Publié par Guy Millière le 18 février 2019
Marwan Barghouti, organisateur d’attentats contre des restaurants, coupable de la mort de nombreux israéliens dont un moine orthodoxe, idole de la gauche prétendant défiler contre l’antisémitisme

Je vis à dix mille kilomètres de Paris. Je n’ai donc pas à me poser de question sur le sujet. Je n’irai pas à la manifestation contre l’antisémitisme à Paris mardi soir. Même si je vivais à Paris, je n’irais pas. Je me tendrais à distance.

Je n’ai cessé de combattre l’antisémitisme, ce depuis des décennies. J’ai tant combattu l’antisémitisme que j’ai reçu des menaces de mort qui ont paru si alarmantes à ma famille que j’ai pensé que l’air serait plus sain pour moi et les miens si je partais très loin. J’aurais pu choisir Israël. J’ai choisi les Etats-Unis parce que c’est la première puissance de la planète et que le sort du monde se décide largement là, entre New York, Washington, DC et Los Angeles.

Je n’ai cessé de voir depuis que je me bats contre l’antisémitisme que la haine envers les Juifs est indissolublement mêlée à la haine envers Israël, et je n’ai jamais dissocié “l’antisionisme” de l’antisémitisme. J’ai toujours considéré qu’un “antisioniste” est un antisémite hypocrite qui s’efforce de cacher son antisémitisme. J’ai fait mienne depuis longtemps l’expression d’Alan Dershowitz, qui écrit comme moi pour le Gatestone Institute : Israël, l’Etat juif, est le Juif parmi les Etats du monde, ce qui signifie que la façon dont on parle d’Israël est infiniment proche de la façon dont on parle des Juifs. Israël se trouve traité aujourd’hui par les antisémites comme ces derniers traitent les Juifs.

J’ai pour cette raison défendu Israël sans jamais rien concéder aux adversaires et aux ennemis d’Israël. Ce qui a contribué nettement aux menaces de mort que j’ai reçues.

Je ne regrette rien, bien au contraire. J’ai toujours placé la droiture et l’intégrité morale au-dessus de toutes les autres qualités qu’un être humain peut avoir. Je me suis efforcé d’être à la hauteur de mes propres valeurs. Je n’ai jamais vendu mon âme et jamais pratiqué la compromission.

Rejoindre en quoi que ce soit une manifestation comme celle de mardi serait à mes yeux vendre mon âme et me livrer à une compromission grave.

Il y a une présence de l’antisémitisme en France, c’est incontestable. Je le sais.  

Longtemps l’antisémitisme en France a été de droite et d’extrême droite, et il reste en France un antisémitisme de droite et d’extrême droite. Mais il s’exprime peu. Il insulte peu. Il n’est, en général, pas violent. Ceux qu’il imprègne sont souvent âgés, rarement jeunes (encore que des jeunes gens au crâne rasé expriment parfois leur haine des Juifs). Ils sont tant désignés à la vindicte qu’ils s’expriment peu.

L’immigration musulmane et l’accroissement du nombre de Musulmans en France ont conduit à l’implantation dans le pays d’un antisémitisme musulman que des organisations islamistes ont considérablement renforcé. Cet antisémitisme-là s’exprime toujours davantage, insulte, menace et passe à l’acte. Il est responsable de tous les assassinats de Juifs commis en France ces dernières années, strictement tous. Il est responsable aussi de quasiment toutes les agressions anti-juives en France. Il est résolument anti-israélien, ou, comme on dit, “antisioniste”. Il approuve et, souvent, soutient le terrorisme qui tue des Juifs en Israël. Il n’est quasiment jamais dénoncé, et il n’est quasiment pas combattu. Il est largement protégé par les organisations dites “antiracistes” et par les organisations prétendant lutter contre “l’islamophobie”.

