Publié par Jean-Patrick Grumberg le 16 mars 2019
Le monstre nazi, Brenton Tarrant

“L’échec de Marine Le Pen à la présidentielle parmi les raisons qui auraient motivé le passage à l’acte du tueur en Nouvelle-Zélande” affirme Anne Renaut de l’AFP, laissant clairement entendre, dans un tweet dégoulinant de haine pour ce président qui ne pense pas comme elle, que la victoire de Macron a armé le bras du tueur. Que ne dit mot consent, l’AFP n’avait pas, au moment d’imprimer ces lignes, demandé à sa journaliste de supprimer son tweet.

Nicolas Chapuis, journaliste au Monde, est certainement aux anges aussi. Il disait être “dégoûté que le tueur de Toulouse ne soit pas un nazi”. Son souhait est exaucé. 7 ans plus tard, il tient sa revanche : le tueur de la mosquée est un nazi. J’imagine, avec une gêne profonde en pensant à ce monstre, la jouissance de Chapuis. Parce que je ne suis pas moralement à la hauteur.

Nicolas Chapuis, après l’attentat commis par Mohamed Merah contre des enfants juifs et leur père dans une école juive de Toulouse en 2012 : “Off de rédaction : “putain je suis dégoûté que ça soit pas un nazi”.
Tristan Dessert (TV Suisse) : “Ca aurait été effectivement plus simple”…

Je ne parviens pas à être comme eux. Je tente, en vain, d’atteindre la droiture morale du camp du bien, du camp Chapuis, qui ce soir jubile enfin : le tueur est un nazi.

Il me fait souffrir, cet attentat. 49 innocents massacrés par un monstre, un psychopathe. Si j’étais maire d’une ville de France, je n’en ferais certainement pas un citoyen d’honneur comme ces mairies françaises avec Marwan Barghouti, le même genre de monstre.

J’essaie de ne pas penser aux corps gisants au sol, 49 corps, des enfants parmi eux. 49 familles déchirées, détruites. 49 souffrances qui ne compensent pas celles du Bataclan ou de Nice. Oui. Un attentat ne compense un autre attentat que dans le monde des terroristes.

Pauvre de moi. Misérable que je suis, qui pense que des morts civils innocents sont toujours des morts de trop, quel que soit le camp. Pourquoi ne trouvais-je pas cette force tranquille des Chapuis, qui ont leurs bons morts et leurs mauvais morts, leurs bons terroristes, et leurs mauvais terroristes.

Quand le terroriste est palestinien, qu’il tire à la Kalashnikov dans une synagogue de Jérusalem, Chapuis et les siens au Monde m’expliquent l’acte de résistance de l’homme désespéré. Jouissance du sentiment de bien …

Je tente de suivre la logique des journalistes, mais n’y parviens pas :

  • Ceux qui tirent sur les juifs en Israël, tirent des missiles depuis Gaza sur les écoles, et poignardent des Israéliens dans les rues sont des militants, poussés à bout par le désespoir.
  • Brenton Tarrant, qui a tiré sur les musulmans pendant les prières du vendredi serait donc aussi un courageux militant, un brave désespéré tout excusé ?

Je ressens une profonde peine en songeant à tous ces morts disais-je. Il est vrai que je n’ai pas la haine des musulmans mais de l’islam.

J’ai une peur bleue de l’islam, oui. J’ai la frousse d’un système politique qui m’imposerait la loi de la charria. Les homosexuels, les laïcs, les femmes célibataires et les femmes libres, les juifs et les chrétiens, et tous les amoureux de la liberté ont forcément la frousse aussi. C’est cela un islamophobe : il a la phobie, la frousse qu’un jour l’islam au rang de dhimmi nous repousse.

Dans le sang des victimes, Brenton Tarrant a montré le fossé qui sépare l’islamophobie du racisme.

Sur Twitter, la journaliste de l’AFP, Anne Renaut, accuse donc le président Macron, par association, de porter la responsabilité de cette tuerie. Aveugle, elle n’a même pas supprimé son tweet. Aucun journaliste ne l’a contredite. La profession a acquiescé.

La victoire d’Emmanuel Macron sur Marine Le Pen serait une des raisons qui ont motivé le passage à l’acte du tueur ? Je n’aime pas leurs amalgames destinés à mettre à mal leurs opposants.

Ce matin, les médias tiennent Tarrant – sans rien savoir de lui – pour un homme sain d’esprit, comme ils voient tous les terroristes islamistes – sans rien savoir d’eux – comme des dérangés mentaux. Etrange TOC de la myopie médiatique : et si c’était tout l’inverse ? Et si le malade mental était le nazi, et les gens cohérents les terroristes islamistes ? Qui le sait. Certainement pas les médias.

Je ne peux comprendre que des journalistes aient à ce point la haine de Macron qu’ils lui fassent en quelque sorte porter par sa victoire, une part de responsabilité dans ce drame. Je n’ai aucune sympathie pour ce président, mais on me torturera pour que je torde les faits d’une façon si vilaine.

En revanche, il m’est difficile de ne pas accuser Anne Renaut, les journalistes-militants no border, les politiciens globalistes dans leur globalité. Eux portent une vraie part de responsabilité.

Eux jettent l’huile sur le feu de la raison à en devenir fou, à en devenir Brenton Tarrant, à force de diaboliser ceux qui voient ce que voient leurs yeux, ce Grand remplacement, tandis que les élites leur intiment de croire que ce qu’ils voient n’existe pas.

Eux ont motivé le passage à l’acte du tueur, l’attentat d’un désespéré, la rage criminelle d’un impuissant.

Jeannette Bougrab explique bien cela dans le Figaro (1) à propos de cette autre affaire, le voile chez Etam. C’est “notre faiblesse face à une minorité bruyante”, dit Bougrab à propos de cette adolescente voilée, qui dit avoir été victime de discrimination à l’embauche dans une boutique Etam.

Voilà comment ce qui se cache derrière le voile de ces dames conduit à ces drames. Comment la violence politique niée d’un voile renvoie à celle armée contre une mosquée.

De la faiblesse face à une minorité bruyante d’une majorité silencieuse à la liberté confisquée, à la folie de confisquer bruyamment la vie d’une minorité.

La dictature douce, qui interdit aux peuples le droit de disposer d’eux-mêmes garanti par la charte qu’ils ont rédigée pour les en priver, ne pouvait et ne pourra laisser rien d’autre que des morts des deux côtés.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

  1. Le Figaro

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