Avec la démission de la ministre et présidente du Conseil du Trésor, Jane Philpott, ce qui semblait être une vengeance de l’ex-ministre de la justice, l’autochtone Mme Jody Wilson-Raybould, ressemble maintenant à une règlement de compte entre les Anglos-Canadiens du Rest of Canada (ROC) et les Québécois.
La ministre Philpott, originaire de l’Ontario, est une bonne amie de Mme Wilson-Raybould et a déclaré, lors de sa démission le 4 mars, ne plus faire confiance au Premier Ministre Trudeau.
Le 7 février dernier, un article du Globe and Mail a révélé que le bureau du Premier Ministre avait exercé des pressions sur la ministre de la Justice et Procureure Générale, Jody Wilson-Raybould afin d’obtenir un règlement hors cour pour la firme SNC-Lavalin. Reléguée depuis le 14 janvier 2019 au ministère des Anciens combattants, Mme Raybould a confirmé devant le Comité de la justice qu’elle avait subi des pressions «inappropriées» mais pas illégales.
Durant son témoignage dévastateur, du 27 février, Mme Wilson Raybould a clairement mis en cause Justin Trudeau et son entourage du fait qu’ils ont tenté de la faire changer d’avis, mais n’a jamais expliqué pourquoi, en dépit de l’échéancier électoral, elle a refusé obstinément d’accorder à la firme SNC Lavalin un Accord de Poursuite Suspendue (APS) qui aurait permis à la firme d’ingénierie d’éviter une comparution devant un tribunal tout en l’obligeant à payer une forte amende de plusieurs millions.
Fait étrange: Ni Mme Wilson-Raybould, ni Mme Philpott n’ont quitté le Parti Libéral. Comme si elles attendaient que Trudeau démissionne.
La firme d’ingénierie AECON dont le siège social est à Toronto a aussi connu des problèmes de corruption. Mais lorsque ses dirigeants ont voulu vendre AECON à l’entreprise chinoise CCCC International Holding, l’an dernier, Ottawa a bloqué la proposition de rachat, une transaction évaluée à 1,5 milliard de dollars, pour des raisons liées à la sécurité nationale.
Les Conservateurs d’Andrew Scheer avaient demandé à Trudeau de bloquer la vente. Le Canada anglais a applaudi au «sauvetage» d’AECON.
Le témoignage de Mme Wilson-Raybould
Mme Wilson Raybould, a décrit son témoignage comme étant « sa vérité ».
D’après Mario Dumont :
… Son propos était réellement construit pour provoquer le maximum de dommages. L’implication directe de Justin Trudeau, la référence à l’ingérence fatale de Richard Nixon, l’utilisation de l’expression « menaces voilées », tout concourait à créer un feu d’artifice de nuisance.
Dans un témoignage aussi soigneusement préparé, Mme Wilson-Raybould a dû peser ses mots. Elle a assez d’expérience politique pour jauger l’impact politique de ses mots. (…) elle a livré son témoignage en connaissance de cause, sachant que certains l’utiliseraient pour réclamer la démission de Justin Trudeau. (…) Si ce témoignage fracassant (…) a existé, c’est parce que le Globe and Mail a révélé cette histoire d’ingérence il y a trois semaines.
En tout respect pour le journalisme d’enquête, le type du Globe n’a pas débusqué l’histoire en rampant dans les conduits d’aération des édifices d’Ottawa. Quelqu’un lui a tout raconté. (…) Mme Wilson-Raybould a beau se présenter comme une personne pure et intègre, elle n’a quand même pas démissionné avec fracas pour exposer directement l’ingérence politique sur la place publique. C’est un coulage à un journal qui a révélé le tout.
Lise Ravary, elle non plus, ne croit pas à la grande vertu de Mme Wilson-Raybould. Dans sa chronique au journal de Montréal du 1er mars elle écrit :
Si SNC-Lavalin est trouvée coupable, on ne donnera pas cher de la plus importante firme d’ingénierie au pays avec ses 9000 employés et 50 000 autres dans le monde. Elle sera vendue à des intérêts étrangers ou démantelée.
Le gouvernement aurait souhaité qu’on permette à SNC-Lavalin de conclure un accord de réparation, payer une gigantesque amende, se réorganiser et accepter d’être surveillée.
