.

Seuls les dirigeants du Rassemblement National et de Debout la France ont réagi de manière appropriée, c’est un fait. 

Et il est infiniment regrettable qu’il n’y ait pas eu une réaction plus large.

Ce qui est en cause n’est pas la police elle-même (encore que si des policiers eux-mêmes avaient le sens de l’honneur, ils auraient pu refuser en masse ce qu’on leur demandait de faire), mais les donneurs d’ordre.  

La dérive que connaît la France sous Macron est extrêmement grave.

Et la présidence Macron aura, dans les livres d’histoire, l’apparence déshonorante d’une indélébile tache de sang infligée par des dirigeants autoritaires et sans scrupule. 

Il semble que la cote de popularité de Macron remonte, en large partie grâce au grotesque «grand débat». 

Il semble aussi que le sursaut soit en train de s’éteindre après avoir été dévoyé par les gauchistes, la CGT et divers agitateurs léninistes. 

Je préfère ne pas ajouter de commentaire si ces faits se confirment, sinon deux mots : pauvre France. 

Oui vraiment : pauvre France. 

© Guy Millière

Adapté d’un article publié dans les4verites.com

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