Publié par Jean-Patrick Grumberg le 17 février 2019
Andrew McCabe – Rod Rosenstein

Dans la saison 7 de la série Homeland, l’opposition convainc le cabinet et le vice-président d’invoquer le 25e amendement, et parvient à destituer la présidente des Etats-Unis.

Dans la vie réelle, le FBI a tenté de faire … exactement la même chose. Et si cette affaire n’est pas devenue un scandale national – et international – on le doit au fait que les médias ont la haine du président Trump vissée au ventre, et qu’un coup d’Etat contre le président conviendrait très bien à ces grands défenseurs de la Démocratie qui agitent le texte de la Constitution quand ça les arrange, et le piétinent le reste du temps.

Ainsi donc, des fonctionnaires non-élus, salariés du peuple américain pour le servir, ont envisagé de renverser le président légalement élu lors d’un coup d’Etat, parce que ce président ne leur plaisait pas, et parce qu’il avait fait licencier leur patron, James Comey. Et ils sont tellement imbus de leur vertu, que l’un d’eux, Andrew McCabe, n’a pas hésité à s’en ouvrir publiquement sur CBS.

L’ancien directeur du FBI, Andrew McCabe, a révélé dans l’émission 60 minutes de CBS de nouveaux détails de l’enquête russe sur le président Trump, et a déclaré – avec la satisfaction grave de celui qui se sent investi de la mission de rendre la justice et de réparer le monde – qu’il a eu des conversations sur la possibilité de destituer Trump en utilisant le 25e amendement, et il a confirmé – ce que nous avons publié il y a plusieurs mois – que le sous-procureur général Rod Rosenstein avait proposé de porter un micro caché pour piéger le président.

Un mot sur le 25e amendement

Le 25e amendement a été adopté après l’assassinat de Kennedy en 1963. En 1919, le président Woodrow Wilson s’est retrouvé incapable de présider suite à un AVC, et sa femme a pris de fait la tête du pays, car elle et le docteur du président ont caché à la nation l’AVC de Wilson. Lorsque l’état du président a été connu du public, il ne lui restait que quelques mois à présider, et le Congrès n’a pas jugé bon d’intervenir – Edith Wilson, sa femme, s’est avérée tout à fait à la hauteur. C’est pour éviter qu’une telle situation se reproduise que le 25e amendement a été adopté par le Congrès en 1967 et a prévu un mécanisme “si le président décède, démissionne ou est démis de ses fonctions”, et les procédures à suivre pour “combler une vacance au poste de vice-président et pour répondre aux incapacités présidentielles”.

Que s’est-il passé le 9 mai 2017

Sur “CBS This Morning” McCabe a parlé au journaliste Scott Pelley des efforts qu’il a déployés pour trouver “quoi faire” avec Trump pendant les huit jours qui se sont écoulés entre le licenciement du directeur du FBI James Comey, le 9 mai 2017, et la nomination du conseiller spécial Robert Mueller qui enquête depuis près de 2 ans sur une collusion entre Trump et la Russie pour voler l’élection.

Puis, immédiatement après le licenciement de Comey, McCabe a ordonné l’ouverture d’une enquête sur Trump afin de documenter et de protéger l’enquête car il craignait qu’elle “disparaisse”.

Dans l’émission “60 Minutes”, McCabe a expliqué :

“Il y a eu des réunions au ministère de la Justice au cours desquelles il a été discuté de la possibilité de réunir le vice-président et une majorité des membres du Cabinet pour destituer le président des États-Unis en vertu du 25e amendement…. Les plus hauts responsables de l’application de la loi américaine cherchaient à savoir quoi faire du président.”

McCabe a dit que le sous-procureur général Rod Rosenstein lui a offert à plusieurs reprises de porter un micro caché lors de réunions avec Trump.

Le New York Times a déjà rapporté en septembre dernier que Rosenstein a proposé d’enregistrer Trump secrètement. Une porte-parole anonyme du ministère de la Justice avait déclaré au Times que Rosenstein avait fait cette offre de façon sarcastique.

Mais McCabe a dit que l’offre de Rosenstein était sérieuse et que cela s’est produit plus d’une fois. Si sérieuse, que McCabe a dit “non, c’est arrivé plus d’une fois et c’était si grave que j’en ai parlé aux avocats du FBI pour en discuter”.

“J’étais très préoccupé par le fait que j’étais capable de mettre le dossier [de collusion] avec la Russie sur une base absolument solide, d’une manière indélébile. Si j’étais rapidement retiré, réaffecté ou renvoyé, l’affaire ne pourrait pas être classée ou disparaître dans la nuit sans laisser de trace.”

McCabe a été brusquement congédié en mars, juste avant qu’un rapport de l’inspecteur général ne rende public le fait qu’il a fait fuiter des documents à la presse, et qu’il a menti aux agents du FBI à ce sujet.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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