Une procédure 100 % légale utilisée partout qui aurait dû s’appliquer dans le cas de SNC-Lavalin, croit Terence Corcoran, le doyen des chroniqueurs d’affaires de Toronto : « Ils auraient pu prendre exemple sur Siemens. L’Allemagne, elle, a protégé son fleuron en ingénierie.
(…) Ailleurs dans le monde, les entreprises sont rarement poursuivies au criminel dans des affaires de corruption. Coincés dans des affaires de corruption massive, Walmart, Siemens, Petrobas et Alstom ont payé des milliards en réparation pour éviter les tribunaux.
Siemens, pour qui la corruption était devenue une seconde nature, a dû verser 1,6 G$ en réparation dans les années 2000.
Siemens comptait alors 475 000 employés.
Malheureusement, le cœur de l’affaire SNC-Lavalin nous échappe toujours. Madame Wilson-Raybould ne peut pas, pour l’instant, expliquer pourquoi la direction des poursuites pénales a décidé que SNC-Lavalin n’était pas admissible à un accord de réparation.
Là est le nœud de l’affaire. Pourquoi ?
Quelques faits pour s’y retrouver
Selon Alec Castonguay de la revue l’Actualité (8 février) :
l’entreprise sans l’acculer à la faillite ou la rendre vulnérable à une prise de contrôle étrangère.
- Depuis 2015, SNC-Lavalin est accusée par la justice canadienne de fraude et de corruption afin d’obtenir des contrats en Libye entre 2001 et 2011. Ce ne sont pas de petits montants : 48 millions de dollars en pots-de-vin et 130 millions de dollars en dommages infligés à des organisations locales.
- cette époque, SNC-Lavalin était dirigée par des voyous en cravate, comme l’ont démontré la commission Charbonneau et l’enquête criminelle sur l’octroi du contrat du CUSM. Les peines pour les coupables sont parfois légères, comme l’a souligné avec aplomb le chroniqueur Yves Boisvert dans le cas de Pierre Duhaime. Mais tout ceci a forcé SNC-Lavalin à faire le ménage dans ses pratiques.
- En février 2018, le gouvernement fédéral a amendé le Code criminel pour rendre possible la conclusion d’un accord de réparation ou d’un accord de poursuite suspendue. Ce type d’accord force la compagnie fautive à reconnaître ses responsabilités, à renoncer aux avantages obtenus par ses manœuvres frauduleuses et à payer une amende, souvent salée. Des dispositions semblables existent en Grande-Bretagne, aux États-Unis, aux Pays-Bas et en Australie, notamment. L’objectif étant de faire payer
Cet ajout au Code criminel visait essentiellement à trouver une porte de sortie à SNC-Lavalin. C’est Jody Wilson-Raybould, alors ministre de la Justice, qui a procédé à cet ajout.SNC-Lavalin, c’est près de 52 000 employés dans 50 pays, avec des revenus de 9 milliards de dollars. C’est l’un des sièges sociaux les plus importants du Québec. Au Canada, c’est 9000 emplois.
Depuis 2017, les nouveaux dirigeants de SNC-Lavalin, qui tentent de remettre le navire à flot, demandent au gouvernement fédéral d’éviter un procès qui mettrait à mal l’entreprise. Sa réputation, déjà amochée, souffrirait encore. Si elle est reconnue coupable, elle pourrait perdre la possibilité d’obtenir des contrats du gouvernement fédéral pendant 10 ans, se voir inscrite sur la liste noire de la Banque mondiale et interdite de soumissionner dans plusieurs pays où il y a des clauses d’éthiques dans les appels d’offres. Bref, les milliers d’emplois seraient à risque, tout comme le fonds de pension des retraités, sans compter l’argent des épargnants de la Caisse de dépôt et placement, l’un des plus importants actionnaires de SNC-Lavalin.Pour éviter ce scénario, SNC-Lavalin fait du lobby auprès du gouvernement depuis des mois. Selon le registre des lobbyistes, une cinquantaine de rencontres ont eu lieu avec des fonctionnaires, des députés et des conseillers à Ottawa. Quatorze de ces rencontres se sont déroulées avec le principal conseiller de Trudeau, Gerald Butts, le conseiller de Trudeau pour le Québec, Mathieu Bouchard (qui est également avocat) et le responsable des politiques publiques au cabinet, Elder Marques. Les procureurs fédéraux ont refusé de négocier une entente hors cour avec SNC-Lavalin, malgré la nouvelle possibilité dans le Code criminel.
