Publié par Jean-Patrick Grumberg le 6 mars 2019
Photos By : Haim Zach / GPO

Avec une mise en accusation du Premier ministre Netanyahu juste avant les élections du 9 avril, que beaucoup ressentent comme une entrave à la démocratie – y compris cet auteur – sa tête tombera-t-elle sous le billot ?

Les derniers sondages montrent un bloc à droite solide. Le Likoud tient bon, malgré l’inculpation de son chef de file, Benjamin Netanyahu. Le couple Gandz Lapid flanche. Lapid n’est pas très apprécié – sauf dans les quartiers bobos de Tel-Aviv. Et son passage ministériel a peu impressionné : des belles paroles avant, du vent pendant. Quant à Gantz, il fait partie de cette classe de hauts-gradés qui … et si on parlait d’autres choses ? Ce n’est pas une main de fer dans un Gantz de velours, mais une langue de velours pour un discours en fer – rouillé.

Et puis il y a le vote arabe

  • Un peu plus de 6,3 millions d’électeurs sont inscrits sur les listes électorales pour les 21e élections de la Knesset cette année.
  • Sur ce nombre, environ 950 000 d’entre eux, soit 15 %, sont des Arabes israéliens.
  • En 2015, leur participation était de 64% (contre 72% pour le vote juif)
  • Pour cette élection, selon un sondage réalisé par Abraham Initiatives, leur taux de participation devrait chuter à 56%, en raison des crises politiques que la Liste a traversées au cours de l’année écoulée, notamment la rotation des députés et la démission du Mouvement arabe pour le changement – qui ont eu un impact négatif sur la rue arabe.

On parle donc d’environ 550 000 votes arabes.

  • Environ 80 000 d’entre eux iront à des partis juifs sionistes.
  • Comment les 470 000 votes restants seront-ils répartis ? Entre les deux nouvelles unions issues des quatre anciennes composantes de la Liste commune – Hadash (communiste) avec Ta’al (Mouvement arabe pour le changement d’Ahmed Tibi), et le Mouvement islamique avec Balad (Parti nationaliste arabe).
  • L’objectif : conserver les 13 sièges obtenus par la Liste commune lors des élections précédentes.

Mais en raison de la baisse de participation attendue, qui pourrait être encore aggravée par les appels à boycotter l’élection, les Arabes pourraient régresser à cinq ou six sièges – du jamais vu depuis 1980.

Choc du paradigme de la gauche : le vote arabe n’est pas idéologique

Les partis d’extrême gauche et les activistes israéliens antisionistes se plaisent à dresser le portrait d’un arabe israélien qui n’existe pas afin de diviser et miner la société. Un sondage – qu’ils ignoreront car un gauchiste ne laisse jamais la vérité ruiner une jolie propagande – détruit ce paradigme, et montre que la grande majorité des Arabes israéliens adopte une approche pragmatique et non idéologique de la politique.

Selon les résultats de l’enquête de l’Indice de la démocratie israélienne de 2018, les trois qualités les plus importantes que les citoyens arabes attendent d’un élu arabe sont :

  1. La capacité à faire avancer les choses (39%),
  2. Tenir les promesses faites aux électeurs (33%),
  3. Qu’il ne soit pas corrompu (24%).
  4. A l’inverse, l’idéologie est citée par moins de 2% des répondants.

Reste à savoir si les élus arabes adopteront effectivement cette approche pragmatique.

Conclusion

Il paraît qu’il y a un président très pro-israélien à la tête des Etats-Unis. Je n’ai pas vérifié, je connais à peine son nom. BHL dit le contraire. Les juifs américains de gauche aussi. Vous croyez que je doive les croire sur parole ? Pourquoi me mentiraient-ils ? Toujours est-il qu’Israël n’a pas à craindre, pour les 6 années qui viennent, les coups tordus d’un sale type comme Obama.

Assez de frayeurs, je suis né à une époque ou la présomption d’innocence existait pour tous, et pas uniquement pour les amis de la gauche. Né quand le concept : “innocent jusqu’à prouvé coupable” était un droit imprescriptible. Etre mis en accusation ne voulait pas dire être coupable. Rien de tout cela n’existe plus – pour la droite, précisons-le. A gauche, ces valeurs sont inchangées et réclamées.

Je ne sais pas si le procureur général d’Israël, Avichai Mandelblit, est le méchant dans l’affaire de corruption retenue contre Benjamin Netanyahou. Bibi dit que c’est une chasse aux sorcières, que Mandelblit a succombé à la pression des gauchistes qui voulaient le faire tomber. Je ne sais pas lire dans les pensées des autres encore moins dans celles de Mandelblit pour savoir ce qu’il pense.

Je sais en revanche que les citoyens israéliens étaient largement capables de sanctionner le Premier ministre par leur vote s’ils le considèrent comme corrompu. Cette faculté, Mandelblit la leur a été confisquée. Démocratie confisquée.

Et la faible position des leaders de l’opposition, Benny Gantz et Yair Lapid, montre ce qu’ils valent vraiment aux yeux des électeurs. Si le cadeau de l’acte d’accusation contre Bibi n’était pas venu gonfler leur nombre de sièges potentiels, Peanuts – des clous.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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