Publié par Christian Larnet le 28 mars 2019

Le géant des médias sociaux et grand défenseur de la liberté d’expression, dont le fondateur, Mark Zuckerberg, a déclaré son engagement pour la liberté d’expression, a annoncé ce mercredi que Facebook commencera à interdire les contenus nationalistes ou séparatistes blancs sur sa plate-forme à partir de la semaine prochaine.

Les responsables de Facebook ont officiellement décidé d’interdire le “nationalisme blanc” et le “séparatisme blanc” [nom de code américain pour “extrême droite” et “identitaires”] sur la plateforme lors d’une réunion de modération de contenu mardi 26 mars (1)

L’important changement de politique survient un an après que Motherboard, un média d’information technologique, a rapporté que la modération du contenu de Facebook avait permis le “nationalisme blanc et le séparatisme” sur sa plateforme.

Le changement arrive également dans un contexte où le fondateur, Mark Zuckerberg, déclarait après sa prise de parole concernant l’attentat contre Charlie Hebdo :

“Cette attaque touche vraiment au cœur de ce que Facebook et l’Internet sont, je pense, et ce que faisons tous ici [chez Facebook]. Nous nous tenons debout et essayons de faire en sorte que tout le monde puisse avoir autant de liberté de parole que possible”, a-t-il dit.

The Guardian

L’an dernier, Facebook, dans des documents de formation destinés aux modérateurs, a écrit que le nationalisme blanc “ne semble pas toujours être associé au racisme (du moins pas explicitement)”, ce qui avait provoqué une réaction immédiate de la part des groupes de défense des droits civils et des experts.

Brian Fishman, directeur de la politique antiterroriste de Facebook, a déclaré cette semaine à Motherboard qu’après s’être entretenu avec divers experts, Facebook a conclu que “le chevauchement entre le nationalisme blanc, le séparatisme [blanc] et la suprématie blanche est si important que nous ne pouvons vraiment faire une distinction significative entre eux”.

“Notre propre examen des figures et des organisations haineuses – telles que définies par notre politique sur les personnes et les organisations dangereuses – a révélé le chevauchement entre le nationalisme blanc et le séparatisme et la suprématie blanche”, a déclaré Facebook dans le billet du blog annonçant ce changement.

À l’avenir, alors que les gens pourront encore être fiers de leur héritage ethnique, nous ne tolérerons pas les louanges ou le soutien au nationalisme blanc et au séparatisme.

Les experts nous ont expliqué que le nationalisme blanc et le séparatisme blanc sont liés à la violence, a encore déclaré Facebook.

  • Facebook interdira désormais le contenu qui fait l’éloge ou soutient le nationalisme blanc et le séparatisme.
  • Et lorsque les utilisateurs tenteront d’afficher ou de chercher du contenu nationaliste ou séparatiste blanc explicite, ils seront redirigés vers le site Web de Life After Hate [la vie après la haine], un organisme de défense et de soutien qui s’efforce d’aider les gens à s’éloigner des groupes haineux. La vie après la haine a été fondée par d’anciens tenants de la suprématie blanche.

“Si les gens explorent ce mouvement, nous voulons les mettre en contact avec des gens qui seront en mesure de fournir un soutien hors ligne”, a déclaré Fishman à Motherboard.

“C’est le genre de travail qui, selon nous, fait partie d’un programme complet pour faire ce genre de mouvement.”

M. Fishman a déclaré que l’interdiction ne s’étendra pas au nationalisme blanc implicite ou codé, soulignant que ces messages sont plus difficiles à identifier et à faire tomber.

Color of Change, un organisme de défense des droits financé en partie par George Soros, et qui fait pression sur Facebook depuis des années pour qu’il améliore son bilan en matière de censure, a déclaré dans un communiqué que le changement de politique est un “pas en avant crucial”.

“Color of Change a alerté Facebook il y a des années sur les dangers croissants des nationalistes blancs sur sa plate-forme, et aujourd’hui, nous sommes heureux de voir les dirigeants de l’entreprise franchir cette étape cruciale dans la mise à jour de sa politique sur le nationalisme blanc”, a déclaré Rashad Robinson, président de Color of Change dans un communiqué.

Après Facebook, Twitter et YouTube

“La mise à jour de Facebook devrait inciter Twitter, YouTube et Amazon à agir d’urgence pour endiguer la croissance des idéologies nationalistes blanches, qui trouvent un espace sur les plateformes pour diffuser les idées violentes et la rhétorique qui ont inspiré les attaques tragiques de Charlottesville, Pittsburgh, et maintenant Christchurch,” a déclaré Robinson, faisant référence aux récents attentats et aux attaques des tenants d’un régime nationaliste blanc aux Etats-Unis et en Nouvelle-Zélande.

  • La décision de Facebook survient au moment où les principales plateformes technologiques font face à un examen plus minutieux de leurs efforts pour supprimer le contenu suprémaciste blanc.
  • Les législateurs et les experts ont fait pression sur les plus grandes sociétés de médias sociaux du monde pour qu’elles prennent des mesures agressives contre les tenants de la suprématie blanche à la suite du massacre de la Nouvelle-Zélande.

Selon la police néo-zélandaise, le coupable de Nouvelle-Zélande a publié sur Twitter et dans d’autres médias sociaux un manifeste suprématiste, exposant ses vues racistes sur les musulmans et les immigrants.

Facebook est la première des sociétés de technologie à annoncer un changement de politique spécifique depuis la tuerie de Nouvelle-Zélande.

“Malheureusement, il y aura toujours des gens qui tenteront de tromper nos systèmes pour répandre la haine”, a ajouté Facebook.

Notre défi est de rester en tête en continuant à améliorer nos technologies, à faire évoluer nos politiques et à travailler avec des experts qui peuvent soutenir nos propres efforts.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Christian Larnet pour Dreuz.info.

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