Publié par Jean-Patrick Grumberg le 3 mars 2019
Ce que le public pense des journalistes selon l’étude de la Columbia Journalism Review (1), un média professionnel destiné aux journalistes, qui penche à gauche (2), et publié par l’Université de Columbia.

En 1975, après le Watergate, la confiance du public dans les médias était de 80%. Aujourd’hui, par leur seule activité quotidienne – et cela a commencé bien avant l’arrivée d’Internet – les médias sont tombés à un niveau embarrassant. Les journalistes en ont fait l’institution que les gens considèrent comme la moins crédible de toutes. Pire que les politiciens !

Si vous lisez ces lignes, c’est probablement que vous suivez Dreuz.info, et que vous n’avez probablement plus une grande confiance ou plus confiance du tout dans les médias. Vous avez cherché des moyens alternatifs de vous informer, et vous avez découvert Dreuz et d’autres sites internet d’information. Vous nous avez testés, et après un certain temps, lorsque vous avez constaté que nos informations ne sont pas des Fake News, que nous ne diffusons pas de propagande et que nos analystes expriment leur opinion avec honnêteté sur la base des faits, vous nous êtes restés fidèles.

Vous ne partagez pas toutes nos opinions – et pourquoi les partageriez-vous ? Est-il humainement raisonnable, ou bénéfique, ou même possible d’imaginer être d’accord sur tout. Ça n’a pas de sens, et cela ne sert à rien de bon.

Pour les raisons évoquées ci-dessus, vous allez peut-être penser que cet article enfonce des portes ouvertes.

Ne le croyez pas.

Il existe une règle d’or en communication. Pour faire passer un message, il faut constamment enfoncer le même clou. Avec le temps, il finit par être intégré dans les repères de pensée des gens puis dans l’inconscient collectif. Et il n’existe pas d’œuvre plus noble que d’aider les gens à s’éloigner des médias.

Mais tout n’est pas gagné.

L’habitude nous réconcilie avec tout – (E. Burke)

Sur la route de l’indépendance du journal télévisé du soir, ou de l’information en continu, il reste sur une étape à franchir : la résistance aux habitudes. Mais la digue est en train de céder.

Avant de rappeler que les journalistes n’ont personne d’autre à blâmer qu’eux-mêmes de ce qui leur arrive, car c’est eux et personne d’autre qui ont détruit le formidable capital dont ils disposaient : la crédibilité, je veux expliquer ici pourquoi les gens parviennent encore à la fois à croire et ne pas croire ce qu’ils entendent.

“Tout ne peut pas être faux”, ou l’envie de faire confiance

La nature humaine est pleine de contradictions. Si quelqu’un vous ment une fois, vous aurez du mal à le croire la fois suivante. S’il vous ment régulièrement, vous ne le croirez plus du tout – et pourtant, vous continuerez à croire certaines choses qu’il vous dira, si elles correspondent à ce que vous pensez déjà – même si c’est erroné – si ça ne choque pas l’idée préconçue que vous vous êtes faites, ou si avez tout simplement envie de croire ce qu’on vous dit sur un sujet que vous ne connaissez pas bien et sur lequel vous ne sentez pas le besoin de vous méfier. Tel est le cerveau humain et tel, il fonctionne avec les médias.

De plus, il est plus confortable de faire confiance, relâcher sa garde et se détendre, que de se méfier, et être constamment sur le qui-vive, sur la défensive. Pour cela, nous avons envie de nous dire “tout ne peut pas être faux”, parce que cela élargit notre zone de confort, notre envie de pouvoir faire confiance.

Notre esprit logique n’aime pas se l’avouer, c’est un défi apparent à notre intelligence, à notre esprit cartésien, mais nous sommes ainsi faits de contradictions, d’idées conflictuelles avec lesquelles nous cohabitons très bien.

Le réflexe naturel est donc pour beaucoup d’allumer la télévision pour regarder les informations – en sachant qu’ils vont être désinformés – mais “tout ne peut pas être faux”. Sur les nombreux sujets abordés, les gens en connaissent peu, et ils ont besoin de croire pour savoir.

L’occultation, pire que les Fake News

Les Fake News que diffusent les médias à longueur de journée sont dépassées par un danger plus pernicieux pour la démocratie : l’occultation.

