Publié par Hélios d'Alexandrie le 9 mars 2019

Pour diriger le Canada, il ne sert à rien d’avoir des compétences, il suffit d’être le fils de son père. Il n’est pas nécessaire d’avoir la tête bien faite, il suffit de l’avoir bien coiffée. Il n’est pas important d’avoir des principes, il suffit de chevaucher les “vertus” à la mode.

Il n’est pas avisé d’être honnête et intègre, il suffit de savoir noyer le poisson. Il n’est pas utile de s’efforcer de convaincre, il suffit de dire des platitudes. Il n’est pas rentable de débattre avec les contradicteurs, il suffit de les trainer dans la boue. Il n’est pas de mise d’aimer son pays, il suffit d’aduler ceux qui le détestent.

Et je pourrais ajouter qu’il n’est pas nécessaire de faire du bon travail, il suffit d’avoir les médias de son bord. De leur sollicitude et de leur appui Trudeau fils n’a jamais manqué, ni pour se faire élire, ni pour dévier l’attention de ses bévues. De censeurs impitoyables à l’égard de Stephen Harper, les journalistes se sont mués en encenseurs du Justin, tant était grands leur parti-pris “progressiste” et la haine qu’ils vouent aux conservateurs. Copinage oblige, ils viennent de se faire graisser la patte de 600 millions de dollars, gracieuseté de Trudeau moins d’un an avant les élections. Un renvoi d’ascenseurs qui en appelle d’autres, il y a là de quoi grossir la dette fédérale et asperger la démocratie d’un parfum de corruption.

Gauchisme et mondialisme

Trudeau n’est pas juste incompétent, il excelle dans son incompétence, tout ce qu’il touche tourne mal. En un rien de temps il a presque démoli l’industrie pétrolière de la riche Alberta, il a inondé le pays de migrants illégaux, et a élevé l’islam politique sur un piédestal. Son allégeance semble partagée entre deux pôles: le gauchisme rose bonbon et le mondialisme dissolvant. Le premier sert les objectifs du second tout en lui servant de paravent. Trudeau pour le grand public c’est d’abord une image propre à séduire, il est la dorure qui fait passer la pilule. Sur la scène mondiale, il apparaît comme le champion des “vertus” dissolvantes, celles qui transforment la nation en un archipel de groupes identitaires, dont la raison d’être est de noyer la majorité nationale dans la cacophonie des revendications.

C’est grâce à cette trahison “vertueuse” qu’il s’est vanté il y a quelques mois d’être le Premier ministre du premier pays post-national. Intimidé par l’idéologie multiculturaliste et l’épée de Damoclès du racisme, le peuple canadien n’a pas réagi à cette volonté de faire table rase de son Histoire, de son identité et de sa culture. Face au mondialisme, le Canada baisse la tête et semble se résigner à la dilution homéopathique de son caractère national. Il s’est laissé hisser au rang de laboratoire mondial du multiculturalisme, où les expérimentations d’ingénierie ethno-sociale s’effectuent sans égard à leurs effets toxiques. Trudeau est sans doute le représentant le plus éminent du gaucho-mondialisme prôné par George Soros, dont il est également le disciple le plus fanatique.

Trudeau a tout misé sur l’image, celle du bon et beau garçon, sincère, presqu’ingénu, à l’esprit ouvert qui veut construire des ponts entre les nombreuses communautés ethnoculturelles que le multiculturalisme a créées. Ancien professeur de théâtre, il a mis à contribution son goût pour le déguisement; c’est ainsi qu’il s’est fait salafiste avec les musulmans salafistes, sikh avec les sikhs, hindou durant son voyage en Inde, où le ridicule de son accoutrement a indisposé ses hôtes et provoqué le fou rire de toute la planète.

