
Le célèbre professeur de droit constitutionnel et Démocrate Alan Dershowitz a récemment déclaré «en tant qu’Américain et juif, je crains plus la gauche que la droite»
Etrangement, cette importante citation d’un homme de gauche, qui remet les choses à leur juste place, est absente de l’article que consacre Etienne Jacob à la montée des groupes de haine aux Etats-Unis (1). A ce point, il y a de quoi douter de l’honnêteté du journaliste dans son traitement de l’information.
En fait, tout laisse à croire qu’il a soigneusement sélectionné certains faits et laissé de côté les autres pour influencer l’opinion des lecteurs. Ce n’est pas du journalisme, c’est du militantisme politique : un journaliste n’est pas supposé donner son opinion mais présenter les faits au lecteur pour qu’il forme lui-même son opinion, contrairement à un éditorialiste ou l’analyste qui tape ces mots sur ce clavier.
Le journaliste (ou activiste avec une carte de presse ?) Etienne Jacob, commence très mal son article par une référence au dernier rapport annuel du Southern Poverty Law Center (SPLC).
Utiliser une machine de haine comme source d’un article pour dénoncer la haine
De deux choses l’une, et aucune ne lui vient en aide :
- Soit Jacob ne sait pas que le SPLC, jadis une organisation honorable et essentielle pour la défense des droits civiques, est devenu un organe de propagande de haine, une machine à dénoncer et broyer les conservateurs et blanchir la gauche, un virulent opposant au président Trump, soit il le sait et fait semblant de l’ignorer.
- Tout journaliste débutant sait que le SPLC inclut maintenant dans sa liste des “groupes haineux”, des personnalités et des organisations qui n’y auraient jamais figuré dans les années 70 et 80, simplement parce qu’ils défendent des positions politiques opposées à celles de la gauche.
- Exemple : La Fédération pour la réforme de l’immigration, qui en 2016 a poursuivi le SPLC en justice après avoir été incluse par l’organisme parce qu’il milite contre l’immigration illégale. Nous sommes très loin du KKK et des Black Panthers…
- Exemple : David Horowitz, ancien homme de gauche devenu conservateur, et directeur de Front Page magazine.
- Exemple : des Eglises locales opposées au mariage gay, comme le Family Research Council. Le vice-président exécutif de FRC, Jerry Boykin déclarait en 2017 à CBN News (2) : “Tout d’abord, le SPLC, vous devez comprendre, est probablement l’un des groupes les plus malfaisants en Amérique. Ils sont devenus une machine à gagner de l’argent et une organisation marxiste, anarchiste.”
- Exemple encore plus malsain : le docteur Ben Carson, célèbre neuro-chirurgien Noir et candidat Républicain à la présidence, qui a été nommé par Trump au poste de ministre du Développement urbain, a été inclus dans la liste des extrémistes du SPLC – puis discrètement retiré lorsque l’organisation a réalisé qu’elle était allée trop loin.
- Exemple scandaleux : Hirsi Ali, féministe d’origine somalienne, qui après avoir elle-même été victime d’une excision, milite contre la mutilation génitale pratiquée dans le monde musulman.
- Exemple honteux : L’institut conservateur de M. Dacus basé à Sacramento, spécialisé dans les cas de protection de la liberté religieuse, figurait sur la liste juste en dessous des Chevaliers du Ku Klux Klan de la côte pacifique.
- Exemple dégoûtant : Morton Klein, le président de la très ancienne et très honorable ZOA, Zionist Organisation of America, un homme intègre et que je connais bien, a été classé par le groupe comme extrémiste, parce que ZOA n’est pas une organisation juive de gauche.
- Le SPLC a une catégorie “groupes anti-musulmans”, mais pas de catégorie “groupe anti-chrétiens”.
- En 2017 CNN, ouvertement Démocrate, a publié “la liste des groupes de haine dans votre quartier” du SPLC pour presque immédiatement la supprimer et la remplacer par un lien vers le site internet du SPLC. L’article dressait la liste des 917 organisations figurant sur la très contestée “carte de la haine” du Southern Poverty Law Center, qui liste des groupes racistes comme la nation aryenne aux côtés d’organisations conservatrices classiques comme l’Alliance pour la défense de la liberté et le Family Research Council. (3)
“Je suis choqué que CNN ait publié ce rapport aussi faux du Southern Poverty Law Center”, a déclaré Mat Staver, fondateur et président de Liberty Counsel. “Il est offensant de mettre dans le même sac que le KKK, les néonazis et les tenants de la suprématie blanche, des organisations chrétiennes pacifiques qui condamnent la violence et le racisme. C’est l’incarnation même des fausses nouvelles et c’est pourquoi les gens ne font plus confiance aux médias.”