Il y a (…) eu des discussions entre Justin Trudeau, ses conseillers et la ministre de la Justice de l’époque, Jody Wilson-Raybould, sur le cas de SNC-Lavalin. Après tout, le gouvernement venait de modifier le Code criminel pour permettre une nouvelle voie juridique.Ce type de discussion est non seulement permis, il est souhaitable lorsque des dossiers ont des répercussions politiques importantes. Celui qui a défini la marche à suivre dans ce domaine au sein du Commonwealth est le procureur général britannique Sir Hartley Shawcross, en 1951. Le «Principe de Shawcross», adopté par le gouvernement canadien dans son fonctionnement, veut que le ministre de la Justice, qui est également procureur général du Canada, puisse parler avec ses collègues du cabinet, le premier ministre, des juristes, des experts, des juges à la retraite ou des professeurs de droit pour se faire une meilleure idée de la marche à suivre dans des cas particulièrement épineux. Une fois sa décision prise, si le ministre de la Justice veut émettre une directive précise à ses avocats, prendre carrément en main un dossier ou changer la décision de ses fonctionnaires qui œuvrent au Service des poursuites pénales, il doit le faire par écrit, et publier le tout dans la Gazette officielle du Canada. C’est un processus balisé et public. Pas de décision en cachette. Le gouvernement doit ensuite assumer les conséquences politiques de son intervention dans le système de justice. C’est rare, mais ça se fait. (…) cette disposition a été utilisée cinq fois depuis dix ans, dont deux fois par Jody Wilson-Raybould elle-même. Cela ne s’est pas produit dans le cas de SNC-Lavalin. Jody Wilson-Raybould a refusé net d’intervenir cet automne. Selon ce que le Globe and Mail rapporte, elle souhaitait que ses procureurs prennent leurs propres décisions, sans se mêler du dossier. Le journal torontois confirme que le cabinet Trudeau n’a pas ordonné à la ministre d’agir, ne lui a rien imposé, mais aurait fait des pressions pour qu’elle bouge .
C’est là le nœud de l’histoire. La zone grise politiquement délicate. Y a-t-il eu des pressions ? Si oui, lesquelles ? Est-ce que Trudeau et ses conseillers ont franchi la ligne définit par le «Principe Shawcross», celle de l’indépendance du ministre de la Justice ? Et si oui, pourquoi la ministre Wilson-Raybould n’a pas démissionné sur le champ cet automne ?
Ce n’est pas parce qu’une ministre demande à ses avocats, publiquement et par écrit, d’emprunter cette voie, que la négociation va aboutir. Si SNC-Lavalin est de mauvaise foi ou refuse de mettre de l’eau dans son vin, les fonctionnaires fédéraux ont toujours le choix de mettre fin à la discussion et d’amener l’entreprise jusqu’au procès.
Que Justin Trudeau et ses conseillers évoquent cette possibilité avec la ministre tombe sous le sens. Ne pas le faire lui aurait été vivement reproché plus tard, compte tenu de l’importance de SNC-Lavalin au Québec et au Canada.
Si le nouveau ministre de la Justice, le Québécois David Lametti, souhaite explorer la possibilité d’un règlement hors cour avec SNC-Lavalin — avec des pénalités importantes à la clé, mais sans un procès risqué — sa collègue au cabinet, Jody Wilson-Raybould, vient de lui compliquer sérieusement la vie. À lui et à tout le gouvernement, qui est maintenant coincé avec cette controverse politique.
C’est pourquoi j’aimerais tant savoir pourquoi elle a refusé d’utiliser les outils à sa disposition afin de s’assurer que tout a été tenté dans ce dossier délicat? Pourquoi les considérations politiques, évidentes, n’ont pas pesé dans la balance de son jugement? Je ne porte pas SNC-Lavalin dans mon cœur. Pas du tout. L’entreprise mérite de payer pour ses fautes et c’est ce que ses nouveaux dirigeants semblent vouloir faire.