Mais c’est l’image du féministe accompli que Trudeau a promue afin de séduire l’électorat féminin. Pour fixer pour de bon cette image, il a accordé la moitié des portefeuilles ministériels à des femmes, bien que celles-ci ne forment que le quart des députés de son parti. Faisant passer l’identité sexuelle avant le critère de compétence, il s’est octroyé le titre de champion toutes catégories de la cause féminine.

Une première fissure devait cependant altérer cette image. Une vieille histoire d’attouchements à caractère sexuel a été déterrée, elle avait fait l’objet d’un article dans le journal local, là où l’évènement s’était produit; la victime était une journaliste qui a porté plainte, mais l’affaire a été classée sans suite. Pressé de questions Monsieur féminisme s’est excusé tout en niant sa responsabilité, selon lui la perception de la journaliste diffère de la sienne, lui n’a rien à se reprocher. Dans le climat électrisé des scandales sexuels hollywoodiens et du mouvement me too, le déterrement de cette histoire tombait mal, fort à propos les médias indulgents prirent le parti de passer l’éponge.

Le scandale SNC Lavalin

Mais c’était écrit dans le ciel qu’un jour notre Napoléon du féminisme allait rencontrer son Waterloo. Ironie du sort c’est une femme, féministe et autochtone de surcroît qui devait lui arracher le masque. L’affaire commence en septembre 2018, les élections générales sont dans un an, une multinationale du nom de SNC Lavalin, convaincue de corruption à grande échelle, est inculpée et doit subir prochainement son procès. Sa culpabilité ne soulève aucun doute, elle a d’ailleurs reconnu ses crimes, cependant elle pèse lourd dans l’économie de Montréal, étant considérée comme un fleuron dans le champ de l’ingénierie et des projets d’envergure. Sa condamnation éventuelle par la cour criminelle la prive pour dix ans du droit de signer des contrats avec le gouvernement. Des milliers d’emplois sont menacés à court terme, mais également les dons généreux que les employés de cette compagnie offrent au parti de Trudeau.

Il faut donc à tout prix empêcher le procès, mais l’indépendance totale du procureur de la poursuite rend l’exercice hasardeux. Fort à propos une disposition légale inédite, non débattue dans la Chambre des communes, et glissée furtivement dans le budget, permet à la ministre de la Justice de contraindre le procureur de la poursuite à suspendre les procédures, et à négocier avec la compagnie une entente hors cour, comprenant une amende de plusieurs millions de dollars. Cette entente sauve la compagnie d’une condamnation au criminel et lui permet de continuer d’opérer comme si de rien n’était. En d’autres termes, par cette disposition le gouvernement Trudeau met sur pied un système de justice parallèle et taillé sur mesure, pour les grosses entreprises délinquantes qu’il choisit selon son gré de mettre à l’abri de la justice.

Mais le scénario écrit par Trudeau et ses conseillers allait buter sur le refus de la ministre de la Justice à se plier au diktat du Premier ministre. Madame Jodi Wilson-Raybould n’est pas du genre à se laisser dicter sa conduite, autochtone et féministe, elle est avocate de profession et avant d’être élue député, a occupé la fonction de procureur de la couronne; elle connaît la loi et entend se conformer au code de déontologie de sa profession. Sans doute est-elle foncièrement en désaccord avec le système de justice parallèle que Trudeau veut instaurer en faveur de SNC-Lavalin. Elle a consulté le procureur de la poursuite sur le sujet et après mûre réflexion la demande de Trudeau a été refusée. Qu’à cela ne tienne, Trudeau et ses aides allaient mettre le siège sur la ministre de la Justice et la harceler durant plus de trois mois afin de la faire plier. Les demandes furent suivies de prières, les prières laissèrent la place aux pressions qui à leur tour furent suivies de menaces, rien n’y fit, finalement Trudeau excédé enclencha un remaniement ministériel et en profita pour démettre sa ministre de la justice, la remplaçant par un député mâle qui aussitôt se montra accommodant.