C’est pourtant exactement ce qu’a fait le journaliste du Figaro en comptant sur le peu de connaissance des lecteurs en s’appuyant sur cette organisation que même le FBI a cessé d’utiliser comme source – et c’est précisément pour ce genre de manque d’honnêteté que le public n’a plus confiance dans les médias.
Et pour couronner le tout, le Southern Poverty Law Center refuse d’inclure des groupes ultra-violents comme les Antifa dans sa liste, les qualifiants de “combattants de la liberté”.
Les statistiques qu’Etienne Jacob cache
- Prenant pour exemple le Daily Stormer, un des groupes racistes les plus actifs dans la diffusion de propagande antisémite et raciste, Clara Hill, chercheuse au département sur l’extrémisme à l’Anti Defamation League (ADL) explique (4) :
«Les groupes sont relativement petits et les sections sont généralement composées de deux à dix personnes»
D’après leur dernière campagne, Hill estime que le groupe ne compte qu’une cinquantaine de membres dans tout le pays.
- Quant aux membres du KKK, leur nombre est estimé entre 5 et 8000 sur tout le territoire américain (ils étaient 4 millions dans les années 20).
- Selon l’organisation START (Etude du terrorisme et réponse au terrorisme) de l’université du Maryland :
«Notre étude (5), qui repose sur les bases de données du gouvernement américain, a identifié 2 149 extrémistes islamistes, d’extrême gauche, d’extrême droite, qui se sont radicalisés et sont devenus des extrémistes violents et non violents aux États-Unis de 1948 à 2017.
https://www.start.umd.edu/news/new-data-updated-analysis-profiles-individual-radicalization-united-states
Les extrémistes d’extrême droite, précise START, constituent le groupe idéologique le plus important de cette base de données (922), suivis des extrémistes islamistes (496). Les autres se répartissent entre les extrémistes d’extrême gauche (367) et les personnes appartenant à la catégorie «question unique» – dont les croyances varient, mais comprennent des extrémistes anti-avortement, des nationalistes portoricains et des membres de la Jewish Defense League – soit 364 personnes.»
Quelles sont les activités des groupes néonazis ?
«L’une de leurs activités préférées est l’affichage», a déclaré Keegan Hankes, analyste spécialisé sur la surveillance des campagnes en ligne de l’extrême droite au Southern Poverty Law Center (SPLC) et que «C’est un risque assez faible et c’est un bon moyen d’attirer l’attention sur vous».
«Bien que les Juifs aient tendance à être leur ‘cible préférée’, ils encouragent également le racisme contre les personnes de couleur, les membres de la communauté LGBTQ, les femmes, et toute autre personne perçue comme «anti-blanc. Soit à peu près tout ce qui n’est pas un homme blanc hétérosexuel,» dit Hankes.
Globalement, les activités de ces groupes consistent principalement en la production d’ouvrages et de conférences.
Conclusion

Le Figaro a fait une erreur en confiant l’important sujet des groupes de haine à un journaliste trop fainéant pour faire un simple travail de recherche. Jacob s’est contenté de recopier une plaquette publicitaire – ce n’est pas du journalisme.
Dénoncer certains groupes de haine et oublier les autres a des conséquences très dangereuses pour la société, et Etienne Jacob porte une responsabilité, en cela que les groupes violents, s’ils ne sont pas mis en cause par les médias, se sentent légitimés dans leurs actes de violence.
Conor Barnes, un ancien anarchiste, expliquait au journaliste Tucker Carlson :
«Il y a [dans le mouvement] une très forte composante confessionnelle. On devient absolument sûr d’avoir raison. Et rien ne vous en détournera. Vous avez fixé votre cap et vous l’avez compris».
Mike Isaacson, professeur de droit criminel au John Jay College et militant Antifa qui a été récemment suspendu pour ses appels à la violence contre la Police, a soutenu l’idée que les militants Antifa ont le droit de répondre à la violence d’un message politique par la violence physique.
Je vous renvoie vers l’article que j’ai publié en décembre dernier “Extrémisme, haine et intolérance” (6), qui couvre l’ensemble des groupes de haine, et pas seulement les blancs suprémacistes.
