
Il y a une poudrière à la frontière du Venezuela et de la Colombie. Dans quelques heures, l’opposition vénézuélienne, dirigée par le président de l’Assemblée nationale Juan Guaidó, encouragé par les États-Unis et les 16 pays d’Amérique latine du groupe de Lima, prévoit d’allumer la mèche.
Une caravane humanitaire organisée par l’opposition est partie aujourd’hui pour la frontière, où les vivres et les médicaments transportés par les États-Unis ont été stockés. Guaidó promet d’apporter cette aide au Venezuela samedi. Le président Nicolás Maduro, qui insiste sur le fait qu’il n’y a pas de crise humanitaire, dit qu’il ne les laissera pas entrer.
Le sénateur Marco Rubio est récemment revenu de la frontière et a joué un rôle clé dans la conception de l’approche de l’administration Trump au Venezuela. Il a expliqué que l’opposition est “bien consciente des risques qu’elle court pour sa sécurité personnelle en entreprenant cela”.
Rubio a dit que l’enjeu est clair : “soit les militaires de Maduro bloqueront l’aide, et le monde verra à qui nous avons affaire”, soit l’aide “entrera et montrera que l’empereur est nu. Et à ce moment-là, je pense qu’on pourra voir un effet de cascade.”
Les États-Unis et des alliés comme le Brésil et la Colombie espéraient qu’en serrant les vis sur le régime, ils pourraient convaincre les militaires vénézuéliens de lâcher Maduro. Ils se trouvent maintenant confrontés à la perspective d’une impasse prolongée. L’opération de demain est la tentative la plus audacieuse à ce jour pour changer cette équation.
- Maduro a ordonné la fermeture de la frontière entre le Venezuela et le Brésil aujourd’hui et a déclaré qu’il envisageait de faire de même pour la Colombie. Il a déjà interrompu ses déplacements entre le Venezuela et trois îles qui servent de points d’escale à l’aide humanitaire.
- Les États-Unis et la région ont tout mis en œuvre pour changer le régime vénézuélien et veulent des résultats – rapidement. Le vice-président Mike Pence se rendra en Colombie lundi pour prononcer un discours et rencontrer les dirigeants du Groupe de Lima afin de “définir des mesures concrètes pour soutenir… une transition vers la démocratie”, indique la Maison-Blanche.
Il n’y a apparemment pas de plan B évident si l’armée vénézuélienne reste ferme. Bien que des actions secrètes soient possibles, nous sommes loin de tout consensus sur une intervention militaire, affirme Moisés Naím, un poids lourd de la politique étrangère et ancien ministre vénézuélien du commerce et de l’industrie.
“Le scénario le plus probable est qu’au cours des trois ou quatre prochains mois, le Venezuela n’aura presque plus accès à de l’argent liquide”, dit-il. “Le gouvernement n’aura pas l’argent pour fonctionner. Cela créera un nouveau scénario difficile à prédire.”
Deux clans internationaux s’affrontent
- Selon Naím, il semble que la Russie et la Chine, les bailleurs de fonds les plus puissants de Maduro, soient en train de couvrir leurs mises. Pékin aurait engagé des pourparlers avec l’opposition pour récupérer les 20 milliards de dollars qui lui sont dus par Caracas (bien que le ministère chinois des Affaires étrangères le nie).
- Moscou a vigoureusement soutenu le gouvernement de Maduro, du simple fait qu’il est rejeté par les Etats-Unis. Mais récemment la banque russe Gazprombank a gelé les comptes de la compagnie pétrolière d’Etat vénézuélienne PDVSA pour éviter les sanctions américaines – une décision aux implications politiques majeures.
“Donnez à Maduro quelques mois, et l’économie sera la pièce maîtresse de chaque conversation”, dit Naim. “C’est un pays qui ne produit plus rien. Ainsi, chaque tube de dentifrice, chaque morceau de pain doit être importé et payé à l’avance. … Comment dirige-t-on un pays comme ça ?
Entre-temps, le peuple vénézuélien continue de souffrir tandis que les médias – toujours du côté des pires dictateurs socialistes et communistes – affirment avec Maduro que tout va bien au pays.
“Entre-temps, le peuple vénézuélien continue de souffrir…” – il récolte ce qu’il a semé, le peuple vénézuélien, en votant socialiste depuis des années, et je ne vais pas verser un pleur sur son sort. D’autant plus qu’une fois cette crise surmontée, il continuera à élire des ‘sauveurs’ socialistes, voire communistes. Plus ça change, plus c’est la même chose là-bas.
Depuis leur libération du joug espagnol il y a quelque 2 siècles, ces pays d’Amérique du Sud débordant de richesses naturelles n’ont fait qu’osciller entre dictateurs communistes et dictateurs militaires. Ce n’est donc pas tant l’Espagne qui entravait leur développement, mais leurs peuples mêmes qui n’arrivent pas à trouver leur équilibre.
O combien vrai ! Qu’ils de débrouillent entre eux.
Mais ils ont des gisements pétroliers,alors finalement on va quand même s’en mêler ….
Quoi d’inconvenant si le peuple vénézuélien en tire profit ?
@ w
“On”, peut-être, mais pas nous autres aux Etats-Unis qui n’en avons rien à faire du pétrole vénézuélien : non seulement nous produisons suffisamment d’énergie pour couvrir nos propres besoins, mais nous exportons notre pétrole. Continuer à appliquer les sanctions, fournir de l’aide humanitaire, refuser de rencontrer M. Maduro et souhaiter bonne chance aux Vénézuéliens, c’est tout et ça suffit.
Ce Maduro ressemble de façon troublante à Sadam Hussein.
Je le vois bien se balancer au bout d’une corde !!!
La solution se dégagera d’elle même le jour où, faute de trésorerie, Maduros ne pourra plus payer ses militaires.