De ministre sénior Madame Wilson-Raybould s’est retrouvée au poste de ministre des anciens Combattants, purgatoire pour les uns, voie de garage pour les autres, cette rétrogradation exprimait symboliquement le désaveu à peine voilé du féministe en chef. Les tensions vécues au sein du caucus des ministres remontaient ainsi à la surface, tout le monde a compris que quelque chose se passait. Pendant que Madame Wilson-Raybould gardait le silence, Trudeau s’activait à noyer le poisson, son remaniement ministériel n’avait rien de quoi susciter des questionnements, tout allait bien dans le monde merveilleux de la politique.

Quelqu’un n’était sans doute pas du même avis, car peu après une fuite calculée a permis d’étaler en première page du journal The Globe and Mail, un aperçu de l’histoire sordide qui s’est déroulée en haut lieu. Du coup l’opposition en profita pour presser de questions le Premier ministre, ce dernier les balaya du revers de la main, minimisant le tout, il prit à témoin son ex-ministre de la justice, sachant qu’elle était tenue à garder le silence sur toute l’affaire. Trudeau ne fut nullement gêné d’affirmer que la présence de Madame Wilson-Raybould dans le cabinet des ministres était la preuve que tout allait bien.

Le lendemain, coup de théâtre, Mme Wilson-Raybould démissionnait avec fracas de son poste de ministre des anciens Combattants. En claquant la porte elle déclara qu’en tant que procureur et ex-ministre de la justice, elle n’avait pas le droit de révéler ce qui s’était passé, à moins d’obtenir pour ce faire l’autorisation de Trudeau. Sa démission fut aussitôt suivie par celle, non moins dramatique, de Gerald Butts premier conseiller au bureau du Premier ministre. On peut dès lors imaginer l’intensité des pressions que Trudeau a dû subir. Sous la pluie battante des accusations d’obstruction à la justice, il a finalement cédé et libéré Mme Wilson-Raybould de son devoir de réserve.

Nul ne pensait qu’un témoignage aussi accablant allait être porté. Devant le comité parlementaire de la justice, Mme Wilson-Raybould a déposé d’une voix calme, presque sans passion, elle raconta dans le détail ses échanges avec Trudeau et ses conseillers, le harcèlement systématique et les menaces dont elle a été l’objet, malgré ses mises en garde répétées contre ce type de manœuvres. Elle dévoila les raisons qui les motivaient, la préservation des emplois à Montréal n’était pas la seule, entrait en ligne la nécessité d’assurer la réélection de Trudeau dans sa circonscription montréalaise, mais également le lobbying ininterrompu de SNC-Lavalin au bureau du Premier ministre. Il ressort de son témoignage que Trudeau et ses aides ont franchi allègrement la ligne rouge qui sépare la requête légitime de la tentative d’obstruction de la justice.

Le témoignage de Mme Wilson-Raybould a eu l’effet d’une bombe. Soudain, le public découvrait dans le détail l’arbitraire et les abus de pouvoir dont l’angélique Trudeau est capable. Faire fi de la loi et de l’indépendance de la justice sont pour lui peu de choses, il ne s’appelle pas Trudeau pour rien et tout est permis aux parangons de vertu. L’important n’est pas de s’abstenir de transgresser la loi, l’important est de se maintenir au pouvoir, récompenser les amis et punir les opposants fussent-ils de son propre camp.

Mais une autre bombe allait éclater suite au témoignage de l’ex-ministre de la Justice. Sa collègue, présidente du Conseil du trésor Mme Jane Philpott, suivit ses pas et démissionna à son tour. Dans une lettre adressée à Trudeau, elle explique les raisons de sa démission: “Les principes en jeu sont ceux de l’indépendance et l’intégrité de notre système de justice. Il est fondamental que les règles du droit ne soient pas soumises à des pressions politiques ou à de l’ingérence. Malheureusement, je n’ai plus confiance dans la façon dont le gouvernement traite cette affaire et réagit aux enjeux soulevés.» Elle a aussi déclaré qu’en tant que ministre elle était tenue à la solidarité ministérielle et que dans les circonstances elle ne pouvait honnêtement défendre les actions du gouvernement.

