
Matteo Salvini et Benjamin Netanyahu, le 12 décembre à Jérusalem (Crédit : GPO)
Chez les élites arrogantes et émancipées vivant dans un espace sans territoire ni frontières, l’usage accusateur du terme “populisme” va souvent de pair avec un mépris du peuple, un mépris affiché doublé d’une crainte des mauvais penchants prêtés à ceux qui restent attachés à leur patrie, se sentent enracinés et héritiers d’une longue histoire, et veulent conserver leur identité culturelle.
P-A. Taguieff, Le nouveau national-populisme
L’appel de 30 écrivains pour “sauver la maison Europe” illustre le divorce grandissant entre les élites intellectuelles et les peuples en Occident. Comme l’avait démontré Raya Epstein, il y a plus de 15 ans, l’Union européenne incarne aujourd’hui la “nouvelle église du totalitarisme”. La démocratie véritable n’est pas du côté de ceux qui prétendent “sauver” l’Europe contre une “vague populiste”, qualificatif péjoratif et largement infondé dont ils ont affublé les peuples européens en quête de liberté. Dans ce nouvel affrontement idéologique et politique, Israël doit incarner la “lumière des Nations”, en réaffirmant la notion hébraïque de l’identité nationale, à la source de laquelle les nations modernes se sont abreuvées.
Le politologue américain Daniel Pipes a récemment pointé avec justesse le divorce grandissant entre Israël et les juifs européens, observant ce paradoxe : “lorsque Matteo Salvini, le ministre italien de l’Intérieur, s’est récemment rendu à Jérusalem, qu’il a saluée comme la capitale d’Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu l’a qualifié de « grand ami d’Israël ». De retour chez eux, cependant, les Juifs libéraux italiens (Daniel Pipes emploie le mot “libéral” au sens américain, qui correspond grosso modo au concept français d’intellectuels de gauche) dénonçaient Salvini pour son prétendu « racisme contre les étrangers et les migrants ».
Mais ce paradoxe n’est qu’un aspect d’un phénomène plus vaste, dont il importe de saisir l’ampleur et les conséquences. Le divorce observé par Pipes ne concerne pas seulement, en effet, les juifs progressistes italiens, européens et américains, d’une part, et Israël de l’autre. Car ce clivage interne au monde juif n’est en réalité que l’aspect particulier d’un phénomène plus global, qu’on peut qualifier de divorce grandissant entre les peuples occidentaux et leurs élites. L’appel publié par 30 écrivains internationaux, sous l’égide de Bernard-Henri Lévy, pour sauver la “maison Europe” contre le danger des “populismes” et du “repli souverainiste” est révélateur de ce clivage qui s’est creusé depuis plusieurs décennies.
Ces écrivains – parmi lesquels le turc Orhan Pamuk, le français Milan Kundera ou l’israélien David Grossman – se trompent de combat, et se trompent surtout (et trompent leurs lecteurs) dans les mots qu’ils emploient. Car leur manifeste ne comporte aucune démonstration : il repose tout entier sur un syllogisme, qu’on peut résumer ainsi : “l’Europe c’est bien, les peuples européens c’est mal”. L’idéologie qui anime ces intellectuels (dont certains sont, faut-il le préciser, de grands écrivains, auteurs d’oeuvres majeures) est bien résumée par BHL dans une interview au journal suisse Le Temps. Lorsque le journaliste lui demande s’il ne faut pas davantage écouter les peuples, BHL répond sans se démonter : “arrêtons de sacraliser le peuple. En Europe, le peuple ne doit pas être le seul souverain!” Il s’agit bien, dans l’esprit de l’auteur de L’idéologie française, d’opposer sa conception très particulière de la “démocratie” à l’idée de pouvoir du peuple qu’il délégitime. Mais si la démocratie ne désigne plus la souveraineté populaire, que signifie-t-elle?
