Publié par Gilles William Goldnadel le 25 mars 2019

J’aurai passé une bonne partie de mon temps intellectuel à expliquer que pour de puissantes raisons idéologiques celle que j’appelle l’église cathodique universaliste a une lourde tendance réflexe à surévaluer les événements qui lui plaisent tandis qu’elle minimise ceux qui la gênent.

Dans ce dernier cadre médiatique, et par temps maussades, j’évoque des territoires occultés de l’information. Pas étonnant dès lors que beaucoup de citoyens restés sur leur faim vont chercher, pour le meilleur ou pour le pire, leur pitance sur une fâcheuse sphère qui a de solides raisons d’être fâchée.

C’est sous ce triste empire, que ce qui s’est passé près de Milan mercredi dernier illustre de manière emblématique ce que je veux prouver. Ce 20 mars en effet, une très spectaculaire prise d’otages de 51 enfants par un immigré d’origine sénégalaise naturalisé italien aurait dû constituer un événement planétaire au regard des ingrédients dramatiques qui font ordinairement la matière des cinéastes à sensation. Au lieu de cela, il aura été traité cette semaine avec la même délicate discrétion que l’attentat islamiste d’Utrecht (3 morts) ou l’affaire du prêtre chrétien poignardé en pleine messe à Montréal.

Qu’on en juge : À 10h30, un bus scolaire ramasse 51 enfants à la sortie du stade pour les ramener à leur école, à l’est de Milan. Au lieu de cela, le chauffeur verrouille les portes et détourne le car vers l’aéroport de Linate où il vise à forcer un décollage pour Dakar : « personne ne sortira vivant ici. Il faut arrêter les morts en Méditerranée » vocifère-t-il aux enfants épouvantés. À la suite de quoi, il s’arrête, sort deux bidons d’une essence dont il asperge les sièges. Armé d’un couteau, il commande aux deux professeurs de gymnastique de ligoter les enfants avec un câble électrique. Reprenant le volant, il répète : « je vais faire un massacre à Linate » en promettant que les enfants finiront tous brûlés par la faute du gouvernement italien. Seule l’intervention des policiers italiens empêche un carnage. Ceux-ci cassent les vitres pour extraire les enfants dont certains s’échappent par la fenêtre. Le chauffeur repart et réussit à mettre le feu au véhicule scolaire avant de l’arrêter cent mètres plus loin et que celui-ci se transforme en brasier. Par miracle, note la correspondante du Figaro, Valérie Segond, personne n’est gravement brûlé. Pour expliquer son geste, Ousseinou Sy indique qu’il voulait punir l’Europe pour sa politique contre les migrants

Deux conclusions s’imposent dés lors : la première, c’est que la presse idéologisée a minimisé au maximum cette information incroyablement spectaculaire car elle contrariait profondément son angélisme à l’égard de la migration. L’imagination est impuissante à décrire quelle aurait été la réaction médiatique si, à l’inverse, un chauffeur occidental avait pris en otage un bus d’enfants immigrés en menaçant de les brûler pour protester contre l’immigration islamique.

La deuxième conclusion s’évince de la première. On se souvient des commentaires après la tragédie de Christchurch (ma chronique dans Figaro Vox du 18/3) où certains avaient voulu voir avec jubilation dans le geste de l’assassin la responsabilité des adversaires de l’islamisme ou de l’immigration forcée.

Personne, et heureusement, ne pourra voir ici la main dissimulée de l’immigrationnisme , puisque le geste insensé d’un immigré aura été caché.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation de Valeurs actuelles.

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