Publié par Gaia - Dreuz le 22 mars 2019

Des « dizaines de sacs de sorbitol estampillés Tereos » découverts par l’ONG Conflict Armament Research (CAR) en novembre 2016 dans des repères de l’Etat islamique, c’est assez pour que les soupçons se transforment en accusation. Mais pourquoi sont-ce les betteraviers qui portent plainte ? Règlement de compte déguisé ?

Source : Valeursactuelles

Le sucre, nerf de la guerre ? Le premier groupe sucrier français, Tereos, plus connu sous la marque Béghin-Say, a indiqué mercredi 20 mars avoir déposé plainte pour dénonciation calomnieuse, rapporte Le Canard enchaîné. L’industriel est accusé par huit betteraviers, c’est-à-dire producteurs de betteraves sucrières, d’avoir livré l’organisation État islamique en sorbitol, un dérivé du sucre pouvant être utilisé comme propulseur d’engins explosifs lorsque mélangé à du nitrate de potassium.

Des « dizaines de sacs de sorbitol estampillés Tereos »

Ainsi, les huit plaignants accusent Tereos « d’avoir aidé à la préparation d’actes terroristes par le groupe Daech » à l’occasion de livraisons entre 2016 et 2017, précise le palmipède. Cette plainte contre X a été déposée pour « actes de terrorisme et complicité d’actes de terrorisme », après que ces coopérateurs reprochent au sucrier français d’avoir maintenu ses livraisons malgré l’alerte donnée par l’ONG Conflict Armament Research (CAR) en novembre 2016 quant à la découverte de « dizaines de sacs de sorbitol estampillés Tereos », selon la plainte. En décembre 2017, l’information ayant été rendue publique, le leader du sucre avait assuré « avoir suspendu ses livraisons de sorbitol dans les zones dites à risques ». 

L’entreprise Tereos, de son côté, nie les faits et contre-attaque. « Tereos a saisi ce jour [mercredi] Monsieur le procureur de la République de Paris d’une plainte en dénonciation calomnieuse – délit réprimé de cinq ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende », a fait savoir l’industriel, deuxième producteur mondial. L’entreprise fustige « le caractère mensonger » de ces accusations, formulées selon elle dans le but de « nuire à la réputation et aux intérêts économiques » du groupe coopératif, dans un contexte « de forte crise sur le marché européen du sucre ».

« Instrumentaliser la menace terroriste »

Mais les plaignants n’en démordent pas : ils assurent, évoquant une enquête interne de l’entreprise, que deux autres livraisons en Syrie ont été menées en février et juillet 2017, contrairement aux déclarations de Tereos. Le sucrier accuse les auteurs de la plainte de vouloir « instrumentaliser la menace terroriste que connaît notre pays pour servir une lutte de pouvoir ».

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