Une tuile n’attendant pas l’autre, Trudeau et SNC-Lavalin viennent d’essuyer un troisième revers. La Cour fédérale ne remet pas en cause le refus du procureur à la poursuite de négocier une entente hors cour avec la firme d’ingénierie SNC-Lavalin. Cette décision constitue une caution à la fois légale et morale pour l’ex-ministre de la Justice. Elle constitue également un désaveu cinglant envers Trudeau et ses collaborateurs.

Trudeau est en fort mauvaise posture, grisé par le pouvoir et l’adulation des médias, il se réveille avec une gueule de bois à nulle autre pareille. Lui l’enfant chéri du gaucho-mondialisme doit, non seulement lutter pour sa survie politique, mais autant sinon plus pour ne pas être inculpé d’obstruction à la justice.

Le ravalement de la façade

Le portrait au pastel est sérieusement amoché. Monsieur féminisme voit son masque arraché par deux féministes authentiques révoltées par ses abus de pouvoir. Trudeau le vertueux, Trudeau le féministe, Trudeau le donneur de leçons n’est pas seulement un faux monnayeur, il est lui-même de la fausse monnaie. Aux yeux des ministres démissionnaires, il est apparu pour ce qu’il est, un laquais du mondialisme qui croit avoir un droit inaliénable au pouvoir, et dont l’unique talent consiste à jeter de la poudre aux yeux.

Jodi Wilson-Raybould et Jane Philpott ont fini par s’ouvrir les yeux sur la réalité, non seulement de Trudeau, mais du parti libéral dont elles sont encore membres, peut-être pour pas longtemps, car ce parti avide de pouvoir ne recule devant rien pour s’en saisir et le conserver. C’est ce parti qui a placé Justin Trudeau à sa tête, afin de servir le mondialisme au détriment du Canada et du peuple canadien. Contrairement à Trudeau, Mme Wilson-Raybould qui est avocate et Mme Philpott qui est médecin ont à leur actif une formation et une expérience professionnelles de haut niveau, leur compétence est reconnue et leur éthique est sans reproche. En démissionnant, elles sacrifient et leur carrière politique et les avantages attachés au poste de ministre. Elles agissent ainsi non seulement par principe, mais également par respect pour elles-mêmes. Peut-être espèrent-elles que leur geste amènera le parti libéral à se questionner sur ses méthodes et son agenda, si tel est le cas elles font fausse route, mais mieux vaut se tromper avec la conscience tranquille qu’avoir raison en suivant le troupeau.

D’aucuns s’interrogent sur le sort de Trudeau. La campagne de damage control et celle qui consiste à dévier l’attention du public sont déjà lancées. La main sur le cœur, Trudeau et son conseiller Gérald Butts, nient tout, il ne s’est rien passé, à peine ont-ils fait part à l’ex-ministre de la Justice de leurs préoccupations concernant les éventuelles pertes d’emploi. Sans le dire explicitement ils laissent entendre que Mme Wilson-Raybould ment ou confabule. Pour le supposé féminisme et le respect des femmes, on repassera.

Mais Trudeau a-t-il vraiment une autre option que celle de tout nier ? Admettre avoir exercé des pressions inappropriées et proféré des menaces l’expose à des accusations criminelles d’obstruction à la justice. Mais il y a plus, une telle admission ne peut que l’amener à démissionner de sa fonction de Premier ministre. Dans les circonstances seuls les manœuvres de damage control, l’appui aveugle de ses partisans et sa bonne étoile ont des chances de le tirer d’affaire.

Mais quoiqu’il arrive, plus personne ne prendra la fausse monnaie pour de l’argent comptant.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Hélios d’Alexandrie pour Dreuz.info.

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