Publié par Gaia - Dreuz le 27 février 2019

Source : Marianne

Devant le tollé suscité par son “hijab de running”, Decathlon annonce ce mardi 26 février renoncer “à l’heure qu’il est” à commercialiser le produit.

Le community manager Yann n’aura pas suffi. Ce mardi 26 février, au bout de deux journées passées à répondre à la polémique déclenchée par la commercialisation d’un “hijab de running”, c’est-à-dire un voile islamique qui recouvre tout la chevelure, Decathlon renonce finalement à vendre le vêtement. Après avoir laissé ses collaborateurs justifier l’initiative sur les réseaux sociaux, Xavier Rivoire, le directeur de communication de la marque française l’a lui-même annoncé ce revirement au micro de la radio RTL : “Nous prenons effectivement décision, en toute responsabilité, en ce mardi soir de ne pas commercialiser à l’heure qu’il est ce produit en France“. Et d’ajouter : “Nous ne souhaitons pas entrer dans les polémiques, nous entendons ce qui est dit, et nous sommes ouverts au dialogue“. La volte-face est spectaculaire.

Après l’ébruitement de la décision initiale de Decathlon, notamment par Marianne, les critiques s’étaient rapidement multipliées. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a par exemple sévèrement tancé l’initiative, ce mardi sur RTL : “C’est légal mais c’est une vision de la femme que je ne partage pas. J’aurais préféré qu’une marque française ne promeuve pas le voile“. Le président du Sénat Gérard Larcher – “faire de l’argent de tout n’est sans doute pas dans mon éthique” – , ainsi que François Bayrou ont également désapprouvé , de même que la députée LREM Aurore Bergé : “Qu’une marque de sport française augmente demain ses ventes (parce que c’est bien là son seul sujet) en vendant un signe non seulement religieux mais aussi d’assignation à résidence des femmes, ça devrait tous nous interroger“. Pas de quoi, alors, faire broncher Decathlon.

Pendant 36 heures, le community manager de la marque, Yann, s’est échiné à “assumer” cette décision commerciale. “Nous nous concentrons sur la démocratisation de la pratique du sport“, a-t-il répété aux internautes qui l’interpellaient. Il va désormais devoir changer son argumentation. 

Entre-temps, Decathlon a reçu “plus de 500 appels et mails” critiques – dont certains très agressifs – en une demi-journée, a annoncé la marque sur Twitter. Des appels au boycott ont été lancés, notamment de la part de Nicolas Dupont-Aignan. Sans se montrer aussi vindicative, Aurore Bergé a elle précisé qu’elle ne se rendrait plus dans les magasins de l’enseigne : “Le sport émancipe. Il ne soumet pas. Mon choix de femme et de citoyenne sera de ne plus faire confiance à une marque qui rompt avec nos valeurs“. Un mécontentement pris en compte par l’entreprise française ? Dans son communiqué, elle préfère insister sur les “menaces” qu’auraient subies ses collaborateurs.

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