La démocratie totalitaire contre les peuples
Les ressorts profonds de cette idéologie, qui oppose la “démocratie” (qu’ils prétendent incarner) et le peuple (toujours soupçonné de ‘populisme”), ont été analysés en 2003 par la politologue israélienne Raya Epstein, dans un article lumineux publié dans un ouvrage collectif intitulé Israël et les posts-sionistes. Une nation en danger. Raya Epstein montre comment l’Union européenne incarne le phénomène de la “démocratie totalitaire”, concept qu’elle emprunte à Jacob Talmon. L’idée force de Talmon, réinterprétée par Epstein, est que la notion occidentale de démocratie recouvre en fait deux réalités bien différentes, et pour ainsi dire opposées. A la conception américaine de la “démocratie libérale” s’oppose une certaine conception jacobine et française de la démocratie, que Talmon qualifie de “démocratie totalitaire”.

Une conception jacobine remontant à la Révolution française
L’affrontement actuel entre des élites post-nationales animées par une idéologie qui rejette l’idée de nation et d’Etat-nation et les peuples d’Europe ne peut être bien compris sans rappeler ses racines historiques. L’analyse de Raya Epstein montre bien qu’il s’agit en fait d’un débat ancien, dont les origines remontent au moins à la Révolution française et à ses prolongements historiques. Yoram Hazony, chercheur israélien en science politique, vient de publier un ouvrage essentiel sur le sujet, La vertu du nationalisme. Son analyse rejoint celle d’Epstein, mais il utilise des concepts quelque peu différents. Pour Hazony, ce qui se joue actuellement c’est le vieux conflit – récurrent au cours de l’histoire depuis l’Antiquité – entre les empires et leur volonté hégémonique totalitaire d’une part, et les peuples épris de liberté, dont Israël est le prototype, d’autre part.

Les lignes qui suivent donnent un aperçu des thèses de Hazony : “Mes amis libéraux (là encore, au sens américain, c’est-à-dire des intellectuels de gauche) semblent ne pas comprendre que la construction libérale qu’ils soutiennent est une forme d’impérialisme… Tout comme les Pharaons et les rois de Babylone, les empereurs romains et l’église catholique romaine, jusqu’à récemment, ainsi que les marxistes au siècle dernier, les “progressistes” ont aux aussi leur grande théorie sur la manière d’apporter la paix et la prospérité au mond entier, en abolissant les frontières et en unissant l’humanité sous leur propre domination universelle. Infatués de la clarté intellectuelle de cette vision, ils dédaignent le processus laborieux de consulter la multitude des peuples qui doivent, selon eux, embrasser leur vision de ce qui est bon. Et comme tous les impérialistes, ils sont prompts à exprimer leur dégoût, leur mépris et leur colère lorsque leur vision de la paix rencontre l’opposition de ceux dont ils sont certains qu’ils retireront un immense bénéfice en se soumettant tout simplement”.
Ainsi, l’opposition actuelle à Israël de la part des tenants de ce nouvel impérialisme n’est qu’un nouvel épisode de l’antagonisme récurrent de tous les empires au cours de l’histoire, envers Israël, peuple particulariste hostile à toute forme d’impérialisme. L’un des aspects les plus frappants de cet impérialisme est toutefois la perte du sens commun et l’instauration d’un dogmatisme universel, qui abolit tout débat authentique, dans des domaines aussi divers que la politique, les questions de société ou… le climat. Comme l’écrit Hazony, “les élites occidentales, dont les opinions sont aujourd’hui homogénéisées conformément au nouvel ordre libéral, ont de plus en plus de mal à reconnaître la nécessité de tolérer des points de vue divergents… La tolérance, tout comme le nationalisme, devient une relique du passé”. Yoram Hazony qualifie très pertinemment cette attitude dogmatique de “doctrine de l’infaillibilité”, ce en quoi le nouvel “empire libéral universel” ressemble étonnamment à l’empire catholique médiéval.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Pierre Lurçat pour Dreuz.info.