La mairie PCF de Bezons honorant Majdi Irhima al Rimawi, terroriste assassin d’un ministre israélien

Une large part de la gauche en France utilise l’argument anti-raciste et l’argument “lutte contre l’islamophobie” pour faire qu’on ne dénonce pas et qu‘on ne combat pas l’antisémitisme musulman, malgré les ravages qui en découlent, et malgré les agressions et les assassinats de Juifs qui en résultent. Cette même part de la gauche est “pro-palestinienne” et, sans se dire explicitement anti-israélienne, contribue à la diabolisation d’Israël en France, et dès lors à la diabolisation des Juifs israéliens. Elle accompagne donc passivement la montée de “l’antisionisme” en France. Elle pratique hypocritement l’aveuglement volontaire et feint d’ignorer que la diabolisation d’Israël et des Juifs israéliens est une forme d’incitation à la haine qui conduit à la haine des Juifs tout court. Elle pratique un antisémitisme par incidence, et fait qu’il existe aujourd’hui un antisémitisme de gauche en France. Lorsqu’il s’agit du parti communiste et des organisations gauchistes, cet antisémitisme de gauche est particulièrement flagrant : le parti communiste et les organisations gauchistes en France traitent en héros des tueurs de juifs et glorifie des organisations terroristes islamiques antisémites.

Une part de la droite française, de tradition gaulliste, héritière de la “politique arabe” de la France, est elle-même “pro-palestinienne” et, sans aller jusqu’à pleinement contribuer à la diabolisation d’Israël en France, y contribue néanmoins, en sourdine, et s’en fait donc la complice.

Macron et son gouvernement se situent dans le droit fil de la diplomatie gaulliste, ont des positions “pro-palestiniennes”, contribuent à la diabolisation d’Israël et sont donc complices eux aussi. Ils ont, concernant l’islam en France, des positions proches de celles de la gauche qui utilise l’argument anti-raciste et l’argument “lutte contre l’islamophobie”, et ne dénoncent et ne combattent pas l’antisémitisme musulman.

Macron et son gouvernement utilisent depuis des mois l’argument spécieux d’un  (inexistant) danger “fasciste” en Europe pour s’en prendre à tous les mouvements souverainistes qui veulent une Europe des nations, et font comme s’ils ne voyaient pas que ces mouvements souverainistes refusent l’antisémitisme, n’ont aucune complaisance envers l’antisémitisme musulman (les mouvements souverainistes discernent les conséquences de l’islamisation de l’Europe), n’ont pas la moindre sympathie vis à-vis de “l’antisionisme”, et ont des positions en général très pro-israéliennes parce qu’ils savent qu’Israël est un Etat nation confronté au péril islamique.

Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, Macron et son gouvernement insultent et diffament les gilets jaunes, les traitent de fascistes et d’antisémites. Ils continuent. Leur but est politique : écraser le mouvement pour écarter les revendications que le mouvement des gilets jaunes porte.

Leur but maintenant est aussi de rallier un maximum d’électeurs contre l’(inexistant) danger “fasciste” en Europe, censé être incarné en France par le Rassemblement National et Debout la France.

Il y a des antisémites parmi les gilets jaunes. Il y en a dans toute la population française. Strictement rien n’indique qu’il y a davantage d’antisémites parmi les gilets jaunes qu’au sein du reste de la population française. Des crapules de la mouvance Dieudonné-Soral se sont infiltrées parmi les gilets jaunes, ici ou là. Les crapules ont en général été repoussées. Des vidéos le montrent.

Des actes antisémites ont été commis ces derniers jours (croix gammée sur le visage en effigie de Simone Veil, tag “juden” sur une devanture, destruction des arbres plantés en hommage à Ilan Halimi) : rien ne rattache ces actes au mouvement des gilets jaunes, jusqu’à preuve du contraire. Des actes aussi odieux ont, hélas, été commis dans le passé sans susciter d’émoi du gouvernement, car le gouvernement en place alors n‘avait aucun intérêt politique à manifester son émoi.

Alain Finkielkraut a reçu des insultes antisémites, mais surtout “antisionistes” de la part de gens vêtus d’un gilet jaune et tout indique que ces gens sont islamistes. Le mouvement des gilets jaunes est absolument loin d’être composé d’un nombre massif d’islamistes. Les islamistes se sont tenus à l’écart du mouvement jusqu’à ces derniers temps. Il semblerait que des islamistes l’infiltrent aujourd’hui, tout en restant très minoritaires. L’infiltration islamiste fait suite à l’infiltration gauchiste.  Une fois encore, des actes du même genre ont eu lieu dans le passé, sans susciter d’émoi du gouvernement. Car le gouvernement en place alors n‘avait aucun intérêt politique à manifester son émoi.  