Mais force est de constater que le bras de fer entre l’ancienne ministre de la Justice et le cabinet de Justin Trudeau a rendu l’entreprise et ses employés plus vulnérables. (…) »
D’après Yves Boisvert, du journal La Presse (2 mars) :
Aux États-Unis, depuis une quinzaine d’années, on compte entre 20 et 40 de ces ententes avec des sociétés multinationales énormes. Le Royaume-Uni, les Pays-Bas, qui ne sont pas réputés fervents de la corruption, ont ce même genre d’outil juridique.
SNC-Lavalin est une des rares multinationales ayant pignon sur rue à Montréal. Ceux qui y travaillent n’ont rien à voir avec la corruption au plus haut niveau. Si vraiment les strictes conditions sont réunies, un APS n’est donc aucunement une manière d’être mou envers les corrompus ou de passer l’éponge sur des pratiques criminelles.
Les Américains, au contraire, estiment que c’est un outil excellent pour récupérer des sommes volées au public, faire survivre l’entreprise réhabilitée, envoyer un message aux dirigeants (qui eux sont toujours susceptibles d’être condamnés) et préserver des éléments économiques stratégiques.
Conclusion
Au Québec, un proverbe dit « la vengeance est douce au cœur de l’Indien ».
Selon Daniel Nadeau d’Estrie Plus.Com (un journal sur Internet) :
(…) (M)adame Wilson-Raybould semble avoir la volonté d’affronter son chef en public. Elle ne peut ignorer qu’elle peut lui porter des coups mortels en cette année électorale. Son ego semble prendre le pas sur sa loyauté envers son chef et son parti. Qu’importe les motivations de madame Wilson-Raybould, celle-ci fait la preuve de sa déloyauté envers son premier ministre, ses collègues du conseil des ministres et des membres du caucus libéral. Si ce n’était que cela (...)
Le Québec Bashing
« (…) (L)’affaire SNC-Lavalin s’accompagne d’une résurgence de sentiments anti-Québec au Canada. C’est du déjà vu. Cette « crise politique toute canadienne » met en valeur des propos outranciers chez nos voisins du Canada anglais à l’égard du Québec.
On assimile la volonté de Justin Trudeau et de son gouvernement à proposer un accord de réparation à SNC-Lavalin à du copinage et du favoritisme envers le Québec. Cette province récalcitrante, jamais satisfaite qui est une empêcheuse de tourner en rond et qui se permet de refuser les pipelines sur son territoire.
Le premier ministre libéral Justin Trudeau est accusé de favoritisme envers le Québec corrompu. Le même Justin Trudeau qui refuse de reconnaître les droits nationaux du Québec.
Par ailleurs, cette crise politique met à mal les relations entre les blancs colonisateurs et les nations autochtones du pays. La ministre de la Justice déchue, Jody Wilson-Raybould, représentait pour le gouvernement Trudeau le symbole de la réconciliation entre les Amérindiens et le peuple canadien. Il faut admettre qu’aucun gouvernement n’a mis autant d’efforts pour « réparer » les relations entre le Canada et les nations autochtones.»
En définitive, cette Affaire SNC-Lavalin donne l’occasion au Rest of Canada (ROC) de régler ses comptes avec le Québec!
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.
Sources :
- http://estrieplus.com/contenu-snc_lavalin_quebec_canada_daniel_nadeau-1844-46186.html
- https://nationalpost.com/news/politics/andrew-scheers-full-statement-calling-for-justin-trudeaus-resignation-over-snc-lavalin-scandal
- https://www.journaldequebec.com/2019/03/01/elle-veut-la-tete-de-trudeau
- https://www.journaldequebec.com/2019/03/01/justin-dans-leau-bouillante
- https://lactualite.com/politique/2019/02/08/et-si-justin-trudeau-avait-raison-pour-snc-lavalin/
- https://www.thestar.com/politics/political-opinion/2019/02/07/jody-wilson-raybould-speaks-volumes-with-her-silence.html
- https://www.lapresse.ca/debats/chroniques/yves-boisvert/201903/01/01-5216727-pleurnicheries-canadiennes.php
- https://lactualite.com/actualites/2019/02/18/chronologie-snc-lavalin-et-jody-wilson-raybould/
- https://lactualite.com/politique/2019/02/28/la-ligne-de-faille-absolue-dans-laffaire-snc-lavalin/
- https://www.macleans.ca/politics/ottawa/how-many-times-did-jody-wilson-raybould-need-to-say-no/
- https://www.theglobeandmail.com/news/politics/conservatives-call-for-national-security-review-of-aecon-sale-to-chinese-company/article37895752/
- https://www.ledevoir.com/opinion/editoriaux/547653/snc-lavalin-assez-d-hypocrisie
- https://misrelate.com/canada/billions-at-stake-for-snc-lavalin-a-corruption-charge-will-deprive-the-firm-of-federal-contracts-for-10-years/
je suis désolé mais je suis totalement en désaccord …. mon opinion est qu’il ne faut jamais que un 1ier Ministre puisse être supérieur au ministère de la justice … il faut absolument avoir un mur d’éthique pour les séparer et c’est cela qui est arriver …. car la Cie SNC-Lavalin a de trop nombreuse reprise a frauder + les fraudeurs a coût de millions ont pas fait de prison car dans le système Canadien lors que les procédures en justice sont trop long alors c’est * * l’arrêt Jordan * * bref ont oublie les poursuites et ainsi les gens sont libre …. c’est la raison pour le quelle les anglos sont en furie …
moi inclut
Bonjour Michel !
