Publié par Magali Marc le 27 février 2019

Les Libéraux ont repris Outremont (au Québec), les Conservateurs conservent York-Simcoe (en Ontario) et le NPD conserve Burnaby South (en Colombie Britannique) tout en permettant à son chef, Jagmeet Singh, de siéger enfin au Parlement à Ottawa.

Une forteresse libérale récupérée

Rachel Bendayan en recueillant 40,4 % des voix exprimées, loin devant les 26,1 % de la candidate néo-démocrate Julia Sanchez, a permis aux Libéraux de récupérer une circonscription qu’ils avaient conservée jusq’en 2007 lors de l’élection de l’ex-ministre provincial de l’environnement, Thomas Mulcair, devenu chef du NPD en 2012.

Le candidat du Parti vert, Daniel Green, a terminé au troisième rang avec 12,5 % des voix, tandis que le candidat du Bloc québécois, Michel Duchesne, a obtenu 11,2% des votes.

La candidate conservatrice Jasmine Louras a recueilli 7,3 % des voix exprimées.

La circonscription montréalaise était vacante depuis le départ en juin 2017 de Thomas Mulcair, ex-leader du NPD, remplacé par Jagmeet Singh, après sa défaite de 2015.

Le taux de participation dans Outremont a été de 20,7% seulement.

Une forteresse conservatrice préservée

Dans York–Simcoe, le Conservateur Scot Davidson a récolté 54 % du vote. Il a largement devancé la candidate libérale Shaun Tanaka (29 %) et la candidate du NPD, Jessa McLean (7,5 %).

Dans cette circonscription ontarienne située au nord de Toronto, le conservateur Peter Van Loan avait facilement remporté son siège , avec plus de 50 % des voix lors des élections générales de 2015.

Cette victoire de Scot Davidson n’est donc pas une surprise.

Jagmeet Singh, leader du NPD, peut respirer

Jagmeet Singh a sauvé sa peau en recueillant 39 % des voix exprimées, tandis que son adversaire libéral, Richard T. Lee, est arrivé deuxième n’obtenant que 26 % des votes. Le candidat conservateur Jay Shin a suivi avec 22,5 % des voix.

En fait, Jagmeet Singh n’a fait que récupérer un siège détenu par Kennedy Stewart du NPD depuis 2011. Stewart a démissionné l’été dernier et s’est présenté avec succès à la Mairie de Vancouver.

Le Parti Populaire de Bernier fait chou blanc

Dans les trois élections partielles, le Parti Populaire du Canada (PCC) la nouvelle formation politique de Maxime Bernier, a pris une dégelée.
Dans Outremont, James Seale, le candidat du PPC, a reçu 2,1 % des voix.
Dans York-Simcoe, Robert Geurts a obtenu 1,9 % des voix.

Dans Burnaby South, Laura-Lynn Thompson a récolté 10,6 % des votes, arrivant en quatrième place, loin derrière les Conservateurs (22,5 %).

Les observateurs estiment que ces faibles résultats du PPC montrent qu’il ne sera pas un facteur en octobre prochain.

Conclusion

Le faible taux de participation n’a rien de surprenant. Lors des élections partielles, les gens ne se dérangent guère pour aller voter surtout en plein hiver, lorsque les trottoirs sont couverts de glace comme hier – du moins au Québec et en Ontario.

La victoire de Mme Bendayan dans Outremont rassure les Libéraux, leur montre qu’ils ont toujours de bonnes chances au Québec et ravive leur espoir de conserver le pouvoir en octobre prochain. On constate surtout, que l’Affaire SNC-Lavalin ne leur a pas fait perdre des appuis sur l’Île de Montréal.

Les Conservateurs, avec Mme Louras, n’ont eu que la cinquième place dans Outremont, alors qu’ils arrivent premier dans York Simcoe et deuxième dans Burnaby South. Ils ont donc encore des croûtes à manger et des efforts à faire pour rallier les votes au Québec dont ils ont besoin pour accéder au pouvoir. Visiblement, l’Affaire SNC-Lavalin ne leur a pas profité.

La victoire convaincante de Scot Davidson en Ontario, montre aux Conservateurs qu’ils peuvent continuer de grimper dans les sondages et les intentions de vote ailleurs au Canada. C’est de bon augure pour octobre prochain.

La bonne nouvelle pour les Conservateurs, c’est que le PPC de Maxime Bernier, ne leur a pas vraiment nui. Même dans Burnaby South où les Conservateurs dépassent largement Mme Thompson du PPC.

L’autre bonne nouvelle pour les Conservateurs, c’est que le NPD, avec Jagmeet Singh au Parlement, va probablement reprendre du poil de la bête et nuire aux chances des Libéraux qui portent à gauche dans les campagnes électorales, mais gouvernent au Centre, au grand dam des gauchistes.
(Cela dit, sous réserve que Singh se montre compétent et capable de mémoriser les positions du NPD sur les différents dossiers, ce qu’il n’a pas réussi à faire jusqu’à présent.)

La dégringolade du NPD en 2015 a permis aux Libéraux de prendre le pouvoir. Même si le NPD remonte, il n’a aucune chance de gouverner, donc il demeure une épine dans le pied des Libéraux.

Au même titre que les appuis au NPD, les votes pour le Parti Vert du Canada (gauche écolo, pro-palestinienne) et pour le Bloc Québécois (gauche nationaliste) divisent le vote gauchiste et vont nuire aux Libéraux.

À droite, le vote est relativement uni et le demeurera si les partisans de Maxime Bernier se découragent et reviennent vers le Parti Conservateur en octobre afin d’assurer la défaite des Libéraux, au lieu de voter en fonction de leurs « convictions » libertaires.

Pour les élections générales, alors que la participation sera plus forte, il est difficile de prédire ce qui se produira si tous les partis parviennent à mobiliser leurs électeurs. Qui vivra verra !

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

Sources :

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