Publié par Manuel Gomez le 10 mars 2019

Aujourd’hui le Maroc, l’Algérie, demain le Qatar, l’Arabie Saoudite, les Emirats, après-demain qui ?

Ces pays arabes donnent des “ordres”, et les autorités françaises obéissent et s’exécutent.

  • Déjà au mois de novembre dernier, le centre Pompidou, sous la pression des services marocains, s’était vu intimer l’ordre de retirer un livre de photographies d’archives traitant du conflit qui oppose le Maroc à la Mauritanie dans le Sahara occidental et cela depuis plusieurs décennies.
  • Aujourd’hui c’est l’IMA (Institut du Monde Arabe), présidé par Jack Lang, qui avait programmé, dans le cadre de son festival « Les Arabopholies », dont la thématique était « Les femmes et les résistances », un concert de la chanteuse sahraouie Aziza Brahim, et qui vient de recevoir l’ordre d’empêcher cette artiste de se produire.

Pour les autorités marocaines, Aziza Brahim serait une activiste du Front Polisario, selon un article publié le 29 janvier sur un site marocain proche du Roi.

Dans un premier temps, l’IMA avait refusé d’obtempérer, estimant que cette chanteuse devait participer à ce festival car elle chantait l’histoire de son peuple.

quand on parle d’argent, les différends s’estompent rapidement

C’est alors qu’est intervenu l’ambassadeur du Maroc à Paris car c’est justement l’histoire du peuple sahraoui que le Maroc ne veut pas entendre.

Il s’est rapproché des dirigeants de l’IMA pour leur rappeler que son pays finançait pour une grande part certains projets organisés par l’Institut, et quand on parle d’argent les différends s’estompent rapidement.

Le président de l’Institut du Monde Arabe a cédé et le 7 février l’annonce est tombée : « Pour une raison indépendante de la volonté de l’artiste, le concert est annulé. ».

Même pas le courage d’assumer leur décision, prise sous la pression financière.

Aziza Brahim a déclaré : « Je suis surprise, et cela a également surpris beaucoup de gens. Il s’agit tout de même de l’Institut public d’un pays, la France, qui se veut l’un des piliers de la démocratie en Europe. Oui, cela m’a surpris qu’un institut de cette importance puisse céder à des pressions politiques étrangères. »

Aziza Brahim n’était, apparemment, pas très au courant des forts liens affectifs qui lient la France au royaume marocain depuis l’époque François Hollande !

Bien entendu, ni l’IMA, ni l’ambassade du Maroc, ne souhaitent se prononcer sur ce sujet.

Aziza Brahim se produira tout de même dans une autre salle parisienne, non subventionnée par le monde arabe, le 26 avril.

Finalement on se moque totalement que cette artiste, probablement fort sympathique, se produise ou non en France. Ce qui nous interpelle c’est que la France ne soit plus maîtresse de ses décisions. Qu’elles dépendent de plusieurs pays étrangers, hier des Américains, aujourd’hui des Arabes et de l’Union Européenne, demain peut-être de la Chine, et après demain ?

Notre pays est offert aux dollars, à l’argent du pétrole et aux décisions de Bruxelles.

L’exemple de ce petit renoncement, de cette soumission, est bien la preuve que nous ne sommes plus maîtres « chez nous ».

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

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