Source : Osservatoreromano
Rencontre à l’occasion du 50e anniversaire de la mort du cardinal Bea
«Il serait beau que dans la même ville, des rabbins et des curés travaillent ensemble, avec leurs communautés respectives, au service de l’humanité souffrante et qu’ils promeuvent des voies de paix et de dialogue avec tous»: c’est ce qu’a souhaité le Pape dans le discours aux participants à une rencontre promue pour commémorer le cinquantième anniversaire de la mort du cardinal Agostino Bea, reçu en audience dans la matinée du jeudi 28 février dans la salle du Consistoire.
Chers frères et sœurs,
Je vous souhaite la bienvenue et je suis heureux de vous accueillir. Je remercie le cardinal Koch pour les paroles avec lesquelles il a introduit cette rencontre.
En collaboration avec le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, l’institut pontifical biblique et le Center for the Study of Christianity de l’université hébraïque de Jérusalem, votre centre célèbre à travers une série de conférences de haut niveau la mémoire du cardinal Agostino Bea à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa mort. Vous avez ainsi la possibilité de revisiter cette figure éminente et son influence décisive sur certains documents importants du Concile Vatican II. Les relations avec le judaïsme, l’unité des chrétiens, la liberté de conscience et de religion font partie des thèmes principaux qui sont aujourd’hui encore extrêmement actuels.
Mais il ne faut pas seulement évoquer le cardinal Bea pour ce qu’il a fait, mais aussi pour la manière dont il l’a fait. En ce sens, il reste un modèle dont s’inspirer pour le dialogue œcuménique et interreligieux et, de manière éminente, pour le dialogue «intrafamilial» avec le judaïsme (cf. Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme, Pourquoi les dons et l’appel de Dieu sont i r ré v o c a b l e s , n. 20). Nahum Goldmann, président du World Jewish Congress, a décrit le cardinal Bea avec trois expressions: «compréhensif, plein de bonté humaine et courageux» (Staatsmann ohne Staat. Autobiographie, 1970, 378). Ce sont trois aspects essentiels pour qui œuvre en vue de la réconciliation entre les hommes.
Avant tout, la compréhension envers les autres. Le cardinal Bea était convaincu que l’amour et le respect sont les premiers principes du dialogue. Il disait que le «respect nous enseignera aussi la manière juste de proposer la vérité» (A. Bea, L’union des chrétiens, 1962, 72). C’est vrai: il n’y a pas de vérité en dehors de l’amour et l’amour se décline en premier lieu comme capacité à accueillir, embrasser, prendre avec soi: «se comprendre». Le second aspect: la bonté et l’humanité, c’est-à-dire la capacité à créer des liens d’amitié, des liens fondés sur la fraternité qui nous est commune, en tant que créatures de Dieu qui est Père et qui désire que nous soyons frères. Compréhension qui accepte l’autre, bonté qui découvre et crée des liens d’unité; tout cela était soutenu en lui — troisième aspect — par un tempérament courageux, que le père Congar définissait comme «patience obstinée» (S. Schmidt, Augustin Bea, The Cardinal of Unit y, 1992, 538). Le cardinal Bea a dû affronter de nombreuses résistances dans son travail pour le dialogue. Bien qu’accusé et calomnié, il alla de l’avant avec la persévérance de celui qui ne renonce pas à aimer. Quand on lui disait que les temps n’étaient pas mûrs pour ce que proposait ce qui était alors le Secrétariat pour l’unité des chrétiens, il répondait avec esprit: «Alors, il faut les faire mûrir!» (cf. A. Bea, L’œcuménisme dans le Concile, 1968, 36). Ni optimiste ni pessimiste, il était réaliste sur l’avenir de l’unité: d’une part, conscient des difficultés, de l’autre, convaincu de la nécessité de répondre au désir ardent du Seigneur afin que les siens soient «un» (Jn 17, 21).
Le cardinal Bea disait: «Le Concile ne pourra pas être un point d’arrivée, mais un point de départ» (L’unité des chrétiens, 22). Je voudrais alors souligner avec vous le chemin fructueux accompli dans le dialogue entre juifs et catholiques après le cardinal Bea et à son école. Votre centre est une étape fondamentale de ce parcours: quand le Saint-Siège a demandé à l’université grégorienne de l’instituer, il lui a confié la mission de devenir «le projet d’études juives le plus important de l’Eglise catholique» (Déclaration commune sur les études juives, 14 novembre 2002). Tout en réitérant ce vœu, je félicite les étudiants qui ont entrepris le chemin difficile de l’étude de l’hébreu et de la fréquentation d’un monde religieux et culturel si riche et complexe. Je vous encourage à aller de l’avant. Je remercie aussi les enseignants qui, avec un dévouement généreux, mettent à disposition leur temps et leurs compétences. Je désire m’adresser de façon spéciale aux enseignants juifs, à ceux de l’université hébraïque de Jérusalem et aux autres engagés dans le centre. Vous enseignez dans un environnement où votre présence représente une nouveauté et est déjà, en soi, un message. En effet, comment introduire à un dialogue authentique sans une connaissance de l’intérieur? Le dialogue doit être mené à deux voix et le témoignage d’enseignants juifs et catholiques qui enseignent ensemble vaut plus que bien des discours.