Il y a eu 74 pour cent de plus d’actes antisémites en 2018 qu’en 2017. Le mouvement des gilets jaunes a commencé le 17 novembre 2018. Il y a eu beaucoup plus d’actes antisémites en France il y a quatre ans qu’en 2018. Il y a toujours des actes antisémites en France. Hélas. L’alarme sonnée pour 2018, comme si c’était l’année d’un cataclysme absolu, relève de la manipulation. L’acte antisémite le plus grave commis en France, l’assassinat d’enfants juifs (et du père de deux d’entre eux) à l’école Ozar Hatorah à Toulouse n’ont conduit à aucune manifestation organisée par une dizaine de partis politiques contre l’antisémitisme. Cela aurait pourtant été un moment adéquat. Une manifestation a été organisée par un mouvement juif et a réuni 4000 personnes. C’est tout. C’est terrible et infiniment triste.

La manifestation contre l’antisémitisme à Paris mardi soir est une opération de basse politique, pas une manifestation contre l’antisémitisme. Elle fera partie intégrante de la campagne pour les élections européennes. Elle est au service de Macron et du gouvernement. Elle émane du Parti socialiste et est appuyée par divers mouvements dont le Parti communiste et des organisations gauchistes telles Europe Ecologie les Verts, qui pratiquent activement la diabolisation d’Israël en France, et donc la diabolisation des Juifs israéliens (et Parti communiste et organisations gauchistes telles Europe Ecologie les Verts traitent en héros des tueurs de juifs et glorifient des organisations terroristes islamiques antisémites). Manifester au côté de gens qui traitent en héros des tueurs de juifs et glorifient des organisations terroristes islamiques antisémites tout en prétendant manifester contre l’antisémitisme est se comporter en idiot utile, et les idiots utiles sont toujours jetés après usage.

Lutter contre l’antisémitisme en France impliquerait des mesures concrètes qui ne seront jamais prises. Il faudrait rétablir l’ordre dans les établissements scolaires aux fins que dans aucun d’entre eux l’enseignement de la Shoah soit impossible, et il faudrait remplacer tous les manuels scolaires qui incluent des éléments biaisés et incitant à la haine anti-israélienne (vaste programme, je sais). Il faudrait faire fermer toutes les mosquées où s’enseigne un islam radical, strictement toutes. Il faudrait que toutes les campagnes “pro-palestiniennes” organisées par la gauche et l’extrême gauche en France soient considérées comme des campagnes de soutien au terrorisme et à l’assassinat de Juifs, et que des mesures judiciaires fermes découlent. Le parti communiste a voici plusieurs mois lancé une campagne de soutien à des criminels et assassins palestiniens emprisonnés en Israël (tels Marwan Barghouti), donc des campagnes de soutien à des criminels et assassins tueurs de juifs. De telles campagnes sont elles-mêmes criminelles. Il faudrait enfin que le gouvernement adopte une politique résolument différente, affirme son soutien à Israël, décide de déménager l’ambassade de France en Israël à Jérusalem, ferme le centre culturel français à Gaza et le consulat de France à Jérusalem, qui se comporte comme s’il était situé à Ramallah. Si le président français souhaitait chaque année un joyeux Hanoucca et une bonne nouvelle année juive aux Juifs français, ce serait un pas dans la bonne direction (cela se fait dans ce qui est maintenant mon pays). Il resterait à rectifier toutes les informations malveillantes sur Israël qui paraissent dans la presse et les médias français, car les incitations à la haine anti-israélienne y abondent. Au minimum, un droit de réponse devrait être donné à Israël à chaque fois qu’une fausse information sur Israël est donnée : cela impliquerait de créer un emploi à plein temps à cette fin au sein de l’ambassade d’Israël à Paris, je sais.

Les mesures concrètes que je viens d’énoncer ne seront jamais prises, non.

Le nombre de Musulmans en France est, au bas mot, dix fois plus important que le nombre de Juifs, et aucune élection en France ne se gagne avec des voix juives. La France est prisonnière de ses liens financiers avec le monde musulman et Macron s’ingénie en ce moment à mettre en place (avec Merkel) un système de troc censé permettre de sauver le régime antisémite et résolument “antisioniste” des mollahs en Iran. Quasiment tous les manuels scolaires dans lesquels il est question de la Deuxième Guerre Mondiale et du conflit israélo-arabe sont imprégnés de propagande. L’influence islamo-gauchiste dans la presse, les médias, la justice, le monde associatif est écrasante.

Il y a toutes les raisons d’être pessimiste quant à l’avancée de l’antisémitisme et de “l’antisionisme” en France. Ce n’est pas une raison pour devenir l’idiot utile de partis politiques infréquentables et d’un Président et d’un gouvernement eux-mêmes infréquentables.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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