Publié par Christian Larnet le 19 février 2019

Un scandale politique menace le deuxième mandat du premier ministre canadien Justin Trudeau.

Trudeau, considéré comme un golden boy progressiste, se retrouve mêlé à une série d’événements compromettants qui sont en train de partir en vrille, et sont liés à des soupçons de tentative d’entrave à la justice dans une affaire contre une importante société de génie civil.

Le premier cercle des proches de Trudeau est accusé d’avoir fait pression sur Jody Wilson-Raybould, ancienne ministre de la Justice et procureur général du Canada, pour qu’elle offre à une entreprise québécoise un règlement à l’amiable à la suite d’accusations de pots de vin versés au régime Kadhafi libyen. Wilson-Raybould a depuis été rétrogradée au poste de ministre des Anciens Combattants, et après avoir été très critiquée dans la presse, elle a démissionné cette semaine.

A quel point cette affaire sent-elle mauvais pour Trudeau ?

Mme Wilson-Raybould a annoncé dans sa lettre de démission qu’elle avait engagé un avocat – un juge retraité de la Cour suprême, rien de moins – qu’elle consultera avant de commenter publiquement l’affaire.

Avant cette semaine, Trudeau avait une petite avance dans les sondages – son parti avait gagné quatre points, dans un sondage qui comporte une marge d’erreur de trois points.

Jusqu’à maintenant, la principale crainte des libéraux était de perdre quelques sièges au Parlement et de voir le programme du deuxième mandat de Trudeau entravé par une législature hostile.

Maintenant, c’est l’angoisse d’un échec bien plus cuisant.

  • Une enquête éthique est en cours.
  • Une enquête parlementaire doit suivre.
  • Les alliés de Trudeau ont accepté l’enquête mardi, mais se sont battus fébrilement pour en limiter la portée – ce qui déjà envoie un très mauvais signe au public : quand on n’a rien à cacher, on ne craint pas les commissions d’enquête, les journalistes nous l’ont assez répété pour Trump.

Rien n’indique si ces événements se transformeront en une véritable menace juridique : les analystes qui se sont prononcés sur la question de savoir si les événements décrits pouvaient être qualifiés d’obstruction criminelle sont pour l’instant partagés – mais toute la lumière n’a pas été faite.

Ce scandale politique menace d’affecter les principes fondamentaux de son programme de gouvernement du Canada, et son image de Golden Boy au visage innocent de poupon.

Par ailleurs, et contrairement à Trump sur lequel les critiques sont acharnés, Trudeau a un bilan mitigé en ce qui concerne le respect de ses promesses.

  • S’il a réalisé le crédit d’impôt conçu pour réduire la pauvreté,
  • Il n’a pas tenu sa promesse de réformer le système électoral.
  • L’amélioration des relations avec les peuples autochtones du Canada, n’est pas encore une réalité,
  • Ni la construction d’un nouvel oléoduc qui traversera la Colombie-Britannique pour acheminer le pétrole canadien vers les marchés internationaux. Le premier ministre est tellement désespéré d’en construire un qu’il a dépensé 4,5 milliards de dollars canadiens pour la prise de contrôle publique d’un projet qui n’a aucune garantie de succès ! C’est un élément central du grand marché que Trudeau a offert aux électeurs canadiens en 2015 : Trudeau a promis que si les Canadiens acceptaient une taxe sur les émissions de carbone, ils achèteraient la bonne volonté environnementale pour faire construire des pipelines. La taxe sur le carbone a été imposée. Les pipelines ne sont pas là….

Les libéraux commencent à transpirer au sujet des élections.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Christian Larnet pour Dreuz.info.

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