- Paru en anglais, sous le titre Postzionism and democracy. On comprend, en lisant ce livre essentiel, que le post-sionisme était à la fois l’application à Israël du projet post-national, et le “laboratoire d’idées” des élites occidentales partageant l’idéologie post-nationale, qui ont soutenu sans aucune réserve le processus d’Oslo, jusque dans ses dérives les plus meurtrières… Il fallait que la “paix” soit imposée à Israël, par la force des accords soutenus par la communauté internationale et par la violence du terrorisme palestinien qui n’a jamais cessé.
- On en donnera pour preuve récente la campagne lancée contre la Loi fondamentale sur “Israël Etat nation du peuple juif”, dans laquelle la gauche israélienne a été soutenue par les grands médias et par une large frange de l’intelligentsia en Occident.
- Paru en anglais, sous le titre The virtue of Nationalism, Basic Books.
- Ce qui n’empêche pas que des individus juifs se soient enrôlés au service des différents impérialismes, et notamment du communisme pour ne parler que du 20e siècle.
en Amérique du Nord aussi les élites sont contre le peuple
Partout où BHL fourre son nez il y a le bordel.
A force de vouloir être meilleur que les meilleurs nous nous sommes créé des problèmrd qui ont bien faillit nous anéantir et si nous ne faisons pas attention ils y arriveront.
À contrario et à titre d’exemple:
les algériens, les marocains, les maliens, les afghans, les iraniens, les tunisiens, les ivoiriens (et j’en passe) ont le droit de se montrer patriotes (et même racistes) et attachés à leur racines sans être qualifiés de populistes.
En résumé seuls les pays de culture judéo-chrétienne se voient refuser le droit légitime d’être patriotes, fiers de leur héritage et attachés à ces racines qui en ont fait des contrées civilisées ayant -avec Israël et quelques pays d’extrême Orient comme la Chine ou le Japon avec leurs religions et philosophies respectives- tout apporté au monde.
Si on avait fusillé BHL en son temps, la Yougoslavie avec son éclatement, ses centaines de morts, la Libye en plein cahot ne seraient pas ce qu’elles ont été ou ce qu’elles sont. BHL est un psychopathe dangereux comme Macron. Il est dommage que des politiques, soi-disant éclairés suivent ce genre d’abruti de bas étage.
Je trouve ces idées de Yoram Hazony très intéressantes. La volonté des élites Européennes, formulée d’abord par Kalergi, d’effacer les frontières Européennes pour instaurer une utopie, n’est rien d’autre qu’une nouvelle sorte d’impérialisme. Son Grand Prêtre est BHL et Macron l’un de ses affidiés. Merkel et May ne valent as mieux.
Signé: un patriote Français, admirateur d’Israel, le pays des patriotes par excellence.
J’ai eu un songe:
Et si les ÉLITES OCCIDENTAUX qui sont a la manœuvre partout dans toutes les sphères de la gouvernance favorisent la mixité en acceptant tout le continent africain et l’extrême et moyen-orient et sachant a quelle religion ils appartiennent et le danger qu’ils représentent pour la stabilité de nos propres pays, LES ACCEPTENT pour ne pas avoir a les combattre frontalement dans une guerre ou ils pourraient perdre tous les privilèges de leur STATUT et la destruction de leurs avoirs donc leurs richesses préférant les amadouer pour qu’ils acceptent de vivre parmi nous, ces élites savent que nous n’avons rien a gagner en les affrontant avec les armes a la main nos sociétés civiles ne sont pas ou ne sont plus prêt a combattre n’ayant plus cette fibre du guerrier contre un envahisseur éventuel d’ailleurs l’ont-ils déjà eu , i.e. SOUMISSION a l’allemagne NAZIE pour ne pas que paris soit détruite combien d’élites français passés par les armes a cette époque mis a part quelques résistants les vrais pas ceux de dernières minutes. La France a perdue son Vietnam et son Algérie alors comment pourrait-elle vaincre les disciples de Mohamed!!!
http://bonasavoir.over-blog.fr/2019/02/ce-peuple-qui-supportait-mal-la-loi-du-capital-se-serait-il-enfin-reveille.html
Je suis complètement en accord avec ce texte. Je vous invite a lire ce que j’ai publié sur mon blog.