Vous comprendrez pourquoi un homme de gauche comme le Professeur Alan Dershowitz affirme, malgré l’attentat contre la synagogue de Pittsburgh par un néonazi en octobre 2018 : « en tant qu’Américain et juif, je crains plus la gauche que la droite ».
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
https://www.youtube.com/watch?v=azhuuh_C2jk&feature=youtu.be
Merci encore pour toutes ces informations !
Pour nous juifs c’est depuis la nuit des temps :
père garde toi à gauche, garde toi à droite…
Le Figaro est devenu un quotidien de gauche ou pour le moins de centre-gauche.
Pour des sujets tel qu ‘Israel ou Trump il ne se distingue en rien de l’imMonde ou Aliénation. Il n’y a plus que Figarovox et Rioufol qui restent les derniers espaces de liberté.
Qui lit encore tous ces torchons ? Journaleux de droite ou de gauche,quelle différence ?
Qui lit encore ces torchons ? Certainement pas les habitués de Dreuz, mais des milliers d’autres les lisent, et en dénonçant leurs mensonges, nous faisons une œuvre de santé publique.
Merci Dr…one Grumberg! j’imprime.
Bien sûr que la gauche sans même aller jusqu’à l’extrême gauche est plus dangereuse que la droite car elle détient une arme aussi attrayante pour les imbéciles qui sont hélas nombreux, les revendications financières farfelues, le pendant des revendication territoriales de la droite aujourd’hui périmées du moins provisoirement. Aujourd’hui les imbéciles croient qu’il suffit de manifester pour fabriquer de l’argent pour les pauvres…avec ce genre d’idioties ils peuvent élire n’importe quel demeuré et bernie sanders en est un exemple, qui va détruire l’économie et au lieu de recevoir un actif sous forme de dépouilles des riches ils recevront…un gigantesque passif et finiront à la soupe populaire s’ils reçoivent même cette soupe…
Sur le sujet de la manipulation des faits par le milieu médiatique en vue de diaboliser les gens de droite, il me semble que nous avons en France un cas récent à relever :
Emmanuelle Gave (fille de Charles Gave et membre du parti Debout la France) a été piégée par le Camp du Bien : en conséquence de quoi elle a été écartée de la liste DLF pour les Européennes :
https://www.francetvinfo.fr/politique/debout-la-france/le-parti-de-nicolas-dupont-aignan-ecarte-une-candidate-potentielle-aux-europeennes-apres-la-decouverte-de-tweets-polemiques_3200557.html
Sa faute ? Entre autres, avoir twitté qu’il y a “trop de Noirs dans les courses de 100 mètres”.
Or quand on regarde de plus près, elle ne faisait que réagir à un papier du Monde affirmant qu’il y a trop de Blancs dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Et les journalistes ont évidemment “omis” de le dire, comme ils ont “omis” la fin du twitt de Mme Gave : “Moi je trouve qu’il y a trop de Noirs dans les courses de 100 mètres. On fait quoi alors ?”
PS : il est en revanche regrettable qu’Emmanuelle Gave ait aussi twitté qu’il ne fallait pas faire confiance aux nounous musulmanes. Ce genre de choses, on peut le penser, car c’est en bonne partie fondé, mais mieux vaut éviter de le dire en public.
Les articles du correspondant Nicolas Barotte sur l’Allemagne se basent surtout s’il ne se rapporte pas aux amis de l’arabo-gauchiste l’AFP aux médias les plus à gauche, DIE ZEIT et DER SPIEGEL.
Tout à fait d’accord pour reconnaitre que DREUZ fait oeuvre de salubrité publique en dénonçant les informations biaisées de journalistes “engagés” qui piétinent la charte de déontologie de leur métier.
En France c’est toute une génération d’élèves journalistes qui a été contaminée par le virus de la gauche…actif dans toutes les entreprises (subventionnées) de formation !
@JPG
Merci pour votre excellent article. Avant de le lire, j’avais été consulter le site internet du SPLC ce qui m’avait permis de me faire un avis sur la “neutralité” de cette organisation gauchiste.
Les commentaires scandalisés des lecteurs du Figaro ont du impressionner la redaction du Figaro qui a retiré cet article du website aprés seulement 24 heures.
Non, cet article n’a pas été retiré du site : je viens d’aller y faire un tour. Et en termes de commentaires, on en trouve aussi beaucoup pour cracher sur Trump et les USA, comme d’habitude sur le Figaro, ce torchon de gauche.