Publié par Guy Millière le 18 mars 2019

J’avais écrit un texte commentant la ridicule, prétentieuse, inquiétante et mégalomaniaque lettre que Macron a fait écrire par ses communicants et fait publier (aux frais des contribuables, sans doute) dans les autres pays de l’Union Européenne.

C’est une lettre socialiste, bureaucratique, et aussi asphyxiante pour la démocratie que les décrets du Soviet Suprême au temps de l’ex Union Soviétique.

Je publierai peut-être ce texte, pour mémoire.

Fort heureusement les autres dirigeants européens ont manifesté un immense scepticisme en la lisant. Ils sont pour la plupart favorable à l’Union Européenne telle qu’elle se construit et telle que je l’analyse dans mon livre Comment meurt une civilisation, mais ils discernent qu’à trop charger la barque, elle peut se renverser, et ils voient que les mouvements réclamant un retour à la souveraineté des nations européennes montent en puissance. Ils voient donc que les outrances de Macron ne peuvent que favoriser ceux que celui-ci appelle avec mépris “la lèpre”.  J’évoquais dans le texte le clip de propagande réalisé pour le parti de Macron et disant aux Européens qu’ils n’ont pas le choix, et que ce sera ou bien Macron et l’avenir radieux et printanier, ou bien le chaos le plus sombre et le plus atroce que sont censés incarner Matteo Salvini, Marine Le Pen et Steve Bannon.

Mais samedi à Paris, des émeutes ont eu lieu et dévasté les Champs Elysées. Et il faut en parler. Le chaos le plus sombre et le plus atroce ressemble à Emmanuel Macron.

Cela fait quatre mois que le mouvement des gilets jaunes a commencé. Les revendications de départ étaient légitimes. Elles étaient nées d’un excès de matraquage fiscal, d’une guerre arbitraire contre l’automobile et les automobilistes, et d’un rejet très justifié de l’insupportable arrogance de Macron.  Elles étaient soutenues par soixante-dix pour cent de la population.

Un dirigeant respectueux de la démocratie et des institutions aurait immédiatement réagi en disant qu’il comprenait la colère. Il aurait envisagé de supprimer très vite les taxes excessives et les mesures arbitraires contre l’automobile et les automobilistes. Il aurait, si la situation de trouble durait, dissous l’assemblée nationale, éventuellement proposé un référendum, et remis son poste de président en jeu.

N’étant respectueux ni de la démocratie ni des institutions et méprisant profondément le peuple, Macron n’a rien fait de tout cela. Il a ignoré la colère, craché ou fait cracher sur les manifestants par ses seconds couteaux, ce qui a mis de l’huile sur le feu. Il a prononcé un discours grotesque dans lequel il se présentait comme en charge d’empêcher la fin du monde. Il a cédé un peu de terrain au bout de trois semaines et distribué des miettes avec l’air crispé d’un Jaruzelski proclamant la loi martiale.

Il a employé une technique nauséabonde consistant à faire réprimer férocement les manifestants aux fins qu’il y ait des mutilés, qu’ils renoncent, et qu’ils comprennent qu’ils n’obtiendraient rien sinon un œil ou une main en moins et qu’il vaudrait mieux pour eux qu’ils rentrent chez eux, tête basse. Il a en parallèle tout fait pour que le mouvement soit infiltré par des gauchistes et des communistes aux fins qu’ils le dévient, et tout fait aussi pour que les antifas et autres casseurs continuent les violences aux fins de justifier la répression féroce contre les manifestants (mais pas contre les antifas et autres casseurs) et que naisse un sentiment de lassitude et de rejet du mouvement au sein de la population.

Il a, plutôt que consulter la population par la voie des urnes, procédé normal dans une démocratie, lancé l’imposture qu’a été le pseudo “grand débat” : en fait, une série de longs monologues prononcés devant des assemblées dociles et diffusés pendant des heures à la télévision.

Il comptait sur un effet d’anesthésie.

Il a obtenu une exacerbation de la colère des gilets jaunes les plus en colère, un déchainement de la violence des gauchistes infiltrés parmi les gilets jaunes et des antifas si épargnés depuis des semaines.  

Il n’a visiblement pas anticipé l’exacerbation de la colère des gilets jaunes les plus en colère, et le déchainement de la violence des gauchistes infiltrés parmi les gilets jaunes et des antifas, et cela a donné ce qu’on a vu samedi. Je ne veux pas penser qu’il a voulu ce qui s’est passé pour justifier ensuite des décisions autoritaires et réduire ce qui se passe depuis quatre mois à une équation destruction-répression. S’il le fait, il est de toute façon très tard. Trop tard. Sur tous les plans, le mal est fait. Et avoir eu l’idée de partir faire du ski dans le contexte présent était une idée lamentable et obscène.

Je ne sais ce qu’il va annoncer prochainement, mais je n’attends strictement rien de bon.  Je ne sais ce qu’il va faire annoncer par son Premier Ministre, et peu importe.

Cet homme est un psychopathe. Il y a en lui du Néron, et Paris brule. Des commerces et des restaurants sont saccagés. Des emplois sont perdus. Aucun touriste ne voudra venir en France avant que des mois entiers se soient écoulés. Macron ne gouverne plus. Ses ministres non plus.

Aucune des annonces qu’il fera ou qu’il fera faire ne sera en mesure de remédier à la situation, sauf s’il dissout l’assemblée nationale et s’il démissionne.  

Seules des élections anticipées (avec changement du mode de scrutin aux fins que le parlement soit enfin représentatif) seraient en mesure de réparer l’erreur monstrueuse qui a consisté à permettre l’élection de cet effroyable personnage et de la cohorte d’abrutis cyniques et sans scrupules dont il a peuplé son gouvernement et l’assemblée nationale.

Je crains de pouvoir l’annoncer : l’erreur ne sera pas réparée.  

Je n’attends strictement rien de bon, non.

© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

PS Je n’ai rien dit de la “marche pour le climat”. Ceux qui choisissent pour gourou une jeune fille de seize ans souffrant d’un trouble obsessionnel compulsif et qui croient encore aux imbécillités débitées par les disciples de Lyssenko qui peuplent le GIEC sont des crétins acéphales qui méritent de croupir dans les poubelles de l’histoire. S’ils pouvaient croupir dans leurs poubelles et laisser les autres vivre en paix, ce serait un grand progrès. Ce progrès, hélas, n’aura pas lieu.

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