Ce peuple qui supportait mal la loi du capital se serait-il enfin réveillé ?
La mondialisation a mené beaucoup de travailleurs à ne plus pouvoir accepter la sauvagerie de certaines situations.
Les derniers développements de la situation, en l’occurrence les manifestations des gilets jaunes, en sont la preuve.
Ces détenteurs de capital ont mené les institutions européennes à favoriser un libéralisme sauvage.
Le résultat de cette politique a fait que les peuples d’Europe, ne souhaitent qu’une chose, la mort de ces institutions européennes.
La mondialisation nous est présentée comme une inévitable évolution.
Alors que c’est une véritable régression et une agression contre l’ensemble des travailleurs occidentaux.
l’Europe est malade de son passé. L’ombre de Hitler plane encore comme un croquemitaine affreux. Mais qui s’est servi de LE PEN pour passer au pouvoir. Mittérand, le socialiste, ancien collabo des nazis. Vichiste sous pétain. Bref, Mittérand a réussi à imposer le socialisme, comme Hitler. Et le socialisme nous colle au basque comme une chienlie. Il est temps de passer au libéral. Et de redonner aux homme le goût de vivre. Mais c’est impossible. A cause de l’EURO, calqué sur le DEUTCHMARK, monnaie allemande, plus forte. Bref, le franc était à 1 francs l’euro représente 6.56 francs. Faites le calcul. Le coût de la vie a été multiplié par 3 mais le salaire est resté le même. Pendant que certains s’en mettait plein les fouilles, les européens ont perdu le coût de la vie. Plus de vacances, moins de resto, moins d’achat, bref moins de tout. Avant j’allais au ciné toutes les semaines, et je voyais deux films d’affilée. Aujourd’hui j’y vais une fois tout les six mois. Faites le compte.
A la conception américaine de la “démocratie libérale” s’oppose une certaine conception jacobine et française de la démocratie, que Talmon qualifie de “démocratie totalitaire”.
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Très juste : j’ai toujours pensé que la France n’avait jamais été une vraie démocratie ; et que la “République” française avait un côté totalitaire, dont le jacobinisme est un des aspects les plus marquants. J’exècre le jacobinisme et son mépris pour la “province”.
Là où les pères fondateurs américains ont bâti une Constitution fondée sur des bases judéo-chrétiennes solides (la prestation de serment du Président sur la Bible en étant un des symboles), les révolutionnaires – jacobins, comme par hasard – ont au contraire tout fait pour effacer toute référence au judéo-christianisme de nos institutions. Et comme par hasard, les USA sont le premier soutien à Israël, et la France la locomotive de l’antisémitisme version 2.0 qu’on appelle antisionisme.
LA FRANCE N’EST PAS UNE RÉPUBLIQUE MAIS UNE MONARCHIE
ou bien que l’on me prouve le contraire a voir tout ceux et celles proches du pouvoir qui se sont enrichie avec seulement leur grande gueule…
étonnant l’aveuglement des ouest européens qui ne veulent pas voir la réalité en face!
immigrationniste, anti nationaux, mondialistes, nostalgiques d’un passé révolu, tous se liguent
Pauvres intellectuels abrutis. Dans la prophétie de Daniel sur la fin des temps, il est question du roi du Nord, du Roi du Sud, du Septentrion, etc… et oui, ils existent encore des nations. des rois… ceux qui veulent un gouvernement mondial veulent Babel. Dieu a détruit Babel. C’est Dieu qui règnera sur terre bientôt et il règnera sur toutes les nations. YESHOUA est son nom.