Publié par Manuel Gomez le 17 février 2019

Il est des réalités géopolitiques que « Les jeunes de moins de vingt ans ne peuvent pas connaître », ni d’ailleurs « bien d’autres moins jeunes », et qui pourtant remettent l’Histoire à l’endroit, la rétablissent dans son authenticité, que cela plaise ou non à certains.

Il n’est nullement question dans cet article d’intercéder en faveur soit de Francisco Franco, soit de Philippe Pétain, mais de rétablir la vérité sur les circonstances très particulières de la signature de l’armistice le 22 juin 1940, six jours après que le Maréchal Pétain se soit vu confier le destin de la France (16 juin 1940).

Une France en pleine débâcle, des millions de morts, des millions de prisonniers, des millions de français fuyant sur les routes, sous la mitraille de l’aviation allemande.

Tenter de poursuivre les hostilités, sur la demande des Anglais afin de sauver leur pays, était illusoire : avec quelle armée ? Et probablement des centaines de milliers de morts en plus.

Le président de la République, Albert Lebrun, et le président du Conseil, Paul Reynaud, se sont réfugiés à Bordeaux, avec le gouvernement de ce qui était la France en fuite.

La décision est prise, puisqu’il n’en existe aucune autre possible, de faire appel à celui qui reste dans la mémoire, et dans le présent, des Français, comme le « dernier sauveur ».

Puisqu’il est question « de fuite », n’oublions pas celle de Charles de Gaulle qui prend le chemin de Londres, après avoir constaté, avec amertume, qu’il n’était pas retenu comme ministre dans le gouvernement formé en toute urgence par Pétain !

Il est intéressant de réapprendre ces événements, dans leur contexte dramatique.

Le Maréchal Pétain était, à l’époque (1939), ambassadeur de France à Madrid et ami très proche du dictateur Franco.

Devant l’offre qui lui est faite de « venir sauver la France », une tache qu’il sait impossible dans l’état de la situation, Pétain hésite : il sait qu’il devrait répondre « Présent », même si ce que l’on lui demande est irréalisable, mais il hésite longuement, durant des heures.

C’est Francisco Franco qui intervient et lui demande, malgré ses hésitations, d’accepter.

Non pas pour « sauver la France », après tout peu lui chaut qu’elle soit perdue puisqu’elle était loin d’être son alliée au cours de cette guerre civile qui lui a permis de conquérir son pays, mais « surtout pour sauver l’Espagne ».

L’Allemagne l’a aidé dans son combat fratricide, lui a prêté son aviation, ses stratèges, sa marine, et Franco ne pourra pas lui refuser « de rentrer » en Espagne, dans la poursuite logique de son invasion. Il considère donc, puisqu’il est également un très fin stratège, « qu’il est absolument nécessaire de barrer la route de l’Espagne à l’armée nazie » et c’est le message qu’il transmet à Philippe Pétain, avant son départ.

L’armistice est donc signé ce 22 juin 1940 par le général Huntziger, sur ordre du nouveau chef du gouvernement (Il n’a jamais été président de la République), le Maréchal Pétain.

Mais les généraux allemands, malgré la présence d’Hitler, se sont laissés « flouer » en acceptant une partition de la France en deux zones, laissant une zone libre qui leur barrait le passage vers la péninsule Ibérique, selon l’exigence de Franco.

Imaginons un instant que cette « zone libre » n’ait pas existé ? Les forces allemandes, bloquées sur les côtes de la Manche, se seraient dirigées vers l’Espagne, qui leur était largement ouverte, aurait occupé sans difficulté le rocher de Gibraltar, contrôlant l’entrée en mer Méditerranée, puis poursuivi sans danger leur progression dans tout le Maghreb, Maroc, Algérie puis Tunisie, et ce ne sont pas les quelques milliers de soldats (à l’époque) sous les ordres du capitaine Leclerc et bien loin du théâtre des opérations, qui auraient pu leur opposer une quelconque résistance.

D’autant plus que les forces allemandes auraient été accueillies très favorablement par les islamistes, qui non seulement partageaient une fascination réciproque pour le nazisme (voir l’existence de divisions SS islamistes) mais qui attendaient de « ces nouveaux conquérants » la possibilité de se débarrasser sans coup férir du « colonialisme français », pour eux le principal objectif à atteindre : « Eradiquer toutes présences religieuses, autres que la religion musulmane, dans tout le monde islamique et, en premier lieu, en Afrique-du-Nord – La valise ou le cercueil »

Les forces armées allemandes installées en Afrique-du-Nord, le débarquement américain, en novembre 1942, auraient été impossible et aurait dû être remis à plus tard.

Ce qui aurait retardé d’autant la reconquête de l’Europe par le Sud, aurait coûté des milliers de morts supplémentaires et, surtout, laissé la route libre aux forces armés russes pour envahir seules l’Allemagne, jusqu’aux frontières françaises, et l’occuper exclusivement.

Ce que les forces armées alliées voulaient éviter à tout prix !

N’oublions pas que ce débarquement des forces alliées en Afrique-du-Nord a été le motif prioritaire de l’invasion de la « zone libre » par les forces allemandes, en 1942.

Je vous laisse le soin de juger si la stratégie employée par Franco et Pétain a été bénéfique ou non ? Prétendre qu’elle ne l’a pas été, et cela uniquement pour les options choisis par la suite par les gouvernements de Vichy, sous la direction tout d’abord de l’Amiral Darlan mais, surtout, du pro-Allemand Pierre Laval, va à l’encontre des « réalités historiques ».

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

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