Vous avez parfaitement le droit d’être en désaccord!
J’aimerais simplement souligner le fait que les dirigeants qui ont commis les nombreuses fraudes ne sont plus dans l’entreprise et que les nouveaux dirigeants essaient de maintenir la firme à flot.
En ce qui concerne, l’arrêt Jordan, il n’y a que M. Bebawi qui en a bénéficié. De plus, il fait toujours l’objet d’accusations reliées à SNC-Lavalin dans un dossier parallèle où il est notamment accusé de fraude et de corruption d’un agent public étranger en Libye.
L’entreprise SNC-Lavalin elle-même est toujours accusée de corruption.
Si la firme ontarienne AECON avait bénéficié de l’arrêt Jordan, vous seriez moins indigné?
Désolé Magali, mais Frank a raison.
Le texte du par. 3 de de l’article 715.32 du Code criminel est parfaitement clair:
Conditions préalables
715.32 (1) Le poursuivant peut négocier un accord de réparation avec une organisation à qui une infraction est imputée, si les conditions suivantes sont réunies:
a) il est d’avis qu’il existe une perspective raisonnable de condamnation pour l’infraction;
b) il est d’avis que l’acte ou l’omission à l’origine de l’infraction n’a pas causé et n’est pas susceptible d’avoir causé des lésions corporelles graves à une personne ou la mort, n’a pas porté et n’est pas susceptible d’avoir porté préjudice à la défense ou à la sécurité nationales et n’a pas été commis au profit ou sous la direction d’une organisation criminelle ou d’un groupe terroriste, ou en association avec l’un ou l’autre;
c) il est d’avis qu’il convient de négocier un tel accord dans les circonstances et qu’il est dans l’intérêt public de le faire;
d) le procureur général a donné son consentement à la négociation d’un tel accord.
Facteurs à prendre en compte
(2) Pour l’application de l’alinéa (1)c), le poursuivant prend en compte les facteurs suivants :
a) les circonstances dans lesquelles l’acte ou l’omission à l’origine de l’infraction a été porté à l’attention des autorités chargées des enquêtes;
b) la nature et la gravité de l’acte ou de l’omission ainsi que ses conséquences sur les victimes;
c) le degré de participation des cadres supérieurs de l’organisation à l’acte ou à l’omission;
d) la question de savoir si l’organisation a pris des mesures disciplinaires à l’égard de toute personne qui a participé à l’acte ou à l’omission, parmi lesquelles son licenciement;
e) la question de savoir si l’organisation a pris des mesures pour réparer le tort causé par l’acte ou l’omission et pour empêcher que des actes ou omissions similaires ne se reproduisent;
f) la question de savoir si l’organisation a identifié les personnes qui ont participé à tout acte répréhensible relatif à l’acte ou à l’omission ou a manifesté sa volonté de le faire;
g) la question de savoir si l’organisation ou tel de ses agents ont déjà été déclarés coupables d’une infraction ou ont déjà fait l’objet de pénalités imposées par un organisme de réglementation ou s’ils ont déjà conclu, au Canada ou ailleurs, des accords de réparation ou d’autres accords de règlement pour des actes ou omissions similaires;
h) la question de savoir si l’on reproche à l’organisation ou à tel de ses agents d’avoir perpétré toute autre infraction, notamment celles non visées à l’annexe de la présente partie;
i) tout autre facteur qu’il juge pertinent.