L’occultation d’un fait a ceci de grave que si les médias ne vous avaient pas caché l’information, vous auriez porté un jugement différent. Si les journalistes ne vous disent pas que le Hamas tire des roquettes sur la population israélienne, et ne vous parlent que des tirs israéliens, vous ne pouvez pas le deviner, et vous pensez qu’Israël est l’agresseur. Si les médias vous cachent que les agressions homophobes sont majoritairement commises par des mahométans décrits comme “français”, vous allez naturellement penser, c’est ce que veulent les journalistes, que les Français sont homophobes.

Comment pouvez-vous savoir que le président Trump est le président le plus pro-Noir depuis longtemps – plus qu’Obama en fait – si aucun média ne vous dit jamais ce qu’il a fait en ce sens, si jamais aucun commentateur politique noir n’est invité à témoigner, et si, au contraire, les journalistes le traitent de raciste du matin au soir.

Comment savez-vous si vous ne savez pas ?

Comme pouvez-vous élire un président si les médias n’enquêtent pas sur son passé et ce qu’il a fait, s’ils cachent ses déclarations qui dérangent, et ne vous disent pas vraiment qui il est ? Vous allez voter à la tête du client, si les informations importantes vous sont cachées ? Hélas, la réponse est oui.

Internet et les réseaux sociaux

Sur les réseaux sociaux, on trouve le pire et le meilleur, contrairement aux médias, où l’on ne trouve que le pire. Les Fake news y pullulent, oui. Mais avec une nuance très importante qui n’est jamais évoquée : la forte diversité d’opinion et l’égal poids de l’opinion de chacun – personne ne domine l’information ou la monopolise.

  • Une Fake news à la télé, personne ne la contredit. Le mal est fait. Et personne ne vous a alerté.
  • Sur Instagram, Facebook ou Twitter, une Fake news ne reste pas plus de 30 secondes sans être attaquée, dénoncée, et démolie preuves à l’appui. A vous ensuite de faire votre propre analyse, et de penser par vous-même : aucun journaliste ne vous vrille des mots clefs dans la tête.
  • Sur les réseaux sociaux, vous découvrez instantanément toutes les informations qui sont cachées par les médias. Et lorsqu’une information est fausse ou déformée… ah je plains son auteur !

Et bien grand leur fait, 28% des gens s’informent désormais sur internet, et 12% sur les réseaux sociaux, soit autant qu’à la télévision (40%), qui perd toute son avance et sa première place – et consacre la disparition du monopole que possédaient les médias traditionnels.


Et 6% lisent encore les journaux et les magazines ! C’est la fin.

Conclusion

Les médias penchent à gauche. Lorsque ce qu’ils publient tombe dans l’oreille d’une personne de gauche, elle est satisfaite, et elle a tendance à les croire. C’est logique, oui ?

Oui ?

Et bien non.

Même à gauche, la confiance s’est effritée ! Seulement 26% des personnes qui se définissent comme Démocrates ont confiance dans les médias (1).

Le voilà, le signe du glissement vers l’abîme que je vous prédis. Et à droite, mais c’est logique puisque les journalistes sont biaisés vers la gauche, il n’y a plus que 5% qui ont encore confiance ! Et ils ont bien raison ! Ne croyez pas un mot de ce qu’ils disent – et j’insiste : rien. Pas un mot.

Encore une fois, les journalistes et les rédactions ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes : personne ne les a aidés à s’auto-détruire, ils l’ont fait tout seuls comme des grands. Internet se contente de les achever parce qu’ils nous ont préparé le travail.

Et les Américains ont plus confiance dans le président Trump – qui est attaqué en permanence par les médias et les Démocrates – que dans les médias : sa côte de popularité est en ce moment à 49% (52% il y a 10 jours), et 93% des Républicains approuvent son travail.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

  1. CJR
  2. Media Bias Factcheck

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir chaque jour notre newsletter dans votre boîte de réception

Si vous êtes chez Orange, Wanadoo, Free etc, ils bloquent notre newsletter. Prenez un compte chez Protonmail, qui protège votre anonymat

Dreuz ne spam pas ! Votre adresse email n'est ni vendue, louée ou confiée à quiconque. L'inscription est gratuite et ouverte à tous

En savoir plus sur Dreuz.info

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading