Publié par Dreuz Info le 6 mars 2019

Une association cultuelle juive israélienne, Hekdesh, a mandaté l’avocat franco-israélien Gilles-William Goldnadel dans le différend qui l’oppose au Consulat de France concernant la propriété et la gestion du Tombeau des Rois à Jérusalem, a révélé lundi la presse israélienne.

L’avocat a adressé le 25 février dernier un courrier au ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, rappelant les conditions dans lesquelles le tombeau a été confié à la France.

Interrogé par Le Monde Juif.info, Maître Gilles-William Goldnadel insiste sur le fait que la propriétaire originelle du monument, Berthe Amélie Bertrand, “a fait don du tombeau au Hekdesh en mémoire de ses ancêtres et afin de le préserver de toute profanation”.

“Le Grand rabbin de France de l’époque, Lazar Isidor, a confirmé l’acquisition et certifié que le tombeau restera propriété israélite à jamais. Celui-ci a transmis le bien au Hekdesh de Jérusalem. L’acte a été certifié conforme à Saint-Germain-en-Laye, le 23 avril 1874. Il est signé par Berthe Amélie Bertrand et le Rabbin Lazar Isidor. Afin que les autorités françaises soient au courant de cette acquisition, il fut envoyé au Consulat de France. Une copie se trouve dans les archives du ministère des Affaires étrangères”, explique l’avocat.

“Selon ce que nous croyons comprendre, le gouvernement français considère que le Tombeau des Rois serait sa propriété en raison du fait que Monsieur Henri Pereire lui aurait, en 1885, cédé le tombeau en toute propriété. On ignore cependant dans quelles conditions précises celui-ci aurait acquis des droits sur ce bien”, s’interroge Maître Goldnadel, qui précise qu’en tout état de cause, en contrepartie de cette donation contestable, le gouvernement français se serait engagé notamment à l’obligation suivante telle que mentionnée à titre obligatoire dans cette inscription : “Monument acquis en l’année 1878 par Émile et Isaac Pereire, pour le conserver à la science, à la vénération des fidèles de l’enfant d’Israël, sur le conseil de Monsieur F. de Soulcy, membre de l’Institut de France et par les soins de Monsieur S. Patrimonio, Consul de France à Jérusalem”.

“Le bien litigieux est fermé depuis des années et a servi notamment de lieu de concert de musique arabo-islamique. On est donc loin du respect de la contrepartie à la donation contestée. Enfin, des ossements humains auraient été retrouvés dans ce lieu sacré et consacré par la religion juive et n’auraient pas reçu les soins prescrits par celle-ci”, déplore Maître Goldnadel.

En 2015, suite à une plainte d’un collectif juif pour occupation d’un lieu saint du judaïsme, le Consulat a fait fermer le site, arguant la nécessité d’y réaliser des travaux de rénovation.

En septembre 2018, le consulat a informé le ministère des Affaires étrangères israélien que les travaux étaient terminés et qu’il était désormais possible de rouvrir mais a émis deux conditions : premièrement, qu’Israël reconnaisse officiellement la propriété française du site et deux, qu’ils soient assurés qu’aucun nouveau procès ne serait intenté contre eux.

Les demandes de pouvoir prier sur le site ont suscité la crainte des Français que, si le site était rouvert, il revêtirait un caractère religieux et deviendrait essentiellement une saisie de terres israéliennes sous le drapeau français à Jérusalem. Pour la France, cela engendrerait de graves complications politiques avec les Palestiniens.

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