Publié par Jean-Patrick Grumberg le 21 mars 2019

Ce que je m’apprête à évoquer, ce sont trois études extrêmement sérieuses publiées par un média de gauche, Politico. Le titre est déjà tout un programme : “Comment Trump est sur la bonne voie pour une victoire écrasante en 2020”.

De tous les médias de gauche que je dois consulter quotidiennement pour faire honnêtement mon métier, Politico est le plus équilibré. Ce fut cependant surprise, vous vous en doutez, d’y lire trois études prédisant la victoire de Trump en 2020.

“La situation économique laisse entrevoir un feu d’artifice pour Trump en 2020. Mais une économie chancelante ou un scandale géant pourrait tout changer”

1
– Donald Luskin, directeur des investissements chez TrendMacrolytics, une société de recherche et d’analyse dont le modèle a correctement prédit la victoire de Trump en 2016.

“L’économie est tellement forte en ce moment et, compte tenu de tous les précédents historiques, Trump devrait s’envoler [lors des élections de 2020]”, a déclaré Luskin. “Je ne vois pas comment le mur bleu [le parti Démocrate] pourrait résister à tout ça.”

Le président Donald Trump a un faible coefficient de popularité. Il s’engage quotidiennement dans d’âpres guerres sur Twitter, même avec des personnes de second ordre et sans importance, et il fait face à une cascade d’enquêtes déclenchées par le Congrès.

Cependant, les modèles de calcul établis par des économistes et des stratèges du marché boursier comme Luskin ont tendance à ignorer les sondages électoraux et les caractéristiques personnelles des candidats. Ils s’appuient plutôt sur les tendances historiques, puis intègrent des données économiques clés comme les taux de croissance, les salaires, le chômage, l’inflation et les prix de l’essence pour prévoir le comportement électoral et les résultats des élections. C’est avec ce mode de calcul, très différent de celui des autres organismes d’étude, que TrendMacrolytics a prédit la victoire de Trump en 2016, et cela leur donne une forte crédibilité.

2
– L’économiste de Yale, Ray Fair, qui a été le pionnier de ce type de modélisation, montre également que Trump gagnera par une marge confortable en 2020 sur la base de données économiques et de l’avantage de sa position dominante.

“Même si vous avez une économie médiocre ou pas très bonne – et c’est plus ou moins le consensus de ce qui va se produire entre maintenant et l’élection – elle va apporter la victoire à Trump, et pas avec un avantage négligeable”. Trump remportera 54 % des voix populaires contre 46 pour le Démocrate, a déclaré Ray Fair. Fair a également prédit la victoire de Trump en 2016, même s’il s’est trompé sur le vote populaire pour Trump.

Luskin, Fair et d’autres analystes qui utilisent les données économiques et l’historique des votes pour leurs prédictions, notent également qu’une forte baisse de la croissance et une augmentation du taux de chômage d’ici l’automne prochain pourraient modifier la situation de Trump.

3
– Mark Zandi est directeur économiste à l’agence de notation Moody’s. Et précisons-le, c’est un anti-Trump. Il a testé une douzaine de modèles économiques différents pour la course 2020.

Selon ses modèles, Trump gagne dans les 12 cas – et assez confortablement dans la plupart d’entre eux.

Les modèles de Zandi examinent les tendances économiques au niveau des États et intègrent certaines variables politiques, y compris la cote de popularité du président, contrairement aux deux autres études.

“Si l’élection avait lieu aujourd’hui, Trump l’emporterait selon mes modèles, et assez facilement”, a déclaré Zandi.

“Selon trois ou quatre de mes modèles, sa victoire serait de justesse. Mais le prix de l’essence est faible, le taux de chômage est faible, et beaucoup d’autres variables politiques sont de son côté. La seule exception est sa cote de popularité. Si tout ça tombait du haut d’une falaise, ça ferait bien entendu une grande différence”.

L’approche de Moody’s a été juste lors des récentes élections présidentielles, mais elle a raté 2016, en partie parce qu’elle n’a pas tenu compte de la baisse de participation Démocrate dans les États indécis. Zandi essaie de corriger cela maintenant avant de lancer un nouveau modèle l’été prochain.

Conclusion : “c’est l’économie, imbécile !”

En 1992, James Carville a inventé cette maxime politique pour expliquer ce qui permet à un candidat de gagner : “c’est l’économie, imbécile !”.

Mes lecteurs savent que je ne suis pas très doué pour prédire les élections, et que je m’abstiens généralement de le faire. Les multiples faux pas et bourdes de la gauche, et les délires socialistes de la plupart des candidats Démocrates me rassurent cependant sur l’issue de cette élection.

Pour aller dans le sens des études ci-dessus, la vigueur de l’économie américaine, caractérisée par un faible taux de chômage, des salaires en hausse et des prix de l’essence peu élevés, la personnalité de Trump, ainsi que l’avantage historique dont jouissent les présidents en exercice, ajoutent à la confiance que j’ai pour 2020.

Je ne cesse de répéter que Trump est dans une position beaucoup plus solide que ne le laisse supposer sa cote de popularité. Et que cette cote de popularité est le résultat du harcèlement médiatique anti-Trump. Mais il est vrai qu’il pourrait aussi se retrouver en difficulté si l’économie ralentissait de façon marquée. Je ne crois pas que cela se produira – Trump a encore des cartes dans ses manches dont les experts ne se doutent pas.

Et si d’autres bombes juridiques lui explosaient à la tête ? Observez, en comparaison, comment l’affaire de corruption fait chanceler le Premier ministre Trudeau.

Un nouveau sondage CNN montre que plus de sept Américains sur dix, soit 71 %, considèrent l’économie américaine comme “très bonne” ou “assez bonne”.

C’est le chiffre le plus élevé mesuré depuis février 2001 !

J’ajoute enfin, on n’y songe pas assez, que lors des débats présidentiels, Trump ne fera qu’une bouchée de n’importe lequel des candidats Démocrates. Ce sont tous des poids légers. Y compris le vice-président d’Obama Joe Biden, tonton Joe, qui se prend les pieds dans le tapis et fait des gaffes une phrase sur trois.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.



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