Facteurs à ne pas prendre en compte
(3) Malgré l’alinéa (2)i), dans le cas où l’infraction imputée à l’organisation est une infraction visée aux articles 3 ou 4 de la Loi sur la corruption d’agents publics étrangers, le poursuivant ne doit pas prendre en compte les considérations d’intérêt économique national, les effets possibles sur les relations avec un État autre que le Canada ou l’identité des organisations ou individus en cause.
2018, ch. 12, art. 404.
(https://www.canlii.org/fr/ca/legis/lois/lrc-1985-c-c-46/derniere/lrc-1985-c-c-46.html#art715.32par3)
Et l’art. 3 de la Loi sur la corruption d’agents publics étrangers:
Corruption d’agents publics étrangers
3 (1) Commet une infraction quiconque, directement ou indirectement, dans le but d’obtenir ou de conserver un avantage dans le cours de ses affaires, donne, offre ou convient de donner ou d’offrir à un agent public étranger ou à toute personne au profit d’un agent public étranger un prêt, une récompense ou un avantage de quelque nature que ce soit :
a) en contrepartie d’un acte ou d’une omission dans le cadre de l’exécution des fonctions officielles de cet agent;
b) pour convaincre ce dernier d’utiliser sa position pour influencer les actes ou les décisions de l’État étranger ou de l’organisation internationale publique pour lequel il exerce ses fonctions officielles.
Peine
(2) Quiconque commet une infraction prévue au paragraphe (1) est coupable d’un acte criminel passible d’un emprisonnement maximal de quatorze ans.
Défense
(3) Nul ne peut être déclaré coupable d’une infraction prévue au paragraphe (1) si le prêt, la récompense ou l’avantage :
a) est permis ou exigé par le droit de l’État étranger ou de l’organisation internationale publique pour lequel l’agent public étranger exerce ses fonctions officielles;
b) vise à compenser des frais réels et raisonnables faits par un agent public étranger, ou pour son compte, et liés directement à la promotion, la démonstration ou l’explication des produits et services de la personne, ou à l’exécution d’un contrat entre la personne et l’État étranger pour lequel il exerce ses fonctions officielles.
(https://www.canlii.org/fr/ca/legis/lois/lc-1998-c-34/derniere/lc-1998-c-34.html#art3_smooth)
@ Emmanuel Didier: Vous avez parfaitement raison de citer l’article 715.32 .
Mais admettez que certaines parties sont sujettes à interprétation!
Ainsi, la partie qui dit que si le poursuivant peut accorder une Entente différée s’il est d’avis «c) qu’il convient de négocier un tel accord dans les circonstances et qu’il est dans l’intérêt public de le faire; » entre en contradiction directe avec la partie 3) à savoir : «Malgré l’alinéa (2)i), dans le cas où l’infraction imputée à l’organisation est une infraction visée aux articles 3 ou 4 de la Loi sur la corruption d’agents publics étrangers, le poursuivant ne doit pas prendre en compte les considérations d’intérêt économique national».
D’après vous comment le «poursuivant», dans ce cas-ci le Procureur Général, doit-il en même temps déterminer qu’il est Dans L’INTÉRÊT PUBLIC D’ACCORDER UNE ENTENTE HORS COUR À UNE FIRME FAUTIVE TOUT EN NE PRENANT PAS EN COMPTE LES CONSIDÉRATIONS D’INTÉRÊT ÉCONOMIQUE NATIONAL ???
Il y a là, matière à interprétation et Gérald Butts hier a souligné qu’il a simplement demandé à Mme Raybould d’écouter un avis juridique extérieur au gouvernement avant de prendre une décision finale!
Moi aussi je suis en désaccord. Et, c’est vrai que le québec est la province la plus corrompue du CANADA et j’en ai rien a cirer de SNC LAVALLIN car ceux qui y travaille sont des professionnels INGÉNIEURS et TECHNICIENS qui peuvent très bien travailler pour d’autres entreprises de plus ce sont eux qui contribuent a la caisse électorale du parti libéral au pays comme dans la province. Aucune pitié et allez voir les noms qu’on garde cachés de dirigeants de cette entreprise de bandits. On a le culot de dire que c’est du quebec bashing, mon œil c’est pas drole de se faire mettre ses quatres vérités en pleine face.
