
Les partisans du FIS (Front Islamiste du Salut), parti dissous depuis 1992, après la période dramatique vécue par l’Algérie qui avait fait près de 300.000 morts, ont décidé vendredi d’organiser une marche à Kouba, dans la proche banlieue d’Alger, qui est le fief du leader actuel du FIS, Ali Belhadj, toujours autorisé à prêcher dans la mosquée.
Le FIS, repris en main par le clan Bouteflika après sa dissolution, tente ainsi de faire une réapparition sur le plan politique en tirant profit de la révolte populaire pacifique, et en proposant, dans un premier temps, des prières et des chants religieux, avec des slogans islamistes qui font ressurgir les douloureux souvenirs de leurs années de dictature religieuse.
La manifestation a été perturbée par l’incursion et les slogans plus actuels d’une jeune population qui refuse tout gouvernement qui lui serait imposé par un quelconque parti politique.
Malgré l’appui de nombreux médias, mis à leur disposition à l’aide de subventions, cette mouvance islamiste radicale espère toujours pouvoir imposer au peuple ses interdictions et ses règles religieuses et sociales, comme par exemple obliger les femmes à porter le hijab (voile islamique), interdire les musiques, la télévision, l’égalité hommes/femmes et pratiquer la « Charia », tout ce qui est en contradiction totale avec les aspirations de la jeunesse algérienne qui justement manifeste depuis plusieurs semaines pour davantage de liberté et aspire à écarter les structures qu’elle n’a pas connu, celles des années de guerre d’indépendance et celles de l’oppression du FIS.
Il ne s’agit nullement d’un « Printemps arabes » à la tunisienne mais l’aspiration à un semblant de démocratie, malgré la main mise de la religion, qui éloignerait les hommes d’affaires connus en Algérie et qui participent largement à la corruption du pouvoir, mais également les forces rétrogradent islamistes et tous ceux qui veulent soit récupérer, soit détourner, ce mouvement populaire et isoler les provocateurs.
Le rôle de l’ALN (Armée Populaire Algérienne) étant de protéger la sécurité nationale, les frontières du pays et s’opposer à toute ingérence étrangère mais surtout pas à intervenir contre le peuple afin de ne pas se diriger vers une sortie de crise à l’égyptienne.
En ce qui concerne la conférence nationale annoncée par l’actuel président les manifestants ne veulent surtout pas qu’elle soit organisée par des personnalités choisies parmi celles qui ont déjà gouverné avec le gouvernement actuel.
On ne peut que leur souhaiter que cette « Conférence nationale », qui devrait résoudre tous les problèmes politiques, ne soit pas identique au « Grand débat » français, qui lui ne résoudra aucun des problèmes que subie la France actuellement ! Ce qui, dans les deux cas, serait de « noyer le poisson » au profit exclusif de ceux qui gouvernent malgré l’opposition du peuple !
Mardi 26 mars, évoquant l’article 102 de la Constitution de la République Algérienne, le général-major de l’Armée Nationale Populaire, Ahmed Gaïd Salah, demande le destitution du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour cause de maladie grave et durable et incapacité d’exercer ses fonctions.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.
On ne peut être plus clair
Merci de l’affirmer
Il y a pourtant une corrélation entre Algérie et France: des deux côtés on ne veut plus voir de main-mise politique par des partis (socialise en France, musulman en Algérie), qui s’emparent de l’État, de tous les revenus de la population qui travaille, en n’en redistribuant qu’un maigre partie et gardant le reste pour eux-mêmes ou pour élargir leur idéologie ténébreuse.
Il se pourrait bien que la population algérienne s’inspire du mouvement des GJ
Mais oui, qu’ils refusent la télévision, et aussi toutes les inventions des mécréants : électricité, téléphone, internet, ordinateurs, voitures, camions, trains, avions, armes, raffineries, médecine…
Merci Manuel Gomez pour cette analyse sur la situation en Algérie, qui vient, on le voit bien, d’un connaisseur.
J’ai de grandes craintes en ce qui concerne le parti Islamiste d’Algérie, qui est soutenu financièrement et idéologiquement par les Frères Musulmans et d’autres entités du même ordre.
Si l’on regarde la situation en fonction de la géo-politique et de l’Histoire, on peut regarder l’épisode qui débute comme un nouveau chapitre de l’ancien conflit qui oppose l’Islam conquérant au reste du monde.
L’agitation actuelle en Algérie donne à l’Islam hégémonique, qui ne dort jamais, une occasion de peut-être étendre maintenant son empire sur un autre pays, en plus des 57 ou 58 qu’il contrôle déja sur la planète.
Je pense que nous devons tous suivre attentivement ce qui se passe de l’autre coté de la Méditerranée.
Et donc un grand merci à vous, Manuel Gomez, et à Dreuz de continuer à nous éclairer.
les algériens n’ont que les dirigeants qu’ils méritent (hélas)
Compte tenu de tout ce qu’on sait de l’Algérie et des mentalités algériennes, je ne serais pas étonnée qu’en dépit des aspirations de la jeunesse la mouvance islamique ne s’insinue dans un gouvernement qui se cherche et ne semble pas avoir de véritable « tête ». Nous aurions alors, à nos portes, la constitution d’un nouveau califat que s’empresseront de rejoindre tous les vaincus de Daesch.
Le ciel les et nous en garde.