Comment poursuivre le chemin ? Jusqu’ici, le dialogue judéo-chrétien s’est souvent déroulé dans un environnement plutôt réservé aux spécialistes. L’approfondissement et la connaissance spécifiques sont essentiels, mais ils ne suffisent pas. A côté de ce sentier, il faut en emprunter un autre, plus vaste, celui de la diffusion des fruits, afin que le dialogue ne demeure pas l’apanage d’un petit nombre, mais devienne une opportunité féconde pour beaucoup. L’amitié et le dialogue entre juifs et chrétiens sont, en effet, appelés à dépasser les frontières de la communauté scientifique. Il serait beau, par exemple, que dans la même ville, des rabbins et des curés travaillent ensemble, avec leurs communautés respectives, au service de l’humanité souffrante et qu’ils promeuvent des voies de paix et de dialogue avec tous. J’espère que votre engagement, votre recherche et les liens personnels entre chrétiens et juifs produiront le terrain fécond pour enraciner une communion supplémentaire . Chers amis, que le souvenir de la figure et de l’œuvre du cardinal Bea soit un encouragement pour renforcer notre engagement irréversible dans la recherche de l’unité entre les chrétiens et dans la promotion concrète d’une amitié renouvelée avec nos frères juifs. En formulant ces vœux, j’invoque du Très-Haut toutes les bénédictions sur votre chemin. Merci
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.
tiens tiens le pape n’a pas inclut des imams?
commencerait il à voir la réalité?
aleluyah.
Monsieur l’abbé, à mon très humble avis, et si j’étais à votre place évidemment, je zaperai le plus possible l’imam François. Certes, il est votre supérieur hiérarchique (puisque je ne vais pas vous apprendre que l’église catholique ressemble à une armée avec une hiérarchie aussi stricte qu’inflexible) mais quand on est obligé de supporter une hiérarchie qui n’est pas appréciée, on n’est pas obligé de la mettre en vedette.
Nous savons tous que vous êtes extrêmement attachés au judaïsme et à toutes ses valeurs, manifestations, traditions, pensées, histoire. Et que tout ce qui touche au judaïsme vous touche. Vous l’avez dit, répété, et vous ne vous en cachez pas.
C’est la raison pour laquelle j’ai la faiblesse de croire que la publication de votre article, que vous avez repris dans L’Osservatore Romano en sa page 5 du PDF, n’est motivée que par la présence d’un rabbin indispensable compte tenu du titre de cet article “Rabbins et curés au service de l’humanité qui souffre”, et du sujet même dudit article relatant le 50e anniversaire de la mort du cardinal Bea.
Sur Dreuz nous avons tous compris votre attirance particulière pour le judaïsme. Bien qu’appartenant à l’église catholique, à chacun de vos articles citant l’imam François, les réactions enclenchées sont quasi systématiquement critiques envers ce traître de l’église catholique en laissant bien souvent de côté le sujet de vos articles pourtant forts passionnants.
Lors de vos nombreux articles passant sous silence, volontairement ou tout simplement par nécessité du sujet, la présence de ce traître de l’église catholique, les réactions sont intéressantes, très fournies, motivées, et même bien souvent comme vous le savez assez virulentes.
Sauf erreur de ma part, le cardinal Bea a eu deux actions fondamentales dans sa vie à savoir les suivantes :
– les relations entre la chrétienté et le judaïsme à la demande du pape Jean XXIII, sujet sur lequel le cardinal Bea confia que cette question lui tenait particulièrement à cœur et qu’il en faisait un problème personnel et même spirituel
– l’unité des chrétiens dont il fut le premier responsable de la création du Secrétariat pour l’unité des chrétiens en 1960
Ainsi, le cardinal Bea a consacré sa vie à l’amélioration des deux sujets ci-dessus cités. Un article qui lui est consacré pour saluer son travail et ses positions auraient eu toute sa justification.
Hélas, mettre en valeur un traître de l’église catholique qui veut sa destruction au non d’une auto persuasion d’amour du prochain en prenant comme support le 50e anniversaire de la mort dudit cardinal est très regrettable.
Si cette commémoration n’avait pas été commune avec un représentant du judaïsme et que le destructeur acharné de l’église catholique eut été le seul à rendre hommage au cardinal Bea, auriez-vous publié un tel article ?