Serge: Vous avez parfaitement le droit d’être en désaccord. En démocratie le débat est sain et personne ne peut nier que les anciens dirigeants de SNC-Lavalin ont commis des actes frauduleux et financé des partis politiques (pas seulement le PLC). Ils ne sont pas les seuls, loin de là et d’autres firmes d’ingénierie (j’ai mentionné AECON) ont aussi aussi versé des pots de vin et entretenu de «bons rapports» avec des politiciens au Canada et ailleurs …
Mais ce n’est pas la première fois que vous dites que « le Québec est la province la plus corrompue du CANADA » sans étayer votre remarque de preuve!
Tant que vous ne faites pas une comparaison point par point avec d’autres cas de corruption en Ontario et ailleurs au Canada, cette phrase n’est que de l’auto-flagellation!
Il ne vous suffit pas de dire qu’il y a des cas de corruption au Québec! Il faut absolument que les Québécois soient les pires, les plus corrompus, les plus sales! Pourquoi? Vous faites du chauvinisme à l’envers?
PARCE QUE JE DEMEURE SUR LE TERRITOIRE DE CETTE PROVINCE ET QUE JE ME SENS PLUS CANADIEN QUE québécois ayant servi mon pays durant 25 ans.
et ayant sorti de ce québec a qui je ne dois RIEN ni LOYAUTÉ.
@Serge:
Vous êtes un adepte parfait du Québec Bashing. Magali Marc a vu juste. Mais si vous n’aimez pas le Québec, pourquoi ne pas partir sous d’autres cieux? Il y a neuf autres provinces prêtes à vous accueillir les bras ouverts.
Je le ferai en temps et lieu lorsque cette province sera sur le cul comme au Vénézuéla.
république de bananes.
Serge: Vous n’avez toujours pas expliqué sur quoi vous vous basez pour dire que le Québec est la province la plus corrompue au Canada ! C’est seulement de la rancœur envers le Québec ou vous vous basez sur une comparaison, sur des faits?
“…Comme si elles attendaient que Trudeau démissionne…”
Ce petit bout de phrase résume pour moi toute l’affaire. Sans tomber dans le complotisme, il y a dans les arcanes du pouvoir actuel, une puissance occulte jumelle qui combat dans l’ombre “la grosse machine Libéral” avec les mêmes armes, le lobbyisme et le trafic d’influence. Trois hautes démissions gouvernementales insolites en quelques semaines, à quelques mois des élections fédérales, ressemblent à un coup monté pour dégommer Trudeau, avant que d’autres scandales, mettant à mal l’image du Canada à l’international, n’éclatent. Ce ne serait que justice.
Dans ces luttes intestines, l’économie du Québec n’est pas au centre des préoccupations du ROC qui voit plutôt dans l’affaire SNC-Lavallin, un cheval de Troie politique et des dommages collatéraux… réjouissants.
Pendant ce temps, la Chine mélange les cartes et compare l’affaire SNC-Lavallin et l’affaire Meng Wanzhou, retient deux otages canadiens en braillant pour que Trudeau intervienne dans un processus judiciaire. Les Chinois savent à qui ils ont affaire, une drag queen déguisée en premier ministre, qui devrait répondre de ses actes devant Washington s’il intervenait… Autant dire que la Chine perd son temps.
Souhaitons que le chef conservateur, Andrew Scheer, soit bien conseiller pour conquérir les Québécois, sans lesquels aucune élection fédérale ne peut être gagnée : donner aux Québécois ce qu’ils réclament pour protéger le fait français en Amérique.
Bonjour Alain!
J’ai hâte de voir ce que Butts va dire ce matin!
Et moi donc!
J’espère que ce sera aussi “malaisant” pour Trudeau que le témoignage de Jody Wilson-Raybould et entraînera un échec colossal des Libéraux aux élections à venir.
Ce n’est pas un règlement de compte du ROC contre le Québec.
SNC-Lavallin a violé les lois canadiennes et la procédure judiciaire canadienne doit s’appliquer. Personne n’a obligé SNC-Lavallin à commettre des actions illégales
Il y a peu de corruption au Canada car l’état de droit est appliqué. Si on ne respecte plus l’état de droit, on deviendra comme l’Amérique du Sud avec des hommes politiques corrompus par les entreprises et les criminels et une économie en ruine à cause de la corruption
Magali tu sais que je t’aime bien mais ma position est simple … pour ne pas être une république de banane il faut absolument séparer le législatif de l’exécutif …. je te donne en exemple présentement au Québec aujourd’hui il y a un tsunami juridique car le directeur de police de la Sureté du Québec a été suspendu , lorsque M. Prud’homme était en poste …. il y a eu aucune arrestation de politicien du Québec malgré tout les enquêtes de l’UPAC bref il faut nettoyer la corruption et malheureusement les honnêtes travailleurs de SNC-Lavalin vont payer pour les salauds qui ont profiter du système
Bonjour Michel!
Bien sûr qu’il faut séparer le législatif de l’exécutif, sauf que dans ce cas-ci , la ministre de la justice (élue et nommée à ce poste par le PM) était aussi la procureure générale. Donc, pour l’instant ce n’est pas le cas et il faut faire avec!
Dans le cas de la suspension de M. Prud’homme, je ne vois que des allégations et pas d’accusation, donc je ne vois pas pourquoi tu veux le condamner avant de savoir de quoi il est sensé être coupable ?
Parce qu’il est directeur de la SQ, il est forcément corrompu?
Magali , je t’avais écrit que c’était un tsunami mais je ne l’ai pas accuser ni condamner le Directeur Prud’homme par contre ce n’est pas normal que ce sont les 1ier Ministres qui nomment les directeurs de police des Provinces + les 1ier Ministres qui choisi les membres d’un comité …. et ce même comité choisi les Juges + sans oublier que ce sont les Maires qui choisi les chefs de police de leurs municipalités donc si pour toi cela ne fait pas République de Banane alors je ne sais pas qu’elle exemple te donner de plus…
je t’aime beaucoup même si nous sommes pas d’accord et continue ton bon travail
Bonjour Michel!
Vous soulevez une question fort intéressante.
Après avoir fait une brève recherche, je constate que les directeurs de police (commissioners, chiefs of police, etc..) sont parfois nommés, parfois élus partout en Amérique du Nord et en Grande Bretagne. Étant donné qu’au Québec, nous sommes encore dans le système britannique, nous faisons comme tous les Anglo-saxons.
En quoi cela ferait-il du Québec, en particulier, une république de bananes?
Par ailleurs, j’ai aussi trouvé que Legault partage votre position (ou vous partagez la sienne?) à l’effet que l’Assemblée Nationale devrait approuver la nomination des directeurs de police aux deux-tiers, si je ne me trompe.
D’après vous qui devrait choisir les juges ou les directeurs de police, un Maire ou un Premier Ministre (c’est à dire des élus qui en principe ont la confiance du public) ou un comité formé de fonctionnaires anonymes?
Magali …. ma proposition est totalement tordu mais pour 10 ans … je ferais une révolution a l’interne par des gens de l’interne car ils sont toujours ignorer donc je prend un peu en exemple Nelson Mandela pour éviter une guerre civil alors il avait imposer une politique pour construire des ponts ( aujourd’hui c’est un échec a cause des dirigeants actuel ) qui s’appelait * * réconsiliation et pardon * * donc maintenant ce que je propose c’est du jamais vu 1) pour la nomination d’un nouveau chef de police alors il y aurait une élection chez les 10 000 policiers car a l’interne les policiers savent qui sont les bons policiers , savent qui sont les lêche-culs , savent qui sont les ripoux donc pour 10 ans les policiers qui dans leurs ADNs ferait a l’interne le ménage 2) créer une police des polices pour bien contrôler ce système … ce groupe serait conçu par des avocats élu par élection par tout les membres du Bareau du Québec 3) pour la nomination des Juges ….par élection de tout les membres du bareau qui savent a l’interne qui sont les avocats honnête , savent qui sont les lêche-culs et savent qui sont les ripoux …. pour 10 ans car il faut inclure les gens qui savent ce qui ce passe mais qui sont menotter par le système donc avec cette modification c’est une certitude qu’il y aurait un changement constructif